La Source et origine des cons sauvages/Texte entier
Aduertiſſement au Lecteur
my lecteur ie te veux aduertir touchant
ces cons qu’il y en à de trois ſortes plus
frequentz. Les vngs ſont eſlevez, & ont vne entrée
plus adroicte que les autres ceulx cy ſont
volontiers Cons nobles qui ſente leur gentilleſſe
frottez de Ciuette, & de muſque. Les autres
ſont au millieu du Chemin de moruent leſquelz
ſont fort hantez qui eſt la cauſe que les
meſures ne ſe rapporte pas. Tels Cons ſont volontiers
Ruſtiques où Vilageoys Cogneuz de
longue main, & ſont puant à Cauſe de leur frequentation
és Eſcurie, Cuiſine, & garniers à foin
pront à vuider leurs differentz au premier
poinct d’honneur. Les autres ſont à vn doict pres
du Cul & n’ont point eſtez hantez car quand ce
vient à approcher le bidault il gliſe en bas, &
faict ſon pertuis à la longue, Ces Cons ſont de
pucelle nouuelle percée, leſquelz ſont volontiers
ſucrez & amiellez, & ne ſente point.
LE PROLOGUE
De l’Autheur.
Oy conſiderant les profits & dommage
de ſe marier ou non, & par
vne ſtudieuſe & ingenieuſe curioſité, longuement
ambigueuz & douteux, lequel
on deuoit faire ou laiſſer, ie ma’lay aduiſer
d’vne aſpre & difficile demande, autresfois
menée entre aucuns Gentilshommes
eſtudiant trop douteux, & faiſans difficulté,
ſi en ſe mariant ſeroit conuenable
de prendre vne vefue, dont en ſourdit vne
groſſe queſtion non accouſtumée. Et pour
ſatis-faire à ceux qui eſtoient en cette
Foreſt des Cons, eſtimant & penſant
qu’en multitude de nopces, eſt requis
grand nombre de Cons & d’autant que les
mariages des vns, n’y les eſpoux, n’y les eſpouſes,
ne reſſemblent iamais les vns aux autres,
pour cette cauſe & raiſon, ie veux dire
& conclure ſelon les differentes nopces
& eſpouſes, les Cons ſont auſſi differens.
Et pour auoir cognoiſſance de la diſtinction
& difference d’iceux, de leurs facheries
& delectations : & pour enſeigner à tous hommes, l’eſlection ou reprobation
d’iceux, afin qu’ils puiſſent fuir &
euiter tant de miſerables maladies & inconueniens
qui s’enſuyuent. Et pour ce
qu’en liſant ce petit Traicté, aucuns ſe
pourroient eſbahir comment i’ay tant
voulu peyner à magnifier les mariages des
vefues, qui s’appellent ſecondes nopces,
& les Legiſtes en ce cas vſent d’vn terme
qui s’appelle Con voler. C’eſt une choſe
bien ſauuage, que de voir un Con voler,
toutesfois pour ces conuolemens les ſecondes
nopces ſont reprouuées du Droict
Ciuil : & ſemble proprement que les Loix
Imperialles tiennent pour profanes, & excommuniées
les femmes qui ſe marient
deux fois. Car quand elles ſont mariées
premierement, & que lon vient au depucelage,
que nos Ançiens appellent defloration,
leurs mariz ne peuuent auoir
auec elles parfaicte delectation voluptueuſe
coniugalle, pource que ces tendre
fillettes, & qui iamais n’auallerent pillules
incarnatiues, quand ce vient à les incorporer
ne ſçauent qu’elle font, & eſt vn labeur
ineſtimable, que de les froter & eſtriller,
iuſques à ce qu’elles ſoyent domeſtiqeument
appriuoiſées, à hardiment exercer l’acte de generation : Mais la gaillarde
vefue, qui a gouſté & ſouuentes-fois ſauouré
le ſupoſitoire barbarique puis a demeuré
quelque temps ſan en vſer, quand
ce vient aux ſecondes nopces à recommencer,
pour gratifier ſon ſecond mary,
auſſi pour en prendre vn bon repas ſans
peché, dont elle en à longuement ieûné,
outre ce à apris en ſes premieres nopces,
elle fait quelques geſtes dauantage de
ſouppleſſe de corps, plus allegre qu’elle
n’auoit accouſtumé. Or le titre de la
queſtion ſur laquelle ce preſent Traicté
ſe fonde eſt tel car vne ieune femme vefue
qui en ſes premieres nopces, aura porté
vn enfant auſſi grand qu’vn homme, &
puis des petits en après, perdant ſon mary
elle demeurera cinq ou ſix ans en vefuage
ſans beſongner du meſtier de Nature, à
ſçauoir mon s’il eſt poſſible que le Con
luy puiſſe bonnement tourner en ſi
louable diſpoſition, qu’elle ſente douleur
& ledict Con luy cuiſe quand lon recommencera
à labourer. Pour la deciſion de
ceſte queſtion tant ardente, & pour ſatis-faire
aux deſir des Dames & Demoiſelles,
& honorables vefues, i’ay eu conference
auec beaucoup de venerables & ançiennes prelattes & pudiques matrones,
expertes en tels ſecrets, auec leſquelles
la diſputation à pluſieurs fois duré aſſez
longuement, pour mieux inueſtiguer
le fonds de la matrice ſubtile, en fin la reſolution
fut telle, comme cy apres entendrez
vers la fin de ce preſent Traicté, lequel
à l’honneur du deuot ſexe feminin.
Dont nous prions affectueuſement, & afin
que tous nobles eſprits hommes & femmes,
& autre des eſtats deſquels il appartiendra :
entendent plus diſtinctement & facillement
le contenu d’iceluy, ſeparé & diuisé
par chapitres, comme cy deſſous eſt
ordonné, vous ſuppliant, mes tres-honorez
Lecteurs, prendre en gré mon petit
labeur.
Cons de Dames, & Damoyſelle,
Cons de Bourgeoyſe, & de Pucelle
Cons de Seruantes & de Couuent,
Sont tous tournez d’un meſme sent.
De quelle manières ſont les Cons,
& leurs differences
CHAPITRE I.
Cons de Dames, & Damoyſelle,
Cons de Bourgeoyſe, & de Pucelle
Cons de Seruantes & de Couuent,
Sont tous tournez d’un meſme sent.
De quelle manières ſont les Cons,
& leurs differences
L eſt premier à noter, que tous Cons
generalement ſont compoſez, emparez,
& conformez d’vne carnalité ſpongieuſe
& obediente, ſans rebellion laquelle
de ſa propre nature ſe dilatte, &
luy fait place ſelon l’opportunité de ſon
indigence. Si eſt à ſçauoir qu’il eſt des
Cons de pluſieurs ſortes : les vns ſont tiſics,
les autres hydropicz, puis d’autre mediocres.
Entre les deux Cons thiſics, les
vns ſont comme vne petire eſclatte fenduë,
enueloppée d’vn peu de peau ſans
motte ne releueure. D’autre y à de cette
ſorte qui ont vn peu de promottoire, &
au donjon il ſe treuue vn os barré qui empeſche
& efface la volonté & puiſſance
que lon y cuide treuuer pour ceſt effect
c’eſt vn pauure & mal-heureux meſtier.
Des cons mediocres ſelon qu’ils s’élongnent
du thiſic, & approchent l’hydropic,
ils s’emmeliorent & en ſont plus
magnifiques. Neantmoins tout ainſi que
le thiſic eſt contagieux ceux qui s’en approchent,
ſemblablement ſont tous infectez.
Cons hydropics ſont contagieux, & inficient
les membres dont ils ſont viſitez. Et pour c’eſte cauſe quand feu Miſſire
Olliuier de la marche Cheualier iadis
tant renommé en armes, & en allegance
comme vn autre Ceſar, & deſia tant âgé
ſe voulut remarier à vne ançienne Demoiſelle
de la maiſon de Bourgogne, laquelle
Demoiſelle eſtoit haute & montée
ſur eſchas, maigre & pleine d’arreſtes,
auec vn long Con thiſic, & contagieux :
il veid vn ſien amy bon compagnon de
Picardie, lequel taſchant lui diſſuader ce
mariage, en ſe gaudiſſant luy enuoya le
Rondeau cy apres.
RONDEAV.
N Con baſti de deux eſclatte,
Et puis bordé de noires matte,
Etteinct d’un tiſſu cramoyſi,
A pris vn Cheualier moyſi,
Qui reſſembloit vn Roy de Cartes,
Il auoit les baleûres plattes,
Et d’vne blancheur toutes mattes,
Quand ſe cheualier l’eut choiſi.
CE CON
Au garnier où l’on prend les rattes,
Il à reçeu des coup de pattes.
De langues d’ouy & de ſi,
Plus qu’un Couureur de Boiſgency,
N’à rabbatu de cloux à lattes.
Touchant les Cons hydropiques, les vns reſſemblent à vne groſſe boignette fenduë, les autres vn gros cœur de mouton my party par le bas, & de ceux cy le fruit eſt beaucoup plus plaiſant, & beaucoup voluptueux. Et pour tant vn grand Commiſſaire des guerres, en ſon temps grand perſcruteur des ſecrets muliebres, à la requeſte de Monſieur des Cordes, lors Gouuerneur de Picardie, fit deux elegantes Ballades, l’vne de la perfection & beauté d’vn cheual, & l’autre de l’excellence de ſa femme : & quand il viend à deſcrire la region de baſſe friſe, il dict que la belle femme doit eſtre.
Parmi les reins bien fournie en charnée
Groſſes cuiſſes, deuant haute en Connée,
Et en beauté parfaicte à l’aduenant,
De doux racueil, & de rebelle entrée,
Le ventre épois motte de frais raſée,
Le cropion tenir directement,
Et ſon bourdon ſerrer eſtroittement,
Ie ne m’enquiers de trop ou peu profonde.
Le compagnon porter ioyeuſement,
Parfaicte en biens ſeroit la plus du monde.
De la dimenſion des Cons, & de leurs diuerſes
ouuertures, & comme ſe font
les Cons camus.
CHAPITRE II.
OVS auons bonifié les Cons
maintenant pour la plus ample declaration
de ces Cons tant ſolennels, pour
autant qu’il en eſt de pluſieurs volumes :
C’eſt aſſauoir que les vns ont l’ouuerture
longue, les autre de moyenne longueur,
& les autres par l’entrée quaſi ronde, en
la plus haute region. Et de c’eſte derniere
ſorte la plus commune opinion des Docteurs
eſt, que ce ſont de celles qui de leur
ieuneſſe ſe ſont laiſſées courtoiſement par
forcer debout, & ont longuement continué
ces douces alarmes en ceſte ſorte,
dont eſt aduenu par ſucceſion de tems,
que par icelle agreable continuation, &
quelque longueur qu’il y euſt en leur fendaſſe,
ceſte aſſiduité de combatre debout
à reduict la longueur en rotondité : puis
quand c’eſt venu que loiſir leur à eſté donné
de militer couchées, ceſte rotondité
bien commencée s’eſt premier reduicte
en lozange, & puis apres finalement en
longueur competente. Et ſi telles Creatures
ſont de bonne & graſſette complexion & continuent longuement ceſte copulation
d’eſtre ; comme il aduient ſouuent
és cours de ces grandes Dames, où il
ſe faut ocultement deſrober derriere les
tapiſſeries. En la fin pour laſſiduite de tant
ſouuent les agiter contremont, on remonte
leurs carnoſitez connalles, en ſortes
qu’on faict les Cons camus, reſemblant
au groing d’vn mullet engendré d’vn thoreau,
reſerué qu’ils n’ont point d’oreilles,
& leurs à ton couppées, pour ce que ce
ſont larons, qui ont tout plain crocheté &
attiré des boudins, & tels cons bien garniz
de leurs mottes ſont cons admirables
iuriſdicques ſelon les Docteurs In brayeta
Iuris. Dautres y en à qui ſont faits par deſpit,
& ſe peuuent nommer cons deſpiteux,
oubliez de nature, pour lors bien
courroucez, & n’ont ces cons q’vn meſchant
petit pertuis, pour par voye de diſtilation
purger les reliques de l’impotence
feminine, & de ceux là ne ſe peut on
aider ſans preſedente inciſion, qui eſt vne
choſe forcée, & mal plaiſante. Et quoy
que lon en diſe, ſi celles qui l’ont tel demeurent
longuement ſans beſongner du
meſtier de Nature, c’eſt touſ-jours à recommencer,
pource que Cons artificiels ne ſont iamais de telle perfection que les
naturels, d’auttant que nature paſſe l’artiffice,
Touchant les Cons & les moyens, ie
les remets au chapitre enſuyuant.
Diuerſes oppinions de la diuerſité des
Cons ſelon aucuns Docteurs.
CHAPITRE III.
E la diuerſité de ces Cons longs
moyens, ronds, & autrement figurez,
les Docteurs en ſont de diuerſes oppinions,
les vns diſent que cela procede
de la diuerſité des complexions, allegant
Auicenne & Hipocrate, diſant que femmes
coleriques ſont volontiers longues &
greſles, & ont le Con maigre, thiſic, &
de longue ouuerture. Les melancoliques,
ſeiches & eduſtes comme vn baſton de
four, lont communement ſi treſ-mal baſti,
que lon ne ſçait que c’eſt, ſinon qu’en
le taſtant on iuge par conjecture qu’il y a
quelque ouuerture entre deux maloſtrues
pieces d’os, ou de bois mal ordonnez comme
vn cheuron rompu. Et de ces deux
ſortes de con ainſi mal eſquippez, parent
deux martiallemenr ſe treuue des cons
engreſſez, cons barrez, cons cheuronnez,
Cons girondez, cons empalez, cons grenelez,
dont les deſchifremens ſont declaration, parquoy ie m’en tais, &
ſi telles creatures deuiennent fort veilles,
vous leur treuuerez les Cons ridez, vermoluz,
& de tels cons, ie les ay, & effacez,
& du tout adnichilez, ie n’en fait
point d’eſtime. Les pures flegmatiques
ſont volontiers courtes & trapes, & ont
le Con gros & enflé. il ſemble communement
qu’il ſoit embouré d’eſtoupes, & ne
rebondiſt point. Les pures ſanguines ſont
de mediocre ſtature, & l’ont d’vn volume
aggreable & plaiſant, en fendeure & en
motte, & ſont volontiers alaygres, & toutes
appareilles, auecques vne plaiſante, &
amiable promptitude d’endurer l’aſſaut
s’il eſt expedient. Mais celles qui ſont ſanguines
flegmatiques, compactées en deuë
proportion, & amiable concordance
d’humeurs, ſont de competente ſtature,
ne trop grandes, ne trop petites, & ont le
Con au deuoir enflé, gros mouflu, reſpondant
treſ-bien à ſon homme : & tels
Cons ſe peuuent meritoyrement appeller
cons domeſtiques, tous propre au meſnage,
à les employer, & auſſi bien aux
champs qu’à la ville, & aux feſtes comme
aux iours ouuriers : & ſont leſdicts Cons
inſtralement enclins & preparez s’il eſt beſoing, comme ſouuentes-fois il aduient
à comparoiſtre entre deux portes, & telles
femmes prennent grand plaiſir & delectation,
quand on les fait hermofrodites
Et pour les garder de tomber, en ſuffocation
ou deſcendue martialle, c’eſt le ſecret
de ſouuent les flebothomer de la veine
du milieu, car elles le meritent. Ie me tais
des Cons des boyteuſe, qui ſont faict en
§, & qui font la gargouille : car ſelon les
complexions qu’elles tiennent, ils peuuent
participer des bontez, ou malheurs
des Cons cy-deſſus dechiffrez.
Quels Cons lon doit eſlire, & leſquels
on doit éuiter.
CHAPITRE IIII
R maintenant toutes choſe bien
conſiderées & aduiſées, il faut autrement
proceder à l’eſlection de ces cons,
pour la conſeruation de l’humaine ſanté,
pour éuiter auſſi dangers intollerables,
partant ie vous exhorte qu’ayez à éuiter
comme le fouldre ces cons thiſics & contagieux,
& ceux qui ſont trop hantez : &
qui ont tenu les rangs à tous venans, ſe
doyuent fuir comme la tempeſte, car volontiers
ce ſont Cons eſgarez, cons enchancrez,
cons fiſtullez, cons vlcerez, cons hercipille, cons barbouillez, cons
morphez, cons ſaphuetez, cons en cracez
& merfiquez, & peut eſtre iſtiomenez &
en pluſieurs lieux ordement cicatricez, &
encores piconſolidez, & par conſequent
cons criminels, & pour leurs crimes cons
paſſez par les picques, fuir les faut expreſſement
comme le beau feu Grejois,
car en tels cons les delectations ſont hazardeuſes,
& de ſi pernicieuſe conſequence,
qu’il vaudroit mieux ſe châtrer vn bon
coup que d’en gueres vſer. Mais éliſez de
ces cons bien diſpoſez & bien illuſtres,
triomphans & bien proportionnez en
motte & en ouuerture, & en mobilité
gros & mouflux, dont deſſus eſt parlé,
principallement des femmes blondes &
creſpelées, qui ſont filles du Soleil, &
tres-aſpres & conuenables aux conceptions,
& telles ont volontiers le con doré,
& quand on les peut treuuer ieunettes à
l’âge de quatorze ans ou enuiron, peu
plus que moins, & qu’ils n’ont encores
que peu ou point de laine ſur peau, telles
oultre la dorure ont hardiment le con
ſucré, & de ſemblables ſe fait bon accointer.
Mais pour ce que les deſchiffremens
de ces ſecrets interieurs en ſi profonde region ne peut porter grande recreation
& moins de decoration à noſtre Foreſt,
& que ie m’en ſuis peu paſſer au bon contentement
de noſtre queſtion, ie m’en
ſuis deporté. Qui en voudra ſçauoir dauantage
recoure aux liures de Auicenne
& Hypocrate, & aux Traictez d’Anathomie.
Dieu qui à tout fait, vous doint
à tous & à toutes qui le liſez, le comble
de vos gentils deſirs. Es de prendre plaiſir
& contentement de lire ce petit liuret,
qui a été faict pour vous recréer.
Qui voudra belle femme querre,
Prenne viſage d’Angleterre
Qui aye le corps d’vne Flamende,
Et les tetins d’une Normande,
Entée ſur ung Cul de Paris,
Il aura femme à ſes deſirs.
AVTRES.
Celle qui à les bras charnus,
Groſſe mamelle nez camus,
Longue Raiſon & courte mains
Elle eft ſubiette au bas des Reins.
AUTRES
Fille qui faict tettins parroir,
Son Corps par eſtroitte veſture,
On ſe peult bien apparceuoir,
Que ſon Con demande paſture.
AVX LECTEURS
SALVT.
Prognoſtication des Cons ſauuages
Reprenant les ſots Aſtrologues,
Elle eſt ſi vraye que c’eſt rage,
Et ſi vaut mieux pour vn Village,
Le tiers qv’ne poche de drogues.
R faictes paix, taiſez vous là,
Et croyez ce que mo’yrez dire,
Autant deça comme delà
Pas ne ſuis venu pour vous nuire,
Mais afin de vous introduire
Suis cy venu en grand inſtant,
Faux Aſtrologues contredire,
Deſquels le monde eſt mal content,
Ces meſchans Prognoſtiqueurs couchent
En eſcrit du tems aduenir,
Et ſemble qu’aux Planettes touchent
Du bout des doigts à les ouyr,
On les deuſt tous vifs enfouyr
Où les ietter en la riuiere :
Hors du pays les feray fuir,
Si ie puis auant qu’il ſoit gueres.
Sçauez-vous de quelle matiere,
Ie vous viens cy endroit parler,
Ie vous veux montrer la maniere,
De ſçauoir quand deura greſler,
Quand les Cons baillent la gueulle au feu
Ceſt ſelon les Aſtrologues,
L’vn vaudra l’autre s’il ſe vent,
Vn Apoticaire ſans drogues,
Et vn Treſorier ſans argent,
Et vn Couſturier ſans aiguille,
Combien qu’ait fil à l’abandon,
Vaudra autant comme vne fille,
Qui eſt belle & n’a point de Con.
Supposé qu’il ne ſoit Biſſexte,
La reigle iamais ne faudroit,
Que femme n’ayt mauuaiſe teſte
Pour tançer à tort où à droict :
Il doit aduenir de grandes choſes,
Mais pour le preſent ie proteſte,
Ne faire poſtilles ne gloſes,
Arreſter me veux au vieil texte,
Car s’il doit pleuuoir ou venter,
Terre trembler faire tempeſtes,
Tout pourra reabiliter
Celuy qui à faict les Planettes.
Or en enſuyuant nos ſtilles,
Sur ce tiltre ie veux notter,
Quatre choſes aſſez difficilles,
Et puis ho, voici le premier,
Femme qui ſe laiſſe baiſer,
Et taſter la feſſe en ioüant,
Il eſt aisé à preſumer,
Qu’elle ſouffre le demeurant,
Prenez en gré l’eſbattement.
LE BAIL NOTABLE
ET EXCELLENT POVR
TOVS CEVX,
Qui ont vouloir de bailler & liurer ſemblable
choſe (y contenue) Sents & Rentes d’vne ieune
Dame aux beaux yeux, de ſon deuant, qu’elle
conſtitue aux Sents & Rentes, deuoirs proprietez
conuenable cy apres mentionnées &
declarées audict preſent Bail-à-Ferme. Qui
s’enſuit cy apres.
VT preſenté en ſa perſonne,
Dame de Ieuneſſe aux Beaux
Yeux, grande Maiſtreſſe de ſon
Con, & grande Dame de la Sauſſaye
qui piſſotte. Laquelle confeſſe
avoir baillé, & s’ofre en laiſſer ioüir
à toute heure, à tiltre de croiſt &
de ſents, à Simphorien de la Feſſe,
maiſtre aprenty de remuëer trippes,
demeurant à ſainct Sanxon, à ce
preſent preneur audit tiltre de ſents,
pour luy & pour tous ceux qui voudront
habiter au lieu Seigneuryal cy
aprés declaré.
C’EST aſſauoir, un Con, en tous
ſents, deuëment borné, & bordé
par voyes & ſentier, Ainſi qu’il ſe
pourſuit de toutes ſes ſuperfluitez,
à preſent exempt de toutes parts,
aſſis au lieu de la Motte, ſoubs le
Ventre : qui ſe conſiſte en la grand
ſalle, cuiſine, pluſieurs Chambres,
& gardemangers, tant d’Hyuer que
de l’Eſté, court, iardin, fumé & en
toutes ſaiſons cloyſonnez de pluſieurs
& riches Tapiſſerie, d’or iaune
& changeant. Eſquelles Chambres
ſont les meubles qui s’enſuyuent.
Assavoir, à l’entrée vne barre d’or gliſſant, vn entre pet ridé, legimbendaut pelé, le grand caquenard, le trou remmanché tout à neuf & la ballole rabattuë forte, & puiſſante, & és enuirons du dict lieu, taillis à tondre quatres fois l’an pour le moins ſans les balliueaux pendans par les racines, & l’aiſance au puit profond qui ne tayriſt iamais, ains fourniſt à boire aux voiſins ordinairement. Le tout contenant deux quartiers en montaigne, & deux arpens en vallées obſcures & tenebreuſes, tendant d’vne part à la ruë de Mordelle, & d’autre part aux deux cuiſſes, aboutiſſant d’vn bout par le bas à la fente & corne du Cul, pres la ruë des Feſſes, d’autre bout au petit ventre, le grand ſentier entre deux. Et en la cenſiue de M. Culton & chargé enuers luy de ſents, & rentes qu’il doit, ſans autres charges que celles cy apres. Lequel ſents ledict Seigneur de Culton, & du grand Cul, ſera tenu ſouffrir & endurer paſſer les eauës & immondices dudict Con, ſans pour ce faire aucune diminution dudict Sents : à la charge auſſi que ledict preneur ſera tenu labourer, cultiuer autres ſubſtances, & entretenir de fonds en riue ledict Con, en ſi bon eſtat, labeur & valeur, que ledit ſens s’y puiſſe prendre, engaiger, bailler à autres ſents, n’y autrement aliener ne tranſporter partie ne portion dudict Con, ſents le tout. Mais de tout iceluy Con eſlargir, croiſtre, augmenter & non diminuer, le ramonnant, fourbiſſant & ſubſtantant ſouuent, de iour en iour, & d’heure à autre, ainſi qu’il eſt bien requis & tres-neceſſaire. Et où le preneur voudroit laiſſer le dit lieu, & s’en trouue trop chargé & lasé, ſera tenu le rendre en ſubſtance, bon eſtat & deu, auec les vſtencilles & meubles cy apres declarées, autres menues drogueries qui ſe pourront trouuer. Et pour ſeureté dudit Sents & entretenement & reſtitution, ledit preneur alié & obligé vn lieu appellé Couillard, garny de deux bonnes pieces fortement encloſes, auec la forte & ronde lance, dont il à accouſtumé combatre. Et ſi accordé par ce faiſant, qu’il ſera tenu ſouffrir en l’vne des Chambres dudict Con, & lieu baillé à Sents, loger les pauures aueugles qui y voudront habiter, en y faiſant par eux à l’entrée amende honorable a deux genoux, teſte dechaperonnée, la torche au poing, en baiſant ledict Con, auſſi le plus dignement que frire ſe pourra ſelon la dignité dudict lieu. Leſquels aueugles ſeront tenuz deuant que de ſortir, pleurer, & laiſſer la bource vuide, pour recompenſe & bon ſentiment qu’ils auront reçeu en iceluy lieu, fluſtes & ioyeux inſtrumens qui les ont fait dancer : Car ainſi a eſté accordé : autrement ne ſe fuſt le marché faict entre leſdictes parties, qui à l’entretenir ſe ſont ſub-mis, à peyne de trois fois le jour amaſſer les gringuenaudes tombant du taillis eſtant des deſpendances de la Seigneurie du Cul, & lieu baillé à Sents, par celuy qui contreuiendra à autre ſubſtance dudict Bail. Qui fut paſſé en preſence du Seigneur de la Veſſieres, Colin Mordant, gros Iean le Morfondu, Guillemin croqueſolle, Thibaut Garot, & vn Venerable Docteur (en Cornardiſe) duquel ie ne ſçay le nom, ie m’en enquerray, en dormant. Le Mardy gras apres fouper. L’an mil dict iamais. Auſi ſigné, Baiſe mon Cul, Et garde bien le trou.