La Mort (Jules Verne)

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La Mort (Jules Verne)
Poèmes Premier et second carnets de poèmesmanuscrits autographes (p. 86).


XXXIII.
La Mort
Sonnet


 
Dans ce pauvre village où la vie est amère,
Le triste champ de mort, à l’aspect maladif,
Vient étaler les pleurs du cyprès et de l’if
À l’âme du passant qui pâlit et se serre !

Là, point de ces tombeaux, au chapiteau plaintif,
Où des riches s’endort la gloire mensongère,
Mais de fragiles croix, indice si naïf
De l’endroit où du pauvre a fini la misère !

À la ville où toujours pétille le plaisir,
Où l’abondance obvie au plus simple désir,
La mort n’est pas la fin d’un esclavage !

Mais au triste village, où gît l’accablement,
Oh ! la mort ne saurait venir trop promptement !…
Et pourtant à la ville, on meurt comme au village !