La Harpe d’Armorique/Marie

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La Harpe d’ArmoriqueAlphonse Lemerre, éditeur1 (p. 207-209).

Marie


Sur l’air : Le comte Jaffré.


Quand je passe si triste par votre village,
Ne vous effrayez pas, gens du Moustoir :
Je cherche ma belle, je ne suis pas un voleur.

Bien souvent dans ma jeunesse
Je suivis ici une jeune fille aimée,
Comme l’oiseau suit sa compagne.

Où donc est-elle, la belle jeune fille ?
Ne vous effrayez pas, gens du Moustoir :
Je cherche ma douce, je ne suis pas un voleur.

Avec sa coiffe ouverte au vent.
Elle était comme une tourterelle
Lorsque se déploient ses deux ailes.

Elle est perdue, la tourterelle chérie !
Ne vous effrayez pas, gens du Moustoir :
Je cherche ma belle, je ne suis pas un voleur.


Au bourg, après les vêpres,
Chacun disait autour d’elle :
« Celle-ci est la fleur du pays ! »

Ô jeunesse fleurie et trop courte ! —
Ne vous effrayez pas, gens du Moustoir :
Je pleure ma douce, je ne suis pas un voleur.


Au mois de la Paille-Blanche (septembre)