La Flûte à Siebel (Waller)/Lavage

La bibliothèque libre.


LAVAGE


À Celle du 21 septembre


C’est déjà fini, chère belle,
Rien qu’une fois… C’était si bon !
Je n’aurai goûté qu’un bonbon
De la bonbonnière en dentelle.

Mais j’ai conservé son parfum
Dans un mouchoir donné par elle ;
C’est doux comme une tourterelle,
Mais c’est triste, l’amour défunt !


La fine senteur s’évapore
Tout doucement, tout tendrement,
Ainsi qu’un sourire d’amant
Que le mot d’adieu décolore.

Il ne restera rien demain
De l’odeur lente et paresseuse
Qu’un dernier bouquet dans la main
Profane de la blanchisseuse.

Ainsi se fondent nos amours
Aux flots bleus de l’eau savonnée,
Pareilles à la loque à jours
Que la charmante m’a donnée !