La Jeunesse de Madame de la Pouplinière/01

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La jeunesse de madame de la Pouplinière [1]
Ségur

Revue des Deux Mondes tome 37, 1917


LA JEUNESSE
DE
MADAME DE LA POUPLINIÈRE[2]

I
UNE LIGNÉE DE COMÉDIENS SOUS LA MONARCHIE

Si jamais l’âme et la nature d’une femme s’expliquèrent par son ascendance, ce fut le cas de celle dont j’entreprends de raconter l’histoire. Ses qualités comme ses défauts, les bizarreries et les contradictions que l’on note dans son caractère, les dons comme les lacunes qu’on remarque dans son esprit, les antipathies violentes qu’elle a parfois soulevées, le charme étrange que, plus souvent, elle a exercé autour d’elle, tout cela semble être légué par ceux qui la précédèrent dans la vie et dont le sang a coulé dans ses veines. Rarement un mélange plus complexe a constitué les élémens dont se compose une personnalité humaine. On le reconnaîtra, si l’on veut, avec moi, remonter un moment jusqu’au XVIIe siècle et jeter un coup d’œil sur le petit monde singulier qui s’agitait alors dans cette zone imprécise qui sépare la bonne compagnie de la bohème et du monde interlope.

De cette classe qui, sous des formes diverses, existe en tous pays et à toutes les époques, l’un des types les plus singuliers et les plus représentatifs est ce Florent Carton Dancourt[3], qui fut l’aïeul de Mme de La Pouplinière. Il était de bonne souche et comptait même quelques illustrations du côté maternel. Son père, capitaine des chasses à Fontainebleau[4], portait le titre d’écuyer ; l’Armorial de Paris pour l’année 1697 décrit au long ses armoiries. Il avait épousé « dame Louise de Londy » ou Londay[5](l’orthographe de ce nom varie selon les auteurs), laquelle, issue d’une noble famille d’Angleterre, se targuait d’avoir pour ancêtre un chevalier de la Jarretière, et descendait du célèbre Guillaume Budé, l’un des savans hommes de son siècle, ambassadeur du roi François Ier auprès de Léon X.


Florent Carton Dancourt naquit à Fontainebleau le 1er novembre 1661, le même jour que le Grand Dauphin, ainsi qu’il le rappelait dans l’épître dédicatoire adressée plus tard à ce prince à l’occasion d’une de ses comédies :


Pour m’attacher à toi le ciel m’a destiné,
Dès le moment qu’au jour il ouvrit ma paupière.
Quel présage heureux d’être né
Le même jour si fortuné
Où tu vis aussi la lumière !


Du premier mariage de son père, Florent avait une sœur, son ainée de sept ans, une sœur appelée Judith qui, en l’an 1654, épousa Samuel Boutinon. C’est un nom qu’on rencontrera bientôt une seconde fois dans cette histoire. Tout ce monde était calviniste ; mais des raisons, auxquelles la politique paraît n’être pas étrangère, déterminèrent l’abjuration, et nous trouvons quelques années plus tard la famille tout entière convertie au catholicisme, même avec une certaine ferveur. Le jeune Florent fit ses études au collège Louis-le-Grand, à Paris, un collège dirigé par le Père de La Rue, jésuite réputé en son temps, non seulement comme prédicateur de la Cour et confesseur de la Duchesse de Bourgogne, mais aussi comme poète lyrique et comme auteur dramatique à ses heures. On sait quel goût spécial professaient alors les jésuites pour ce dernier genre littéraire, spécialement pour le drame biblique et pour la tragédie sacrée. Leurs élèves, tout naturellement, pour peu qu’ils eussent quelques dispositions, s’exerçaient volontiers à ce divertissement d’esprit ; il en résulta parfois des œuvres plus profanes. C’est des mains des jésuites que sortirent la plupart des dramaturges du XVIIIe siècle ; je citerai notamment Crébillon, Voltaire et Gresset. Dancourt ne fera pas exception à la règle. La vocation chez lui s’était révélée de bonne heure, s’il est vrai, comme on dit, qu’il ait composé à treize ans une tragédie en vers dont le héros était Melchisédec, et qui valut au jeune auteur les éloges des révérends Pères.

Quoi qu’il en soit, il est certain que, dès cet âge, on fonda sur lui, au collège, les plus belles espérances et que ses maîtres désirèrent l’engager dans leur ordre. Mais toutes les tentatives échouèrent. L’élève était laborieux et docile, brillait dans les humanités, mais ne montrait aucun penchant pour le froc. Un vif goût du plaisir et l’appel d’une nature fougueuse l’éloignèrent invinciblement de l’état monacal au sortir du collège. Il songea un moment à la carrière des armes ; puis il changea d’idée, s’appliqua à l’étude du droit, se fit recevoir avocat. La chaleur, la facilité de son élocution lui promettaient un prompt succès, et sa famille se réjouissait déjà à l’idée d’un brillant avenir au barreau parisien ; quand l’amour vint, qui changea tout.

Florent Dancourt avait quelque fortune. Avec la jeunesse dorée de l’époque, il courait les bals, les brelans, hantait les compagnies légères ; on le voyait assez souvent au Temple, dans la société des Vendôme, ou tout au moins du Grand Prieur, et ce seul trait suffit à faire juger de sa manière de vivre. Il fréquentait également les théâtres, tantôt sur les chaises du parterre, tantôt dans l’intimité des coulisses. Ce fut ainsi qu’il rencontra, dans l’hiver de l’an 1680, aux représentations de l’Hôtel de Bourgogne, Thérèse Le Noir, une des jeunes étoiles de la troupe, qui lui tourna la tête, au point de sacrifier à cette ardente passion sa carrière, sa situation mondaine, son milieu familial.

Cette petite comédienne était, tout comme Dancourt, de lignée aristocratique ; et l’histoire de ses origines n’est pas dépourvue d’intérêt. Son père, « François Le Noir, écuyer, seigneur de La Thorillière » (ainsi s’exprime son acte de mariage), né à Paris en 1626, était bon gentilhomme, « portant d’azur à une hure de sanglier de sable accompagnée de trois glands de sinople[6]. » Il avait débuté par le métier des armes, et commandait en 1658 : « une compagnie de gens de pied dans le régiment de Lorraine » avec le grade de « capitaine et maréchal de camp[7]. » C’est en ce temps qu’il devint amoureux de Marie Petit Jean, fille de Pierre Petit Jean, bourgeois de Paris, connu sous le nom de La Roque, acteur et directeur de la troupe du Marais. La fille était sur les planches comme le père. Malgré l’opposition des siens, qui refusèrent de signer au contrat, François voulut légitimer ses feux, et le mariage se fit le 30 avril 1658, en présence de témoins modestes, dont l’un, beau-frère de la mariée, était un simple « cuisinier traiteur[8]. »

Cette union changea complètement toutes les idées, tous les goûts de La Thorillière. De capitaine il voulut se faire comédien. Mais il fallait permission du Roi. Louis XIV, imploré, fit attendre son consentement ; il entendait, répondit-il, donner à l’officier « le temps de faire réflexion[9]. » Et il ne céda, en effet, qu’au bout de deux ans révolus. Dans l’acte de baptême du premier enfant du ménage, daté du 10 avril 1660, La Thorillière est encore qualifié de capitaine au régiment de Lorraine. L’année suivante, le 16 avril 1661, au baptême de sa fille cadette, il est inscrit « ci-devant capitaine… » C’est donc dans l’intervalle qu’il put réaliser son vœu et monter sur la scène[10]. Il ne fit que passer dans le théâtre du Marais, administré par La Roque, son beau-père et il entra l’année d’après dans la troupe du Palais-Royal[11], dirigée par Molière. Il y tenait habituellement les rôles de rois et ceux de paysans ; cet accouplement singulier était alors d’usage, et l’usage dura plus d’un siècle. On le voit cependant aussi jouer d’autres personnages. En 1666 notamment, il donne, dans le rôle de Philinte, la réplique à Molière qui jouait le Misanthrope. Ce fut lui qui, deux ans après, alla trouver Louis XIV à Lille, pour obtenir que fût levée l’interdiction qui pesait sur Tartuffe. Il réussit dans cette importante ambassade et Tartuffe fut représenté environ dix-huit mois plus tard.

Sans être un grand acteur, La Thorillière jouait bien, avec correction et finesse. Les contemporains lui reprochent de varier insuffisamment ses mouvemens de physionomie. Dans les momens les plus tragiques, son visage conservait, dit-on, une expression souriante, peu en rapport avec les mots qui sortaient de ses lèvres. Il tenta un instant de cumuler le métier d’auteur dramatique avec celui de comédien et composa une Cléopâtre, qui fut jouée une douzaine de fois et n’ajouta rien à sa gloire : C’était surtout un honnête homme, excellent camarade et de bonne compagnie. Molière l’estimait fort. La Thorillière était à ses côtés, lors de cette représentation du 17 février 1673, où Molière, brusquement frappé, passa sans transition des tréteaux au cercueil. Et quand le théâtre rouvrit après la disparition de son chef, ce fut lui qui reprit, dans le Malade imaginaire, le rôle d’Argan, le dernier qu’eût créé Molière. Mais il passa, le mois suivant, dans la célèbre troupe de l’Hôtel de Bourgogne ; en compagnie du « beau Baron » et du couple Beauval, et y resta jusqu’à sa mort.

De son mariage étaient nés quatre enfans : un fils, Pierre de La Thorillière, qui fut un des bons acteurs de son siècle ; une fille, nommée Charlotte, si belle, assurent les chroniqueurs, que, lorsqu’elle paraissait dans quelque compagnie, les autres femmes s’enfuyaient au plus vite, de peur d’être éclipsées, et qui, à quatorze ans, fut la femme de Baron, son camarade de planches ; une autre fille, Marie-Madeleine, qui épousa un « bon bourgeois de Paris[12], » et vécut dans l’obscurité ; enfin cette Thérèse-Marie-Anne, dont l’influence devait être si grande sur la destinée de Dancourt.

Thérèse Le Noir (ainsi la nommait-on) avait alors environ dix-sept ans. Elle était née au Palais-Royal le 17 juillet 1663, et fut baptisée, dans l’église Saint-Eustache, le 8 août suivant. Ses parrain et marraine, sur le registre paroissial, sont dénommés « Jean Baptiste Poclin (sic) Molière, valet de chambre du Roi, et demoiselle Marquise Thérèse de Gorlle (sic) , femme de René du Parcq, bourgeois de Paris, » ce qui revient à dire Molière et la du Parc, bons répondans pour la future actrice. Jolie et intelligente à ravir, fort cultivée d’esprit, Thérèse Le Noir fit honneur à ce parrainage. Fillette, elle tenait le rôle de Louison dans le Malade imaginaire, avec le plus brillant succès. Son père raffolait d’elle ; Molière l’appelait Cadet-Mignon et la choyait, la gâtait à l’excès. Un peu plus grande, elle débuta dans les rôles d’amoureuses, qu’elle devait conserver presque jusqu’à sa soixantième année, sans perdre sa chaleur d’accent et sa grâce juvénile[13].

Florent Dancourt, quand il la rencontra, n’avait que dix-neuf ans et demi. C’était un garçon bien planté, de taille moyenne et de jolie tournure, avec des yeux clairs et brillans, des cheveux et des sourcils bruns, une physionomie riante et une bouche spirituelle. Beau parleur au surplus, s’exprimant aisément, d’une voix chaude et prenante. L’amour naquit promptement et il fut réciproque. Tout de suite on parla mariage ; mais, comme on peut le supposer, de grandes difficultés surgirent. Les parens de Dancourt n’approuvèrent guère l’alliance avec une comédienne, fût-elle la fille d’un gentilhomme ; La Thorillière, de son côté, pour des raisons que l’on ignore, — jeunesse du prétendu, légèreté de son caractère ou différence des conditions, — refusa net son consentement. Sur quoi, les jeunes gens résolurent de recourir aux moyens violens.

Certain soir de mars 1680, après une représentation, profitant d’un moment où La Thorillière et Baron étaient tous les deux engagés dans un entretien animé, Dancourt enlevait Thérèse, qui ne faisait pas de façons, et l’emmenait avec lui, dit-on, dans un petit logement qu’il avait loué rue Saint-Jacques. Devant un tel scandale, toutes les oppositions tombèrent. Le 15 avril, dans l’église Saint-Merri, fut béni le mariage, en présence de La Thorillière et de Marie Petit Jean, son épouse : Mme Dancourt, « autorisée par son époux, » assistait également à la cérémonie ; seul protesta par son absence M. Dancourt, père du marié. Mais si La Thorillière céda, son chagrin n’en fut pas moins grand. La douleur, le ressentiment, l’indignation causés par le procédé de sa fille détruisirent si bien sa santé, qu’il succomba trois mois plus tard, à la date du 27 juillet[14]. Cette mort inattendue, suivant de près la fugue de l’étoile du théâtre, désorganisa complètement la troupe de l’Hôtel de Bourgogne et provoqua bientôt la jonction des deux troupes royales.

Dancourt, par suite de son mariage, devait renoncer au barreau. Le monde nouveau dans lequel il vivait, l’influence de sa femme, son goût pour la vie libre, et même quelque peu débraillée, la conscience aussi qu’il avait de certains talens naturels propres à briller sur la scène, tout cela le poussait à franchir le fossé, à se tourner vers le théâtre. Il semble néanmoins qu’il hésita durant quelques années, qu’il employa sans doute à se former dans son nouveau métier. Il s’essaya d’abord dans les troupes de province[15]. On lit dans les notes de La Grange qu’il fut admis au Théâtre-Français « à Pâques de l’an 1685[16], » touchant « une demi-part » en qualité « d’acteur nouveau. » Sa femme que, selon la coutume du temps, on appelait « mademoiselle Dancourt, » avait joué à l’essai quatre ou cinq mois plus tôt[17], et elle fut reçue dans la troupe à la même date que son mari. Il faut noter comme un assez curieux symptôme que, plus de deux années après, dans un acte officiel du mois d’octobre 1687, Dancourt se réclamait encore du titre d’ « avocat au Parlement de Paris, » d’où l’on peut inférer que ses résolutions n’étaient pas sans appel.

Comme acteur, en effet, Dancourt se voyait discuté et son succès n’était pas unanime. Dans le tragique, il échoua presque complètement ; son jeu semblait froid, son débit monotone. Il se rattrapait, au contraire, dans les rôles qu’on appelait de « comique à manteau, » dans les emplois de raisonneur, comme le Philinte du Misanthrope. Ses détracteurs disaient de lui qu’il jouait noblement la comédie et bourgeoisement la tragédie Jamais, dans tous les cas, sur les planches d’un théâtre, il, ne valut sa femme, dont la belle taille, le ravissant visage, la voix « suave et sonore, » la finesse qu’elle mettait à détailler un rôle, à exprimer les nuances d’un personnage, faisaient l’enchantement du public. Dancourt se rattrapait par d’autres qualités, non moins précieuses dans la profession théâtrale. Sa facilité de parole et sa naturelle élégance lui firent donner, à la mort de La Grange, l’emploi d’« orateur de la troupe, » sorte de régisseur chargé de parler au parterre pour lui annoncer les changemens ou implorer son indulgence, et parfois pour calmer ses susceptibilités, car les orages étaient fréquens parmi les spectateurs.

Il fut aussi lecteur pour les pièces présentées. Il lisait admirablement, faisant valoir tous les effets, par une sorte d’instinct, et sans avoir pris à l’avance connaissance des ouvrages. S’il en était ainsi pour les œuvres d’autrui, on juge de ce qu’il en fut des siennes quand il lui prit fantaisie d’être auteur. Une anecdote, qui date de cette époque, le montre un jour au château de Versailles, lisant à Louis XIV une de ses comédies. « Dancourt, lui dit le Roi, vous m’avez fait plaisir, vous communiquez parfaitement à l’auditeur vos intentions et vos idées. — Sire, repartit Dancourt, j’ai l’honneur d’être avocat. — Eh ! bien, vous plaidez parfaitement vos ouvrages. » Il faisait mieux que lire, il improvisait au besoin. Un auteur amateur, un hobereau du nom de Marcoult, le pria certain jour de lire une pièce de sa façon aux comédiens du Roi. Dancourt feuilleta le manuscrit, puis il entama la lecture ; l’auteur, presque à chaque scène, marquait une vive surprise : il ne reconnaissait pas son texte. La pièce reçue, les comédiens exprimèrent à Dancourt le plaisir qu’ils avaient pris aux mots plaisans dont elle était remplie : « Je crois bien, la pièce est de moi, » répondit-il sans modestie. Il l’avait, en effet, au cours de la lecture, refaite à peu près en entier. Il lui arriva plus d’une fois de renouveler ce tour de force.

Son vrai titre, toutefois, à l’attention de la postérité, n’est pas dans ces divers talens, qui meurent avec qui les possède. C’est comme auteur comique que le nom de Dancourt est digne de mémoire. Auteur, il le fut, à vrai dire, presque aussitôt que comédien. Sa première pièce, le Notaire obligeant, fut jouée en juin 1685, un mois après ses débuts officiels au Théâtre-Français. C’est deux ans plus tard qu’il donnait la première comédie dont le réel succès le classait en bon rang parmi les auteurs du temps, le Chevalier à la mode[18]. Dès lors, il ne s’arrêtera plus. Sa plume féconde fournit tous les théâtres de la capitale. Il joue souvent le soir ce qu’il a terminé la veille. Soixante-dix pièces en l’espace d’une trentaine d’années, c’est le bilan de cette production incessante, dont je n’ai pas à apprécier ici le mérite littéraire. Cette œuvre abondante et variée, un de nos grands critiques, Jules Lemaître, lui a consacré un volume où il la juge avec sa finesse coutumière[19], et je ne puis qu’y renvoyer ceux que la question intéressé.

Je me contenterai d’indiquer qu’il ne faut pas demander à Dancourt les grands tableaux, les traits profonds d’un Molière ou d’un Beaumarchais, ni même la fine psychologie des comédies de Marivaux. Il se rapprocherait davantage du comique plus gros d’un Regnard, mais en inclinant vers la farce et en choisissant ses modèles dans des milieux moins relevés. Il nous donne un croquis léger des ridicules du jour, des caprices du moment. C’est un curieux peintre de mœurs, et volontiers de mauvaises mœurs. Si l’on en veut prendre une idée, voici, dans le Chevalier à la mode, le portrait qu’un des personnages trace du héros même de la pièce, le chevalier de Ville-Fontaine : « C’est un caractère d’homme tout particulier. Il a, comme je vous l’ai dit, cinq à six commerces avec autant de belles ; il leur promet tour à tour de les épouser, suivant qu’il a plus ou moins d’affaires d’argent. L’une à soin de son équipage, l’autre lui fournit de quoi jouer ; une autre paie les meubles de son appartement ; et toutes ses maîtresses sont comme autant de fermes, qui lui font un gros revenu. »

Quelquefois, mais rarement, il s’attaque à la politique ; mais, tant que vécut le Grand roi, ce fut un métier périlleux. Dancourt s’en aperçut quand il voulut faire jouer au Théâtre-Français sa pièce intitulée le Carnaval de Venise. On la disait d’avance hardie, pleine de malice. « Tous les princes de l’Europe ligués contre la France » y étaient, disait-on, représentés en traits burlesques et piquans. Sur cette nouvelle, Louis XIV s’émut ; il fit faire une enquête par Pontchartrain, qui mit La Reynie en mouvement. Le lieutenant de police se fit donner le manuscrit, le révisa lui-même et le corrigea de telle sorte que, lorsque enfin elle fut représentée[20], ce fut un désappointement général. La satire audacieuse, retouchée par le policier, était d’une si grande innocence que l’ouvrage tomba tout à plat.

Quoi qu’il en soit, et malgré les mécomptes, le succès de Dancourt fut éclatant parmi le gros public. La foule s’empressait à ses farces. Quelques-unes de ses comédies tinrent la scène une vingtaine de fois, chiffre très rare à cette époque. Les « délicats » goûtaient moins son talent. Racine entendant, au Palais, le sieur Brunet, libraire, qui s’égosillait à crier : « Messieurs, voici le théâtre de M. Dancourt, » se retourna, et d’un ton indigné : « Le théâtre, dis-tu ? dis donc son échafaud ! » Voltaire, dans sa correspondance, n’est guère plus bienveillant. Mais Racine ni Voltaire n’aimaient la concurrence, fût-ce au bas de l’échelle dont ils occupaient le sommet.

Louis XIV, en revanche, témoignait à Dancourt une particulière bienveillance. J’ai dit qu’il l’admettait à lui lire ses ouvrages avant qu’ils parussent sur la scène. Ces lectures avaient lieu dans le cabinet du souverain, et seule Mme de Montespan y assistait avec le Roi. Un jour qu’il y avait grand feu, incommodé par la chaleur, le lecteur perdit connaissance. Pour que l’air vînt le ranimer, Louis XIV en personne fut à la fenêtre et l’ouvrit. Les faiseurs d’anas s’extasient sur une autre anecdote de même genre. Dancourt présentait une requête au Roi qui sortait de la messe ; marchant à reculons et discourant avec ardeur, il arrivait au bord d’un escalier qu’il ne soupçonnait pas. Ce que voyant, Sa Majesté le retint par le bras. « Prenez garde, Dancourt, vous allez tomber ! » cria-t-il. Puis s’adressant aux seigneurs de son entourage : « Il faut convenir, dit-il, que cet homme parle bien. » Ce fut un attendrissement général. Le Grand Dauphin, plus encore que son père, se constituait le protecteur attitré de Dancourt et permettait qu’il lui dédiât ses pièces. Entraînés par l’exemple, les grands personnages de la Cour faisaient fête à l’acteur-auteur et prisaient sa société. Il était convié fréquemment à d’élégans soupers, qu’il animait de ses saillies, de sa verve bouffonne.

Il restait, malgré tout, en marge du vrai monde, de la bonne compagnie ; et le comédien gentilhomme, comme son beau-père La Thorillière, connut bien des déboires et des humiliations. Ses camarades le jalousaient. Les annales des théâtres et les notes de police renferment les récits de nombreux démêlés dont les échos bruyans faisaient retentir les coulisses. Lors d’une querelle avec Baron, les épées sortaient du fourreau ; on dut chercher le commissaire. La soubrette d’une fameuse actrice, la demoiselle Beauval, déposait contre lui une plainte en séduction. Il eut aussi parfois maille à partir avec des créanciers dont il dénonçait l’insolence ; et il faillit assommer un huissier, qui prétendait saisir ses meubles[21]. Par ailleurs, les gens de salon, tout en le recherchant, ne manquaient pas l’occasion de marquer la distance. Dans un brillant souper, comme Dancourt, un peu échauffé, plaisantait le comte de Livry, maître d’hôtel du Roi : « Dancourt, lui dit celui-ci d’un air riant, tu as été charmant jusqu’à présent ; mais je t’avertis que si d’ici à la fin du souper, tu as plus d’esprit que moi, je te donnerai des coups de bâton[22]. » Dancourt n’était pas lâche ; il en avait donné des preuves. Le souci de sa profession lit taire cependant son orgueil ; il fallut dévorer l’outrage.

Il n’est pas surprenant que, comme Collé l’assure, il ait semblé parfois dégoûté, écœuré du métier qu’il avait choisi, qu’il se soit « cent fois repenti d’avoir embrassé celui-là. » Mais ce sont choses qu’on se dit à soi-même et qu’on supporte mal sur les lèvres d’autrui. Le Père La Rue, son ancien professeur, l’apprit un jour à ses dépens. Comme ils devisaient ensemble et que Dancourt lui rappelait ce souvenir, le jésuite l’attaqua vivement sur son état de comédien : avec l’esprit et le talent que Dieu lui avait départis, que n’en avait-il pris un autre ? Dancourt releva le propos avec une rare irrévérence : « Un autre état ? Mais c’est presque le vôtre. Toute la différence que j’y trouve, c’est que vous êtes comédien du Pape et que je suis comédien du Roi[23]. »

Qu’on n’induise pas de ce propos que l’ancien élève des jésuites eût l’âme d’un mécréant. Il garda toujours, au contraire, fût-ce au milieu de ses plus grands désordres, une foi sincère et des habitudes religieuses. Un de ses chagrins était l’excommunication qui frappait les gens de théâtre et les suivait jusqu’à leur lit de mort. Il s’efforça vainement d’obtenir sur ce point quelques adoucissemens, en s’adressant à M. de Harlay, le premier président du Parlement de Paris. « Dancourt, répondit ce dernier, nous avons des oreilles pour vous entendre, des mains pour recevoir les aumônes que vous faites aux pauvres, mais nous n’avons pas de langue pour vous répondre. »

Ces préoccupations sérieuses ne furent sans doute pas étrangères à la résolution qu’il prit, au temps de Pâques de l’année 1718, de se retirer de la scène. C’est le 22 avril qu’il demanda et obtint sa retraite à l’âge de cinquante-sept ans, en plein succès et en parfaite santé. Sa femme, deux ans plus tard, imita son exemple. Quoi qu’en disent quelques mauvaises langues, il semble bien que le ménage, si l’on néglige quelques peccadilles du mari, ait vécu à peu près uni, tout au moins sans scandale[24]. Au Théâtre-Français, où la chose était rare, leurs camarades les nommaient volontiers Philémon et Baucis. Tous deux se confinèrent au château de Courcelles-le-Roi, situé dans la paroisse de Beaulieu-sur-Loire, aux confins du Berri, propriété de famille des Dancourt. L’ex-comédien, redevenu hobereau, vécut ses dernières années d’une manière édifiante, « détaché des choses d’ici-bas et n’aspirant qu’aux biens célestes, » dit le Père Niceron, « dévot sombre, » interprète Voltaire. En abandonnant le théâtre, il avait retiré deux comédies en vers, acceptées aux Français, mais qu’il refusa de faire jouer et même de publier. Dans sa retraite, il ne voulut employer ses loisirs qu’à des ouvrages de dévotion, la traduction en vers des psaumes de David, une tragédie sacrée. Ces productions n’ont jamais vu le jour. Lorsqu’il sentit ses forces décliner, il se fit construire un tombeau dans la chapelle de son manoir, et il Fallait fréquemment visiter pour s’habituer à l’idée de la mort. Il s’éteignit le 6 décembre 1725, huit mois après sa femme, dans sa soixante-cinquième année.

De son mariage avec Thérèse Le Noir, Dancourt laissait deux filles, nées à quatorze mois de distance, en 1684 et en 1685[25]. L’ainée, Marie-Anne-Armande, s’appelait familièrement Manon ; la cadette, Marie-Anne-Michelle, qui fut la mère de Mme de La Pouplinière, portait le surnom de Mimi. Toujours, jusqu’à leur mort, elles restèrent affublées de ces diminutifs et leurs contemporains semblent ne leur avoir point connu d’autres noms. Manon était d’une beauté rare, avec une merveilleuse chevelure, un doux visage souriant ; elle avait, assure-t-on, un rare talent de danse[26], et on lui prédisait une brillante carrière théâtrale. Mimi, non moins charmante, était plus fine, plus vive et d’esprit plus alerte. Elle fut, dès son jeune âge, la grande favorite de son père. Il lui lisait ses pièces et tenait compte de ses avis. De ce précoce jugement, les chroniqueurs du temps rapportent le trait que voici. Dancourt, chaque fois qu’une de ses pièces tombait, se consolait de cet échec en allant souper chez Chéret, lequel tenait un cabaret fameux, à l’enseigne de la Cornemuse. Un jour qu’on répétait une de ses comédies, dont il escomptait le succès : « Mimi, que penses-tu de ceci ? demande-t-il à sa fille. — Ah ! mon papa, répond l’enfant, vous irez à la Cornemuse !  » La prédiction se vérifia.

Les deux fillettes parurent en public le même jour, en 1694, à l’âge de dix et de onze ans, dans le prologue en vers d’une des pièces de leur père, les Vendanges, représentée au Théâtre-Français[27]. Dancourt, dans ce morceau, mettait ses filles en scène ; elles présentaient la comédie à Madame, la belle-sœur du Roi. Voici comment elles s’exprimaient :


MANON


Non, ma sœur, vous avez beau faire,
Je ne veux point céder mes droits.
Je suis votre aînée, cette fois,
Et je veux parler la première.


MIMI


Bons dieux, ma sœur, que vous faites la fière,
Pour avoir plus que moi treize ou quatorze mois !
Quand une fille prétend plaire,
Ce n’est pas là pour l’ordinaire
Ce qui lui donne plus de droits.

Et, dans la suite de sa réplique, la cadette ajoutait ces mots, où éclatait assez au jour la prédilection paternelle :

Si de l’âge sur moi vous avez l’avantage,
Un peu plus de beauté m’est donnée en partage.
Je n’ai pas moins que vous d’agrément et d’esprit,
Et Madame, à ce que l’on dit,
M’aime assurément davantage…

L’année suivante, les deux sœurs se montraient encore sur la scène dans une autre pièce de leur père, la Foire de Bezons. Leur mère y jouait à côté d’elles, dans le rôle de Marianne. Mimi remplissait le rôle de Chonchette. Mais l’entrée officielle des jeunes filles dans la troupe eut lieu quatre ans plus tard, en 1699 ; Manon avait quinze ans et demi, et Mimi quatorze ans. Elles furent reçues le 13 janvier au Théâtre-Français, et elles débutaient le 7 mars[28]. C’est grâce à l’appui du Dauphin que se fit cette admission précoce, et Dancourt, en dédiant au prince sa comédie des Fées, l’en remerciait publiquement :


… Tes faveurs ne me sont pas nouvelles,
Et ma jeune famille en ressent les effets.
À ce doux souvenir leurs mémoires fidèles
Le conserveront à jamais.


Malgré ces commencemens pareils, la carrière des deux sœurs devait être bien différente. Manon ne tint pas les promesses qu’avaient fait naître ses débuts. Dans les rôles qui lui furent confiés, elle ne fut ni bonne, ni mauvaise, mais médiocre, ce qui est pire. Elle ne connut ni échec ni succès, et, au bout de quelques années, à l’âge de dix-huit ans, elle se retira du théâtre pour épouser Guillaume de Fontaine, écuyer, qui exerçait l’état de commissaire de la marine[29]. Elle n’aurait fait sans doute aucun bruit dans le monde sans sa liaison presque publique avec Samuel Bernard, le célèbre banquier du Roi, « le chevalier Bernard, » comme l’appellent ses contemporains. Sous le charme de sa beauté, le financier lui demeura fidèle, et lui donna le château de Passy[30], où elle mena une fastueuse existence. Manon mourut en 1740. Elle laissait cinq enfans, quatre filles et un fils, dont le père, disait-on, était Samuel Bernard. Toutes les quatre jolies, toutes les quatre galantes, les filles marquèrent plus ou moins en leur temps, et l’on trouve fréquemment leurs noms dans les chroniques du XVIIIe siècle. L’une d’elles épousa Claude Dupin, père de Dupin de Chenonceaux, qui fut l’aïeul de George Sand.

Mimi Dancourt eut une plus brillante destinée. Elle ressemblait physiquement à sa mère, avec qui elle joua souvent ; elle l’égala par le talent, mais dans d’autres emplois, celui des amoureuses comiques, et surtout celui des soubrettes, où elle s’acquit bientôt une grande réputation, et soutint la comparaison avec ses deux fameuses rivales, Mlle Beauval et Mlle Desmares. Elle avait parfois des audaces, comme le jour où, dans l’Andrienne, le chef-d’œuvre de Térence, elle s’avisa de substituer à la robe courte et bouffante de l’époque, une sorte de tunique étroite et drapée à l’antique, qui lui semblait, non sans raison, convenir mieux à son rôle. Cette innovation fit scandale.

Mimi Dancourt était dans tout l’éclat de sa beauté, de son talent et de sa renommée, lorsque, le 22 juin 1712, à l’âge de vingt-sept ans, elle épousa Samuel Boutinon, sieur des Hayes. Le duc d’Aumont, ambassadeur du Roi à Londres, ami des deux familles, négocia, dit-on, cette alliance[31]. Certaines personnes en inférèrent qu’un aussi grand seigneur devait avoir de bonnes raisons pour s’occuper ainsi de l’avenir d’une jeune comédienne. Sans doute, la vérité est-elle beaucoup plus simple. Le fiancé, Samuel Boutinon, était le cousin germain de Mimi ; sa mère, comme je l’ai dit plus haut, était Judith Dancourt, la sœur de l’auteur dramatique, né en 1660, il avait donc cinquante-deux ans au temps de son mariage, et il connaissait dès l’enfance celle à qui il donnait son nom et dont il subissait le charme.

Comme les Dancourt et les La Thorillière, les Boutinon étaient d’origine protestante. Le père de Samuel Boutinon, lieutenant général d’artillerie, mort en l’an 1667, avait élevé tous ses enfans dans la religion réformée ; et Samuel, s’étant vu refuser par le Roi la survivance promise de l’emploi paternel, avait quitté la France lors de la révocation de l’Edit de Nantes. Il vécut tout d’abord en Suisse, puis en Danemark, où il prit du service dans un régiment de dragons. Il abjura enfin, pour revenir dans sa patrie, mais il demeura sans emploi jusqu’à la fin de ses jours. C’est pendant cette période qu’il s’éprit de sa belle cousine. Le mariage célébré, tous deux s’établirent à Paris, où Mimi continua sa carrière dramatique, pour le plus grand bonheur des habitués du Théâtre-Français, dont elle était l’idole. A la mort de Dancourt en 1725, elle hérita le château de Courcelles-le-Roi, et le ménage s’y installa, tout en gardant, à cause des nécessités du métier, un appartement à Paris, rue Saint-Louis-au-Marais. Ce fut seulement en 1728, quand la santé de Samuel Boutinon des Hayes donna de sérieuses inquiétudes, que sa femme décida de prendre sa retraite. Elle lit ses adieux à la scène, le 31 mars de cette même année.[32], et Samuel s’éteignit au mois d’août suivant[33].

Sur la vie privée de Mimi, pendant et après son mariage, les détails font défaut. Le couple semble avoir vécu en bonne intelligence, bourgeoisement et sans aventures. Ils fréquentaient assez assidûment le château de Passy, où Manon, — Mme de Fontaine, — menait grand train grâce à Samuel Bernard ; et les enfans des deux ménages fraternisaient dans une intimité complète, sans que la vertueuse comédienne parût choquée de la liaison affichée par sa sœur. cette tolérance paraît plus singulière, lorsque, dans sa correspondance avec son fils aîné, Charles-Louis Boutinon, connu sous le nom du chevalier d’Assay, on lit les édifians conseils qu’elle prodigue au jeune homme, alors en Italie[34]. Elle meurt de peur qu’il ne s’égare, qu’il ne succombe aux tentations qui assiègent la jeunesse. Elle est surtout poursuivie par la crainte qu’il ne s’approche des sacremens trop légèrement, sans préparation suffisante : « Tranquillisez-vous, ma chère maman, lui répond gentiment son fils, sur la fréquentation des sacremens ; j’en use avec modération. Il est vrai qu’on ne saurait prendre trop de précautions pour s’en approcher dignement ; mais l’on a ici (à Rome) des grâces que vous n’avez point en France. » L’ex-pensionnaire du Théâtre-Français, on n’en saurait douter, était tant soit peu janséniste.

Pour en finir avec Mimi Dancourt, — c’est toujours sous ce nom que la désignent ses contemporains, — disons qu’elle atteignit la plus extrême vieillesse. Elle avait toujours joui d’une santé merveilleuse : « Ma mère qui a soixante et tant d’années, écrira sa fille[35], est forte et n’a jamais eu seulement mal à la tête. » Elle ne mourut qu’en 1781[36], en entrant dans sa quatre-vingt-seizième année. Tous ses enfans, depuis longtemps, l’avaient précédée dans la tombe.


SEGUR.


  1. Notre éminent et si regretté collaborateur, le marquis de Ségur, destinait à la Revue une étude qu’il avait intitulée : Une amoureuse du temps passé, Madame de la Pouplinière. La mort ne lui a pas laissé le temps de la terminer ; mais il en avait écrit, du moins, les trois premiers chapitres, où il retrace la jeunesse de son héroïne. Nous sommes heureux de pouvoir publier ces pages savantes et brillantes, si bien dignes du talent et de la renommée de leur auteur.
  2. Notre éminent et si regretté collaborateur, le marquis de Ségur, destinait à la Revue une étude qu’il avait intitulée : Une amoureuse du temps passé, Madame de la Pouplinière. La mort ne lui a pas laissé le temps de la terminer ; mais il en avait écrit, du moins, les trois premiers chapitres, où il retrace la jeunesse de son héroïne. Nous sommes heureux de pouvoir publier ces pages savantes et brillantes, si bien dignes du talent et de la renommée de leur auteur.
  3. On trouve souvent le nom écrit avec la particule : d’Ancourt ; mais l’orthographe est bien Dancourt en un seul mot, comme le prouvent toutes les signatures qu’on a du célèbre auteur dramatique.
  4. Le père de ce dernier était sénéchal de Saint-Quentin.
  5. C’était sa seconde femme. Il était veuf de Judith Léger.
  6. Il semble que cette famille fut, comme les Dancourt, d’origine protestante.
  7. Dictionnaire de Jal.
  8. Ce cuisinier, Jean de La Traverse, fut plus tard comédien, sous le nom de Sévigny.
  9. Galerie historique des acteurs du Théâtre français, par Lemazurier.
  10. Dictionnaire de Jal.
  11. Le 10 juin 1662, d’après le Journal de La Grange.
  12. Nommé Jacques Loiseleur.
  13. Elle se retira du théâtre le 19 avril 1720, avec une pension de mille livres et mourut le 11 mai 1725.
  14. La Thorillière mourut à Paris, rue du Renard Saint Sauveur. (Archives du Théâtre-Français.)
  15. Archives du Théâtre-Français.
  16. Il fut reçu dans la troupe le 24 février et débuta le 11 mai suivant.
  17. Exactement le 8 novembre 1684, dans une représentation donnée à Fontainebleau (Archives du Théâtre-Français).
  18. La première représentation est du 24 octobre 1687.
  19. Le théâtre de Dancourt.
  20. Le 29 décembre 1691. La pièce ne fut jouée que quatre fois. (Dictionnaire critique de Jal.)
  21. Les Comédiens du Roi, par Campardon. Mémoires pour servir à l’histoire des hommes illustres, par le Père Niceron.
  22. Journal historique de Collé.
  23. Ibidem.
  24. Quelques chroniqueurs, il est vrai, attribuent pour amant à Thérèse Dancourt le duc d’Aumont, qui aurait même été le père de ses deux filles. Mais aucun probant témoignage ne vient à l’appui de cette allégation, que contredit l’affirmation d’autres contemporains.
  25. La date exacte n’est pas connue.
  26. Galerie historique, etc., par Lemazurier.
  27. La Pouplinière et la musique de chambre au XVIIIe siècle, par Georges Cucuel. Dans la suite de ce récit, j’aurai à faire plus d’un emprunt à cette copieuse et consciencieuse étude.
  28. Archives de la Comédie-Française.
  29. Le mariage fut célébré le 4 novembre 1702.
  30. L’acquisition eut lieu en 1720.
  31. Journal du duc de Luynes.
  32. Archives du Théâtre-Français. Elle reçut, suivant l’usage, une pension de mille livres.
  33. Le 27 août 1728. Il fut inhumé à Courcelles.
  34. Archives du comte de Villeneuve-Guibert.
  35. Lettre de Mme de La Pouplinière au maréchal de Richelieu. Collection de l’auteur.
  36. Le 21 mars.