La Marseillaise de la Courtille
LA MARSEILLAISE DE LA COURTILLE
Allons, enfants de la Courtille,
Le jour de boire est arrivé.
C’est pour vous que le boudin grille,
C’est pour vous qu’il est conservé (bis).
Entendez-vous dans la cuisine,
Rôtir ces dindons, ces gigots !
Ma foi, nous serions bien nigauds
Si nous leur faisions triste mine !
A table, citoyens ! videz tous ces flacons !
Buvez, mangez, qu’un vin bien pur humecte vos poumons.
Décoiffons chacun sept bouteilles
El ne laissons rien sur les plats ;
D’amour faisons les sept merveilles
Au milieu des plus doux ébats (bis).
Pour nous Français, ah ! quel outrage !
S’il fallait rester en chemin ;
Que Bacchus, par son jus divin,
Elève encor notre courage !
- A table, citoyens, etc..
Tremblez, lapins, tremblez volailles,
Ou bien prenez votre parti !
Ne tremblez que dans nos entrailles,
Pour aiguiser notre appétit (bis).
Tout est d’accord pour vous détruire.
Chasseurs et gloutons tour à tour ;
Peut-être viendrait-il un jour
Oii c’est vous qui nous feriez cuire.
A table, citoyens, etc..
Quoi ! des cuisines étrangères
Viendraient gâter le goût français !
Leurs sauces fades ou légères
Auraient le veto sur nos mets I (bis)
Dans nos festins quelle déroute,
Combien nous aurions à souffrir !
Nous ne pourrions plus nous nourrir
Que de fromage ou de choucroute !
A table, citoyens, etc..
Amis, dans vos projets bachiques
Sachez ne pas trop vous presser :
Epargnez ces poulets étiques
Laissez-les du moins s’engraisser (bis) ;
Mais ces chapons aristocrates,
Chanoines de la basse-cour,
Qu’ils nous engraissent à leur tour,
Et n’en laissons rien que les pattes !
A table, citoyens, etc..
Amour sacré de la bombance,
Viens élargir notre estomac !
Quand on pense à panser sa panse
Faut-il consulter l’almanach ! (bis)
Du plaisir de manger et boire
Nous te devons l’invention ;
Sauve-nous d’indigestion
Pour que rien ne manque à ta gloire !
A table, citoyens ! Videz tous les flacons !
Buvez, mangez, qu’un vin bien pur hunie ;te vos poumons !