La Fanfare du cœur/Seul

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SEUL


Hier, j’ai voulu visiter encore
Les lieux où tous deux nous sommes passés,
Le sentier perdu dans le bois sonore,
L’arbre où tu gravas nos noms enlacés.

Les mêmes concerts éclataient ; l’aurore
Dorait le sommet des pins élancés.
Et les jeunes fleurs qui venaient d’éclore
Souriaient d’amour aux cœurs fiancés.

Mais mon âme était plus triste et plus sombre ;
Et je me sentais glacé par l’effroi…
Car tes beaux yeux bleus étaient loin de moi,

Et lorsque ma main s’avançait dans l’ombre
Et cherchait ta main, comme aux jours fêtés,
Elle retombait vide à mes côtés !