La Guirlande des dunes/Vents de Tempête
Vents de Tempête
Comme des blocs de glaçons clairs,
Les pignons blancs illuminent les dunes :
Minuit frigide et morne lune ;
Le vent est rude et râpe au loin la mer.
Décembre et ses brumes s’accrochent
Aux fronts levés des tours et des dunes, là-bas ;
Continûment monte et descend le branle-bas
De la tempête qui s’approche.
Ô la ruée à l’infini des flots déments !
La mort voyage : on ne voit plus, comme des barres,
Les feux tournants des phares
Couper l’espace, brusquement.
Un poing d’effroi tord les villages ;
Les hauts clochers, dans les lointains,
Envoient l’écho de leurs tocsins
Bondir de plage en plage.
Ô vous l’immensité des eaux,
Ayez pitié des vieux bateaux
Et de leurs flancs meurtris,
Et de leur bois pourri,
Et de leurs mâts : roseaux !