La Preuve égoïste/Texte entier

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La Preuve égoïste
(E. Figuière) (I. Dire du mieux. III. La Preuve égoïstep. --69).


ŒUVRE :de rené ghil

I



DIRE DU MIEUX


* * *
la
preuve égoïste

1890




de René Ghil :


En Méthode à l’Œuvre : Titre « ne varietur » d’une édition nouvelle à donner du livre provisoirement dénommé : Traité du Verbe — paru complet in-4o avec portrait en 1888.


ŒUVRE :


I
DIRE DU MIEUX
I. Le meilleur Devenir. — II. Le Geste ingénu. les deux, parus en un vol. 1889. — III. La Preuve égoïste (paru). — IV. Le Vœu de vivre. — V. Le Vouloir altruiste.


II
DIRE DU DEVOIR
I. Le Millier. — II. Les Génitures. — III. La neuve Évolution. — IV. Le Monde mortel. — V. Le Devenir.


III
DIRE DE LA LOI
I. La Loi.


ŒUVRE : rené ghil

I



DIRE DU MIEUX


* * *
la
preuve égoïste

1890





I



DIRE DU MIEUX


* * *
la
preuve égoïste




Issante irradiant les vœux évolutoires
du Fer :
du Fer: la métallique Tour du phare ardant
de la lumière mûrit la Ville et notre Âge…




Hélas en l’œuvre sainte où des Torses nus vont
par les Ateliers dur qui strident,
par les Ateliers dur qui strident, chœur de gloires –
devant les grands volants mûs de Vapeur vainquant
nos poings vastes et doux aux Marteaux en vol, quand
virants ! ô ne donneront plus d’élan d’orage…


Fort de l’élan, noir et le Marteau dans le poing
des derniers Travailleurs dont ne vaut la manœuvre
quelque soir, le dernier apprendra l’exil long
et sinistre et sinistre et sinistre des ires
et pleurs et dans les Yeux, il aura vers le loin
le désespoir muet de la main vide d’œuvre.

Alors, ô Torses grands ! ô grands marais velus
des poils multipliés en l’eau des sueurs noires —
aux Ateliers où ondoient métaux et gloires
les marteaux splendissants ne vireront-ils plus
des elliptiques heurts dignes de remémoires :

Alors, ô Tourneurs noirs ne virerez-vous plus —
Forts de l’élan d’hier au grand vol omnivore
des marteaux qui vont dur :
des marteaux qui vont dur : et des hommes velus
ira d’air égrotant le grand Troupeau lendore.

Métallurgique, elle est vainquante la Vapeur
vertigineuse de volants et de
vertigineuse de volants et de courroies
Transversalement, silents et puissants : et quand
de la lumière emplit la Ville au loin des voies
_______la métallique Tour du phare ardant
Issante irradiant les vœux évolutoires
du Fer !


Nos poings vastes et doux des marteaux au vol long
illuminant des nuits énergiques d’orage
cessent la rumeur haute en un glas de stupeur.



Le lourd émoi de nuits ouvre à vagues volées :

un pleur immense râle : et, — glas d’ailes, alors
qu’au loin de l’horizon dure un vol noir de grolles
clangorante rauqueur à l’émoi de paroles
quand aux mi-Trépassés va l’appel morne, hors
des soirs longs, par les prés et les prés malévoles :

le lourd émoi de nuits ouvre à vagues volées
un retardé glas hors des ans heureux, un glas
des Marteaux las qui vont du haut de leurs mêlées
choir…

___C’est lors que mieux vaut d’un rêve, également
choir…
[Tout geste pur nous soit, qui ne veut pas de preuve !
Telle volonté parmi les ans vierge et veuve] —
Dans le don volontaire et glorieux de la
Femme, qu’il endorme et les peines et les ires
qui veulent venger, en horizon de délires :

consolants, ah est-elle ! la voix que voilà :
[Métallurgique elle est vainquante ! mais par elle
part morne et matérielle Tu n’es plus, et
Tu la dompteras, Toi esprit ! et la querelle
entre vous deux, ô l’Avenir qui n’est muet
en murmure solution d’une loi grande
et altruiste, et à Ta gloire en dévouement :

Tutélaire à Toi qui m’aimes, est en guirlande
mon vœu le plus rêveur de en heureuses mains
calmer qui désespère et pleure l’heure amère —
Filiales et nuptiales et de mère.]


Dans le don volontaire et glorieux de la
Femme du devoir, que dorment les males ires :

Mais non dans l’autre giron plus ouvert de la
Femme du plaisir :
Femme du plaisir :celle Toute à Tous, en hâtes
Fatales d’amours niant Travail et Demains.


i


Ce soir, de vastités où sourdonnante meuve
sa durée,
sa durée,le Train qui longtemps stoppa mut
le stagnant ordre du métal où l’âme existe
Tintamarrant pour le départ loin alarmiste
de ses vastes phares exagérant la nuit
et le Temps, où sourdonnante et stridente luit
sa durée…


Épandant en départs de la lumière veuve :
il partit sursautant et plaquant, dans l’erreur
parallèle et normale…
véhémentement et sans ventée : et muante
la nuit le prend, et au loin monte la houlante
Fumée, avant diluëment lent qui parut
épandre en départs seuls de la lumière veuve
comme de nuages à peine, que ne meuve
comme de nuages à peine, queventée, en la nuit.

et l’Homme des Villages s’en est allé.
et l’Homme des Villages s’en est allé.Vides
ses rêves, de la voix qui en les longs gaulis
remémore le nom d’Aïeux ensevelis !
il s’en allait, lui grand parmi les plus valides
visage aux nuits, et seul ! et les pas lourd emplis.



Oh gloire ! le vêpre sur la Terre agréante
clanglore même espoir, et l’arrière-saison
d’avril germant et d’août mûrissant la moisson
chante l’immortel Ios :

[et en août houleront au loin d’aoûteurs, les doutes
des Trompes appelant au retour par les routes…]


_____________________et la vertu
_____________________et la vertucréante –
vie à Tous ! sonne haut d’éveils à l’horizon…

– Il s’en allait plein d’ire et, le soleil aux ormes !
c’est gloire dans l’air d’or limpide, et vers le noir
une avalaison gire en pétales énormes
chus au mat des eaux, qui paraît ramentevoir.

Très las de la sagesse et du Toit et des Terres
des aïeux, il allait : et d’un plus large pas
quand au loin, qui l’émeut ! roule l’erreur d’airain
de quelque Train qui luit dans l’horizon plus las :

car un Train sourd qui roule aux erreurs solitaires
est un vertige : n’allait-il pas au seul Train
qui par le noir ahane et les Tunnels de pierres
court !
court ! celui vers la Ville, hier et demain plein…

Il s’en allait, puissant : et moins haut, et en rêve
calmement éperdu – l’horizon glorieux
chantepleure, et
chantepleure, etc’est dans le grand vêpre pieux
comme aux lilas et au printemps quand le vent lève !

– et l’emporta le Train en départs.
et l’emporta le Train en départs.Comme un rêve
qui prend vie, le Train qui longtemps stoppa mut
le stagnant ordre du métal où l’âme existe
Tintamarrant pour le départ loin alarmiste
de ses vastes phares exagérant la nuit
et le Temps, où sourdonnante et stridente luit
sa durée…




sa durée… Derrière, au loin de la nuit veuve :
mi levée en des monts et vallons de stupeur
c’est la Terre…

Il s’en va. – Le noir vit, et dans les gaulis erre
si multiple en douleur que nul ne le rêva !
un inouï soupir : et, d’une voix qu’on n’a
que lors qu’on sent la mort, quelqu’un se désespère :
… un de plus, un de plus ! un de plus qui s’en va.

ii


Les Temps sont durs :
Les Temps sont durs : et le vent des volants, hostile
chasse l’Homme-ouvrier dont vaquent les mains, et
est égoïste la Multitude en les voies
droites d’où l’on voit loin la métallique Tour
de Fer :
de Fer : et, loin d’air de végétaux pulsatile –
de Fer : et, loin d’air de végétaux inquiet
en renouveaux et morts et renouveaux, la Ville
est de pierre au passant de la Vie où l’on est
pour l’œuvre méritoire en nous qui palpitait…

[cœur à l’heure de l’heur éveille Toi :
[cœur à l’heure de l’heur éveille Toi : cœur !…
[cœur à l’heure de l’heur éveille Toi : cœur !…c’est l’aurore]


Pour la désuétude des Travaux, ou du
courage à aller deux dans l’horizon ardu :
c’est, quand la mort râle aux haleines en sanglots
Brise d’amour venant d’antérieurs îlots
d’âge au matin, nué de mains voilant la Terre
aux Yeux dont en serait heurté l’instant de pleurs –
Filiales et nuptiales et de mère…

À l’épaule d’Amie, ô rendre lourd
A l’épaule d’Amie, ô rendre lourd (couleurs
qui vont lent s’éteignant) le dormir des douleurs
de la Tête qui meut en éparres ouverte :



par les vitres en haut la Ville, aux Yeux – à perte !
monte haut des quadratures de pierre, et des
coupoles lourd et ainsi qu’enserrant le rêve
arrêté vers le Mieux elliptique, de leurs
Fatalités ! et est plus haute, dans les voies
coulant une lumière impavide, la Tour !…

C’est doux parmi le monde hostile qu’elle lève :
à l’épaule d’Amie, ô rendre lourd
à l’épaule d’Amie, ô rendre lourd (couleurs
qui vont lent s’éteignant) le dormir des douleurs
de la Tête qui meut en éparres ouverte…




et égoïste, pèserait l’horizon dur
si, mûs pour des utilités lors péremptoires
par la Vapeur servant l’altruiste devoir :
comme un lien, mouvant et long aux Territoires –
de Fraternité, n’allaient des Trains doux à voir
épandre dans une suite luisante, à perte !
Fumée et saluts longs et aigus, vers l’azur.


iii


Brûlait le vêpre illuminé, par les verdures
nostalgiques et veules de la Ville lors
niant les naturels soirs larges et les astres
célestes, et en des ordres et des désastres
de splendeurs qui luxurient, énormément
croulante ainsi qu’amas de pétales au Fleuve
coulant et qui gire :
coulant et qui gire : ires de lumière et neuve
Fête, perpétuellement dans le moment…
 
Brûlait le vêpre illuminé, par les murmures.



Celles hors de Famille et qui sont du dehors
les passantes au plus ouvert giron, passantes
pour n’avoir pas appris ou voulu le devoir
de leurs mains vierges et que sent leur âme amère
Filiales et nuptiales et de mère :
Celles-là vont et vont et pour le pauvre et pour
l’opulent inquiets de la quête d’amour
sont les menteuses d’heur. —

Brûlait le vêpre illuminé, par les verdures
nostalgiques et veules de la Ville ample : et
nostalgiques et veules de laaveuglante est-elle ! et
c’est doux parmi le monde hostile qu’elle lève :
à l’épaule d’Amie, ô rendre lourd
à l’épaule d’Amie, ô rendre lourd(couleurs
qui vont lent s’éteignant) le dormir des douleurs
de la Tête qui meut en éparres ouverte…

Mais, Celles !
Mais, Celles ! c’est, à qui pleurerait plus longtemps
en perdant notion de devoir et printemps
qui ne sont qu’ouverture en pétales de l’heure
des demains mûre par les Travaux,
des demains mûre par les Travaux, c’est le leurre !
et, quand éveillent-elles les airs végétants :

cœur ! à l’heure de l’heur éveille-Toi :
cœur ! à l’heure de l’heur éveille-Toi : cœur !…
cœur ! à l’heure de l’heur éveille-Toi : cœur !…c’est l’aurore


elles ont doux menti, Celles ! et leur voix d’heurs :

cœur ! à l’heure de l’heur éveille-Toi :
cœur ! à l’heure de l’heur éveille-Toi : cœur !…
cœur ! à l’heure de l’heur éveille-Toi : cœur !…c’est l’aurore


pour la désuétude des Travaux — non du
courage à aller deux dans l’horizon ardu !
c’est, ah ! menteuse et à plaindre de vie amère
c’est, quand la mort râle aux haleines en sanglots
Brise d’amour venant d’antérieurs îlots
Fatale et pervertie aux routes de la Terre…

iv


et la Vivante alors venait, narrant :
et la Vivante alors venait, narrant : [Vivants !
mes Yeux qui des grands lis élargissent l’adage
rêvent, et mes vouloirs vont me donner à lui
ô !
ô ! cet unique en qui vivons exempte d’âge…]



Tentations ! Tentations — vous vîntes, et
de multiples mains d’hommes ardant du délire
crispent de loin le dol de vierges, et qui sait
qui doit ou ne doit pas
qui doit ou ne doit pas choir !



Est égoïste la Multitude en les voies
droites d’où l’on voit loin la métallique Tour
de Fer, et ! Tentations…
de Fer, et ! Tentations… pour regrets et ire —
un vent de luxe et de luxure, et mille vents
de roues roulantes ainsi qu’en
de roues roulantes ainsi qu’en crierie

de mort et de rut éploient, et luxurie
véhémentement quel air, ah ! de vertige et
de mal qui du devoir saint enlève — et qui sait
qui doit ou ne doit pas
qui doit ou ne doit pas choir !…



qui doit ou ne doit pas choirNe rie et ne pleure
or la Vivante alors venait, qui vers demain
pourpense, et qui pressent un devoir agité
parmi la pleine paix de l’ingénuité
de
de(car il est des pleurs d’une nature amère)
calmer qui désespère et pleure l’heure : mains
Filiales et nuptiales et de mère…



Mais,
Mais, cet air, ah ! de vertige et de mal la prend :
et, rêves et virginités – quand il la rend
comme meurtris ils saignent en pétales, heure
morte de Fleurs ! meurtris ils saignent dans les vents…


morte de Fleurs La Ville est grande de désastres !
la Ville d’heurs, la Ville est grande de désastres.

Elle ira parmi Celles qui sont Celles, la
Trahie et Menteuse : au vêpre, par les verdures
nostalgiques et veules de la Ville lors
niant les naturels soirs larges et les astres
célestes : prostituant en gestes dolents
ces mains que sent longtemps l’Allante à Tous allants
Filiales et nuptiales et de mère —
elle ira parmi Celles qui sont Celles !



elle, qui lors venait narrant loin de regretC’est
elle, qui lors venait narrant loin de regret :


[Mes Yeux qui des grands lis élargissent l’adage
rêvent, et mes vouloirs vont me donner à lui
ô !
ô !cet unique en qui vivons exempte d’âge…]

et, quand à l’Homme qui les las soirs plaint des maux
alme lèvre elle murmure des mots, des mots
indignement endormant
indignement endormant (cruelle lumière
qui va lent s’éteignant) le dormir des douleurs
de la Tête qui meut en éparres ouverte :
c’est, quand la mort râle aux haleines en sanglots
Brise d’amour venant d’antérieurs îlots
Fatale et pervertie aux routes de la Terre.

v


et qui porte le poids égoïste pesant
haut, des quadratures de la Ville qui lève
coupoles, de plus haut en enserrant le rêve
clos ! et,
clos et, Trahi lui-même, ah ! qui voulut de la
chair où l’on dort et du plaisir qu’en heurts voilà
Jouïr :
quand ouïe est là l’œuvre de Tous, à la grande
adoption du saint Travail générateur
adoptiles mains désertes il est : Traître d’heur…


et le Travail n’est plus que, murmurant les ires !
ce qui permet de vivre, cri d’être et d’ire et
Jouïr :

[cœur à l’heure de l’heur éveille Toi :
[cœur à l’heure de l’heur éveille Toi : cœur !…
[cœur à l’heure de l’heur éveille Toi : cœur ! c’est l’aurore]


adoptiJouïr autant qu’autres à l’opulent

Baiser pareil : et
Baiser pareil : et c’est ainsi que vous laissâtes
le Devoir, vers Celles qui pour le pauvre et pour
l’opulent inquiets de la quête d’amour
sont les menteuses d’heur Toutes à Tous, en hâtes
Fatales d’amours niant Travail et Demains.

 
Ah ! où sont-ils les ans d’ingénu geste
Ah ! où sont-ils les ans d’ingénu geste chastes
où parmi l’immémoire vaste de l’azur
coulamment évertue en lustrages
quel orgueil impollu de pipeaux droit et pur
avouant qu’il voudrait (de la rumeur qu’il doue
d’immortelle langueur en d’antiques rameaux
d’immortelle langueur en d’antiques et voue
à l’âge étrange de quel doute et de quels maux !)
anuiter à l’ouïr :
Tant vrai que l’Allant en la détresse en arguë :
Tant vrai que l’Allantc’est le rêve des eaux
ou le vol en midi d’un air long d’aile aiguë…

Mais, c’est la guerre lente par qui La prendrait !
et c’est la guerre qui va loin, et pas de Celles
qu’ils aiment, est la voix apaisant qui ne ment
en disant :
en disantà Toi qui m’aimes est en guirlande
mon vœu le plus rêveur de en heureuses mains
calmer qui désespère et pleure l’heure amère —
Filiales et nuptiales et de mère…



Mais, c’est la guerre au loin des soirs : et, vaste issant
ce soir aux arêtes et vitres de la Ville
massant et quadratures lourdes de pierre et
coupoles enserrant les Têtes — le vêpre est
Flammal et huant silentement, en de vastes
cris silents de haine meurtrie et meurtrissant…

vi


Candides d’immémoires, il la voit et elle
le voit…


La nuit ainsi que métallique qu’advint la
chose,
chose, comme astre étrange et mort parmi le moindre
ciel muet, la lune énorme paraissait poindre
sur la Ville : car la Ville, de lumière et
de multitude et de roulements,
de multitude et de roulements, (crieries
de lumières et de ruts !)
de lumières et de ruts !et d’idolâtries
Tressaillie, montait vers elle ! dans la nuit
Jet d’âmes et d’orgueil : elle, la Tour qui luit
issante irradiant des vœux évolutoires
de Fer, et de Lumière…

xxxxxxxxxxxxxxx— et, prostrés dans l’instant
candide d’immémoires, il la voit et elle
le voit — et des éveils agitent hors de nuit :

[Autant loin qu’il n’est vêpre, ma mémoire errante
dans le pur âge des matins est avérante
que nous nous vîmes dans des Temps doux végétants ! ]

[Adviendrait-il vraiment que loin de plants agrestes
dût monter à l’égal de droits et ouverts gestes
une voix en le vent vespéral m’appelant
nuptiale !…
nuptiale !…et l’heure est-elle où de pas modestes
vient là l’Homme promis qui vient doux et viril !…]





Oh !
Ohils perdaient mémoire et, du stupre ord et pâle —
Traître égoïste au Travail saint, il ne peut lors
rêver que, les deux ils iraient riants dehors
vers la vanité d’eaux erratiles de lune :
Voilà que pleut la nuit lourde, plus lourdement.

Oh ! ils perdaient mémoire : et, du stupre orde et pâle —
et la menteuse d’heur et Toute à Tous en mains
Fatales d’amours niant Travail et Demains :
non pas en elle peut la Tête, dans quiète
et ouverte pudeur des girons dont végète
consolateur des peines, l’avenir — rêver !
et plus d’elle, il n’est le ventre à gloire vitale…
et plus d’elle il n’est : qui ouvre, le ventre mûr
chaleureusement vaste de devoir, mûries
et saintes, de lent saignantes vagues meurtries
et menstruelles pour la Vie…
et menstruelles pour la Vie — et, cri d’être et
d’ire qui meurtrisse ! deux en heurt ord et pâle
pour le plaisir, ils se prennent et ne sont plus
que, puissantes et vaines parmi la natale
Brutalité apertement érigeant et
ouvrant une rupture ensanglantée en l’âpre
et garant poil que le mal vent du mal diapre —
que volontés de génitoires et vulve : et
ils se prennent en rire et désespoir
ils se prennent en rire et déses— cri âpre !


vii


Triomphe le Ios viril des doigts et des droits
Traîtres d’heur au devoir.
Traîtres d’heur au devoir. Les deux ! sortis de lois
crûment ils ont mêlé selon hasards d’envie
charnelle qui déduit aux longs sommeils, leur vie
que partagent âpretés de ventre à nourrir…





Doux et épars sanglot de la Vie en la nulle
rumeur de paix stellante qu’une nuit module
un air nuptial pour eux n’a pas
un air nuptial pour eux n’a pas (cœurs élus
ardant l’azur muet de sanglots impollus !)
chanté haut ainsi que le Devoir qu’on exalte
de Fleurs, quand les lèvres amantes diraient lent
que parmi le millier de ramures du monde
vaste du manque aux Yeux de regrets du serment
qui d’aurore en néant évagueraient par l’onde
la mémoire des mers murmure indulgemment…

Nuits pour la Tête qui lourd meut !
Nuits pour la Tête qui lourdnuits, nuits nouvelles…
Nuits pour la Tête lasse que doivent meurtrir
Jours dur stridents — et en les nuits universelles
comme de doux soleils qui les emplissent ils
ne les goûtent ! instants qu’emporteraient des ailes…






Jaillie aux aspirations de l’autre part
d’être, la vie ardente dans un altruiste
coït ! pour qu’ainsi soit uni l’être intégral
semant par son désir le Mieux qui préexiste
en lui venant :
en lui venant :c’est, en un vaste lent départ —
Jours et nuits — d’Astre latent et de
Jours et nuits — d’Astre latent et deciel de l’heure
Tressailli, c’est parmi quel mutisme natal
couler lent d’été immortel qui les pénètre
et qu’ils se sentent ! quand lent emportés seul être
aux doux allers d’une grande eau doux palpités
d’instants élus,
d’instants élus, (instants qu’emporteraient des ailes !)
d’instants élus, en végétant doux emportés

aux doux allers d’une grande eau que lente pleure —
chère, lente et limpide ! l’heur de leurs lents Yeux
clos…

Semant par le désir le Mieux qui préexiste :
Semanparmi l’ustion ample des vœux virils
comme pour un Travail autre en plénitude, ils
ne les goûtent ! instants qu’emporteraient des ailes.



Mais quand nuitamment lève en eux, d’hérédités
Brutales (cri d’être et d’ire qui les meurtrisse !)
un désir d’avoir et de détruire aux nuits du
bas coït, ils ne sont
bas coït, ils ne sont(criant dans l’éperdu
Frisson de désastre éventré et qui haïsse !)
que sexes seuls, apertement érigeant et
ouvrant une rupture ensanglantée…


viii


ouïe en Travail l’œuvre à Tous, en C’est
ouïe en Travail l’œuvre à Tous, en
ouïe en Travail l’œuvre à Touschœur de gloires…

Jour d’orage par les grands vitrages lourds : aux
Fumée haut lourde et poussière de métaux
nuant, qui meurt en éparrant aigu mais dure
cruellement luisant en le métal nu —
cruellement luisant en le métal nu —c’est
Jour de leurs sueurs et de gloires, en la halle
de Forge.

Fumée deCent ils sont, ô Torses nus que hâle
Fumée de houille et de limaille ! marteaux
virants de l’elliptique vol en d’un heurt même
martelant longtemps les lourdes ustions, et
c’est ainsi que d’astres désastre d’aventure
heurtée, et qui loin irradierait.
heurtée, et qui loin irradierait.Exhaussés !
cent ils sont, ô Torses grands et dans l’erratique
Jour pareil à nuit de lune et nuages, aux
divers noirs endroits, ah ! multivoques marteaux
ahanent-ils, et solidairement ahannent
devant l’étau puissant et planté lourd — assez
c’est à nulle heure :
(c’est en grand martelant qu’on apprend la pratique)
(c’est en grand marteet passent en mêlée et vont
illuminant des nuits énergiques, qui planent !
les éparres et heurts des marteaux au vol long.




Cent ils sont : mais ô les Virants ! n’allaient-ils mille
du même heurt sonnant et splendissant et dur
Tonnant, qui paraissaient en nudité virile
de primitive horde en soleils et azur
Brandie haut ! aller, aux strideurs et des
Brandie haut ! aller, aux strideurs etcuivres
courts et des airains rauques à sanglots,
courts et des airains rauques à sangloà la
conquête ardente pour le Mieux…


et quelques mais en glas hèIls allaient mille
et quelques mais en glas hèlant ailleurs et là
à plus seules, seules à plus seules volées
les Marteaux grands ont dû du haut de leurs mêlées
choir !

choir ! Car silents au-dessus de leurs Têtes et
leurs poings qui ne les arrêteront, en des ivres
cris ! des glissements et vols ainsi qu’en nuits vent
courent, et plus qu’en leurs statures heurts vivant
Trépidante,
Trépidante,elle est vainquante hors de nature
Métallurgique elle est vainquante ! la Vapeur
vertigineuse de volants et de
vertigineuse de volants et dexxxx courroies
Transversalement, muets et puissants et, c’est
dans la montante nuit de lueurs et de gloires
crainte au loin d’Ateliers qui de heurts long vivant
Tressautent : c’est du rêve de vies, et du
culte de vies sorti des vieilles mémoires
culte de vies sorti des vieilles méméperdu !
qu’à logiques et métriques moments, heurt même –
Bat nûment le haut Marteau-pilon…


Cent ils sont…
Cent ils sont…Mais ne dis, oh ! dont l’ire voudrait
Feux et mitrailles là ouvrant d’un heurt ultime
un soleil de révolte et d’horreur, et de
un soleil de révolte et d’horreur, etcrime :

que c’est la guerre au loin des soirs, et vaste issant
Flammale et huant nûment en ondulatoires
cris au loin, de haine meurtrie et meurtrissant  !…

Comprends plus haut :
Comprends plus Elle est vainquante ! mais par elle
part morne et matérielle Tu n’es plus, et
Tu la dompteras, Toi esprit ! et la querelle
entre vous deux, ô l’Avenir qui n’est muet
en murmure solution d’une loi même
et altruiste, et à Ta gloire en dévouement…

Métallurgique elle est vainquante ! mais par elle
corps et penser en leur stature allante Tu
n’atrophies plus,
n’atrophies plus,car il n’est plus de poids – Aime
et instruis-Toi : et dis que de votre vertu
va la loi naitre, en quoi n’est plus pour Toi mortelle
la Vapeur égoïste aux nuits de navrement
colériques
colériques ô l’Avenir qui est aimant
en murmure solution d’une loi même
et altruiste, et à Ta gloire en dévouement :


et,
et,comme au loin porteur de la grande nouvelle —
par la Vapeur servant l’altruiste devoir
vois en lien, mouvant et long aux Territoires —
de Fraternité ! aller les Trains doux à voir

épandre dans une suite luisante, à perte !
Fumée et saluts longs vers l’azur…

il importe qu’en un vite ordreMais, ouverte
il importe qu’en un vite ordre rédempteur
soit la loi neuve et solidaire :
soit la loi neuve et solidairecar (plus vite
des spontanéités heureuses vient, qu’on peut
croire né pour le mal, le Mieux d’où lent agite
et sort la raison d’être altruiste qui veut) —
Tuant lors la Vapeur elle-même, et plus qu’elle
chassant et spoliant l’Homme-Ouvrier pleurant
aux routes âpres et long sinistres des ires :
Métallurgique il est vainquant ! ardant la nuit
vertigineuse de volants et de
vertigineuse de volants et decourroies
Transversalement, d’allumements dont haut luit
la lumière, ainsi que genèses d’astre !
la lumière, ainsi que genèses d’astreextrême
il est, et simultanément ardant la nuit
vertigineuse de volants et de
vertigineuse de volants et decourroies
Transversalement, et la mouvant ! le plus grand
générateur électro-magnétique.

générateur électro-magnétique.– Ouverte !
il importe qu’en un vite ordre rédempteur
soit la loi solidaire et logique, et de
soit la loi solidaire et logique, et decœur.

ix


Tumultueux de multivoques voix, qui sortent
à l’entour en voix une, et en geste dément
évoquent les Trésors qui ne sont :
évoquent les Trésors qui ne sontà la gloire
des Familles qui en viennent à haine, et des
Cités de meurtre et vol sourdes, et des Patries
en guerre :
en guerrec’est le Temple égoïste qui ment —
la Bourse.



la Aux heurts d’argent et par ce, seul ! qu’apportent
ainsi qu’en sang, qu’apportent véhémentement
d’argent et de rêve d’argent, les mains meurtries
ou meurtrières ! vaut l’Humanité vraiment
sauve de l’utopie et du rêve inutile
de Bonheurs d’univers :

comme le gardantC’est le Temple — et de près
comme le gardant de pitié dérogatoire
monte haut des quadratures de pierre et des
coupoles lourd pesantes de plus haut, la Ville !





Argent qu’il soit ou n’existe qu’en rêve (car
ce seul rêve, qu’Il est sans doute quelque part !
n’est inutile) — Argent produit Argent au vaste
Jeu de là, pour qui mieux le sait : et s’il dévaste
(Argent produit Argent)
(Argent produit Argent)quelque modeste appoint
candide et prime ainsi que l’aurore qui point :
c’est, ah ! qu’il aime mieux qui mieux le sait, le vaste
Jeu d’argent…

simple et pArgent produit Argent, mais il n’est
simple et pur, que s’il représente
simple et pur, que s’il représence qui naît
et mûrit par Travaux de la Terre meilleure
en qui germe l’initial, et qu’ouvre la
charrue…





[Ainsi qu’aidante à l’œuvre plus longue, soleilles-
Tu ! quand l’Astre devers d’autres hommes nuait
Brises, astre des nuits ! —
Brises, astre des nuits !et l’Homme plein de veilles
suit et guide parmi les dolentes merveilles
le pas lent des Taureaux en un ordre muet.


Lent mouvant meneurs de l’aiguë et de la lente
charrue, la lune dans les Terroirs les a
puissants et seuls grandis : et une heure que hante
Bruit doux de la nuit qui luit et vit dans la plante
est, pendant qu’âprement muet leur ordre va.

Doux de lune vont lents les Trois parmi, qui dure !
Bruit de la nuit qui luit et vit dans la plante :
Bruit de la nuit qui luit et vit dans la planteet
c’est l’avenir d’épis ondants qui au guéret
Frissonne mûr et multiplie en le murmure :
Tout leur orgueil donnant mouvront ! les ventres
Tout leur orgueil donnant mouvront ! les grands
des Terres alentis en repos murmurants
de lumière, la rumeur de leur virginale
gestation : et sortira lourde, l’annale
céréale ruisselante où dorment les sangs
Futurs !…


Futurs — et ainsi qu’aidante à l’œuvre, soleilles-
Tu ! quand l’Astre devers d’autres hommes nuait
Brises, astre des nuits irradiant aux veilles
loin ! pendant qu’âprement muet leur ordre va.


— et allés et venus et doux d’heure lunaire
vont-ils : et,
vont-ils : etcomme grain, à les en unité
clore en elle qui prend et rend le Mieux ! la Terre
Toute sexe et vulve ouvre en magnitude austère
le devoir d’évolutive maternité…]

Argent produit Argent, en vol et meutre ! — Il n’est
simple et pur que s’il représente
simple et pur que s’il représentece qui naît
et mûrit par Travaux de la Terre meilleure
en qui germe l’initial…


Tient de même, ô dur sort qMais le Trésor
Tient de même, ô dur sort ! que, ne sentant plus l’heure
de soleil, vont des hommes souterrains de mort
et nuit les hôtes, à heurts d’être arraper — l’âpre
apport minéral, là qu’à quelque instant diapre
une Flamme…

TumultuTumultueux, hostilement —
Tumultueux de multivoques voix, qui sortent
à l’entour en voix une, et en geste dément
évoquent les Trésors qui ne sont :
évoquent les Trésors qui ne sontà la gloire
des Familles qui en viennent à haine, et des
Cités de meurtre et vol sourdes, et des Patries
en guerre :

en guerrec’est le Temple égoïste qui ment —
la Bourse :
la Boursece qui doit disparaître ! à la gloire
Faite d’amour, de l’altruiste Humanité.

x


et quand nuitamment lève en eux, d’hérédité
Brutale (cri d’être et d’ire, qui les meurtrisse !)
un désir d’avoir et de détruire aux nuits du
bas coït :
bas coïtmutuelle et qui parte de l’aine…
bas coïtmutuelle et lente a végété
entre eux-mêmes, dans les nuits de leur nu d’éparre
une haine de n’être — ardant dans l’éperdu
Frisson de désastre éventré et qui haïsse ! —
que sexes seuls, apertement érigeant et
ouvrant une rupture ensanglantée…



ouvrant une rupture ensanglantée…Haine
de leurs Baisers d’antan qu’ils ne savent, et dont
vient à l’Homme surtout, étreignant val et mont
de Celle au ventre en deuil de vertu vivipare —
quelle envie irritée, et qui met près d’aimer
Tuer !…
Tuer !…Haine en amour qui sourd, lorsque l’estime
virginale ne mêle en doux espoir ultime

comme rameaux, les mains que ne peut alarmer
nul vent de l’horizon de la mémoire : ô Haine
Jaillie illuminant de sang la nuit de l’aine.





La Ville au loin monte des vœux immolateurs…


Par les vitres en haut la Ville, aux Yeux – à perte !
monte haut des quadratures de pierre, et des
coupoles lourd et ainsi qu’enserrant le rêve
arrêté vers le Mieux elliptique, de leurs
Fatalités : et est plus haute, dans les voies
coulant une lumière impavide, la Tour !



Autant qu’elle, la Ville ! montera, qui porte
ces haines de longtemps — la Haine, ah ! alentour —
Tandis qu’aux arêtes et vitres de la Ville
massant et quadratures lourdes de pierre, et
coupoles enserrant les Têtes, le vêpre est
Flammal et huant silentement — Haine, ah ! glaive
alentour,
alentour,de Feux gladiolant vainqueurs et
Justes ! itérativement aux Territoires

appelant les peines et pleurs, et vaste issant
Flammale et huant nûment, en ondulatoires
cris au loin d’aurore meurtrie et meurtrissant !…


Monte — pierre et lumière, haut ! la Ville — à perte !
mais mouvant des nuits, où meuvent Instigateurs…




Comme lors il serait doux ! lors, quand elle lève
Jusqu’aux étoiles l’hostilité que par glaive
de Feux
de Feul’on veut réduire :
de Feux l’on veut réduirô rendre lourd (couleurs
qui vont lent s’éteignant) le dormir des douleurs
de la Tête qui meut en éparres ouverte :
à l’épaule non de Celle-là, la déserte —
à l’épaule d’Amie, ô rendre lourd : et plus
calme demain reprendre amour aux
calme demain reprendre amour auxbien valus
Bonheurs que donnent en plus de vouloir, les plus
belles mains pour les Yeux qui pleurent l’heure amère
Filiales et nuptiales et de mère…

xi


[Chaud, oh !
[Chaud, oh !chaud est le Fer, l’on doit ! le marteler
chaud haut, lourd ! plat — martelons métal et métaux
comme les heures : d’un vol ! d’un heurt, doit ! aller
le vent dans les peuples ventant grand des Marteaux…
Comme les heures qui ouvrent la Fête, allons
comme les heures, Tous !



Les marteaux virant en martelant (martelons !)
pour la part devant œuvres pareille, ouvreront
Issante irradiant en éparre dardant
(Martelons ! haut, lourd ! les quatre arêtes qu’iront
les vœux) – la métallique Tour du phare ardant :



et d’élan de paix (d’un vol ! d’un heurt, doit ! aller
le vent dans les peuples ventant grand des Marteaux)
Toute elle montera, de lumières et grand
Tonnante, au loin d’Humanités qui vont errant :

et vers elle portant la vertu des métaux —
Multiples, pour que viennent les peuples (aller
le vent dans les peuples ventant grand des Marteaux !)

Chaud, oh !
Chaud, ohchaud est le Fer, l’on doit ! le marteler
chaud : haut, lourd ! plat — martelons métal et métaux
et qu’irradie au loin d’Humanités, le Train
multiple et vite allant en roulement d’airain
comme les heures :
comme les heurespour que viennent d’unité
clore les routes d’erreurs, les peuples errant
clore les routes d’erreurs,vers l’Amativité !…]

Chœur : c’est le multiple que devraient aux délires
des heurts splendants et durs multiplier, qui aient
(Forêt en proie à des orages) l’épouvante
de vols heurtés — les hauts Marteaux levés qui vont
Faisant une rumeur de nature qui vente…
Mais,
Maiscent ils sont, quand mille et quelques ils allaient !
et se perdirent les voix en déroute lente :
Forts de l’élan, noirs et le marteau dans le poing
maints et maints Travailleurs dont ne vaut la manœuvre
quelque soir, stupides prirent le sentier long
et sinistre et sinistre et sinistre des ires
et pleurs : et dans les Yeux ils eurent large au loin
le désespoir muet de leur main vide d’œuvre…

xii

Par la Vapeur servant l’altruiste devoir
vois en lien mouvant et long aux Territoires
ondants des moissons, aller les Trains doux à voir
épandre dans une suite luisante, à perte !
Fumée et saluts longs vers l’azur :
Fumée et saluts longs vers l’azur et, la main
vide d’œuvre, et les Yeux inquiets de demain
suivant le Train pareil à l’autre (dans les heures
d’antan qui l’emporta vers les Villes, meilleures
il le pensait ! quand loin éveillant la stupeur
il partit sursautant et plaquant dans l’erreur
parallèle et normale) — il vient d’ouïr :
parallèle et normale) — il vient d’ouïr c’est elle
captivante et qui parle à l’ingrat ! immortelle
c’est elle, des Terroirs et plaines la Voix d’heur…


[Longs, au long :
au long des grandes routes qui vont ailleurs, aillent !
— que nous levons en espérant, et au long (aillent !)
de lents soleils qui haut luiront, et de sillons :

Quand les Troupeaux vont lents et lents, vont —
Quand les Troupeaux vont lentspour que vaillent
champs d’épis, ondoiements murmurants d’épis !
champs d’épis, ondoiements murmurantsaillent
nos gestes de semailles emplissant vallons :
nos gestes de semvallons de la patrie, vallons !


Jetons à la Terre qui multiplie (et aillent !
nos gestes de semailles illuminateurs) —
c’est le sang des Futurs lors latents et meilleurs
qui va naître prenant la vertu nourrissante
des soleils ! — Jetons à plein vouloir aux hauteurs
saintes de notre espoir à mûre aurore issante :
de nos gestes de semailles larges et longs
Jetons en allant…


Jetons en allant…Luxurie et nous honore
la nuit, la nuit mouvante où monte et luit mouvant
ce qui doit dans l’aurore agitée au doux vent
Brûler de maturité d’or, et
Brûler de maturité d’or, etc’est l’aurore
d’épis mûrs, et en gloire ondulante lendore
champs d’épis, ondoiements vainqueurs d’épis !
champs d’épis, ondoiements vainqueurs d’épislevant
(et en août houleront au loin d’aoûteurs, les doutes
des Trompes appelant au retour par les routes)

levant de nos gestes allant en nos vallons :
levant de nos gestvallons de la patrie, vallons !]

c’est elle, des Terroirs et pl– Des vieux âges
c’est elle, des Terroirs et plaines la Voix d’heur
quand elle exalte, vers lumière ultérieure
ce qui naît et mûrit de la Terre meilleure
en qui germe l’initial ! –



en qui germe l’initial !Cependant,
en qui germe l’initial ! Cependant(car
il sent qu’étranger il irait dans les villages
calmes, qui de désert et de lointain hasard
environneraient réprouvants ses haines
environneraient réprouvants ses hainescomme
Brandons luisant en eux ! et qu’il deviendrait l’homme
chassé des Toits et meules aux Villes dont il
sort)
sort)cependant, parmi l’universel exil
créé par lui,
créé par lui,)(derrière, au loin de la nuit veuve !
mi-levée en des monts et vallons de stupeur
c’est la Terre !)
l’un après l’autre et ainsi qu’évadé d’épreuve
il voit disparaître un Train qui part…

xiii


et du don dément d’elle en lJamais Toute !
et du don dément d’elle en les stupres, et du
doute irrité dans lui qu’elle est à d’autres, doute
Jusqu’à haine nûment ardant dans l’éperdu
spasme de désastre éventré de sanglots ! haine
Jaillie illuminant de sang la nuit de l’aine :

maudite, Celle-là détruisit
maudite, Celle-là détruisitcomme vent
Flammal, la volonté suprême et sinistrée
de l’Homme, qui de haine lente et délivrée
Totale ! envers Tout en la nuit au sourd air lourd
Brûle :
Brûle : et l’Homme est Multitude devant la Tour…


et ils viennent longtemps, que plus rien ne déroute
comme immigration sûre par la grand’route.

Ce soir, des nuits où meuvent les Instigateurs
(car, métallurgique elle est vainquante !) l’émute
rue à la Ville à qui l’âpre délire impute
les navrements longtemps mordus, et houle en heurts
crieurs
crieurs(brandissements ouvrant d’un heurt ultime
un soleil de révolte et d’horreur, et de
un soleil de révolte et d’horreur, et decrime)
que c’est la guerre au loin des soirs, et vaste issant
Flammale et huant nûment en ondulatoires
cris au loin, de haine meurtrie et meurtrissant


ils vont parmi les plis de drapeaux qui n’ont nulle
couleur de patries, et dont l’espoir ulule
dans les grands errements de lumière en passant
celle sinistre du sang ou du deuil…


celle sinistre du sang ou du deuil…Cohorte —
autant qu’elle, la Ville ! montera, qui porte
les haines de longtemps, la Haine ! ah, alentour
(Tandis qu’aux arêtes et vitres de la Ville
massant et quadratures lourdes de pierre et
coupoles enserrant les Têtes, le vêpre est
Flammal et huant silentement) — Haine, ah ! glaive
alentour,
alentour,de Feux gladiolant vainqueurs et
Justes ! itérativement aux Territoires
appelant les peines et pleurs, et vaste issant !

et ils vont, et leurs poings puissants maîtrisent d’armes
la nuit venante aux plis de leurs drapeaux d’alarmes,


[Chaud, oh !
[Chaud, oh !chaud est le Fer, l’on doit ! le marteler
chaud : haut, lourd ! plat — martelons métal et métaux
comme les heures d’un vol d’un heurt, doit ! aller
le vent dans les peuples ventant grand des Marteaux…
Comme les heures qui ouvrent la Fête, allons
comme les heures, Tous…]





cœurs et esprits que nIls vont sous l’anathème
cœurs et esprits que n’émut la voix disant : Aime
et instruis-Toi, et dis que de votre vertu
va la Loi naître…
cœurs et esprits que nIls vont, et l’aller impromptu
dans l’ululation allume l’ultième
Brandon, ah ! glaive gladiolant palpitant
alentour, et radiant.






cœurs et esprits que net la Ville est en
Feux !
et des Tours et Tours, et lourd ! et grand ! longtemps
Tonitrue ululant — et lourd et grand ! le Temps
d’épouvante qui presse : car la Ville est en
Feux !…






Ils vont, et leurs poings puissants maîtrisent d’armes
la nuit venante aux plis de leurs drapeaux d’alarmes.


et des Tours et des Tours ! et lourd ! et grand ! longtemps
Tonitrue ululant — et lourd ! et grand ! le Temps
d’épouvante qui presse :
d’épouvante qui presse :Aux nuits dérogatoires
consultants ! ce, pendant qu’en douteurs et divers
consistoires de peur dont les lumières ventent
au vent de la Voix du peuple, ainsi que déserts
croisent des mots, des mots ! et interrogatoires
et répons des hauts Pouvoirs : qu’ils soient légiste, ou
gouvernemental, ou le spirituel — où
le salut, où est-il !
le salut, où est-il !(et, qui les épouvantent
au vent de la Voix grande les lumières ventent.)



Comprendre en nœud unique pour rêve vital
authentiquant amours altruistes et vôtres
ce qu’ils enseignent, eux les orgueilleux Apôtres
clos à quelque droit vœu d’investigation
vers l’Avenir dehors souhaitant, ils n’en ont
cure :
cure :la peine seule dans leurs lois est dite
quand préventives elles devraient en limite
d’altruisme arrêter les Devoirs : et leurs lois
ce n’est que l’intérêt égoïste en les droits
de quelques vains porteurs de vains mandats sophistes
que souvent extorqués ! à d’autres égoïstes
et d’autres ignorants :

et d’autres ignorants :c’est le dogme et le droit —
(d’où viennent-ils ! et qui peut dire que leur doit
l’esprit levant à l’illogique un geste hostile !)
et,
etc’est au nom du Droit que les hauts Pouvoirs (Droit
contre Droit dès lors, ô même sang qui rutile…
et Brutalité
et Brutalité contre Brutalité !) qu’ils
donnent ordre d’aller à l’Armée, aux périls
patriotiques seulement vouée.





patriotiques seulement vouée. En armes
elle rue en les plis des hauts drapeaux d’alarmes…







Armée ! sainte quand, altière et ne stagnant
aux veules oisivetés de paix menteuse, elle
emplit du rêve de devoir d’amples loisirs
ouverts au mal vainquant en lenteur des désirs
bas :

Bas!sainte, en le présent grand deuil d’éventuelle
male heure qui viendrait étrangère, étreignant
la patrie où l’on naît et l’on meurt en la gloire
bonne et seule d’être utile et pensant — sainte et
intelligente ! quand portant les dignes armes
cependant elle rêve en un rêve plus haut
que soient mortes et haine et limites d’alarmes
au loin des nations qui sauraient qu’on ne vaut
que par le plus d’orgueil à aller par l’Histoire
à la
à la conquête altruiste du Mieux !…






hélas ! vers les grands plis des hauts— Allait
hélas ! vers les grands plis des hauts drapeaux d’alarmes
l’Armée aux ordres des mauvais Pouvoirs, en armes
contre des Frères dans la nuit, et d’autres nuits !

xiv

et l’ordre est au mutisme de mort de la Ville…

Ils statuent, Magistrats étranges : nul n’est
censé de la Loi ignorant ! qu’on doit vivre et
croire ! qui, cependant — n’est enseignée à d’autres
qu’aux légistes eux seuls statuant en Apôtres…


Comme nus sous le manque des évanouis
drapeaux, ils ne voulurent plus que perdre aux nuits
leur déroute :
leur déroute et ils sont d’allures inquiètes
revenus où, silents au-dessus de leurs Têtes
des glissements et vols ainsi qu’en nuits le vent
courent : et, plus qu’en leurs statures heurts vivant
Trépidante,
Trépidante elle est vainquante hors de nature :
métallurgique elle est vainquante ! la Vapeur
vertigineuse…
vertigineuse…Revenus de l’aventure :
ceux-là,
ceux-là ceux qui ne vont errants dans l’exil long

et sinistre et sinistre et sinistre des ires
et pleurs, les Yeux ouverts longtemps et large au loin
du désespoir muet de leur main vide d’œuvre :
ceux-là,
ceux-làceux-là auxquels la plus silente loi
connaissant seulement du délit l’équivoque
matérialité, parmi le multivoque
assentiment des peurs du plus mauvais aloi
met à la nuque la main lourde — et, d’un émoi
stupides devant le grand lever inutile !
qui de murs et de murs et des murs de la Ville
clos,
closont en lourd murmurant le rêve, ont des Yeux
qui dardent dans le mal vengeur et hasardeux…


Meurtris, et plus de haine en la nuit d’anathème —
Ah meurtris ! pour n’avoir pas ouï la voix :
Ah meurtris ! pour n’avoir pas ouï la voix Aime
et instruis-Toi : et dis que de votre vertu
va la Loi naître qui, déduite de l’extrême
avènement, vient à Ta gloire en dévouement !

Mais de qui pourrait-on la pressentir, d’aimant
ciel entr’ouvert dans les nuages ! —
ciel entr’ouvert dans les nuagesdès notre âge
clair et matutinal, quand on sent un outrage
négateur de génie en élan pour sortir
de leur égalité dans la routine morte :
cet outrage, de moindre à haut soutien qui porte
des Universités le mot d’ordre opportun —


d’elles et des Pouvoirs mêlant leur égoïste
et lourd gouvernement à la loi dogmatiste
mot d’ordre de paraître aller à l’Avenir
en rêve, en rendant inaptes à l’Avenir
qui veut des hommes droits pénétrant en l’orage
maints esprits purs qu’ils vont douer d’esprit
maints esprits purs qu’ils vont douercommun…

xv

Stupide devant le grand lever inutile —
Lui, de murs et de murs et des murs de la Ville
Toute,
(Vers les Villes, meilleures pensait-il ! il est
venu…)
venu…)clos et lourd murmurant l’heure déserte
venu…)clos et lourd murmurant, il a des Yeux
qui dardent dans le mal vengeur et hasardeux…


Mais ouvre un rêve lent parmi d’autres, à perte
À l’épaule d’Amie ô rendre lourd
À l’épaule d’Amie ô rendre lourd(couleurs
qui vont lent s’éteignant) le dormir des douleurs
de la Tête qui meut en éparres ouverte —
ô rendre lourd pour un éveil d’aurore ! et plus
calme demain reprendre amour aux
calme demain reprendre amour auxbien valus
Bonheurs que donnent en plus de vouloir, les plus
belles mains pour les Yeux qui pleurent l’heure amère
Filiales et nuptiales et de mère !

Mais…
Mais Celle-là ! —
Mais Celle-là ! ce que le sort voulut prouver :
non pas en elle peut la Tête, dans quiète
et ouverte pudeur de girons dont végète
consolateur des peines, l’avenir — rêver :
Mais Celle-là ! —Celle-là, de stupre orde et pâle
et la menteuse d’heur et Toute à Tous, et mains
Fatales d’amour niant Travail et Demains…


Mais ouvre un rêve lent parmi d’autres, à perte :
Où du destin est-Elle, est-elle Celle-là
qui porta le malheur en son ventre, et qui l’a
Tué – Du destin où est-Elle…


Tué – Du destin où est-Elle— Non, n’appelle
plus
plus ce qui n’a plus de nom de longtemps il n’est
plus d’elle, il n’est ! le ventre de gloire vitale…
ah ! plus d’elle il n’est : qui ouvre, le ventre mûr
chaleureusement vaste de devoir, mûries
et saintes, de lent saignantes vagues meurtries
et menstruelles pour la Vie ! — et de la Fleur
putride et loin mortelle plantée au sexe, elle
Fleurit outrément aux Hopitaux :
Fleurit outrément aux Hopitauxquelle Fleur
épanouie, en nuits où long vivrait éparre
nuant, au Ventre en deuil de vertu vivipare…

et voilà qu’Elle et Lui hors de l’Humanité
comme presque hors la Vie, en viduité
d’avenir gestateur d’une œuvre méritoire
ouvrirent la solitude de leur deuil, du
Jour vague qu’ils ont en leur sinistre mémoire
Fait d’almes vérités et de doux errements :

[C’est adelphiques et parents, éveils d’aurore
Familiale qui naïvement adore…

Culte, par naïves mains heureuses rendu
Triplement et nûment : en amour et peur du
Dieu haut ! et à mère aux saints Yeux et, mutuelles
les mains, de l’une à l’autre en vol
les mains, de l’une à l’autre en vcomme des ailes :
c’est adelphiques et parents, éveils d’aurore
Familiale qui naïvement adore…]




Jour :
Jour Jour où ne passaient nuages alarmants
Fait d’almes vérités et de doux errements
dans le pur âge des matins, quand ils parurent
de leur ingénu geste étreignant le dehors
capturer au long d’eaux limpides qui murmurent
un diptère au pur vol générateur des ors :

Jour !
JourJour plus pensant, où quelles vierges d’alors :

[Un âge de mutisme doux et d’unanime
culte d’astres veillé, vêt le désert grand vœu
allé vers une vérité haut légitime
ouverte par leur geste, vaste et seul d’adieu :
que le sens d’elles
que le sens d’ellconnu, n’est pas dévoilé…]

culte par les gestes les plus doux à la Mère
qui n’est pas de nature :
qui n’est pas de nature celle Vierge et Mère
qui porte la géniture qui n’est amère !…




et voilà qu’Elle et Lui hors de l’Humanité
comme presque hors la Vie, en viduité
d’avenir gestateur d’une œuvre méritoire
ont vu luire, l’instant qui palpite ! un meilleur
Jour, auguste et vrai dans le Futur :
Jour, auguste et vrai dans le Futur Rédempteur
de Famille et Patrie et d’Humanité mêmes
hors d’intérêts et de dogmes et d’anathèmes
c’est, des Terres et des mers et du
cerveau du monde, un puissant geste qui haut sort
rationnel, et vrai rêvant en meilleur sort :
rationnel, et vrai rêvant en meilleur sort et de Mère
qui est de la nature :

qui porte la géniturecelle Vierge et Mère
qui porte la géniture la moins amère :

c’est elle, l’Humanité vraie ! elle qui sort
d’après l’ordre qui veut amour en meilleur sort —
au long des Ages, Vierge en portant les portées
du ventre ou de l’esprit d’Avenir agitées !…




et voilà qu’Elle et Lui hors de l’Humanité
comme presque hors la Vie, en viduité
d’avenir gestateur d’une œuvre méritoire
ont vu luire, l’instant qui palpite un meilleur
Jour, auguste et vrai dans le Futur :
Jour, auguste et vrai dans le FuturJour stateur
et de devoir, en quoi leur vanité ne meuve
car ils ne donnèrent d’eux-mêmes qu’une preuve
égoïste, plutôt à exalter la mort :


Quand ouïe est là l’œuvre de Tous, à la grande
adoption du saint Travail générateur
adoption du saint Travail générTraîtres, d’heur
qui déduit aux routes de malheur grand ouvertes —
Ils demeurent, indignes et les mains désertes !