La Jeune Lune/L’école des fleurs

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L’ÉCOLE DES FLEURS


Quand le ciel orageux gronde sourdement et que tombent les averses de juin, l’humide vent d’est se met en marche à travers les bruyères pour jouer de la cornemuse parmi les bambous.

Alors des moissons de fleurs éclosent tout à coup ; personne ne sait d’où elles viennent ; elles mènent de folles danses sur le gazon.

Maman, je crois vraiment que les fleurs ont une école sous terre.

Quand elles sont à leurs leçons, les portes se closent et si elles veulent sortir avant l’heure, pour jouer, le maître les met au coin.

Elles prennent leurs vacances quand vient la saison des pluies.

Les branches s’entre-choquent dans la forêt et les feuilles frémissent au souffle des vents furieux, les nuages géants battent des mains et les enfants-fleurs s’élancent, parées de robes roses, jaunes et blanches.

Sais-tu, Maman ? Elles habitent au ciel, là où sont les étoiles. N’as-tu pas remarqué comme elles sont impatientes d’arriver là-haut ? Tu ne sais pas ce qui les presse tant ?

Mais moi je devine vers qui elles tendent les bras : comme moi, elles ont une mère !