La Satyre Ménippée/La vertu du Catholicon

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Satyre Menippee
Garnier frères (p. 5-17).

LA VERTU DU CATHOLICON



Parce que les Estatz Catholiques, nagueres tenuz à Paris[1], ne sont point Estatz[2] à la douzaine, ni communs et accoustumez, mais ont quelque chose de rare et singulier par dessus tous les autres qui ayent jamais esté tenuz en France ; j’ay pensé faire chose agreable à tous bons Catholiques zelez et servir à l’edification de la foy, d’en mettre par escrit un sommaire, qui est comme un elixir et quinte-essence tirée et abstraicte, non seulement des harangues, mais aussi des intentions et pretentions des principaux personnages qui jouerent sur cest eschaffaut.

Or, d’autant que les provinces assignées à longs termes, et les assignations par plusieurs fois frustrées, à cause des escharpes blanches[3] qui traversoient les chemins des deputez, ne se peurent assembler à jour nommé, veritablement l’Assemblée ne fut pas si grande qu’on avoit esperé et desiré. Toutesfois il s’y trouva de notables et signalez officiers, qui ne cedoient rien, en grandeur de barbe et de corsage, aux anciens Pairs de France. Il y en avoit trois, pour le moins, de bonne connoissance, qui portoient calottes à la catholique, et un qui portoit grand chapeau[4], et rarement se defubloit : ce que les Politiques, qui sont encore plus de seize dans Paris, detorquoient en mauvais sens, et disoient que les trois calottiers estoient tigneux, et que le grand chapeau avoit la teste comme le poëte Æschylus : tellement que leur commun dire estoit qu’auxdits Estatz n’y avoit que trois tigneux et un pelé[5]. Et si l’Inquisition d’Espagne eust esté de bonne heure introduite, j’en vey plus de cinq cents, que dis-je cinq cents ? mais cinq mille, qui ne meritoient par leurs blasphemes rien moins que l’acollade du president Brisson[6].

Mais le sort ne tomba sur aucun d’eux, ains sur un pauvre malotru meneur d’asne, qui, pour haster son miserable baudet tout errené de coups et du fardeau, dit tout haut en voix intelligible ces mots scandaleux et blasphematoires : Allons, Gros-Jean, aux Estats ! Lesquelles paroles ayant esté prises au bond par un ou deux du nombre du Cube Quarré[7], et deferées aux deux promoteurs de la foy, Machault et de Here[8], le blasphemateur fut sainctement et catholiquement condamné à estre battu et fustigé nud de verges à la queue de son asne, par tous les carrefours de Paris : qui fut un prognostic infaillible et avant-jeu signalé pour tesmoigner, à tous les peuples assemblez pour ceste solennelle action, que les procedures de tous les Ordres seroient pleines de justice et d’equité, comme ledit jugement, qui fut l’echantillon de la grande piece de la justice des Estatz futurs.

Or, pendant qu’on faisoit les preparatifs et eschaffaulx au Louvre, ancien temple et habitacle des Roys de France, et qu’on attendoit les deputez de toutes parts, qui, de mois en mois, se rendoient à petit bruit, sans pompe ny parade de suitte, comme on faisoit anciennement quand l’orgueil et la corruption de nos peres avoient introduit le luxe et la superfluité vitieuse ; il y avoit en la court dudit Louvre, deux Charlatans, l’un Espagnol[9] et l’autre Lorrain[10], qu’il faisoit merveilleusement bon veoir vanter leurs drogues et jouer de passe-passe tout le long du jour, devant tous ceux qui vouloient les aller veoir sans rien payer.

Le Charlatan Espagnol estoit fort plaisant, et monté sur un petit eschaffaulx, jouant des regales[11] et tenant banque[12], comme on en veoit assez à Venise, en la place Sainct-Marc. A son eschaffaulx estoit attachée une grande peau de parchemin escrite en plusieurs langues, scellée de cinq ou six seaux d’or, de plomb, et de cire, avec des tiltres en lettres d’or, portant ces mots :


LETTRES DU POUVOIR D’UN ESPAGNOL, ET DES EFFECTS MIRACULEUX DE SA DROGUE APPELÉE HIGUIERO D’INFIERNO OU CATHOLICON COMPOSÉ[13].

Le sommaire de toute ceste pancharte estoit que ce triacleur[14] petit-fils d’un Espagnol de Grenade, relegué en Afrique pour le Mahumetisme, medecin du Cerif, qui[15] se feit roy de Marroque par une espece de Higuiero[16] ; son pere estant mort, vint en Espagne, se fit baptiser et se mit à servir à Tollede, au College des Jesuistes. Où ayant apris que le Catholicon simple de Rome n’avoit d’autres effects que d’edifier les ames et causer salut et beatitude en l’autre monde seulement, se faschant d’un si long terme, s’estoit advisé, par le conseil testamentaire de son pere, de sophistiquer ce Catholicon ; si bien qu’à force de le manier, remuer, alambi quer, calciner et sublimer, il en avoit composé dedans ce College un electuaire souverain, qui surpasse toute pierre philosophale, et duquel les preuves estoient deduites par cinquante[17] articles, tels qu’ils s’ensuyvent :

I.— Ce que ce pauvre malheureux Empereur[18] Charles le Quint n’a peu faire avec toutes les forces unies et tous les canons de l’Europe, son brave fils Don Philippes, moyennant ceste drogue, l’a sceu faire en se jouant, avec un simple Lieutenant de douze ou quinze mil hommes.

II.— Que ce Lieutenant ayt du Catholicon en ses enseignes et cornettes, il entrera sans coup ferir dans un Royaume ennemy, et luy yra-t-on au devant avec croix et bannieres, Legats et Primats[19]. Et, bien qu’il ruyne, ravage, usurpe, massacre et saccage tout ; qu’il emporte, ravisse, brusle, et mette tout en desert, le peuple du pays dira : Ce sont de nos gens, ce sont bons Catholiques, ils le font pour la paix et pour nostre Mere Saincte Eglise[20]. — Qu’un Roy casannier[21] s’amuse à affiner ceste drogue en son Escurial, qu’il escrive un mot en Flandres au pere Ignace, cacheté de Catholicon, il luy trouvera homme, lequel (salva conscientia) assassinera son ennemy[22], qu’il n’avoit peu vaincre par armes en vingt ans. III. — Si ce Roy se propose d’asseurer ses Estatz à ses enfants aprés sa mort, et d’envahir le Royaume d’autruy à petits fraiz, qu’il en escrive un mot à Mendoze, son ambassadeur, ou au pere Commolet[23], et qu’au bas de sa lettre il escrive avec de l’ Higuiero dell’ Infierno: Yo el Rey ; ils luy fourniront d’un religieux apostat[24], qui s’en yra soubs beau semblant, comme un Judas, assassiner de sang froid un grand Roy de France, son beau-frère, au milieu de son camp, sans craindre Dieu ny les hommes. Ils feront plus : ils canoniseront ce meurtrier[25] et mettront ce Judas au dessus de Sainct Pierre, et baptiseront ce prodigieux et horrible forfaict du nom de coup du Ciel : dont les parrains seront Cardinaux, Legats et Primats[26].

IV. — Qu’une grande et puissante armée de piteux et horribles François soit preste à bien faire pour la deffense de la Couronne et Patrie, et pour venger un si espouvantable assassinat ; qu’on jette au milieu de ceste armée une demie dragme de ceste drogue, elle engourdira tous les bras de ces braves et genéreux guerriers.

V. — Servez d’espion au camp, aux tranchées, au canon, à la chambre du Roy, et en ses Conseils[27] bien qu’on vous connoisse pour tel, pourveu qu’ayez pris dés le matin un grain de Higuiero, quiconque vous taxera sera estimé Huguenot ou fauteur d’Heretique.

VI. — Tranchez des deux costez, soyez perfide et desloyal, touchez l’argent du Roy pour faire la guerre, n’aigrissez rien, pratiquez avec les ennemis tout vostre saoul ; pourveu que vous colliez vostre espée dedans le fourreau avec du Catholicon, vous serez estimé trop homme de bien.

VII. — Voulez-vous estre un honorable rieur et neutre ? Faictes peindre à l’entour de vostre maison non du feu sainct-Anthoine[28], mais des croix de Higuiero : vous voila exempt du hoqueton et de l’arriereban.

VIII. — Ayez sur vous le poids de demy-escu de Catholicon : il ne vous faut point de plus valable passeport pour estre aussi bien venu à Tours qu’à Mante[29], à Orleans qu’à Chartres, à Compiegne qu’à Paris.

IX. — Soyez recognu pour pensionnaire d’Espagne, monopolez, trahissez, changez, vendez, trocquez, desunissez les Princes : pourveu qu’ayez un grain de Catholicon en la bouche, l’on vous embrassera, et entrera-t-on en deffiance des plus fideles et anciens serviteurs, comme d’infideles et Huguenots, quelque francs Catholiques qu’ils ayent tousjours esté.

X. — Que tout aille de mal en pis, que l’ennemy advance ses desseins et ne se recule de la paix que pour mieux sauter, voyant le beau jeu qu’on lui faict ; que l’Eglise Catholique mesme courre risque qu’il y ait pervertissement de tout ordre ecclesiastique ou seculier, à faute de parler bon François : semez finement un petit de Higuiero par le monde, personne ne s’en souciera et n’en osera parler, craignant d’estre réputé huguenot.

XI. — Cantonnez-vous et vous instalez tyranniquement dans les villes du Roy, depuis le Havre jusques à Mezieres, et depuis Nantes jusques à Cambray[30] ; soyez vilain, renegat ou perfide ; n’obeissez ni à Dieu, ni à Roy, ni à Loy ; ayez là-dessus en main un petit de Catholicon, et le faictes prescher en vostre canton, vous serez grand et Catholique homme.

XII. — Ayez la face honnie[31] et le front ulcéré, comme les infideles Concierges[32] du Pont-Audemer et Vienne[33] frottez-vous un peu les yeux de ce divin electuaire, il vous sera advis que vous serez preudhomme et riche.

XIII. — Si un Pape, comme Sixte cinquiesme, faict quelque chose contre vous[34], il vous sera permis, illæsa conscientia, de l’execrer, maudire, tonner, blasphemer contre luy, pourveu que dedans vostre ancre il y ait tant soit peu de Higuiero.

XIV — N’ayez point de religion, mocquez-vous à gogo des prestres et des sacrements de l’Eglise, et de tout droict divin et humain ; mangez de la chair en caresme, en depit de l’Eglise ; il ne vous faudra d’autre absolution ny d’autre chardonnerette[35] qu’une demie dragme de Catholicon.

XV. — Voulez-vous bientost estre Cardinal ? Frottez une des cornes de vostre bonnet de Higuiero : il deviendra rouge et serez fait Cardinal, fussiez-vous le plus incestueux et ambitieux Primat du monde[36].

XVI. — Soyez aussi criminel que La Mothe Serrant[37], soyez convaincu de faulse monnoye comme Mandreville[38], sodomite comme Senault[39], scelerat comme Bussy[40], atheiste et ingrat comme le Poete de l’Admiraulté[41] : lavez-vous d’eau de Higuiero, vous voila agneau immaculé et pilier de la Foy.

XVII. — Que quelque sage Prelat, ou Conseiller d’Estat vray Catholique François, s’ingere de s’opposer aux vulpines entreprises des ennemis de l’Estat : pourveu qu’ayez un grain de ce Catholicon sur la langue il vous sera permis les accuser de vouloir, tandis que Dieu s’endormira, laisser perdre la Religion comme en Angleterre.

XVIII. — Que quelques bons Prédicateurs, non pedants, soient sortis des villes rebelles pour aider à desensorceler le simple peuple, s’il n’a un brin de Higuiero dans son capuchon, il s’en peut bien retourner[42].

XIX. — Que l’Espagne mette le pied sur la gorge de l’honneur de la France, que les Lorrains s’efforcent de voler le legitime heritage aux Princes du Sang Royal, qu’ils leur debatent non moins furieusement que cauteleusement et leur disputent la Couronne ; servez-vous là-dessus de Catholicon, vous verrez qu’on s’amusera plutost à veoir, hors de saison, quelque dispute de la chape à l’Evesque[43] sur le Perron[44] du Plessis, qu’à travailler à rames et à voiles pour faire lascher prise aux tyrans matois qui tremblent de peur.

C’est à peu prés la moitié des articles que conte noit la pancarte du Charlatan Espagnol ; le temps vous fera veoir les autres.

Quant au Charlatan Lorrain, il n’avoit qu’un petit escabeau devant luy, couvert d’une vieille serviette, et dessus une tirelire d’un costé et une bouëte de l’autre, pleine aussi de Catholicon, dont toutesfois il debitoit fort peu parce qu’il commençoit à s’esventer, manquant de l’ingredient plus necessaire qui est l’or. Et sur la bouëte estoit escrit :


FIN GALIMATHIAS ALIAS CATHOLICON COMPOSE

POUR GUARIR DES ESCROUELLES.


Ce pauvre Charlatan ne vivoit que de ce mestier, et se morfondoit fort, combien qu’il fust affublé d’un caban fourré tout pelé, à cause dequoy les pages l’appeloient Monsieur de Pellevé. Et, pour autant que le Charlatan Espagnol estoit fort bouffon et plaisant, ils l’appeloient Monsieur de Plaisance. A la vérité, la drogue de cestuy-ci estoit souveraine. J’ai veu monsieur d’Aumale, comte de Boulongne, qu’elle a guary de la jaunisse saffrannée, dont il languissoit[45] ; le Poëte de l’Admiraulté en a esté guary de la gratelle, dont il estoit rongé jusques aux os[46] ; le greffier Senault, de la caquesangue[47] ; plus de dix mille zelez, du haut mal de la corde, et un millier qui s’en alloient mourir en Chartres, sans cet Higuiero. Et, si le Concierge de Verneuil[48] eust eu, en temps et lieu, de cette drogue, il se fust bien passé de lever la Fierte[49] de Sainct-Romain de Rouen. Monsieur de Mayenne en prend, tous les jours, dans un posson[50] de laict d’asnesse, pour guarir du plus desloyal et malin hocquet du monde. Le Duc de Savoye en avoit aussi pris, pour le guarir de la boulimie et gloutonnie ; mais il revomit tout, le pauvre homme ! Il y a de pires saincts en Bretaigne que le Catholique valet de monsieur de Fontaines, gouverneur de Sainct-Malo, qui coupa la gorge à son maistre en son lict, moyennant deux mil escus pour nostre Mere Saincte Eglise[51] : le devot Chrestien est, par les bas Bretons, estimé un second Sainct Yves, pource qu’il n’est jamais desgarny de Higuiero et de Catholicon. En somme, tous les cas reservez en la Bulle In cœna Domini[52] sont absoubs à pur et à plain par ceste quinte-essence Catholique-Jesuitte-Espagnole.

  1. L’ouverture des États généraux eut lieu le 26 janvier 1593.
  2. Les éditions postérieures portent : « Ne sont point Estatz de bale, ny de ceux qu’on vend à la douzaine, »
  3. Les troupes levées pour le roi de Navarre portaient l’écharpe blanche comme marque distinctive, tandis que les ligueurs se reconnaissaient à la croix de Lorraine.
  4. Le cardinal de Pelvé.
  5. Pelé, jeu de mot par à peu près sur le nom du cardinal de Pelvé.
  6. La Satyre Ménippée fait souvent allusion au sort de Brisson, président au Parlement de Paris. Il fut arrêté par ordre des Seize, le 15 nov. 1591, et pendu le même jour sans jugement, dans sa prison, avec Larcher, conseiller en la grand’chambre, et Tardif, conseiller au Châtelet.
  7. Les Seize, chefs de la Ligue à Paris ; d’abord au nombre de quatre membres, ils se multiplièrent et devinrent seize, puis plus tard plus nombreux encore. On trouve une variante de cette phrase : « Lesquelles paroles ayans esté prises au bond par un ou deux promoteurs de la foy, Machault et Baston… »
  8. Machault et de Here étaient conseillers en la cour, et tenaient le parti de la Ligue. Le nom de de Here a été supprimé dans les éditions postérieures et remplacé par celui de Baston.
  9. Le cardinal de Plaisance.
  10. Le cardinal de Pelvé, archevêque de Reims.
  11. Instrument à touches comme l’orgue.
  12. Tenant banque. On dirait aujourd’hui : faisant la parade, le boniment.
  13. Catholicon. Le prétexte religieux sous lequel s’abritait la Ligue. Les auteurs de la Satyre en font une drogue que vendait le charlatan espagnol.
  14. Triacleur, marchand de thériaque, empirique.
  15. Var. des édit. post. « de maistre d’eschole et prescheur. »
  16. Var. « En dépossédant son maître peu à peu, et enfin le tuant, et se mettant en sa place. »
  17. Var. « En vingt ou trente articles. »
  18. Var. « Ce grand empereur. »
  19. Pierre d’Espinac, en sa qualité d’archevêque de Lyon, avait le titre de primat des Gaules.
  20. Les éditions postérieures terminent ici l’article II, et font l’article III de la phrase qui suit, que nous avons séparée par un tiret.
  21. Le roi d’Espagne, Philippe II.
  22. Guillaume de Nassau, prince d’Orange, ayant échappé à une première tentative d’assassinat, en 1582, fut tué d’un coup de pistolet, le 10 juin 1584, par Balthasar Gérard, émissaire du roi d’Espagne.
  23. Jésuite qui faisait, en faveur de la Ligue, des prédications pleines de violence.
  24. Le moine jacobin Jacques Clément, qui assassina Henri III le 1er août 1589.
  25. Les prédicateurs de la Ligue publièrent que ce moine, massacré après son crime commis, était un saint martyr.
  26. Les cardinaux Caietan et de Plaisance, légats du Saint-Siège ; Pierre d’Espinac, archevêque de Lyon, primat des Gaules, et le cardinal de Pelvé, archevêque de Reims. Les prédicateurs de la Ligue appelaient l’assassinat de Henri III un coup du ciel.
  27. Peut-être Villoroy, qui fut quelque temps ligueur.
  28. Au moyen âge, on peignait des flammes sur les murs extérieurs des hôpitaux où l’on recueillait les malades atteints du feu Saint-Antoine, c’est-à-dire d’érysipèle.
  29. Dans certaines éditions, le nom de « Mantes » est remplacé par celui de « Troyes ».
  30. Le pays ainsi délimité avait embrassé le parti de la Ligue.
  31. Couverte de honte.
  32. D’Aigueville ou d’Hacqueville, gouverneur de Pont-Audemer pour le roi, livra cette ville aux ligueurs en 1592.
  33. Vienne en Dauphiné, que Maugiron ouvrit au duc de Nemours et aux ligueurs en 1592.
  34. Le pape Sixte-Quint était opposé aux intérêts espagnols. Il mourut en 1590, haï des ligueurs, au point que Christophe Aubry, curé de Saint-André-des-Ares, à Paris, dit publiquement en chaire : « que Dieu nous avait délivrés d’un meschant pape et politique, lequel s’il eust vescu plus longuement, on eust esté bien estonné d’ouïr prescher à Paris contre le pape, et toutefois qu’il l’eust falu faire. » ( Mém. de P. l’Estoile. )
  35. Sorte d’assaisonnement préparé avec le cardon d’Espagne.
  36. Pierre d’Espinac, archevêque de Lyon.
  37. Guillaume de Brie, sieur de La Mothe Serrant.
  38. Guillaume Du Bosc, sieur d’Esmandreville.
  39. Pierre Senault, membre du Conseil des Seize.
  40. Bussy Le Clerc, procureur de la Cour, membre du Conseil des Seize, gouverneur de la Bastille pour la Ligue.
  41. Philippe des Portes, abbé de Bonport.
  42. Var. « d’où il est venu. »
  43. Expression proverbiale qui signifie disputer sur les droits d’un tiers.
  44. Du Perron, depuis cardinal, qui soutint des discussions théologiques contre le protestant Du Plessis-Mornay.
  45. Allusion au grand nombre de dettes dont était couvert M. d’Aumale lorsqu’il embrassa le parti de la Ligue. Il était alors presque insolvable, et le jaune était la couleur des débi-
  46. Des Portes, abbé de Tyron et de Bonport. Le passage qui le concerne a été supprimé dans les éditions postérieures à 1600.
  47. Le flux de sang.
  48. Théodore de Lignery, qui livra la ville de Verneuil aux ligueurs en 1590.
  49. Le chapitre de Rouen jouissait autrefois du droit de délivrer chaque année, le jour de l’Ascension, un prisonnier qu’il choisissait, et auquel on faisait soulever trois fois sur ses épaules la fierte ou châsse de Saint-Romain. Après cette cérémonie, il était libre et gracié.
  50. Posson ou poisson, petite mesure contenant la moitié d’un demi-setier.
  51. Honoré de Bueil des Fontaines fut assassiné à l’instigation de M. de Mercœur, qui voulait s’approprier sa fortune.
  52. La bulle In cœna Domini fut promulguée en 1536 par le pape Paul III ; elle excommuniait tous les hérétiques, les contumaces, et les ennemis du Saint-Siège.