La France aux abois

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Flamen
(p. 8).


LA FRANCE AUX ABOIS
À BUONAPARTE.

(13 décembre 1813.)


Jusques à quand, féroce, et vil énergumène,
Feras-tu de l’Europe une sanglante arène ?
Jusques à quand ta lâche et sotte ambition,
Digne d’être à jamais en exécration,
Voudra-t-elle absorber ma plus pure substance,
Pour mettre l’univers sous ton obéissance ?
Que t’ont fait les humains, monstre dévastateur,
Pour être de leurs droits l’infâme usurpateur ?
Que t’ont fait les Français, que ton audace affronte,
Pour les rendre du siècle et l’horreur et la honte,
En les contraignant tous dans ta perversité,
À seconder ta rage et ton attrocité ?
Frappés d’aveuglement sur ton talent factice,
Ils n’ont pas aperçus ton esprit d’artifice,
Ton caractère vain, ton entêtement fou,
Ni l’abîme sous eux creusé depuis Moscou.
Il est vrai qu’en brigand, qui n’eut point de modèle,
À ma destruction t’acharnant avec zèle,
Tu n’as point épargné les plus noirs attentats
Ni les embrasemens, ni les assassinats,
Pour fixer sur ton front un sanglant diadème,
Qu’enfin va t’arracher le plus juste anathème.


FLAMEN.