La Quittance de minuit/03/07

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Méline, Cans et Compagnie (Tome troisièmep. 115-131).


VII

Le cœur de Morris.


Lord George se tourna vivement vers la porte, pour voir si le valet qui avait apporté le plateau avait pu entendre ce toast accusateur.

– À la santé de vos deux femmes ! répéta Mary Wood ; elles sont charmantes toutes les deux, savez-vous ?… Ne voulez-vous point me faire raison, milord ?

– Parlez plus bas, de grâce !… commença Montrath.

– Laissez donc !… nous sommes ici chez nous, Votre Seigneurie et moi… Qui donc trouverait à redire à nos paroles ?… Où donc est Robert Crackenwell ?

— À Galway, répondit Montrath.

— Ah ! ah !… c’est un coquin qui ne manque pas d’esprit… je ne serais pas fâchée de le revoir… À présent que j’ai bu à vos deux femmes, milord…

— Je vous en supplie, plus bas !

— Moi, je vous supplie de me laisser faire à ma guise !… À présent que j’ai bu à vos deux femmes à la fois, je vais boire à chacune d’elles en particulier… Prenez un verre, milord, et faites-moi raison… À la santé de Jessy O’Brien !

Montrath ne cherchait point à dissimuler son agitation croissante ; il traversa la chambre d’un pas rapide, et ouvrit brusquement la porte principale, afin de jeter un coup d’œil dans la chambre voisine. Il n’y avait personne dans cette chambre.

Montrath, rassuré de ce côté ; revint sur ses pas et ouvrit de même la porte par où les deux jeunes femmes étaient sorties. Là encore il ne vit personne, mais un léger bruit se fit entendre, et il lui sembla voir remuer la draperie de la portière qui lui faisait face.

Derrière cette draperie il y avait un corridor qui menait aux appartements de Georgiana. Montrath s’élança et jeta le rideau de côté avec violence, le corridor était silencieux et vide.

— Allons, Montrath, allons ! disait de loin Mary Wood, voilà qui est agir un peu trop sans cérémonie !… vous me laissez seule pour courir après des fantômes… je crois bien que je finirai par vous rendre fou… Voyons, revenez avec moi, et trinquons à la santé de notre pauvre Jessy O’Brien.

Ce nom parvint jusqu’aux oreilles du lord, qui avait fait deux ou trois pas dans la galerie ; il se retourna vivement et revint dans le salon, en ayant soin de fermer toutes les portes derrière lui.

— C’est là un jeu terrible, Mary ! dit-il avec cette voix étouffée des gens que tient la peur ; vous pouvez y perdre presque autant que moi !

— Bah ! fit l’ancienne servante en remplissant son verre pour la troisième fois ; je n’ai peur de rien, vous savez, Montrath… et puis, pourquoi ne pas boire à la santé de ceux qui se portent bien ?

— Avez-vous donc des nouvelles ?

— De Jessy ?… j’en ai reçu aujourd’hui même…

— Où est-elle ?…

— Milord, dit Mary gravement, il ne faut point être si curieux !… Qu’il vous suffise de savoir qu’elle n’a point envie de mourir de sitôt, et que, du fond de son tombeau, elle pourra bien nous enterrer tous tant que nous sommes.

— Mais pourquoi me cachez-vous sa retraite, Mary ?

— C’est une idée qui me vint tout de suite… La pauvre fille était si douce !… je me dis : « Milord pourrait bien quelque jour l’enfermer ailleurs… » Alors, moi, je n’aurais plus mon gage… j’aurais beau dire : « Milord est bigame, milord est assassin… »

— Plus bas ! au nom de Dieu, plus bas !…

— Il n’y a là pour nous entendre, milord, dit Mary dont la voix prit pour un instant une mordante amertume, que les vieux Fulton vos ancêtres… et le diable sait si vos ancêtres valaient mieux que vous !… Pour en revenir, une fois que vous auriez envoyé mon ancienne maîtresse (car j’ai été servante, moi, pourtant !) en France, en Amérique, n’importe où, je crois que je serais mal venue à venir vous demander deux mille livres sterling tous les quinze jours… et j’ai besoin de cela pour vivre, Montrath.

Mary éleva son verre de rhum et regarda le jour au travers.

— Si vous m’aviez épousée, milord, reprit-elle d’un air distrait, c’eût été pour vous un bien bon mariage !… Qu’a pu vous apporter en dot lady Georgiana ? quelque vingt mille livres de revenu ? Je vous coûte le double… En devenant mon mari, vous eussiez gagné cent pour cent.

Montrath ne répondait point. Il demeurait silencieux et soumis devant les grossières railleries de cette femme, comme il était resté vaincu en face de ses menaces. Il y avait dans sa posture et dans la piteuse expression de sa physionomie une sorte de comique plaintif. À le voir ainsi battu sans pitié, le rire fût venu jusqu’aux lèvres, mais il s’y serait glacé, parce que, derrière cette situation grotesque, il y avait tout un lugubre drame.

Mary Wood était en goût de parler.

— Cent pour cent et rien à craindre !… Ma foi, Montrath ! vous devez être aux regrets !… Mais je ne suis point jalouse de lady Georgiana, vraiment ! la preuve, c’est que je bois à sa chère santé… Saluez au moins, Montrath, puisque votre verre reste vide !

Lord George s’inclina machinalement.

— À quelle heure allez-vous me donner mes deux mille livres ? demanda mistress Wood.

— Écoutez-moi, Mary, répondit le lord ; vous savez bien que je ne puis pas vous refuser…

— C’est juste… Après ?

— Vous savez bien que j’obéis scrupuleusement à vos moindres caprices…

— Vous faites sagement… Ensuite ?

— Vous devez croire à ma parole, lorsque je vous affirme que je ne possède pas la somme dont vous avez besoin.

— Il faut vous la procurer, dit Mary Wood en étouffant un bâillement.

Quand Mary Wood bâillait, c’était signe de tempête.

— J’y ferai mes efforts, s’empressa de dire Montrath ; je vous jure que je n’épargnerai rien…

— Tout cela m’est égal, interrompit l’ancienne camériste ; ce que je vous demande, c’est l’heure à laquelle je puis compter sur mes deux mille livres.

Montrath faisait d’héroïques efforts pour ne point se jeter sur cette femme et l’étrangler. Son visage, d’ordinaire si froid, disait énergiquement sa colère contenue, et mistress Wood, qui le regardait en face, n’était pas sans distinguer parfaitement les symptômes de cette rage rentrée.

Mais c’était une femme intrépide : rien n’était capable de l’effrayer.

— Si vous pouviez me tuer, murmura-t-elle tranquillement, ce serait là un fameux coup, milord !… Je ne sais trop si j’aurais à m’en plaindre, et si le rhum lui-même vaut le sommeil qui dure toujours… Ce que je sais bien, c’est que ma mort vous laisserait un fier héritage !… Ah ! ah ! s’écria-t-elle en changeant de ton tout à coup, vous deviendriez le maître de vous-même, car Robert Crackenwell vous laisse à peu près tranquille, à ce que je vois… Vous auriez, comme autrefois, de quoi courir, de quoi parier, de quoi jouer… tout ce qu’il faut !… tout ce que je vous prends !… Mais vous ne me tuerez jamais, Montrath, parce que votre argent me sert à prendre mes précautions… Je fais du bruit ; on me regarde… Je suis connue comme Fanny Elssler ou comme Macready !… On se dirait : « Qu’est-elle devenue ?… » Et justement je me suis arrangée de manière à laisser derrière moi, çà et là, une douzaine de personnes qui répondraient : « Lord George Montrath l’a tuée… »

Le lord haussa les épaules d’un air contraint.

— Qui songe à cette folie ? murmura-t-il.

— C’est moi, quelquefois, Montrath… et vous, très-souvent… Ne vous défendez pas ; cela m’est égal, et vous ne sauriez croire jusqu’à quel point je suis tranquille de ce côté… Mais vous ne m’avez pas dit encore à quelle heure je toucherai mes deux mille livres !

Lord George fit un geste de dépit désespéré.

— Je ne les ai pas, murmura-t-il ; je vous dis que je ne les ai pas !… Vous fouilleriez tous les recoins du château sans trouver la moitié de cette somme !

— Il faut chercher hors du château, répliqua froidement Mary Wood.

— Mes ressources sont épuisées !

L’ancienne servante frappa du pied avec impatience.

— Voilà déjà deux fois que vous me faites de ces difficultés misérables ! dit-elle ; Montrath, je n’aime pas cela !… Puisque vous ne voulez pas fixer le moment, je m’en chargerai moi-même… Il faut quatre heures environ pour aller et revenir de Galway ; j’attendrai que vous ayez envoyé mettre en gage les diamants de milady…

Deux gouttes de sueur perlèrent aux tempes de lord George, dont le rouge visage devint tout blême, tant fut violent l’effort qu’il fit pour se contenir.

Mary Wood ne parut point y prendre garde.

— À votre santé, Montrath, dit-elle en poursuivant ses libations. Voilà une affaire entendue… aujourd’hui, je dînerai avec vous, et je coucherai probablement au château… Je puis me permettre cela : j’ai laissé à Galway assez de gens, pour dormir chez vous sur mes deux oreilles… Les jours suivants j’irai et je viendrai… Nous agirons ensemble comme de vieux amis qui ne se veulent point gêner… À présent, je ne vous retiens plus ; allez arranger cette bagatelle des diamants, et faites en sorte que votre messager soit de retour à l’heure dite.

Lord George sortit, la tête basse, sans prononcer une parole.

Mary Wood roula le guéridon qui supportait sa provision de rhum auprès d’un sofa, et s’y étendit paisiblement.
 

Morris Mac-Diarmid, en quittant la prison de son père, avait pris la route de Kilkerran, qu’il avait déjà traversée en sens inverse le matin de ce même jour, à la suite de l’assemblée des Molly-Maguires dans la galerie du Géant.

Son intention était de rôder autour du château de Montrath et d’y pénétrer au besoin, pour s’aboucher avec un des valets de lord George, qu’il avait connu autrefois fermier dans le pays, et dont il espérait tirer des renseignements sur la fin de la pauvre Jessy.

Tout en cheminant, les événements qui venaient de se passer dans l’enceinte de la prison de Galway, occupaient involontairement sa rêverie. Il revoyait la douce figure de cette belle jeune fille qui s’était jetée au-devant du coutelas de maître Allan, le geôlier, pour défendre sa vie, à lui, Morris.

Il ne la connaissait point. Pourquoi cet intérêt qui était assurément plus que de la pitié…

Elle avait dit en parlant de son père : « Il est innocent, nous le sauverons !… »

Il eût voulu la remercier et l’aimer.

Mais cette reconnaissance qu’il éprouvait pour elle ne ressemblait en rien à de l’amour. C’était un culte mystique, sans passion ni désir, et ressemblant à ce bel amour qui n’offense pas les anges…

Morris l’avait à peine entrevue, mais son image restait gravée tout au fond de son âme, et, sans y songer, il lui disait des prières comme on fait aux saintes du ciel.

Ce n’était point une rivale pour la mémoire de la pauvre Jessy. Jessy n’était point oubliée, et le cœur de Morris était tout entier à son souvenir. Mais il souriait à l’image évoquée de Francès, dont il ne savait point le nom ; il joignait ses mains sur son shillelah, et son cœur fort s’amollissait de plus en plus en des rêveries inconnues…

Il était bien loin en ce moment de ces laborieuses méditations où son patriotisme l’entraînait naguère. Son cœur était trop plein ; les affections intimes en chassaient victorieusement les préoccupations politiques. Son but, si ardemment suivi jusque-là, au milieu d’infatigables labeurs, disparaissait à son regard. La patrie se voilait devant les passions de la famille violemment réveillées.

Il ne pouvait penser qu’à son père et à Jessy.

Et encore à cette blonde enfant qui lui avait promis le salut de son père…

Il y avait bien longtemps que Morris n’avait fermé l’œil, et ses jambes fatiguées demandaient du repos ; mais il ne voulait point dormir avant d’avoir éclairé le mystère qui entourait la fin précoce de Jessy O’Brien. Il voulait interroger et savoir.

En sortant de Galway, il entra dans la première ferme venue, et y reçut l’indigente hospitalité de la campagne irlandaise ; quelques pommes de terre apaisèrent sa faim ; un verre d’usquebaugh galvanisa sa lassitude. Il reprit son chemin le long de la côte. En route, il aperçut, lui aussi, le sloop du roi Lew qui gouvernait vers la pointe du Ranach. Mais sa pensée était ailleurs ; il franchit les monts de Kilkerran, côtoya les clôtures du grand parc de Montrath, et gagna la route qui passait sous le château, cette même route que l’heiress avait suivie pour aller des Mamturks à la galerie du Géant.

De la route au château, il n’y avait qu’une courte avenue, dont la pente rapide gravissait en ligne droite le flanc de la montagne.

Morris fit quelques pas dans cette direction, puis il s’arrêta, irrésolu. Dans ce château était l’homme qui avait enlevé autrefois Jessy O’Brien aux doux bonheurs de sa jeunesse, qui l’avait épousée par contrainte, et qui l’avait tuée !

Cet homme, Morris ne voulait point le mettre à mort, mais il allait le rencontrer peut-être et se trouver face à face avec lui.

Morris s’interrogea. Il se demanda si sa main ne se lèverait pas malgré lui, et s’il aurait la force de ne point frapper.

La veille il aurait pu répondre de lui-même, mais le retour de Mickey avait réveillé le souvenir de l’injure. Mickey avait parlé d’un crime, et Morris n’avait point en ce moment, pour combattre l’idée de la vengeance, cette robuste volonté que les événements de la nuit avaient amollie.

Il était homme en ce moment ; il ne se souvenait que de Jessy assassinée. Il s’arrêta, indécis, entre sa colère et cette voix de la prudence qu’il écoutait depuis si longtemps.

Son œil était sombre et ses sourcils froncés. Son regard se fixait sur Montrath, comme s’il eût voulu en renverser les solides murailles. Ses doigts se crispaient autour du bois de son shillelah.

Un instant, la colère l’emporta, et au lieu de suivre l’avenue, il s’élança dans le taillis qui la bordait, en secouant sa longue chevelure.

Mais, quelques secondes après, on le vit revenir sur ses pas et reprendre, pensif, la route qui conduisait à la grève.

Il semblait s’éloigner du Montrath à regret ; il allait tête baissée, et perdu dans ses réflexions.

Ce fut à ce moment que Francès et lady Georgiana le découvrirent du pied des tours de Diarmid. Le sloop du roi Lew arrivait de l’autre côté de la pointe ; Morris ne pouvait encore l’apercevoir.

Il ne voyait point non plus les deux dames et le lord contempler la scène du haut de leur immense balcon.

Il marchait toujours, suivant les sinuosités de la grève, vers la base du cap. De but, il n’en avait point, et c’était le hasard qui le conduisait sur cette route.

Car son véritable but était le château de Montrath, et, depuis qu’il l’avait dépassé sans y entrer, sa course allait à l’aventure.

À l’instant où il s’engageait dans la ligne des rochers qui séparaient la grève du galet, le sloop du roi Lew jetait l’ancre hardiment au milieu des écueils.

L’attention de Morris fut éveillée, et lorsque la chaloupe, tourmentée par le ressac, menaça de sombrer à quelques brasses du rivage, Morris s’élança pour porter secours.

Nous savons que les bons matelots du roi Lew n’avaient pas besoin de son aide. Morris, intrigué d’abord par l’extravagant aspect de Mary Wood, était revenu bien vite à ses pensées, dont rien n’était capable de le distraire longtemps.

Il n’avait point vu tomber ce pain que Mary Wood avait ramassé sur le galet, et lorsque l’ancienne servante le lui lança en manière d’aumône, il n’y fit qu’une médiocre attention. Il fallut son nom prononcé pour le mettre en éveil, et son nom fut prononcé par ce que Mary Wood, en son accès de joyeuse humeur, lisait à haute voix la première ligne du manuscrit de Jessy, ce cri de détresse de la pauvre fille enterrée vivante :

« Morris ! oh ! Morris ! à mon secours !… »

Mac-Diarmid, après s’être emparé du paquet de linge, ne se rendait nul compte de la manière dont ce paquet était parvenu entre les mains de la femme inconnue.

— Cela vient de bien loin, lui avait-elle dit, avec ce prodigieux esprit de ruse et d’à-propos que rencontrent parfois les maniaques.

Serré de près, il n’avait pu interroger davantage, et il s’était donné tout entier à la défense de sa chère proie.

C’était l’écriture de Jessy ! en tête il avait lu son nom, tracé par la main de Jessy !

Dès ce premier moment, un espoir vague lui emplit le cœur. Jessy vivait-elle encore ?…

Dès qu’il fut dans la barque, il tira de son sein sa conquête précieuse et la pressa contre son cœur. Puis il se prit à lire avidement.

Jessy vivait ! Ce qu’il lisait, c’était sa plainte ! Elle lui demandait aide et secours. Hélas ! hélas ! où était-elle ?…

— Morris, mon garçon, lui demandèrent les matelots, pourquoi diable vous êtes-vous battu avec les laquais de cette folle ?

Morris ne répondait point.

— Venez-vous avec nous à Galway ? dirent encore les matelots.

— Non, répliqua Morris.

— Où voulez-vous que nous vous mettions ?

— À terre, le plus près possible du château de Montrath.

— Nous n’avons qu’à retourner sur nos pas, dirent les mariniers, mais gare aux laquais de la folle !…

Les rameurs nagèrent de nouveau vers le rivage. Mary Wood et ses laquais avaient dépassé déjà le sommet du Ranach ; il n’y avait plus personne pour voir ce qui se passait sur la plage.

Morris sauta hors de la chaloupe, franchit le galet en quelques bonds et disparut dans la fissure qui servait d’entrée à la galerie du Géant.

— Jésus ! disaient les matelots du roi Lew en le voyant courir ; voici Mac-Diarmid devenu fou !…

Mac-Diarmid s’était accroupi derrière les lèvres de la fissure, le dos tourné au jour. Et il lisait. Son cœur se fendait. De grosses larmes roulaient et se séchaient sur sa joue brûlante…

Il y avait en lui une joie qui allait jusqu’au délire et aussi un poignant désespoir…

De temps en temps ses pleurs abondants l’aveuglaient ; il ne pouvait plus lire l’écriture mal assurée.

Alors il joignait ses mains avec passion, et son âme s’élevait vers Dieu en une prière ardente.

Jessy ! Jessy ! Jessy ! Il avait ce nom plein le cœur…

Il désespérait, puis il reprenait courage. Tout son être s’élançait vers cette prison inconnue où Jessy pleurait, enterrée.

Plus d’autre tâche ! il fallait sauver Jessy ! Qu’importait la bataille commencée ?…

La tombe de Jessy pouvait se rouvrir, et Morris n’avait à donner qu’une vie ! Oh ! sa vie ! sa vie et son cœur, tout à Jessy !…