La Satyre Ménippée/Les pièces de tapisserie dont la salle des Estats fut tendue

La bibliothèque libre.
Satyre Menippee
Garnier frères (p. 27-43).

LES PIÈCES DE TAPISSERIE[modifier]

DONT LA SALLE DES ESTATS FUT TENDUE[1]

────


Or, devant que vous parler des ceremonies et de l’ordre des seances desdits Estats, il ne sera pas hors de propos de vous figurer la disposition de la Sale ou l’Assemblée se devoit faire[2]. La charpenterie et eschaffaudage des sieges estoit toute semblable à celle des Estats qui furent tenuz à Troyes, environ l’an 1420, soubs le roy Charles VI, à l’instance et poursuitte du roy d’Angleterre et du duc de Bourgongne, lorsque Charles VII, Dauphin et vray heritier de la Couronne de France, fut, par lesdits Estats, degradé et declaré incapable de succeder au Royaume ; luy et tous ses adherents et fauteurs excommuniez, agravez, réagravez, cloches sonnants et chandelles esteintes, puis bannis ad tempus. Mais la Tapisserie dont ladite Sale estoit tendue, en douze pieces ou environ, sembloit estre moderne et faicte exprés, richement estoffée à haute lisse, et le daiz de mesme, soubs lequel devoit estre assis Monsieur le Lieutenant.

A un des costez et pante du daiz, par le dedans, estoit representé au vif un Sertorius, habillé à la françoise parmy des Espagnols, consultant une biche fée dont il disoit entendre la volonté des dieux.

En l’autre pante estoit l’effigie de Spartacus haranguant son armée d’esclaves, qu’il avoit faict armer et revolter contre l’empire Romain.

En la troisiesme estoit le portraict dudit personnage ayant un flambeau dans la main, qui venoit de mettre le feu en un temple ; et au bas de la pante y avoit escrit : Si aqua non possum, ruina extinguam. La quatriesme ne se pouvoit veoir à cause de l’obscurité contre son jour.

Au-dessus de la teste et au fond dudit daiz estoit un crucifix, à la stampe[3] moderne de Paris, ayant la main gauche attachée à la croix, et la droite libre tenant une espée nue où estoit entouré ce dictum : Super te et super sanguinem tuum.

Par le dehors des trois pantes de devant estoient, fort bien elabourées, les chutes d’Icare et de Phaëton ; et faisoit fort beau voir les sœurs de ce jouvenceau se metamorphoser en arbres de peupliers, dont l’une, qui s’estoit rompue une hanche en courant pour secourir son frere, ressembloit naïvement à la douairiere de Montpensier, toute deschevelée[4].

La premiere piece de tapisserie, proche du daiz, estoit l’histoire du Veau d’Or comme elle est descrite en Exode, 32e chapitre, où Moyse et Aaron y estoient representez par le Roy defunct Henry troisiesme et feu Monsieur le cardinal de Bourbon[5]. Mais le Veau d’Or estoit la figure du feu duc de Guyse[6] haut eslevé et adoré par le peuple ; et les deux Tables rapportoient la Loy fondamentale des Estats de Blois[7] et l’Edict de juillet 1587[8], et au bas de la piece estoient escrits ces mots : In die ultionis visitabo et hoc peccatum eorum.

La seconde piece estoit un grand paysage de diverses histoires anciennes et modernes, distinctes et separées l’une de l’autre, et néantmoins se rapportants fort ingenieusement à mesme perpective. Au plus haut se voyoit representée la belle entrée de nuict que fit le duc Jean de Bourgongne à Paris[9], et quand les Parisiens crierent Noël dés la Toussaincts[10].

A un des coings estoit la Harelle[11] de Rouen, où ung marchand nommé Le Gras, estoit esleu Roy par la populace. A l’autre coing estoit la Jaquerie de Beauvoisin, avec leur capitaine Guillaume Caillet[12]. Au coing d’embas estoient les Pourcelets liguez de Lyon[13], et à l’autre coing les faicts heroiques des anciens Maillotins[14], soubs les capitaines Simonnet, Caboche et Jaques Aubriot, roys des bouchers et escorcheurs ; et le tout en personnages racourcis, ne servant que de paysage. Mais au fond et au milieu de la piece estoient figurées les Barricades de Paris[15], où l’on voyoit un Roy simple et bon Catholique, et qui avoit tant faict de biens et donné tant de privileges aux Parisiens, estre chassé de sa maison et assiegé de toutes parts avec tonneaux et barriques pour le prendre. Là estoient representez plusieurs braves stratagemes des sires qui menoient Tremont, Chastigneraye, Flavacourt[16], et autres ba teurs de pavé[17], au lieu d’honneur ; et au bas de ladite piece estoit escrit ce quatrain :


Jupiter, de ses tonneaux
Le bien et le mal nous verse :
Mais par ceux-ci, tous nouveaux,
Il met tout à la renverse.


La troisieme piece contenoit l’histoire d’Absalon, qui barricada son pere, et le chassa de la ville de Jerusalem, ayant gaigné et corrompu par caresses indignes les plus abjects et faquins du menu peuple[18]. Puis se voyoit la punition qu’il en receut, et comment Architophel, son mauvais conseiller, finit malheureusement ses jours. Tous les visages estoient approchants d’aucuns desdits Estats, et se reconnoissoient aisement le president Jannin[19], Marteau[20], Ribault[21], et autres à qui le feu duc de Guise faisoit tant de bonadies[22] aux Estats de Blois. Aussi se voyoient Chou lier[23], La Rue, Pocart[24], Senault, et autres bouchers, maquignons, jusques aux cureurs de fosses, tous gens d’honneur de leur mestier, que ledit defunct martyr[25] baisoit en la bouche par zele de religion.

La quatriesme representoit, en gros, les faicts d’armes des anciens et modernes Assassins, autrement appellez Bedouins et Arsacides, qui ne craignoient d’aller tuer, jusques à la chambre et jusques au lict, ceux que leur prince imaginaire, Aloadin, surnommé le Viel des Six ou Sept Montagnes[26], leur commandoit. Entre autres y avoit deux figures plus apparentes : l’une, d’un comte de Tripoli, assassiné par un Sarrazin, zelateur de sa religion, en lui baisant les mains ; et l’autre, d’un Roy de France et de Pologne, proditoirement frappé d’un cousteau par un moyne debauché, zelateur, en lui presentant à genoux une lettre missive. Et sur le front dudit moyne estoit escrit, en grosses lettres, l’anagramme de son nom Frere Jacques Clement : C’EST L’ENFER QUI M’A CRÉE.

En la cinquiesme se voyoit la bataille de Senlis, où Monsieur d’Aumale fut faict Connestable : et luy estoient baillez les esperons aislez et zelez[27] par Monsieur de Longueville, prince politique[28], et par La Noue Bras-de-fer[29], et Givry[30] son suffragant. Autour d’icelle estoient escrits ces vers, par quatrain[31] :


A chacun Nature donne
Des pieds pour le secourir :
Les pieds sauvent la personne ;
Il n’est que de bien courir.


Ce vaillant prince d’Aumale,
Pour avoir fort bien couru,
Quoy qu’il ait perdu sa male,
N’a pas la mort encouru.


Ceux qui estoyent à sa suitte
Ne s’y endormirent point,
Sauvants, par heureuse fuitte,
Le moule de leur pourpoinct.
Quand ouverte est la barriere
De peur de blasme encourir,
Ne demeurez point derriere :
Il n’est que de bien courir.


Courir vaut un diadesme,
Les coureurs sont gens de bien :
Tremont et Balagny mesme,
Et Congy[32], le sçavent bien.


Bien courir n’est pas un vice :
On court pour gagner le prix.
C’est un honneste exercice :
Bon coureur n’est jamais pris.


Qui bien court est homme habile.
Et a Dieu pour son confort :
Mais Chamois et Menneville
Ne coururent assez fort[33].


Souvent celuy qui demeure
Est cause de son meschef :
Celui qui fuit de bonne heure
Peut combattre de rechef.


Il vaut mieux des pieds combattre,
En fendant l’air et le vent,
Que se faire occire ou battre,
Pour n’avoir pris le devant.
Qui a de l’honneur envie
Ne doit pourtant en mourir :
Où il y va de la vie,
Il n’est que de bien courir.


Et au coing de ladite piece se voyoit Pigenat[34] au lict malade, furieux et enragé de ceste fortune, et attendant la response de la lettre qu’il avoit escrite en poste à Madame Saincte Genevieve, bonne Françoise s’il en fut jamais[35].

En la sixiesme estoit depeinct le miracle d’Arques[36], où cinq ou six cents desconfortez, prests de passer la mer à nage, faisoient la nique, et mettoient en route par les charmes du Biarnois douze ou quinze mille rodomonts, fendeurs de nazeaux, et mangeurs de charrettes ferrées. Et, ce qui en estoit le plus beau, estoient les dames de Paris aux fenestres, et autres qui avoient retenu place dix jours devant, sur les boutiques et ouvroirs de la rue Sainct-Anthoine, pour veoir amener le Biarnois prisonnier, en triomphe, lié et bagué ; et comment il leur bailla belle, parce qu’il vint en autre habit, par les faux-bourgs Sainct-Jacques et Sainct-Germain[37].

La septiesme contenoit la bataille d’Ivry la Chaussée[38] où se voyoient les Espagnols, Lorrains, et autres catholiques zelez, par moquerie ou autrement monstrer leur cul aux maheustres[39], et le Biarnois tout eschaufé, qui, à bride abatue, chevauchoit l’Union par derriere. Il y faisoit beau veoir Monsieur le lieutenant, maudissant le dernier[40] et laissant le comte d’Egmont pour les gaiges, trompé d’outre moictié de juste prix, s’encourir sur un cheval turcq pour prendre Mantes par le guichet[41], et dire au habitants en note basse et courte haleine : Mes amis, sauvez moi et mes gens ! Tout est perdu, mais le Biarnois est mort ! Surtout y avoit un merveilleux plaisir d’y veoir sagement inventorier ses coffres et bahuts, et d’en veoir religieusement aveindre l’estendart de la Foy, où estoit peinct un crucifix sur taffetas noir, avec l’inscription : Auspice Christo, tel qu’on le veoit pendant en l’eglise de Mantes. C’est celui estendart, Peuple Chrestien, qui devoit servir d’Oriflambe à ses successeurs Roys à l’avenir, si la corde n’eust rompu.

Au coing de la petite tapisserie y avoit une danse de bergers et paysants, et auprés d’eux, comme un tableau dedans lequel estoit escrite ceste chanson :


Reprenons la danse,
Allons, c’est assez :
Le printemps commence,
Les Roys sont passez !


Prenons quelque trefve[42],
Nous sommes lassez
Ces Roys de la febve
Nous ont harassez !


Un Roy seul demeure,
Les sots sont chassez :
Fortune à ceste heure
Joue aux pots cassez !


Il vous faut tout rendre,
Roys embarrassez,
Qui voulez tout prendre,
Et rien n’embrassez !


Un grand Capitaine
Vous a terrassez :
Allons, Jean du Mayne
Les Roys sont passez !

La huictiesme estoit la representation des Paradis[43] de Paris, in plurali, dedans lesquels, et par dessus le sainct Ciboire, estoient les images de trois Saincts[44] nouvellement imprimées depuis le Calendrier Gregorien, portants jeusnes doubles. L’un d’iceux estoit habillé de noir et de blanc, en pie griesche, ayant un petit cousteau en la main, comme un coupeur de bourse, tout autre que celuy de Sainct-Barthelemy. L’autre estoit vestu d’une soutane rouge, et d’une cuirasse par dessoubs, et un chapeau de mesme à longs cordons, ayant en la main une coupe pleine de sang dont il sembloit vouloir boire ; et de la bouche d’iceluy sortoit un escriteau en ces mots : State in galeis, polite lanceas, et induite vos loricis. Le troisiesme estoit un Sainct, à cheval comme Sainct Georges, ayant à ses pieds force dames et damoiselles à qui il tendoit la main[45], et leur monstroit une couronne en l’air à laquelle en souspirant il aspiroit, avec ceste devise : Difficilia quæ pulchra. Le peuple leur portoit force chandelles, et disoit de nouveaux suffrages, attendant qu’ils feissent miracles[46] : mais le vent emportoit et souffloit tout[47].

Les bordures de ladite piece estoient de processions blanches, et de sermons et Te Deum renforcez, où se voyoient en petit volume les faces de Boucher, Lincestre, et le Petit Feuillant[48] exhortant le peuple à la paix, par une figure nommée antiphrase[49].

La neufiesme faisoit veoir au naturel une grande Geante, gisante contre terre, qui avortoit d’une infinité de viperes et monstres divers, les uns intitulez Gaultiers, les autres Catillonnois, Lipans, Ligueurs, Catholiques, Zelez et Chasteauverds[50]. Et sur le front de ladite Geante estoit escrit :


C'EST LA BELLE LUTECE

QUI, POUR PAILLARDER AVEC SES MIGNONS,

A FAIT TUER SON PERE ET SON EPOUX.

Madame d’Espagne luy servoit de sage femme et de nourice, pour recevoir et allaicter son fruict.

En la dixiesme estoit fort bien historiée la prise de la ville de Sainct-Denis par le chevalier d’Aumale[51] ; et y paroissoit le sieur de Viq, et le sainct Apostre de France, qui lui fortifioit sa jambe de bois ; et sainct Anthoine des Champs, qui mettoit le feu aux poudres pour espouvanter les Parisiens. Au dessus de ladite piece estoit un escriteau contenant ces mots :


Saint Anthoine pillé par un chef des Unis[52],
Alla comme au plus fort s’en plaindre à sainct Denys,
Qui lui a, de ce tort, la vengeance promise.
Un peu de temps aprés, ce paillart entreprit
De prendre Sainct-Denys : mais sainct Denys le prit,
Et vangea dessus luy l’une et l’autre entreprise.


Et au bas estoit l’epitaphe dudit chevalier d’Aumale comme il s’ensuit, fors qu’il ne faisoit nulle mention qu’il fust mangé des rats et des souris[53].

Celuy qui gist icy fut un hardy preneur,
Qui fit sur Sainct-Denys une fine entreprise :
Mais sainct Denys, plus fin que cest entrepreneur,
Le prit et le tua dedans sa ville prise.


En l’unziesme se voyoit au plus près la piteuse contenance du pauvre president Brisson et de ses diacre et soubs diacre, quand on leur parla de confession en leur baillant l’Ordre de l’Union[54] : ensemble leur elevation en Greve. Et, parce que ladite piece n’estoit assez large pour couvrir l’huis[55] de l’entrée, à icelle estoit attachée une demie piece de l’apotheose ou canonisation des quatre evangelistes et martyrs, saincts Louchard, Ameline, Anroux et Aymonnot, faisants la longue lettre[56] ; et à leurs pieds estoit escrit ce quatrain :


Meschants pendars qui les juges pendez,
Impunité par là vous pretendez ;
Mais vous devez tout le contraire attendre :
Oncques pendard ne put son juge pendre.

La douziesme et derniere auprés des fenestres, contenoit le portraict, fort bien tiré de son long, de Monsieur le Lieutenant habillé en Hercules Gallicus[57], tenant en sa main des brides sans nombre, desquelles estoient enchevestrez des veaux, aussi sans nombre. Au dessus de sa teste, comme en une nue, y avoit une Nymphe qui avoit un escriteau portant ces mots : Gardez vous de faire le veau[58]. Et par la bouche dudit sieur Lieutenant en sortoit un autre, où estoient escrits ces mots : Je le feray.


Voila, au plus prés, ce que je peu remarquer dedans ladite Tapisserie. Quant aux bancs, aux sieges, où se devoient asseoir Messieurs les Estats, ils estoient tous couverts de tapis, parsemez de croisettes de Lorraine[59], noires et rouges, et de larmes imparties de vray et de faux argent, le tout plus vuide que plein[60], pour l’honneur de la feste.

  1. La description de ces tapisseries, qui toutes représentent des actes de violence et de révolte contre l’autorité légitime, sert aux auteurs de la satyre à souligner le caractère de rébellion de la Ligue, et celui d’illégalité qu’ils attribuent aux États généraux de 1593.
  2. L’assemblée des États généraux se tint au Louvre, dans une grande salle du premier étage, située au-dessus de la salle du rez-de-chaussée dite des Cariatides. C’est dans cette salle du premier étage qu’est installée aujourd’hui la collection Lacaze.
  3. Stampe, ancienne forme du mot estampe. Il s’agit donc
  4. Addit. post. « et éplorée. » Elle était sœur du feu duc de Guise, et était en effet boiteuse.
  5. Charles de Bourbon, cardinal, proclamé roi par la Ligue sous le nom de Charles X ; mort en 1590.
  6. Henri de Guise, massacré à Blois par ordre d’Henri III en 1588.
  7. Les États de Blois avaient déclaré le roi de Navarre exclu
  8. Cet édit, nommé Grand Édit d’Union, fut rendu à Blois le 21 juillet 1588. Henri III y déclarait sa volonté d’extirper l’hérésie de son royaume, et proclamait inapte à succéder au trône tout prince protestant.
  9. Il s’agit ici de Jean-sans-Peur, duc de Bourgogne, qui entra dans Paris à la tête d’environ huit mille anglais, le 23 octobre 1411. (V. Journal de Paris. )
  10. On criait Noël en signe de réjouissance. Les ligueurs s’attendaient à voir amener le roi de Navarre prisonnier à Paris, et déjà ils se réjouissaient, quand ce prince vint s’emparer de leurs faubourgs le jour de la Toussaint 1589.
  11. Nom donné à une sédition qui se produisit à Rouen dès le commencement du règne du jeune roi Charles VI, et qui avait pour cause les lourds impôts levés alors. Le peuple de Rouen se donna un roi, pris dans son sein, qui proclama l’abolition de tous les impôts.
  12. Révolte arrivée en Beauvoisis, sous le roi Jean, en 1358
  13. Autre révolte à Lyon, en 1385, qui prit naissance dans un tripot nommé les Pourcelets.
  14. Séditieux de Paris, sous Charles VI, en 1413. Presque tous appartenaient au corps des bouchers, et s’étaient armés des maillets servant à tuer les bœufs.
  15. Révolte à Paris, le 12 mai 1588, suscitée par le duc de Guise, et à la suite de laquelle le roi Henri III dut s’enfuir de Paris.
  16. Partisans du duc de Guise, et ses émissaires dans la journée des Barricades.
  17. Au sens propre, batteur de pavés signifiait détrousseur de grands chemins, brigand.
  18. Allusion à la Journée des Barricades. Ici Absalon personnifie le duc de Guise.
  19. Fit partie du Conseil des Quarante, et remplit une mission en Espagne pour le duc de Mayenne.
  20. La Chapelle-Marteau, maître des Comptes, Prévôt des marchands de Paris. Fut député aux États de Blois.
  21. Était trésorier du duc de Mayenne.
  22. Des amabilités, des cajoleries.
  23. Greffier de la Cour des Aides.
  24. Toussaint Pocart, potier d’étain.
  25. Le duc Henri de Guise, assassiné par ordre du roi, pendant les États de Blois. Les prédicateurs de la Ligue le représentaient comme un martyr.
  26. Les Assassins ou Haschischins étaient des sectaires orientaux qui, du XIe au XIIIe siècle, exécutèrent aveuglément les meurtres commandés par leur chef, le Vieux de la Montagne. Ici, ce chef désigne le Pape.
  27. Charles de Lorraine, duc d’Aumale. Après la perte de la bataille de Senlis, en 1589, il se sauva à Saint-Denis.
  28. Henri d’Orléans, duc de Longueville, qui gagna la bataille de Senlis. Les ligueurs donnaient le nom de politiques aux partisans du roi.
  29. François de La Noue avait perdu un bras en 1570 au siège de Fontenay-le-Comte, et l’avait remplacé par un bras en fer.
  30. Anne d’Anglure, gouverneur de Brie, commandait sous les ordres de La Noue la noblesse de Brie à la bataille de Senlis.
  31. Ces vers, à l’allure vive et gaie, sont du troyen Passerat.
  32. Trémont, capitaine des gardes du duc de Mayenne ; Jean de Montluc-Balagny, amena de Cambrai des troupes et du canon au siège de Senlis ; Congy ou Congis, chevalier du guet, s’enfuit et se cacha dans Paris après la bataille de Senlis.
  33. Guédon, sieur d’Esclavoles et de Chamois, tué à la bataille de Senlis ; François de Roucherolles-Menneville, tué au même lieu en défendant bravement l’artillerie abandonnée.
  34. Odon Pigenat, jésuite ligueur, et membre du Conseil des Seize. Mourut de frénésie à Bourges.
  35. Patronne de Paris, que les ligueurs affectaient de regarder comme de leur parti.
  36. Bataille remportée par le roi de Navarre sur la Ligue, le 13 septembre 1589.
  37. Au lieu d’entrer prisonnier à Paris, comme le peuple y comptait, le roi de Navarre y vint avec ses troupes après la victoire d’Arques, et s’empara des faubourgs le 1er novembre 1589.
  38. Bataille d’Ivry remportée sur la Ligue par le roi de Navarre le 14 mars 1590.
  39. Ce mot désigne les huguenots.
  40. Expression du temps qui signifie fuir au plus vite.
  41. Après la perte de la bataille d’Ivry, le duc de Mayenne fuyant arriva à Mantes, dont les portes étaient fermées, et où il entra par un guichet.
  42. Il y eut une trêve au mois d’août 1590.
  43. On appelait Paradis des chapelles ou autels parés et éclairés extraordinairement, comme le sont les reposoirs de la Fête-Dieu, ou les tombeaux du Jeudi Saint. A Rennes ces tombeaux de la semaine sainte sont encore nommés aujourd’hui Paradis.
  44. Ces saints de la Ligue étaient Jacques Clément, assassin de Henri III ; le cardinal et le duc de Guise, tués à Blois en 1588.
  45. Le duc de Guise passait pour fort bien vu des dames.
  46. Le clergé ligueur faisait passer les deux Guise pour deux martyrs.
  47. Les corps du cardinal et du duc de Guise, furent brûlés secrètement dans une salle basse du château de Blois, et leurs cendres jetées au vent.
  48. Boucher, curé de Saint-Benoît, membre du Conseil des Quarante ; Lincestre, curé de Saint-Gervais ; le petit Feuillant, surnom de Bernard de Montgaillard, moine ligueur.
  49. Addit. de l’édit. de 1649. « Et formant tous ses syllogismes en ferio. »
  50. Énumération d’aventuriers, de pillards ou de révoltés, tous assimilés aux ligueurs.
  51. Claude de Lorraine, chevalier d’Aumale, le bras droit des Seize, fort redouté à Paris de tout ce qui n’était pas ligueur. Ayant tenté l’escalade de Saint-Denis, dans la nuit du 3 au 4 janv. 1591, il fut repoussé par le gouverneur Dominique de Vicq, et tué à l’âge de 28 ans.
  52. Le 3 mai 1590, le chevalier d’Aumale, dans une sortie faite par la porte Saint-Antoine, força l’abbaye de Saint-Antoine-des-Champs et la pilla. Saint-Denis se chargea de la vengeance de son voisin. (V. la note précéd. )
  53. Ce ne fut que le 11 janvier 1591 que ses parents envoyèrent chercher le corps du chevalier d’Aumale à Saint-Denis, pour le
  54. L’Ordre de l’Union, c’est-à-dire la corde. Allusion au supplice du président Brisson, et des conseillers Larcher et Tardif ordonné par les Seize.
  55. L’huis, la porte.
  56. La longue lettre, c’est-à-dire l’I, comparé à l’aspect que présente un pendu. Louchard, Ameline, Anroux et Aymonnot, membres du Conseil des Seize, et ayant particulièrement trempé dans le meurtre du président Brisson, furent pendus par ordre du duc de Mayenne.
  57. Plaisanterie dirigée contre le duc de Mayenne, qui n’avait d’un Hercule que la corpulence.
  58. Faire le veau, expression proverbiale qui se disait de ceux qui échouaient maladroitement dans une affaire importante.
  59. Un quartier des armoiries de la maison de Lorraine portait des croisettes d’or.
  60. L’assemblée des États généraux n’était pas au complet, les provinces qui reconnaissaient le roi n’ayant pas envoyé de députés.