La Double Maîtresse/Prologue

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Société du Mercure de France (p. 11-23).

PROLOGUE


M. de Portebize avait beau remonter le cours de son souvenir, il n’y trouvait rien qui concernât particulièrement son grand-oncle, M. de Galandot.

Il faut dire que les figures les plus familières à la mémoire du jeune homme n’étaient point celles de ses proches. Ses parents avaient plutôt confié son enfance aux mains des serviteurs et sa jeunesse à celles des maîtres à apprendre que pris soin eux-mêmes de l’une et de l’autre. Aussi, des visages qui s’étaient penchés par-dessus son épaule, au jeu ou à l’étude, qu’il fouettât une toupie ou feuilletât un livre, lui en revenait-il davantage de servantes et de valets, de cuistres d’école ou de régents de collège que de personnes de sa famille. De plus, non seulement frères et sœurs lui firent défaut, mais aussi cousins et cousines et, par conséquent, les tantes et les oncles, car M. de Galandot, à proprement parler, ne comptait pas ; j’entends par là qu’il ne représenta aucunement et jamais ce personnage si unique et si important à l’enfance et qui tient à ses yeux une place à part, l’Oncle.

Cet état, que M. de Galandot eût pu remplir envers son petit-neveu, resta donc sans titulaire dans la mémoire de François de Portebize. Il ne connut pas ce visiteur familier qui ne vient qu’à certains jours et se présente le plus souvent sous un aspect bonasse et débonnaire, qui d’abord s’intéresse aux jeux et plus tard aux fredaines, ne vous gronde guère et vous morigène tout au plus, vous tapote la joue et vous pince l’oreille et vous laisse le souvenir de sa vieillesse lié bizarrement à celui de votre jeune âge.

François, cependant, se souvenait assez bien d’avoir entendu nommer parfois M. de Galandot, mais il n’en savait rien de plus. M. et Mme  de Portebize parlaient peu devant leur fils qui d’ailleurs se trouvait assez rarement en leur compagnie. On ne s’occupa de lui qu’indirectement et par le choix qu’on faisait des gens destinés à sa garde et des personnes chargées de son éducation. Le collège survint. Il ne parut guère plus souvent au parloir qu’il ne venait au salon. Aussi ne regretta-t-il point la maison paternelle. Elle était vaste et déserte avec un carrosse toujours attelé dans la cour, car M. et Mme  de Portebize partaient courir la ville à toute heure de nuit et de jour. Les congés qu’il passait là ne le divertissaient guère ; il s’ennuyait et, le soir, il avait peur dans sa chambre ; aussi retournait-il sans regret au dortoir, au pupitre et à la férule.

De ces séjours en famille il ne se rappelait pas avoir vu jamais, parmi les cadres où figuraient sa mère en déesse, la draperie à l’épaule et le sein nu, et son père, un cornet de dés à la main, aucun portrait qui représentât M. de Galandot et où il eût pu prendre quelque idée de sa taille ou de sa mine.

Il s’en étonnait sans savoir ce qui avait empêché que l’oncle parût là, même en peinture. Il ne subsistait, en effet, entre les Portebize et leur cousin, d’autre lien que celui de la parenté dont la force durable et imprévue venait de se faire sentir de la façon la plus heureuse, car le vieux gentilhomme, en mourant à Rome où il s’était retiré depuis de longues années, laissait ses biens à ce petit-neveu.

Aussi François était-il encore tout abasourdi de cette aubaine. Le peu de chances à cet héritage en rendait la surprise plus agréable encore, et l’heureux héritier ressentait le plaisir qu’il y a à se réveiller un beau matin, et d’un seul coup, solidement riche.

Jamais donc M. de Galandot ne lui parut plus vivant que maintenant qu’il était mort. Le jeune homme cherchait à se représenter exactement son bienfaiteur inattendu, mais il manquait, comme on voit, des secours ordinaires qui aident en pareil cas notre incertitude au sujet de quelqu’un qui prend pour nous un intérêt subit ; et il se tourmentait en vain pour s’imaginer comment pouvait donc bien être ce Galandot d’Italie qui mourait si juste à point pour un Portebize de France, et, faute de mieux, il en était réduit pour toute ressource à ne se le figurer autrement qu’à l’effigie des écus dont ce favorable trépas faisait tinter à ses oreilles le bruit argentin. Il lui voyait le profil d’une monnaie et ainsi le trouvait fort beau.

François de Portebize l’était aussi. C’était un garçon de vingt-cinq ans, joli à voir sous son uniforme vert à parements rouges, le catogan bien tressé et noué, sur la nuque, d’un ruban noir. Sa tournure militaire faisait se retourner les femmes quand il passait sur la place en compagnie de MM. de Créange et d’Oriocourt, ses inséparables à la parade comme au tripot. Ils se montraient experts, tous trois, aux jeux d’amour et de hasard. Ils y faisaient brelan et chacun marquait cœur à son tour. Tous trois pauvres d’ailleurs, car, si les profits de l’épaulette sont minces, ceux des cartes sont incertains ; aussi, ne possédait-il guère, comme ces Messieurs, que le bien d’une bonne mine et d’une fort bonne naissance, car il était de noblesse prouvée et de taille agréable.

Il s’y ajoutait, de plus, la chance d’être le fils d’une jolie femme dont son père, le gros Portebize, n’avait point dédaigné l’avantage d’être le mari en épousant, déjà sur le retour, la belle Julie de Mausseuil, de qui était né le beau François.

Du reste le singulier mariage de cette gracieuse personne et de ce libertin ventru avait eu ses raisons dans l’entremise de la vieille Mme  de Galandot, tante de Julie, qui s’y employa comme nous dirons. L’affaire bâclée, la nouvelle mariée suivit à Paris son époux que les écus de la dot qu’on lui compta aidèrent à reprendre figure.

Celle de sa femme était trop charmante pour qu’on n’y fît pas attention, et Portebize fut attentif à tirer profit de l’émotion que produisaient ce visage délicat et frais, cette beauté voluptueuse et saine et qui semblait naïve. Il se poussa activement en tous sens, s’accrédita et se fût même enrichi si le goût du jeu n’eût été le tambour par lequel s’en alla ce qu’attirait la flûte aux lèvres de cette nouvelle sirène. Cela ne se passa point sans que Portebize fût cocu, mais il le sut être avec profit et bonhomie. Ses cornes furent d’abondance. Sous un air lourdaud et rustre, il était fin, expert et corrompu ; aussi se pourvut-il grassement de places lucratives où il prenait de quoi risquer au tapis vert assez pour paraître gros joueur et en acquérir une espèce de renom parmi les brelandiers de la Cour et de la Ville. Cela lui donna une importance qui, jointe aux faveurs qu’il obtint de sa complaisance conjugale, fit de lui une sorte de personnage décrié, mais à même de bien des choses.

Sa femme, pour sa part, ne se supposa jamais l’instrument de cette louche fortune. Elle n’imaginait point qu’on pût tirer de l’amour autre chose que du plaisir, ni du plaisir que ce que l’on en peut prendre soi-même. Que son mari pensât autrement, peu lui importait. Satisfait des services involontaires qu’elle lui rendait, il ne s’opposait point à son divertissement particulier. Aussi usa-t-elle en toute liberté d’un goût naturel pour la galanterie où la portait la vivacité de ses sens et auquel semblaient la disposer l’éclat même de sa chair et toute la riche exubérance de sa beauté.

Julie provoquait plus le désir qu’elle n’attirait l’amour. Elle répondait à l’un avec une promptitude qui eût sans doute offusqué l’autre, tant elle mettait une sorte de hâte à satisfaire l’impatience qu’elle causait. Aussi fut-elle à son insu en mesure de servir son mari auprès de beaucoup de gens qui surent à leurs dépens ce qu’il en coûta à leur complaisance d’avoir profité de la sienne. Parfaitement heureuse, elle fit beaucoup d’heureux. Mais le désir passe avec qui l’a fait naître. Sa brusquerie se prend aux apparences qui se gâtent les premières. Tout charnel, il se conforme à la chair ; il en dépend et, comme il en a subi la vigoureuse chaleur, il se mesure à la durée de son éclat.

Celui de Julie fut splendide et succulent. Elle éblouit, charma et ne retint pas. Elle eut des liaisons et pas de ces liens qui nouent l’une à l’autre deux destinées et font que l’amour se prolonge entre deux amants malgré le déclin des corps qu’ils unissent et l’usure des visages dont ils se regardent. M. le maréchal de Bonfort, qui l’avait eue des premiers, l’appelait assez plaisamment les Mille et une Nuits. Elle souriait et passait outre, toujours belle, voluptueuse et fraîche.

Pourtant le temps vint où le sourire délicieux qui avait animé ce charmant visage n’y trouva plus l’aide de la jeunesse et où la belle Julie fut la toujours belle Julie avant de devenir l’encore belle Mme  de Portebize. Elle le restait d’une beauté plus mûrie et comme alourdie, ce soir où, le dernier, elle parut parmi ceux qui allaient si vite l’oublier.

On soupait chez le maréchal de Bonfort quand, au milieu du second service, le gros Portebize s’affaissa brusquement sur sa chaise et donna de la tête contre son assiette. On le releva, le nez barbouillé de sauce et la face écarlate. On s’empressa, mais tous les soins furent vains. La veine ouverte par la lancette du chirurgien resta sèche. Il était mort, si bien que, quand on l’eut emporté, M. de Bonfort, en se mettant au jeu, ne laissa pas de dire qu’après tout c’était encore là ce que le drôle avait jamais fait de mieux que de finir en bonne compagnie une vie que la plus mauvaise occupait d’ordinaire, et qu’il en fallait louer Dieu.

Ce trépas eut pour suites que Mme  de Portebize demeura pauvre avec son fils déjà grandelet. Son miroir consulté ne lui permit pas de doute sur l’opportunité de faire retraite. Il lui indiquait discrètement que son visage, qui l’avait si bien servie, ne tarderait pas à la desservir. Aussi prit-elle le franc parti de disparaître d’un monde où elle avait paru avec un éclat qu’elle n’était plus en mesure de soutenir. Sa dot depuis longtemps dispersée, il ne restait guère à la veuve et à son fils que la terre de Bas-le-Pré, qui lui venait de ses parents et continuait à porter récolte de ses maigres arpents. Elle s’y retira donc complètement, laissant François à Paris, au collège de Navarre, où M. de Bonfort le maintint de ses deniers. Le vieux maréchal prit soin du jeune homme qui ne revit sa mère qu’au moment de partir pour le service du roi et durant la semaine qu’il vint passer à Bas-le-Pré, avant de rejoindre son régiment où il retrouva MM. de Créange et d’Oriocourt, qu’il avait connus à l’Académie. Tous trois tenaient leurs brevets du maréchal et se ressemblaient singulièrement.

C’est en ce manoir de Bas-le-Pré que François de Portebize revoyait sa mère en pensée et, tout en causant de choses et d’autres sur le mail où il se promenait avec MM. d’Oriocourt et de Créange, il retrouvait dans sa mémoire les moindres détails de ce bizarre logis.

On y arrivait par un chemin d’arbres rabougris qui partait de la grand’route et débouchait devant le château. C’était un bâtiment carré avec une tourelle à chaque angle. Une poterne voûtée donnait accès à une cour intérieure gazonnée et coupée d’une croix de sentiers. En face de la poterne, une porte basse ouvrait au dehors sur un potager dont les plates-bandes bordées d’un buis clairsemé contenaient des légumes rachitiques et de malingres arbres à fruits. Par-dessus les haies de clôture, on apercevait quelques chaumières, groupées en hameau, qui formaient une douzaine de feux.

Une terre de médiocre étendue composait avec elles toute la dépendance du château en grande partie inhabité. Mme  de Portebize y occupait les pièces basses du rez-de-chaussée que surmontaient un étage de chambres et des greniers.

Elle vivait là fort solitaire, vêtue de grosse laine, vaquant aux soins du ménage, un trousseau de clefs à la main. Elle surveillait la cuisine, aimant à manger finement, et la buanderie, ayant gardé le goût du beau linge. Aussi l’armoire et le buffet étaient-ils largement garnis si la garde-robe était moins pourvue. Le plus clair du mince revenu de Mme  de Portebize s’employait à faire venir de la ville des aunes de toile et des paniers de provisions, car les fruits du jardin et les volailles de la basse-cour ne lui eussent fourni qu’une chère piteuse.

La redevance des fermiers était chétive. Ils respectaient fort Mme  de Portebize, car elle mettait grande attention à ne point se laisser duper. Elle examinait avec soin le beurre de la baratte et le grain du boisseau, mais elle ne pouvait faire que les vaches ne fussent avares de lait et la semence pauvre d’épis.

Ces menus soins achevés, elle s’asseyait d’ordinaire près de la fenêtre et filait au rouet. Elle accompagnait son travail monotone de chansons continuelles, car elle demeurait gaie et rieuse ; mais, au lieu de noëls et de complaintes de bonne femme, elle fredonnait des couplets gaillards et des refrains grivois, car sa mémoire était pleine de ceux qui couraient en son beau temps et elle en murmurait sans y penser l’inconsciente gravelure. Ces ponts-neufs contrastaient singulièrement avec son costume de Mère l’Oie, mais personne n’était là pour prendre garde au disparate. La vieille Jeannette tisonnait l’âtre et le petit Jean, qui était simple, entrait ou sortait, portant quelque vaisselle, avant d’aller passer une souquenille pour dresser la table et servir le repas de sa maîtresse.

Elle mangeait seule, abondamment et longuement. L’embonpoint tendait sa chair encore souple. Elle gardait de sa beauté passée un visage agréable. Elle était grasse, avec les plus belles mains du monde, et quand, à son miroir, avant de se mettre au lit, elle défaisait sa guimpe de lingerie et laissait tomber sa jupe de futaine, de cette dépouille, couleur de cendre et de feuille morte, elle sortait nue et plantureuse, les seins lourds et la croupe rebondie.

François de Portebize se revoyait à Bas-le-Pré, assis en face de sa mère, devant la grande soupière à fleurs à laquelle ils apportaient tous deux un appétit égal. Le sien s’aiguisait au grand air. L’après-midi, il battait le pays sur un vieux courtaud qui le ramenait le soir aux quatre tourelles de Bas-le-Pré. La nuit, il entendait grincer leurs girouettes. Le vent courait sur les campagnes par larges poussées et s’arrêtait un instant à taquiner les vieilles ferrures, puis passait outre et continuait sa route aérienne. Cette antique demeure, avec sa cour herbue, debout au milieu des champs, lui semblait un triste séjour. L’alentour n’en compensait pas l’intérieur.

Cette piètre seigneurie de Bas-le-Pré était composée de terres revêches et dures, rebelles à la charrue, d’une culture difficile et d’un produit médiocre. Le blé y poussait court ; l’herbe rase nourrissait un bétail maigre. Le paysan y était hargneux et hâve. Les bois sans futaie ne donnaient guère que des broussailles et des baliveaux. Les troncs y étaient rugueux, les branches estropiées, les souches cornues et grimaçantes. Des marais embusquaient çà et là leurs eaux ternes qui en rongeaient sournoisement les bords. C’était un mauvais coin de pays, une sorte de sol de rebut qui contrastait avec les terres voisines, vertes, plantureuses, de bon aspect.

Ce Bas-le-Pré enfonçait par des pointes bizarres son terroir anguleux et dur dans la fertilité environnante. Il formait une enclave hostile, ridée de sillons arides, vêtue d’herbe pelée. Ses mares glauques louchaient, ses arbres menaçaient. Il avait, si l’on peut dire, mauvais visage. Il était une manière de déchet dont les seigneurs du lieu durent s’accommoder tant bien que mal. Ils y avaient toujours vécu à l’étroit, retirés et rétifs, connus pour leur âcre vouloir et leur méchant caractère, leur aigreur. Mal hospitaliers, de foi scabreuse et d’adresse retorse, assez bien représentés par leur nom même de Mausseuil.

C’était merveille de penser que la belle Julie fût née en ce vilain lieu, de ces vilaines gens et même du pire d’entre eux. Elle était la fille tardive du dernier M. de Mausseuil qui, d’un second mariage d’où elle était issue, l’avait laissée orpheline avec la seule compagnie d’une tante plus qu’à moitié folle, autant par nature que par la rage d’avoir vu sa cadette sortir de Bas-le-Pré et épouser par une fortune extraordinaire le comte de Galandot dont elle mit au monde, en 1716, un fils du nom de Nicolas, qui se trouva le cousin de Julie et, par suite, devint le grand-oncle de François de Portebize.

Les terres des Galandot étaient vastes et bonnes. Elles entouraient de toutes parts celles des Mausseuil. Les quatre tourelles de Bas-le-Pré regardaient au-delà de leurs chétifs arpents s’étaler une noble étendue de prés, de champs et de bois, et voici que, par un singulier retournement de fortune, tout cela passait aujourd’hui aux mains heureuses de François de Portebize. Le petit domaine acariâtre et rechigné accaparait la grande et forte seigneurie. Les minces sillons de l’un se continuaient des bons labours de l’autre. Les bois rachitiques s’unissaient aux riches forêts, les prés pelés aux fertiles prairies. C’était l’union des sept vaches grasses et de la vache maigre.

Il semblait à François de Portebize qu’un large souffle de bonheur venait de passer sur sa vie. Les girouettes des tourelles de Bas-le-Pré avaient tourné brusquement. Le vent avait fait battre les volets, ouvert les fenêtres, chassé la poussière ; et tout cela parce que quelqu’un qu’il ne connaissait pas était mort à Rome et parce que lui était bien vivant, prêt à jouir de ce que la vie donne à tous et, grâce à ce legs opportun, de tout ce dont l’augmente la richesse. Oh ! le digne oncle que ce Nicolas de Galandot ! Et svelte en son coquet uniforme à parements rouges, le catogan bien tressé et noué à la nuque d’un ruban noir, sur le mail qu’il parcourait entre MM. d’Oriocourt et de Créange, ses inséparables, il allait faisant sonner ses éperons, tandis qu’à son oreille une petite voix intérieure lui disait : « Eh bien ! François de Portebize, êtes-vous content ? » et ajoutait du ton de fausset d’un tabellion qui assure ses bésicles : « Seigneur de Noircourt-les-Trois-Fontaines, seigneur de Clairchamps, de Saint-Martin-le-Pieux, du Clos-Joli, des Serpentes, de Saint-Jean-la-Vigne et autres lieux, châtelain de Pont-aux-Belles… » Et il se sentait une reconnaissance, pour tant de biens imprévus, envers ce Galandot le Romain qui lui apparaissait dans une sorte de prestige incertain mais imposant, debout sur un socle, le glaive à la cuisse, la cuirasse au torse, et avec la longue perruque que porte le Grand Roi quand on le représente en César ou en Auguste, sur les places de ses bonnes villes ou sur les médailles de ses victoires.