La Pernette

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La Chanson française du XVe au XXe siècle, Texte établi par Jean GillequinLa Renaissance du livre (p. 267-268).


LA PERNETTE


La Pernette se lève
Trois heur’s avant le jour,
      Tra la la la,
      Avant le jour.
Ell’prend sa quenouillette
Et son joli p’tit tour. (ter)

A chaque tour qu’ell’ file
Pousse un soupir d’amour,
      Tra la la la,
   Un soupir d’amour.
Sa mère lui vient dire :
Pernette, qu’avez-vous ? (ter)

A vous mal à la tête
Ou bien le mal d’amour,
      Tra la la la,
     Le mal d’amour ?
— N’ai point mal à la tête,
Mais j’ai le mal d’amour ! (ter)

— Ne pleurez plus, ma fille,
Nous vous y marierons,
      Tra la la la,
Nous vous y marierons,
Avec le fils d’un prince,
D’un prince ou d’un baron, (ter)

— Je ne veux pas d’un prince
Ni du fils d’un baron,
      Tra la la la,
    Du fils d’un baron,
Je veux mon ami Pierre
Qui est dans la prison, (ter)


— Tu n’auras pas ton Pierre,
Nous le pendolerons,
      Tra la la la,
Nous le pendolerons.
— Si vous pendez mon Pierre,
Vous me pendrez aussi ! (ter)

Et sur la même branche
Nos deux corps s’uniront,
      Tra la la la,
Nos deux corps s’uniront.
Au chemin de Saint-Jacques
Enterrez-nous tous deux, (ter)

Couvrez Pierre de roses
Et moi de mille fleurs,
      Tra la la la,
De mille fleurs ;
Les pèlerins qui passent
En prendront quelques fleurs, (ter)

Et diront : Dieu ait l’âme
Des pauvres amoureux,
      Tra la la la,
Des pauvres amoureux ;
L’un pour l’amour de l’autre
Ils sont morts tous les deux. (ter)

(Version de la Franche-Comté.)