Aller au contenu

La Négresse blonde (recueil)/Pseudo-sonnet imbriaque et désespéré

La bibliothèque libre.


PSEUDO-SONNET
IMBRIAQUE ET DÉSESPÉRÉ


Que fait pourtant un pauvre ivrogne ?
Il se couche et n’occit personne !

Olivier Basselin.


Let us have wine : and women, mirthand laughter :
Sermons and soda-water the day after !
Man, being reasonable, must get drunk ;
The best of life is but intoxication !

Lord Byron.


Gin ! Hydromel !! Kummel !!! Wisky !!!! Zythogala !!!!
j’ai bu de tout ! parfois soûl comme une bourrique !
l’Archiduc de Weimar jadis me régala
d’un vieux Johannisberg à très-cher la barrique !

Dans le crâne scalpé du sachem Ko-Gor-Roo
Boo-Loo, j’ai puisé l’eau des torrents d’Amérique !
Pour faire un grog vive l’Acide Sulfurique !
Tout petit je suçai le lait d’un kanguroo ![1]


(Mon père est employé dans les pompes funèbres :
c’est un homme puissant ! J’attelle quatre zèbres
à mon petit dog-cart et je m’en vais au trot !)

Or aujourd’hui noyé de Picons et d’absinthes
je meurs plus écœuré que feu Jean des Esseintes :
Mon Dieu ! n’avoir jamais goûté de vespetro !



  1. Un kanguroo femelle, bien entendu.
    (Note de l’auteur.)