La Foire aux vanités/2/25

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Traduction par Georges Guiffrey.
Hachette (2p. 297-305).


CHAPITRE XXV.

Des rivages du Levant.


C’était un véritable triomphe pour l’égoïsme et l’orgueil du vieil Osborne, de voir l’infortuné Sedley, son ancien rival, son ennemi, son bienfaiteur, dans l’humiliation de la détresse et réduit à la fin à recevoir des secours pécuniaires de l’homme qui l’avait le plus outragé. L’heureux du monde, tout en accablant de sa haine l’infortuné vieillard, lui faisait de temps à autre passer quelques secours. Tout en remettant à George de l’argent pour sa mère, il faisait comprendre à l’enfant, par des allusions grossières et brutales, que son grand-père maternel n’était qu’un misérable banqueroutier qu’il tenait à merci, et que John Sedley était encore en reste de reconnaissance avec l’homme auquel il devait déjà tant d’argent. George reportait à sa mère ces insultantes paroles, et les redisait au pauvre infirme abandonné, auquel Amélia consacrait désormais toute sa vie, et le bambin affectait des airs protecteurs à l’égard de ce faible vieillard déçu dans toutes ses espérances.

Il en est peut-être qui reprocheront à Amélia de manquer à un légitime sentiment d’amour-propre en acceptant des secours d’argent de l’ennemi de son père. Mais cette pauvre créature avait-elle jamais connu ce que c’était que l’amour-propre ? elle avait pour cela trop de simplicité dans l’âme, trop besoin d’un appui pour la soutenir. Depuis son mariage avec George Osborne, sa part en ce monde avait été la pauvreté, les humiliations, les privations quotidiennes, de dures paroles, un dévouement sans récompense. Il faut bien qu’il y ait des pauvres et des riches, comme disent ceux qui ont pour partage de boire à la coupe du bonheur. Assurément ! mais au moins, sans chercher à sonder les mystères de la justice divine, rappelez-vous qu’en vous faisant naître dans la pourpre et la soie, la Providence vous a commandé la charité pour ceux qui vivent dans les haillons et la misère.

Amélia recueillait donc sans se plaindre, et presque avec un sentiment de gratitude, les miettes tombées de la table de son beau-père, et qui lui servaient au moins à nourrir l’auteur de ses jours. Elle avait compris que là était son devoir, et il était dans sa nature de faire de sa vie un perpétuel sacrifice à ceux qu’elle entourait de son affection. Dans le temps où le petit Georgy était encore auprès d’elle, que de longues nuits n’avait-elle pas passées à travailler pour lui sans qu’il s’en doutât, sans qu’il l’en ait seulement jamais remerciée ; que de rebuts, que de dégoûts, que de privations, que de misères n’avait-elle pas endurés pour assurer un peu plus de bien-être à son père et à sa mère. Au milieu de ses sacrifices, de ses dévouements, dont sa solitude avait seule le secret, elle n’avait pour son amour-propre pas plus d’égards que le monde. C’est que l’humble créature pensait, dans son cœur, que sa position dans sa vie était encore au-dessus de ses mérites à elle, pauvre roseau pliant et méprisé.

La vie d’Amélia, qui s’était annoncée d’abord sous de favorables augures, se terminait, on le voit d’une bien triste manière, dans la dépendance et l’humiliation. Les visites du petit George faisaient du moins pénétrer dans sa prison comme des lueurs d’espérance. Russell-Square était pour elle la terre promise ; toutes les fois qu’elle pouvait s’échapper, c’était là le but de ses promenades ; mais il fallait rentrer le soir dans son cachot pour y remplir ses pénibles devoirs, pour veiller sur des malades qui ne lui avaient aucune reconnaissance de ses soins, et là il lui fallait subir les lamentations et les exigences despotiques de vieillards aigris par les malheurs et les années.

La mère d’Amélia fut enterrée dans le cimetière de Brompton. Le convoi eut lieu par un jour de pluie et de brouillard, qui rappela à Amélia celui de son mariage ; son petit garçon, en magnifiques habits de deuil, était assis à côté d’elle. En cette triste circonstance, ses pensées l’entraînèrent bien loin de la cérémonie qui s’accomplissait alors sous ses yeux ; tout en serrant la main de George dans la sienne, elle souhaitait presque d’être à la place de… Mais non, comme à son ordinaire, elle se sentit toute honteuse de son égoïsme, et demanda à Dieu de lui donner des forces pour accomplir son devoir jusqu’au bout.

Elle résolut de réunir toutes ses forces, toutes ses pensées vers un seul but, qui était de répandre encore le bonheur et la joie sur les dernières années de son père. Elle se dévoua à son service, et se mit à travailler, à coudre auprès de lui, à chanter, à faire sa partie de tric-trac pour le distraire, à lire le journal, à préparer des plats de son goût, à le mener à sa promenade de Kensington-Gardens.

Elle écoutait ses histoires avec un sourire de complaisance, un plaisir simulé ; ou bien, assise à ses côtés, elle se laissait aller à ses pensées, à ses souvenirs, tandis que le pauvre infirme se réchauffait au soleil et se livrait à ses plaintes et à ses récriminations. Triste existence pour la pauvre veuve ! Les enfants qui couraient et jouaient dans les allées du jardin lui rappelaient George qu’on lui avait enlevé. L’autre George aussi lui avait été enlevé !… Dans ces deux occasions, son amour égoïste et coupable avait reçu un rude châtiment ; elle faisait tous ses efforts pour se persuader qu’elle subissait une punition méritée, qu’elle était une malheureuse pécheresse, et ainsi s’expliquait pour elle l’isolement où elle se trouvait.

Après la mort de sa femme, le vieux Sedley s’attacha de plus en plus à sa fille, et en cela du moins Amélia trouva un adoucissement dans ce qu’il y avait de pénible à accomplir ses devoirs.

Mais depuis assez longtemps ces deux personnages sont plongés dans une triste condition ; de meilleurs jours vont luire enfin pour eux, jours de bonheur à la guise du monde. Le lecteur aura sans doute déjà deviné quel était le gros et gras personnage qui était allé trouver Georgy à son école, en compagnie de notre vieil ami le major Dobbin. C’était une de nos vieilles connaissances dont le retour en Angleterre allait ramener le bien-être dans l’honnête famille dont nous avons suivi les vicissitudes.

Le major Dobbin avait facilement obtenu un congé de son brave commandant, et de la sorte avait pu immédiatement se rendre à Madras, d’où il devait s’embarquer pour l’Europe, où l’appelaient les affaires les plus urgentes. Il voyagea jour et nuit jusqu’à sa destination. Aussi, il arriva à Madras en proie à une fièvre dévorante. Les domestiques qui l’accompagnaient le transportèrent dans un état fort alarmant chez un de ses amis, dans la maison duquel il devait demeurer jusqu’au moment de son embarquement pour l’Europe, et pendant plusieurs jours, on eut tout lieu de croire qu’il n’irait pas plus loin que le cimetière de Madras, où il aurait sa place au milieu des tombeaux de tant de braves officiers morts loin de leur patrie.

Tandis que le pauvre malheureux était ainsi consumé par le feu de la fièvre, ceux qui veillaient à son chevet purent distinguer, à travers les paroles confuses qu’il prononçait dans son délire, le nom d’Amélia. À ces transports d’exaltation fébrile succédait, dans les moments lucides, une prostration complète en pensant qu’il ne la reverrait plus. Croyant sa dernière heure arrivée, il faisait ses préparatifs pour passer dans l’autre monde, mettait ses affaires en règle, et disposait de sa fortune en faveur de ceux qu’il désirait le plus en voir profiter. L’ami dans la maison duquel il logeait servit de témoin à son testament. Il demandait à être enseveli avec la petite chaîne de cheveux qu’il portait à son cou. Nous devons dire, pour ne point trahir la vérité, qu’il se l’était procurée par l’entremise de la femme de chambre d’Amélia, lorsqu’à Bruxelles il avait fallu couper les cheveux de la jeune veuve pendant la fièvre qu’elle avait eue à la suite de la mort de son mari.

Il parvint enfin à se rétablir, en dépit des saignées et des purgations auxquelles il n’échappa que grâce à la force de sa constitution. Il était presque réduit à l’état de squelette, lorsqu’il s’embarqua enfin sur le Ramchunder de la compagnie des Indes-Orientales, venant de Calcutta et relâchant à Madras. Le pauvre Dobbin était si faible, si épuisé, que son ami, qui l’avait soigné pendant le cours de sa maladie, augurait fort mal des résultats de ce voyage pour l’honnête major, et lui prédisait que quelque beau matin on serait obligé de le faire passer, proprement empaqueté dans son hamac, par-dessus le bord du navire, emportant au fond de la mer la relique qu’il avait toujours sur le cœur. Mais, malgré le prophète et ses prophéties, l’air bienfaisant de la mer, ou peut-être mieux encore l’espérance qui renaissait plus vivace au cœur du convalescent, à mesure que le navire traçait son sillage d’écume sur les flots, rendit la vie et la santé à notre ami, et il était parfaitement guéri avant que l’on touchât le Cap.

« Allons, disait-il en riant, Kirk n’aura pas encore cette fois ses épaulettes de major, lui qui pensait les trouver toutes prêtes à son arrivée à Londres avec le régiment. »

Il faut qu’on sache que dans le temps que le major était malade, à Madras, de la précipitation de son voyage, son régiment avait reçu son ordre de retour, et que le major aurait pu revenir avec ses camarades s’il avait eu la patience de les attendre dans cette ville.

Peut-être ne voulait-il pas se livrer aux tentatives de Glorvina dans cet état de faiblesse et de délabrement.

« Je voudrais bien savoir ce que miss O’Dowd aurait fait de moi, disait-il en riant à son compagnon de traversée, si elle avait été à notre bord. Après m’avoir vu disparaître, elle se serait rejetée sur vous, et, soyez-en sûr, mon vieux Jos, elle vous aurait traîné en triomphe à sa remorque jusqu’à Southampton. »

Le compagnon de route de Dobbin, à bord du Ramchunder, n’était autre, en effet, que notre gros et gras ami, qui rentrait en Angleterre après dix années passées au Bengale. Un régime de dîners, de pâtisseries, de grogs, de bordeaux, enfin l’eau-de-vie et le rhum avaient fini par rendre fort nécessaire à Waterloo-Sedley ce voyage en Europe. Il avait fait son temps de service dans la compagnie des Indes, où il avait touché d’assez beaux émoluments pour mettre de côté une somme des plus rondes. Rien ne l’empêchait plus désormais de rentrer dans sa patrie pour y jouir de la pension à laquelle il avait droit, si mieux il n’aimait s’engager de nouveau et remplir le rang élevé auquel le désignaient son ancienneté et ses immenses talents.

Il était peut-être un peu moins gros que lorsque nous l’avons connu autrefois, mais sa démarche avait quelque chose de plus solennel et de plus majestueux. Il avait laissé repousser les moustaches, avec lesquelles il s’était si bien comporté à Waterloo ; il se pavanait sur le pont, ombragé de son magnifique chapeau de velours à franges d’or. Il portait à profusion sur sa personne des bijoux et des épingles en diamants. Il se faisait servir à déjeuner dans sa cabine, et mettait autant de recherche dans sa toilette pour paraître sur le gaillard d’arrière, que s’il s’était agi d’aller dans les promenades les plus en renom de Calcutta. Il emmenait avec lui un domestique indigène qui le servait et bourrait sa pipe. Cet enfant de l’Orient menait une existence peu fortunée sous le despotisme de Jos Sedley. Jos était aussi vain de sa personne qu’une petite maîtresse de la sienne, et mettait autant de temps à sa toilette que la beauté la plus fardée. Les jeunes passagers, pour tromper la longueur de la traversée, faisaient toujours cercle autour de Sedley, le priant de leur raconter ses merveilleux exploits contre les tigres et Napoléon. Il fut sublime à la visite qu’il rendit à la tombe de l’empereur à Longwood, lorsqu’au milieu de tous les passagers et de tous les jeunes officiers du navire à l’exception du major Dobbin qui était resté à bord, il leur raconta toute la bataille de Waterloo, et leur démontra que sans lui, Jos Sedley, Napoléon n’aurait jamais perdu la bataille, ni par suite été exilé à Sainte-Hélène.

Lorsque le navire eut remis à la voile de Sainte-Hélène, Jos s’empressa de distribuer, avec une générosité vraiment royale, ses provisions de bordeaux, de conserves, d’eau gazeuse qu’il avait prises pour charmer les ennuis de la route. Comme il n’y avait point de dames à bord, et que le major avait cédé le pas à l’employé civil, celui-ci avait à table la place d’honneur ; aussi, le capitaine et les officiers du Ramchunder l’entouraient-ils de tous les égards auxquels son rang lui donnait droit. Il ne parut point toutefois pendant deux jours de tourmente où la mer venait déferler sur le pont, mais il resta dans sa cabine à lire la Blanchisseuse de Finchley Common, laissée à bord par l’honorable lady Emily Cornemiouse, femme du révérend Silas Cornemiouse, en se rendant à leur évêché du Cap. Pour lecture ordinaire, il portait avec lui un ballot de romans et de pièces de théâtre, qu’il prêtait aux autres passagers ; enfin, son affabilité et ses prévenances l’avaient mis fort bien avec tout le monde.

Que de fois, par une belle et chaude soirée, tandis que le vaisseau traçait sa ligne d’écume sur la mer mugissante, que la lune et les étoiles brillaient à la voûte céleste, que les tintements inégaux de la cloche de quart troublaient seuls le silence de la nuit, Sedley et le major, assis sur la dunette, et fumant l’un son cigare, l’autre son hookah bourré par son domestique indien, avaient parlé du sol natal.

Dans ces entretiens intimes, le major Dobbin ne manquait jamais de faire tomber, avec une adresse merveilleuse, la conversation sur Amélia et son fils, tandis que Jos parlait, sans beaucoup de ménagement, des malheurs de son père et du sans-gêne du vieillard à le mettre à contribution. Le major s’efforçait alors de le ramener à de meilleurs sentiments en lui faisant sentir quels égards étaient dus au malheur et aux années. Sans doute Joseph ne pouvait partager le genre de vie des deux vieillards, et s’arranger de leurs habitudes et de leurs manies, après avoir vécu dans une société toute différente, à quoi Jos donnait un signe de tête approbatif. Le major reprenait alors Joseph en sous-œuvre, lui faisait sentir quel avantage pour lui d’avoir à Londres un train de maison complet, et de ne plus se contenter d’un appartement de garçon. Sa sœur Amélia était la personne qu’il lui fallait pour diriger son intérieur. C’était le bon goût, la bonté personnifiée, la perfection sous tous les rapports. Il lui rappelait avec quel succès mistress George Osborne avait autrefois paru à Bruxelles et à Londres, où elle était admirée et choyée dans la meilleure société. Puis il lui insinuait qu’il était de son devoir d’envoyer Georgy à une des meilleures écoles, et d’en faire un homme, car sa mère et ses grands parents n’étaient bons que pour le gâter. En un mot, l’adroit major avait fini par tirer de Joseph la promesse qu’il se ferait le protecteur d’Amélia et de son fils. Il ignorait les événements survenus dans la famille Sedley. La mort de mistress Sedley, la séparation d’Amélia et de son fils, la grande fortune de ce dernier. Toujours est-il que tous les jours, et à toute heure du jour, le brave garçon, dans le cœur duquel l’amour avait fait de si profonds ravages, ne pensait qu’à mistress Osborne et aux moyens de lui venir en aide. Il avait pour Jos Sedley des compliments et des flatteries qui ne tarissaient point. Il ressentait pour lui une tendresse dont celui-ci ne se rendait pas très-bien compte. Mais nos lecteurs qui ont des sœurs ou des filles, doivent avoir remarqué combien sont aimables et empressés auprès d’eux les hommes qui font la cour aux femmes de leur famille, et peut-être le major était-il digne de prendre rang parmi ces adeptes de l’hypocrisie.

Le fait est que le major Dobbin, en s’embarquant à bord du Ramchunder, se trouvait dans un état désespéré, et qu’il ne commença à se remettre et ne fit bonne figure à son vieil ami M. Sedley qu’après une conversation qu’ils eurent ensemble sur le pont, où l’on avait porté le major presque défaillant. Dobbin avait alors dit à Joseph qu’il ne lui restait plus qu’à se soumettre à sa destinée ; qu’il laissait quelque chose à son filleul dans son testament, et qu’il espérait que mistress Osborne lui garderait un bon souvenir ; qu’enfin il désirait qu’elle fût heureuse avec le nouvel époux qu’elle allait prendre.

« Un mariage ! avait dit Joseph ; mais il n’est point question de cela, elle ne m’a jamais parlé de mariage dans ses lettres ; seulement elle avait annoncé de son côté, à son frère, que le major Dobbin allait se marier, et elle faisait des vœux bien sincères pour son bonheur. »

Mais quelle était enfin la date de ces lettres ? Sedley les rechercha. Elles étaient de deux mois postérieures à celles qu’avait reçues le major.

À partir de ce jour, le chirurgien du navire n’eut qu’à s’applaudir du nouveau régime qu’il avait prescrit au malade que le médecin de Madras lui avait remis dans un état à peu près désespéré. En effet, depuis que le major avait changé de potion, un mieux sensible s’était manifesté. Voilà de quelle manière le capitaine Kirk manqua ses épaulettes de major.

La gaieté et la force revinrent au major Dobbin, toujours en augmentant ; ses compagnons de traversée ne pouvaient s’expliquer une métamorphose si subite. Dobbin plaisantait maintenant avec les officiers, tirait le bâton avec les matelots, courait sur les cordages comme le plus agile des mousses, et chantait le soir des chansonnettes au grand divertissement de tout l’équipage assemblé pour prendre le grog. Enfin, il était devenu si aimable, si gai, si enjoué que le capitaine, qui jusqu’alors l’avait regardé comme un pauvre sire et un être presque nul, avait fini par s’avouer à lui-même que le major, malgré sa réserve, était un officier fort instruit et fort capable.

« Il n’a pas des manières très-distinguées, disait le capitaine à son second, et peut-être représenterait-il assez mal au palais du gouverneur, où Sa Seigneurie et lady Williams m’ont honoré de leurs attentions particulières, et me prenant la main devant toute la compagnie, m’ont invité à prendre un verre de bière avec eux devant le commandant en chef ; mais s’il ne possède pas d’excellentes manières, il y a au moins de ça dans cet homme-là. »

Le capitaine du Ramchunder prouvait par là qu’il était aussi capable de sonder les mystères de la nature humaine que de commander une manœuvre.

À dix jours environ des côtes de l’Angleterre, le bâtiment fut arrêté par un calme plat. Dobbin se livra alors à des accès d’impatience et de mauvaise humeur qui surprirent tous ses camarades, charmés jusque-là de sa bonhomie et de son entrain ; mais, lorsque la brise vint de nouveau, on le vit se livrer à tous les transports d’une joie enfantine. Ah ! son cœur battit bien fort lorsque le pilote du port monta à bord du navire, lorsqu’il aperçut les deux tours amies du clocher de Southampton !