La Société de l’Histoire de l’Inde

La bibliothèque libre.


LA SOCIÉTÉ DE L’HISTOIRE DE L’INDE


La Société de l’Histoire de l’Inde française créée au mois de juin 1911 à Pondichéry, a publié jusqu’à ce jour :

1o Une traduction de l’ouvrage du colonel Malleson : Les dernières luttes des Français dans l’Inde et sur l’Océan Indien, avec de nombreuses notes explicatives de M. Gaudart, gouverneur honoraire des colonies. L’ouvrage de Malleson avait paru en 1878.

2o Un ensemble de documents politiques ou diplomatiques se référant de préférence aux relations des gouverneurs de l’Inde avec les puissances de l’Inde pendant le cours du XVIIIe siècle. Ces documents font partie de deux liasses non cotées ni paraphées conservées aux archives de Pondichéry. La plupart ne sont que des copies dont les originaux n’existent plus dans l’Inde ; ces copies ont été faites au milieu du XIXe siècle sous la direction de M. Ariel, secrétaire archiviste du gouvernement et celle de M. Vinson, bibliothécaire. Les originaux qui restent sont presque tous en langue persane, arabe, tamoul ou indoustani ; il en est peu qui soient intacts. La très grande majorité est rongée sur les bords ou tombe en miettes lorsqu’on y touche.

Mais, tels qu’ils subsistent, originaux ou copies apportent une documentation intéressante et sérieuse à l’historien de l’Inde française. Toutefois, il ne faut pas chercher dans ces pièces une documentation méthodique et complète : ces pièces, si on les place dans les milieux historiques, révèlent des lacunes manifestes et nombreuses : elles n’ont, d’autre part, d’autre lien entre elles que l’ordre chronologique.

La plus grande partie des documents publiés jusqu’à ce jour se rapportent au gouvernement de M. Dumas, prédécesseur de Dupleix ; en les lisant, on est frappé de voir de quelle autorité morale les Français jouissaient déjà dans l’Inde, tant auprès du roi de Tanjore qu’auprès du nabab d’Arcate. C’est Dumas qui fit cette fière réponse au général marate Ragogy Bousla, qui le sommait en 1740 de lui remettre Pondichéry : Dans notre pays, il n’y vient ni or ni argent, mais il y a du fer à la disposition de nos ennemis.

3o Un extrait des procès-verbaux du Conseil supérieur de Pondichéry depuis 1701. Ces procès-verbaux constituent des documents du plus haut intérêt pour les colonies.

Institué par un édit de janvier 1701, le Conseil souverain avait des attributions à la fois administratives et judiciaires. Comme conseil de gouvernement, il s’est trouvé associé à tous les actes de la vie politique, administrative et commerciale de nos comptoirs de l’Inde et ses délibérations forment ainsi une source précieuse d’informations sur les débuts, si pénibles, de ces comptoirs. Les archives de Pondichéry possèdent la série complète de ces délibérations, mais on n’a pour les premières années que des copies faites en 1869 sur le texte original, avec si peu de soin et d’attention que certains passages sont peu compréhensibles. Le texte original est actuellement dans un tel état de détérioration qu’il n’est pas toujours possible de le rapprocher des copies faites en 1869 et de rectifier les erreurs.

M. Gaudart a bien voulu se charger de cette publication qui sera longue, car les registres sont nombreux et bien remplis. La plupart des actes conservés en ces procès-verbaux sont d’ordre purement commercial et quelques-uns n’offrent pas grand intérêt, tels que les brevets de nomination des capitaines de navires en partance ; M. Gaudart a exclu ces actes de son recueil, pour ne conserver que ceux qui sont d’un intérêt général. Les documents actuellement publiés s’arrêtent en 1709.

Les documents politiques et diplomatiques ainsi que les extraits des procès-verbaux du Conseil supérieur de Pondichéry, sont publiés sans notes d’aucune sorte : ils sont la reproduction pure et simple des manuscrits originaux. En effectuant ces publications, la Société de l’Histoire de l’Inde n’a eu pour but, que de conserver des documents qui risquent de se perdre ou de disparaître par quelque accident imprévu. C’est un service inappréciable dont il faut lui savoir gré. Les historiens pourront un jour reprendre ces documents pour en faire une histoire critique : il est impossible d’effectuer ce travail dans l’Inde, où les matériaux sont trop peu nombreux et où les références manquent presque totalement.

Les publications de la Société de l’Histoire de l’Inde paraissent en général tous les deux mois par fascicules de 96 pages in-8o. Elles sont imprimées à l’imprimerie du Gouvernement.