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La Jeune Lune/Le marin

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LE MARIN


La barque du batelier Madhu est amarrée au quai de Rajgunj.

Elle est inutilement chargée de jute et, depuis un temps interminable, elle est restée là, oisive.

Si seulement il voulait me prêter son bateau, je lui donnerais une équipe de cent rameurs et des voiles. J’en hisserais cinq, six ou même sept !

Jamais je ne le conduirais à de stupides marchés.

Je traverserais les sept océans et les treize rivières du pays des fées.


Mais, Maman, tu n’iras pas en cachette pleurer mon absence.

Je ne vais pas aller dans la forêt comme Ramachandra, pour n’en revenir que dans quatorze ans.

Je serai le prince du conte de fées et je remplirai ma barque de tout ce qui me plaît.

J’emmènerai mon ami Ashu et gaiement nous traverserons les sept océans et les treize rivières du pays des fées.


Nous mettrons à la voile au petit jour.

Lorsqu’à midi, tu te baignes dans l’étang, nous serons déjà au pays d’un roi fabuleux.

Nous traverserons le gué de Tirpuni laissant derrière nous le désert de Tépantar.

Quand nous reviendrons, le jour sera presque tombé et je te dirai tout ce que nous aurons vu.

Je traverserai les sept océans et les treize rivières du pays des fées.