La Jeunesse blanche (1913)/Matins joyeux

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La Jeunesse blancheEugène Fasquelle - Bibliothèque Charpentier (p. 27-28).


MATINS JOYEUX


 
Oh ! les anciens matins de bonheur infini,
De joie inexplicable ! Oh ! les matins tout roses
Où l’on ouvrait son âme à des bonheurs sans causes
Comme à des oiseaux fous qui se trompent de nid.

Oh ! les matins pieux dans le mois de Marie !
On imaginait voir, au loin se prolongeant,
Des floraisons d’azur et des ruisseaux d’argent
Faisant de l’avenir une chose fleurie.


Parmi des encensoirs, des flambeaux, des gradins,
Souriait la Madone en de naïfs jardins,
Tandis que nous servions la messe en robe rouge.

Et nous rêvions alors du jour proche et joyeux
Où nous allions sentir le frôlement qui bouge,
Des premiers lauriers verts dans nos jeunes cheveux !…