La Muse qui trotte/30

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Calmann Lévy, éditeurs (p. 125-126).


DÉCEMBRE





Pâle, languissante et fanée,
La main froide comme un glaçon,
Pâmée en son dernier frisson,
Voici que meurt la vieille année.

Frais, rose, la peau satinée,
Voici le Divin Nourrisson
Qui dort, au bruit d’une chanson,
Dans son étable illuminée.


Ô Décembre, toi qui finis
Les jours détestés ou bénis
De l’an fugace où la nuit tombe,

Tu montres ce tableau touchant :
L’aurore en face du couchant
Et le berceau près de la tombe.