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La Petite-Poste dévalisée/Lettre 21

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Nicolas-Augustin Delalain, Louis Nicolas Frantin Voir et modifier les données sur Wikidata (p. 72-75).


À M. Duroc, Intendant de M. le Marquis de ***.


Je ne vous conçois pas, mon cher Duroc : vous ne m’écrivez point que notre affaire soit finie : qui peut la retarder ? Un nom, un régiment ; est-ce que cela n’en impose pas au bon-homme ? Je n’irai pas le voir que vous n’ayez sa parole, je vous en avertis. Vous auroit-on dit quelque chose sur la petite ? Niez hardiment, Mons Duroc. Je viens de m’arranger avec le Commandeur de… qui me promet d’en faire les honneurs pendant six semaines. Le Commandeur est mon parent, je ne fais que prêter ma petite maison. Voilà votre fable, mentez courageusement, & que j’épouse dans la quinzaine. J’ai le plus grand besoin de l’argent du Publicain ; & puisqu’il faut avoir sa fille avec le coffre-fort, vous avez mes pouvoirs ; transigez, mais fort vîte ; car vous voyez que je n’ai que six semaines. Si notre homme revient quelquefois avec vous sur mon peu de fortune, assommez-le par la naissance : la sienne l’embarrasse un peu, il a besoin de s’épauler. Allez, s’il le faut, jusqu’à lui faire entendre que des gens mal intentionnés vous ont révélé sur son compte des choses qui pourroient me rendre moi-même fort difficile, si elles parvenoient jusqu’à moi : le pot de vin en sera plus fort pour l’ami Duroc.

Réponse ; & de l’argent, n’en fût-il point.