La Rebelle/25

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Calmann-Lévy, éditeur (p. 229-241).


XXV


— Ces deux tours, là-haut, dans le lierre, c’est le château de Chevreuse ? demanda Josanne.

Noël répondit :

— Oui… Nous descendons, voulez-vous ? La voiture ira nous attendre au bout du village, et nous grimperons le coteau. La vue est merveilleuse, paraît-il… Mais vous êtes encore fatiguée…

— Pas du tout.

— Vous l’étiez, hier, avant-hier, et, ce matin même, en arrivant à la gare, vous aviez une petite figure tirée qui m’a donné des remords… J’avais envie de remettre la promenade à un autre jour.

— Ah ! non, par exemple !… Descendons. Vous êtes sûr qu’il ne pleuvra pas ?

— Jamais de la vie ! La chance est pour nous. Les dieux nous aiment, et il nous suffit d’être ensemble pour écarter le mauvais sort… Voilà le soleil… et un coin de bleu, entre les nuages… Allons !

La voiture s’éloigna.

C’était un jour sec et brûlant qui sentait la poussière, le foin, les roses. Josanne, dès les premiers pas, sur le chemin en pente raide, fut écrasée par la chaleur. Sa jupe de toile blanche, si légère, entravait sa marche ; la mousseline de sa blouse lui collait aux épaules. Elle avait un peu de vertige, à chaque mouvement.

La veille et l’avant-veille, elle avait dû garder le lit, pendant que la Tourette, en désarroi, organisait tant bien que mal la vie du petit Claude. Et Josanne, rétablie, conservait encore une courbature physique et morale qui la rendait moins résistante que de coutume à la fatigue et à l’émotion. Noël voulait-il la ménager ? Voulait-il lui laisser toute l’initiative d’un entretien qu’elle avait cru facile et qui, maintenant, l’effrayait ? Il avait repris, spontanément, le ton de la camaraderie fraternelle. Aucune conversation sérieuse, aucune allusion aux lettres échangées… Josanne, si brave, loin de Noël, éprouvait, devant lui, un effarement singulier, un malaise de pudeur… Il lui venait des scrupules rétrospectifs. Parfois, même, elle se défendait contre son amour, et elle souhaitait s’en tenir à l’amitié passionnée.

Ce trouble de conscience s’apaisait en ce moment, et Josanne se réjouissait d’être tranquille et gaie, comme une sœur très chérie auprès d’un grand frère. À mesure qu’ils montaient, entre les haies vives, les chaumines brunes, les bouquets de bois, la vallée de l’Yvette s’abaissait plus profondément à leur gauche. Ils apercevaient, tout en bas, les rectangles des blés jaunissants, les taches pourpres des trèfles, la houle argentée des seigles, les toits d’ardoise miroitants, l’aiguille d’un clocher et, parmi les rubans dénoués des routes, le panache floconneux d’un train qui s’en allait. Puis le sol remontait, les collines haussaient leurs croupes bleues, d’un bleu opaque, violacé par les ombres flottantes des grands nuages qui passaient lentement contre le soleil, blancs ou gris, avec des crêtes brillantes.

— Écoutez ! dit Noël.

Ils s’arrêtèrent. Dans un champ voisin, des petites filles cueillaient des fraises. La plus âgée se mit à chanter. Et sa voix grêle, qui tremblait un peu, s’envolait comme un oiseau fatigué, planait, retombait à fleur de terre.

Elle était si faible, cette voix, qu’à trois mètres de là on ne l’entendait plus, et elle semblait chanter pour les herbes modestes, les fleurs dédaignées, les vies végétales qu’une goutte de pluie ranime et qu’étouffe un petit caillou. Et, dès qu’elle s’élevait un peu, elle étendait le cercle de son humble enchantement ; elle allait de Josanne à Noël, de Noël à Josanne, prenant leurs âmes au léger réseau mélodique dont chaque note tissait un fil.

On ne distinguait pas les paroles ; l’air banal rappelait les cadences des vieilles rondes, mais l’air et la voix exprimaient tant de douceur ! la douceur même du paysage aux lignes modérées, aux nuances amorties, baigné de bleu et somnolent sous la menace de l’orage. Noël et Josanne étaient tout imprégnés de cette douceur. Et ils avaient la sensation nouvelle et délicieuse du vrai voyage, l’illusion d’être très loin de Paris, très loin de tout et de tous, — seuls… Autour d’eux, ce n’était plus la banlieue ; c’était la bonne province, la vieille France…

Quand la voix se tut, Noël était tout proche de Josanne…

— Quel dommage ! dit-il…

— L’enfant nous a vus, peut-être… Elle s’est sauvée…

— Attendons !… Chut !

Ils attendirent en vain.

— Continuons notre route…

— C’est que…

— Vous êtes lasse ?…

— La chaleur, je pense…

Il vit qu’elle était pâle, d’une pâleur de perle, les paupières meurtries, la bouche pareille à une rose décolorée. Elle essayait de rire :

— Je me croyais plus forte… mais je ne monterai pas jusqu’au château…

— C’est ma faute ! Je n’aurais pas dû vous entraîner… Prenez mon bras… Appuyez-vous…

— Mais non… Je n’ai rien. La chaleur m’a étourdie…

Ils coupèrent par un autre sentier, moussu, ombragé de tilleuls en charmilles, et ils retrouvèrent enfin leur voiture.

Josanne murmura :

— Il était temps… Je n’en pouvais plus… Je défaillais.

— Étendez-vous, appuyez-vous… Ôtez votre chapeau qui vous gêne… On va rabattre la capote… Et vous, cocher, allez rondement ! Nous déjeunons à Dampierre.

Les yeux fermés, elle abandonnait sa tête en arrière. Entre ses cils, elle apercevait des arbres, des maisons, un château, des murs, une grille, images fragmentaires qui défilaient, interrompues par des espaces d’ombre lorsque les paupières de Josanne s’abaissaient tout à fait.

Elle ne savait pas que Noël la tenait contre son épaule. Elle sombrait dans la douceur et la langueur, perdant toute notion du temps et de la distance. À Dampierre, elle fit un effort pour se ranimer, et, voyant la tête de Noël si près de la sienne, elle rougit et se redressa.

— Oh ! pardon… Je…

Il n’écouta pas ses excuses, et ne parut soucieux que de sa santé.

Le déjeuner était prêt, dans une salle à manger pseudo-gothique. Noël parla gaiement, de choses banales, comme s’il eût désiré amuser Josanne et non pas l’émouvoir. Elle s’irritait un peu de cette réserve volontaire, et un sentiment obscur, léger dépit, coquetterie inconsciente, inquiétude amoureuse, l’enhardissait…

Elle refusa de rentrer à Paris, déclara qu’elle était tout à fait bien portante et qu’elle voulait voir les Vaux-de-Cernay.

Dans la voiture, elle s’accommoda sur les coussins, et, sans attendre le conseil de Noël, elle enleva son grand chapeau. La capote rabattue les abritait de la poussière. Le sol surchauffé réverbérait le ciel ardent.

— Mon amie ?

— Mon ami ?

— Ce n’est pas un mensonge ? Vous êtes mieux ?

— Beaucoup mieux.

— Vous ne pouviez pas être malade, aujourd’hui.

— À cause de votre chance !…

— Notre chance, Josanne !

— Non, la vôtre… Tout vous réussit. Partout où nous allons, les gens et les choses vous font accueil. D’un mot, vous imposez votre volonté, vous dissipez la méfiance, vous éveillez la sympathie, vous créez le bonheur. Les filles d’auberge sourient en vous servant ; les cochers vous adorent… Tenez, ce vieux qui nous a conduits, dès la première minute vous avez fait sa conquête : j’ai vu ça…

— Vous avez vu ça !… Comme c’est gentil !… Je le couvrirai d’or, ce vieux ! Il a une si bonne figure !… D’abord, tout me semble beau et bon, aujourd’hui.

— Mais moi, je suis bien ennuyeuse… Une femme, c’est toujours détraqué.

— Une femme, c’est fait pour être protégé, soigné, aimé… Soyez femme, sans honte, soyez faible, soyez même un peu douillette. Vous dépenserez votre énergie avec les autres. Avec moi, vous vous reposerez, vous vous laisserez vivre… comme ça !… Vous êtes bien ?… Vous n’avez pas trop chaud !… Pas mal à la tête ?… Vous riez !… Tant mieux !… Je suis bête avec mes questions !

— Vous êtes… Ah ! il n’y a pas de mots pour dire ce que vous êtes… bon, tendre, exquis… Devenez un peu méchant, dites !…

— Pourquoi ?

— Parce que je vais faire comme le vieux cocher, comme tout le monde… Je vais vous adorer !

— Je l’espère bien !… Ce serait réciproque, car, moi, je vous adore depuis longtemps, vous le savez !

— Non, je ne le sais pas.

— Pas du tout ?

— Pas assez.

Il avait parlé en riant, — d’un rire qui n’était pas très sincère, qui s’attendrissait. Et Josanne avait répondu si gravement qu’il en eut l’âme remuée. Le malin même, il s’était répété ce qu’il se disait depuis le retour de Josanne : « Je suis sûr de moi, mais je ne serai pas sûr d’elle tant qu’elle ne m’aura pas ouvert tout son cœur… Qu’elle parle d’abord. Qu’elle me donne cette preuve de confiance… »

Elle avait repris sa pose lassée. Sa tête penchait sur l’épaule de Noël. Il contemplait la frange noire des cils, la ligne nacrée des dents et le cou nu, et la gorge qui gonflait la mousseline, — une gorge très jeune, libre au-dessus du corset bas. Des carrés de dentelle incrustée révélaient la chair mate et blanche qui devait être douce au toucher comme la pulpe des fleurs… Et cette vision, ce contact imaginé, la ligne si jolie du corps de Josanne, troublaient Noël malgré lui. L’amie, l’amante idéale, que ses rêves les plus ardents effleuraient à peine, devenait une femme, — la femme…

Et ce trouble, encore chaste, qui n’était pas le désir d’une caresse, mais le besoin d’être près, tout près de ce qu’on admire et de ce qu’on aime, ce trouble grandissant gagnait Josanne… Et il s’y mêlait l’effroi sacré du mot que Josanne ne voulait pas dire, que Noël ne voulait pas dire, et qui était dans leur esprit à tous deux, sur leurs lèvres à tous deux… l’effroi du mot qui, prononcé, allait changer deux existences !

Mais une force irrésistible fut en eux… La main de l’homme chercha la main de la femme, le front de la femme s’inclina sur la poitrine de l’homme… Josanne se sentit rouler dans le grand torrent de l’instinct, dans le courant de la vie universelle… Elle eut peur, encore… puis, du tourbillon de ses pensées et de ses désirs obscurs, émergea le souvenir lumineux d’un rêve : le jardin fleuri, les violettes, Noël sur le banc, et l’étreinte et le baiser…

— Josanne !

— Non !

— Josanne !… Je le veux !… Regardez-moi !

Le cocher se retourne, à demi :

— Nous y v’là !

— Où donc ?

— À Cernay. Vous voulez-t-y pas voir les cascades ? Y a un sentier, à droite, tout le long de l’eau… Et puis, y a le moulin, et l’auberge à Léopold… Moi, j’irai jusqu’à l’auberge à Léopold…

— Descendons !

— Ce n’est pas très prudent, Josanne… Vous êtes fatiguée…

Elle ne l’écoute pas, elle saute sur la route, pendant qu’il donne ses ordres au cocher. Elle court, elle suit la pente du ravin, parmi les châtaigniers et les chênes, blanche, dans le demi-jour glauque qui baigne les troncs trapus, les rochers gris. La mousse spongieuse, d’un vert velouté, amortit ses pas. Des racines arc-boutées contre le sol retardent sa fuite légère. Elle va, laissant traîner sa jupe, les bras étendus, longue, svelte, agile, silencieuse. Et elle s’arrête, comme une colombe se pose, dans un large creux de rocher où s’amassent des feuilles mortes.

Noël la rejoint. Elle met ses mains sur ses yeux ; elle respire lentement, profondément, si oppressée !…

Noël lui dit :

— Quoi ?… Vous ne voulez plus me regarder ?… Regardez-moi ! les yeux dans les yeux ! Il le faut !… Je veux que vous me regardiez, Josanne !

Il lui saisit les poignets, la retient, fascinée, sous son regard clair.

— Oh ! mon ami… Par grâce… Croyez-moi… Je…

— Josanne !… Je voulais attendre, vous éprouver, parce que vos réserves, vos réticences avaient mis en moi un doute… Mais je suis à bout de forces !… Il faut parler maintenant… Oh ! je vous en supplie, soyez clairvoyante, soyez sincère !… Cherchez en vous, cherchez bien, s’il n’y a rien… rien que…

Elle se taisait ; elle se recueille. Sa pensée descend dans le mystère de l’âme, dans l’ombre, dans l’ombre… Et Noël voit cette pensée qui remonte, qui affleure au jour, dans les prunelles de Josanne.

Elle murmure :

— Rien… rien… Noël ! Je vous le jure… il n’y a rien de vivant en moi que le présent… vous…

Et, dans un souffle qui expire, tout bas, elle achève :

— L’amour…

Comme ils sont pâles et tremblants ! Josanne s’appuie au rocher. Ses pieds, mal assurés, foulent les feuilles sèches dont on entend le bruissement soyeux. Des taches de soleil dansent sur sa robe. Elle reprend :

— Je n’aurais pas voulu parler si tôt… Mais… j’ai été surprise… Je n’ai pas su cacher mon émotion… Pourquoi ?… Je l’ignore moi-même… Ah ! si près, si près de vous, comment aurais-je pu dissimuler ce que vous saviez déjà, Noël ?… car vous le saviez, dites ?… Et j’étais sûre de moi autant, plus que de vous…

Sa pâleur se colore un peu. Sa bouche se détend dans un sourire craintif. Mais Noël, dominé par l’idée secrète et fixe qui le torture, Noël broie les mains de Josanne, la presse contre le rocher.

— Le présent !… Je veux croire que le présent est à moi, Josanne ! Je veux croire que vous m’aimez, et que vous êtes loyale… Mais il y a…

— Quoi ?

— Le passé…

— Noël !

— Le passé que je devine… Hélas ! je n’attendais pas de vous ces paroles d’amour, avant la confidence que vous me promettiez, que vous me deviez, que j’eusse accueillie avec douceur et tristesse, oui, quelle qu’elle fût… Et alors seulement je vous aurais dit…

Elle jette un cri :

— Mon Dieu !… Qu’ai-je fait !… Quelle imprudence affreuse !… Cet aveu d’un si grand malheur, d’un si grand mal, comment l’accueillerez-vous ?… Oh ! mon Dieu !… mon Dieu ! qu’ai-je fait ?

— Josanne, mon amie, ne tremblez pas, ne pleurez pas… Ma Josanne !

— J’étais si sensible à tout, si nerveuse, et c’était un tel bonheur d’être près de vous !… J’ai perdu la tête. Je me suis trahie… Et, tout à coup, là, vous avez montré tant de violence !

— J’ai eu tort, je vous demande pardon… Mais ne pleurez donc plus !… Cela me fait une peine affreuse… Voyez, je suis calme, maintenant… J’ai perdu la tête, moi aussi, et je n’ai pas su maîtriser mon angoisse… Voyons ! calmez-vous !… Vous êtes si faible encore !… Je ne veux pas vous tourmenter en vous interrogeant… Ce soir, oui, ce soir, nous causerons… Mais ne pleurez plus, je vous le défends ! Et puis venez ! ne restons pas là… marchons… Nous ne savons plus ce que nous faisons, ni l’un ni l’autre…

Il l’entraîne. Elle ne cesse de gémir : « Qu’ai-je fait ? » Il la voit malade d’émotion, prête à sangloter pour un mot, pour un geste de lui qui ressemblerait à un blâme.

— Chut !… Chut !… dit-il. Nous rentrerons à Paris vers sept heures… Et ce soir, j’irai chez vous. Nous serons calmes, sages, doux à nous-mêmes, et vous verrez, mon amour, comme tout sera simple et facile. Est-ce que votre ami vous fait peur ?… Il peut tout comprendre, tout excuser, tout, — sauf un manque de sincérité. Et vous êtes très sincère…

— Je le serai…

— La sincérité, Josanne, c’est la règle de ma vie. Je me suis imposé de ne jamais mentir, et, quand j’ai failli à ce devoir, je me suis senti humilié et diminué… Et c’est pourquoi je vous ferai, moi aussi, moi d’abord, ma confession. Vous me connaîtrez avec mes faiblesses. Oh ! rien de bien grave… Et vous m’accepterez, tel que je suis, avec indulgence, puisque vous m’aimez.

— Et vous, Noël, m’accepterez-vous telle que je suis ?

— Oui, d’avance, et les yeux fermés…

— Ah ! comme je vous aime !

— Dites-le-moi encore !

— Je vous aime…

— Encore… encore !… toujours !…

— Je vous aime, je vous aime, je vous aime…

Apaisés, enlacés, ils vont dans l’ombre verte, sur la verte mousse. Le sentier côtoie la petite rivière qui luit et glisse, écumeuse dans les remous, argentée sur la pente des barrages, sombre comme une sombre émeraude dans la coupe noire des rochers. Le ravin s’ouvre, s’élargit en vallée pour contenir des prairies, des maisons, un étang couleur d’étain. Et le ciel reparaît, avec des trouées blanches, des flèches de rayons, des nuages en boule qui pèsent sur l’outremer des collines.

L’auberge est là. Il faut pousser la barrière, traverser le potager où fleurissent des pavots rouges et roses. Voici les tables sous les tonnelles, la maison, la salle décorée de peintures. Les mouches bourdonnent dans les rideaux. Une odeur de bière flotte…

La voiture attend dans la cour, sous les acacias poudreux.

Le cocher attelle son cheval, et le patron, qui a du flair, s’approche des jeunes gens… Il vante la beauté du pays, l’air vif, les poissons de l’étang…

— Et puis, quand on veut rester quelques jours, j’ai de gentilles chambres… Il faudra revenir, m’sieur et dame.

— Sans doute… sans doute ! dit Noël…

Et il n’ose pas regarder Josanne qui rougit.

On repart. Le vieux cocher essuie son front, sifflote et prend bien soin de ne pas se retourner. Il a l’expérience de ces promenades et il a compris tout de suite que « ces deux-là, c’est deux qui s’aiment bien… »

Des champs, des prés, un plateau, des collines éventrées par des carrières jaunes, les ruines d’une abbaye, une allée entre des murs de parc, une clarté blanche et brûlante qui tombe. Mais Noël et Josanne ne voient plus, ne parlent plus. Ils ne perçoivent rien du monde que l’atmosphère embrasée, l’odeur sucrée des acacias, le roulement doux qui les emporte, aux bras l’un de l’autre… Et leur premier baiser les laisse éblouis, comme si toute la flamme du jour torride avait passé dans leur sang.