La Jeune Lune/Le dernier contrat

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LE DERNIER CONTRAT


« Je suis à louer, engagez-moi ! » voilà ce que je criais au matin, en longeant la route pavée.

L’épée à la main, le roi passa sur son char.

Il mit sa main dans la mienne et me dit : « Je te prends à mon service ; en échange tu auras part à ma puissance. »


À l’heure brûlante de midi, toutes les maisons étaient closes.

J’errais le long des chemins tortueux.

Un vieillard s’approcha portant un sac rempli d’or. Il s’arrêta pensif, puis me dit : « Viens, je te prends à mon service. Avec cet or je te paierai. » Il se mit à compter ses pièces une à une, mais je me détournai.


C’était le soir. La haie du jardin était toute en fleurs.

Une belle jeune fille s’approcha et me dit : « Je te prends à mon service et je te paierai d’un sourire. »

Mais son sourire s’évanouit, elle fondit en larmes et, solitaire, rentra dans l’ombre.


Le soleil étincelait sur le sable, les vagues déferlaient capricieuses.

Un enfant, assis sur la grève, jouait avec des coquillages.

Il leva la tête et sembla me reconnaître : « Je te prends sans rien en échange », fit-il.

Et depuis ce marché, conclu en jouant avec un enfant, je suis devenu un homme libre.