La Tentation de saint Antoine – Éd. L. Conard (1910)/Notes

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Louis Conard (p. 653-734).
Notes



NOTES
N O T I C E.

Saint Antoine a existé. Quelques critiques audacieux ont, il est vrai, tenté naguère de tourner au mythe son histoire tout entière ; mais les débats assez vifs qu’ils ont provoqués ne se sont point terminés à leur avantage, et je ne crois pas qu’ils comptent aujourd’hui beaucoup de partisans. On ne conteste vraiment l’authenticité du livre attribué à saint Athanase et intitulé Biographie et méthode de vie de notre saint père Antoine. C’est la meilleure et la plus abondante de nos sources ; la plupart des autres en dérivent. Il n’y faudrait pourtant pas puiser sans précautions : d’abord, parce qu’au cours des temps, et en raison même du grand succès qu’elle a obtenu, l’œuvre originale a probablement reçu quelques embellissements ; ensuite, parce qu’Athanase en la composant, n’a pas cherché à y appliquer les règles rigoureuses de la critique. Il voyait avec les yeux et pensait avec l’esprit d’une époque et d’un milieu qui n’étaient point favorables à ce que les érudits nomment, en leur jargon « l’objectivité scientifique ». Toutefois, comme il avait, durant sa jeunesse, vécu assez longtemps dans la familiarité d’Antoine ; que, plus tard, quand il fut évêque d’Alexandrie, il le revit plusieurs fois, et que, d’ailleurs, il se trouvait on ne peut mieux placé pour se renseigner sur ce qu’il n’avait pas appris par lui-même, nous pouvons nous fier à son témoignage pour comprendre la mentalité de notre saint et retracer les grandes lignes de sa vie.

Antoine naquit vers 250, à Coma, près d’Héracléopolis dans l’Égypte moyenne ; ses parents avaient du bien et pouvaient lui faire donner une « bonne éducation », mais leur piété timorée leur représenta sous des apparences si affreuses les embûches que le siècle préparait à l’enfant, qu’ils mirent d’abord tout leur soin à lui en inspirer l’horreur. Ils y réussirent parfaitement, et tant qu’il fut petit, Antoine ne voulut connaître du monde que ce qu’on en voyait de la maison de son père et des hommes que sa famille ; il ne fut donc point à l’école, n’apprit pas le grec et ne sut jamais lire. Adolescent, élevé au-dessus de son âge par la gravité, le recueillement, la patience et la sobriété qu’il montrait en toute occasion, il ne sortait de chez lui que pour accompagner ses parents à l’église, le dimanche ; il y tendait avidement l’oreille aux lectures saintes et ce fut alors qu’il accumula, dans sa mémoire vierge, les fragments de l’Écriture qui nourriront, durant toute sa vie, sa méditation et son esprit ; alors aussi qu’il s’assimila les affirmations dogmatiques, pour la défense desquelles il osera, à plus de quatre-vingts ans, quitter sa cellule et entrer dans Alexandrie. Il avait dix-huit ou vingt ans quand il perdit son père et sa mère. Je croirais volontiers qu’il s’effraya du trouble que l’obligation de diriger l’exploitation des terres familiales et de veiller à l’éducation de sa jeune sœur allait jeter dans sa vie ; quoi qu’il en soit, il se prit à considérer avec une sympathie grandissante l’exemple donné aux temps héroïques de l’Église par les fidèles qui vendirent leurs biens, en déposaient le prix aux pieds des Apôtres et tournaient toutes leurs pensées vers le Royaume de Dieu. Or, un jour qu’il entrait à l’église, on lisait l’histoire du jeune homme qui demanda au Christ la bonne recette pour obtenir la vie éternelle, et il entendit la réponse du Maître : « Si tu veux être parfait, va : vends ce que tu possèdes ; donnes-en le prix aux pauvres et tu auras un trésor dans le Ciel ; puis, viens et suis-moi. » (Mt. 1921). Il vit dans ce hasard un avertissement d’en haut ; sans plus balancer, il s’en fut distribuer ses terres à ses voisins et fit largesse de ses autres biens aux indigents d’alentour, mis à part une petite réserve qu’il destinait à l’entretien de sa sœur ; encore y renonça-t-il peu après pour avoir été frappé par cet autre précepte évangélique : « Ne vous inquiétez pas du lendemain. » Il confia la jeune fille à quelques vierges éprouvées et, selon toute apparence, ne prit plus d’elle aucun souci ; au reste, elle mena, de son côté, une vie fort édifiante et telle que son frère la pouvait souhaiter.

En ce temps-là, il y avait déjà au pays d’Égypte des hommes qui cherchaient à s’abstraire du monde en menant une vie austère dans une demeure isolée, mais ils ne s’éloignaient jamais beaucoup des habitations et on les voyait fort assidus aux offices de l’église. Antoine s’en fut chercher les conseils d’un vieux solitaire de ce genre, puis il revint vivre selon la même méthode au voisinage de Coma ; il travaillait de ses mains pour gagner son pain. Parfois, il allait visiter tel ou tel de ses émules, dont il avait ouï parler, et s’efforçait de faire sien le principal mérite qu’il reconnaissait en lui. Enflammé du désir de surpasser tous les autres, il ne tarda point à découvrir un notable perfectionnement de la vie solitaire : il élut domicile dans un tombeau, à quelque distance de son village ; il en ferma soigneusement la porte et il y demeura une dizaine d’années ; un de ses anciens familiers lui apportait, à de longs intervalles, une provision de pain qu’il mangeait, selon la coutume du pays, après l’avoir fait ramollir dans l’eau. D’effroyables tentations l’assaillaient ; il crut les décourager en s’éloignant davantage des lieux habités, et il vint se loger dans un château ruiné, dominant le Nil, à l’endroit où s’est élevé depuis le monastère de Pispir. Il en mura l’entrée avec de grosses pierres et s’y cloîtra ; il avait trouvé de l’eau à l’intérieur et, tous les six mois, quelqu’un lui apportait son pain, en le faisant passer par-dessus le mur. La tranquillité qu’il espérait ne fut pourtant pas de longue durée : d’abord, les tentations recommencèrent de plus belle ; ensuite, la nouveauté et les mérites exceptionnels de son genre de vie ne restèrent point ignorés et bientôt nombre de gens montèrent vers sa retraite pour le voir, plusieurs déjà pour l’imiter ; lui, refusait de se montrer ; eux, finirent un beau jour par s’abandonner à leur zèle ; ils arrachèrent les pierres de la clôture et Antoine dut leur céder ; depuis vingt ans déjà il habitait en ce lieu. Il se résigna durant quelque temps, sans abandonner Pispir, ni se relâcher de son austérité, à vivre presque sur les confins du siècle : il instruisait les hommes désireux de marcher dans ses voies, il donnait de bons conseils, apaisait des querelles, soulageait des malades que le diable tourmentait ; mais il regrettait sa solitude et le temps où il s’appartenait tout entier. Autour de sa ruine, ses disciples, déjà nombreux, avaient bâti leurs cellules ; des visiteurs le dérangeaient de sa méditation, n’étaient poussés que par une vaine curiosité ou des soucis tout mondains ; alors, il s’échappa en secret ; il suivit vers la mer Rouge une caravane de Sarrazins, et, après trois jours et trois nuits de marche en sa compagnie, il s’arrêta au pied du mont Colzim. Quelques trous de carrière au sommet du rocher, une source fraîche et un bouquet de palmiers au bas ; il ne demandait pas davantage, et ce fut là qu’il s’établit. Par malheur, ses compagnons de route bavardèrent quand ils revinrent sur le Nil et les « frères » de Pispir ne tardèrent pas à savoir où leur « Père » se cachait. En vain, pour éviter le principal prétexte de leurs visites, s’efforça-t-il de cultiver un petit coin de terre qui lui donnerait sa nourriture, ils furent plus forts que lui. D’abord, il se laissa toucher par l’héroïque patience d’un pauvre homme — c’est saint Paul le Simple — qui était venu chercher près de lui l’oubli d’une infortune conjugale irréparable, et il lui permit de s’aménager une cellule à quelque distance de la sienne ; puis d’autres visiteurs, pleins d’un zèle infatigable, se logèrent dans des cavités qui se trouvaient au pied à la montagne ; il dut les y tolérer et il finit par consentir à venir de temps en temps les encourager et les édifier. Comme jadis à Pispir, affluèrent bientôt à Colzim les possédés, les malheureux et les curieux. Antoine se débarrassait d’eux comme il pouvait, mais il en venait d’autres, surtout du jour où un clerc ingénieux s’avisa d’organiser pour eux un véritable service de chameaux entre le Nil et Colzim. Dès qu’il en était libre, notre saint retournait à son isolement, au sommet du rocher. La vieillesse ne le priva d’aucune de ses facultés ; toutefois, sur la fin de ses jours, il se résigna à la compagnie, et aux bons offices de deux « frères ». Il rendit l’âme en leur présence, vers 355, à l’âge de 105 ans.

Depuis plus de quatre-vingts années, il n’avait quitté le désert que deux fois : en 311, il était descendu à Alexandrie, pour encourager les fidèles persécutés par Maximin et, en 335, à la prière d’Athanase, il y était revenu, pour témoigner devant le peuple en faveur de l’orthodoxie contre les Ariens. Cependant sa gloire emplissait l’Égypte, dont, nous dit son biographe, « il était vraiment comme le médecin donné par Dieu ». Les empereurs Constance et Constant lui écrivirent avec respect, mais « il restait, après que les empereurs lui eurent écrit, tel qu’il était auparavant » ; il fallut même les instances de ses familiers pour le décider à écouter la lecture des missives impériales et à y faire réponse. Jamais, d’ailleurs, il ne se prêta à l’exploitation thaumaturgique de ses mérites : s’il consentit à prier sur des malades et des possédés, pour leur plus grand avantage, il s’y refusa aussi souvent, conseillant aux gens de s’adresser au Christ ou à des chrétiens plus avancés dans la grâce que lui-même. Il ne paraît avoir manqué ni de finesse ni d’à-propos ; plusieurs sophistes, qui cherchèrent à l’embarrasser, l’éprouvèrent pour leur confusion. Avant de mourir, il recommanda instamment aux deux disciples qui l’assistaient de cacher le lieu de sa sépulture, afin de dérober son corps aux honneurs excessifs que la coutume du pays réservait aux restes des saints personnages. Athanase prétend que ses désirs furent remplis, mais il faut croire que le secret finit par se divulguer, puisque les reliques de l’illustre solitaire se trouvent aujourd’hui, pour la plus grande partie, à Arles. Je ne dirai pas comment elles y sont venues et ne prouverai pas, non plus, leur authenticité.

Saint Antoine ne fut point un docteur, encore qu’il circulât sous son nom, au temps de saint Jérôme, sept lettres à divers monastères, tout « apostoliques » dans leur fond et leur forme ; il dut sa renommée à son genre de vie, à sa politeia, qui consistait à réduire les satisfactions du corps au minimum strictement indispensable pour assurer son existence, à plier l’esprit, presque sans autre détente que celle d’un sommeil écourté, à une perpétuelle méditation sur le salut éternel et les voies qui y mènent ; le travail manuel, auquel il donnait une part de son temps même à Pispir et à Colzim, n’interrompait pas sa prière ; et son constant désir était de rester toujours dans cet isolement et ce silence terribles qui, en quelques pays, remplacent, de nos jours, la peine de mort pour les plus abominables criminels. C’est là ce qu’on nomme la vie érémitique, du grec érémos qui veut dire désert, et saint Antoine l’a probablement menée le premier. Son originalité n’est point à chercher dans la rigueur de son ascétisme, mais dans l’effort qu’il a fait pour se ségréger entièrement du monde. Saint Jérôme nous conte bien l’histoire d’un certain Paul de Thèbes qui, pour éviter la persécution de Dèce, se serait réfugié au désert, vers le temps même de la naissance d’Antoine, et y aurait passé environ quatre-vingt-dix ans dans la plus complète solitude, logé dans un trou de rocher, nourri par des corbeaux, habillé par des palmiers et, finalement, enterré par des lions ; une légende, dont Athanase ne dit rien, veut même qu’Antoine, averti par une révélation divine, l’ait visité dans les jours de sa mort. Quoi qu’il faille retenir de ces récits merveilleux, il reste que saint Paul l’Ermite n’a été connu de personne de son vivant et que ce n’est pas son exemple qui a poussé saint Antoine au désert. Tout au contraire, l’initiative de saint Antoine se montra d’une étonnante fécondité : les disciples qui vinrent se former à Pispir et à Colzim n’y demeurèrent pas tous ; plusieurs acquirent, à leur tour, une grande renommée et devinrent les pères de nombreux anachorètes. Tels furent les deux Macaire, Amoun, Paphnuce, Hilarion qui implanta la vie érémitique en Palestine et beaucoup d’autres, dont Palladius nous conte les exploits dans son Histoire lausiaque, et qui sont tous les fils ou les petits-fils d’Antoine. Une sainte émulation les enflammait et comme un concours de macérations était constamment ouvert entre eux, « où chacun, dit Palladius, s’efforçait de surpasser les autres en mérites ». La virtuosité de saint Macaire d’Alexandrie humilia tellement les moines de saint Pakhôme, au milieu desquels il était venu s’établir incognito, qu’ils obligèrent leur père à le prier de s’en aller : « D’où nous as-tu amené, lui dirent-ils, cet homme sans chair, pour notre condamnation ? Chasse-le, ou nous t’avertissons que nous allons tous partir d’ici ». Ce ne fut pas seulement par son exemple visible et de son vivant que saint Antoine agit efficacement pour propager la vie érémétique : sa biographie, composée par Athanase, se répandit dans toute la chrétienté, y provoqua et y soutint quantité de vocations.

Tout de même, quand nous lisons dans les Confessions de saint Augustin (viii, 6, 15), que deux officiers du palais impérial de Trêves, pour avoir trouvé, par hasard, au cours d’une promenade, un exemplaire de la Vie de saint Antoine et l’avoir lu, abandonnent aussitôt le siècle et leurs fiancées, nous inclinons à croire que l’action du saint trouvait dans leur esprit un terrain bien préparé ; et que, plus généralement, cet étonnant phénomène de contagion mentale qui éclate vers le milieu du IVe siècle, n’est pas à expliquer uniquement par l’exemple de saint Antoine. Il saute aux yeux tout d’abord qu’une part considérable du mouvement monachique (du grec monos, seul) n’en dépend pas. Saint Pakhôme, qui naquit vers 288 et mourut vers 348, ne fut pas l’élève d’Antoine et ne le vit même jamais : ce fut dans sa propre inspiration ou dans des exemples fort étrangers au grand solitaire, qu’il puisa l’idée d’organiser la vie cénobitique (du grec bios, vie et boinos, commun), c’est-à-dire de réunir dans une enceinte unique les cellules de moines astreints à une vie réglée et formant une société particulière en marge de la grande : le koinobion de Tabennesi compte déjà 2,500 frères du vivant de Pakhôme et les pakhômiens peuplent quatre autres maisons. La vie qu’on y mène est pieuse et rude, mais je n’ai pas besoin d’insister pour faire comprendre à quel point elle diffère de celle qu’Antoine a instaurée. Il existe, dans le même temps, des formes intermédiaires de vie séparée ; par exemple les moines d’Amoun et de Macaire, à Nitria et à Scété, vivent à leur guise dans des cellules assez éloignées les unes des autres, mais ils se réunissent le samedi et le dimanche dans une église construite au milieu d’elles. Il se rencontrait même de nombreux ascètes errants, mais c’était ceux dont la vocation inspirait le moins de confiance, à juste titre. Tous ces hommes présentent évidemment avec saint Antoine quelques traits communs : ils se retranchent du monde et s’imposent des privations rigoureuses en vue de leur salut éternel ; mais leur isolement du siècle n’est pas à comparer avec celui des anachorètes, et surtout ils restent dans l’Église pratiquement, ils prennent part au culte et aux sacrements, alors qu’Antoine passa la plus grande partie de sa vie sans entendre la messe et sans recevoir l’eucharistie.

Au reste, tous ces ascètes, quelque genre de vie qu’ils adoptassent, justifiaient leur entreprise par la parole du Christ : « Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi » (Mt. 1038). Pourtant Jésus n’avait pas vécu comme eux. Il demeurait parmi les hommes ; il ne recommandait aucune contrainte de la nature ; il ne refusait pas de s’asseoir à la table d’un banquet ; il mangeait et y buvait comme tout le monde (Mt. 1119) ; son dessein n’était pas de choisir en Israël les âmes d’élite, de les séparer des autres et de les préparer à l’écart pour la vie future, mais bien de changer le cœur de tous les Juifs, sans briser les cadres de la vie ordinaire avant le grand jour ou tout s’accomplirait. D’où vient donc qu’Antoine, et tant de chrétiens après lui, aient si mal suivi ses voies, tout en croyant y marcher au prix de grands efforts ?

Le fondement premier de toute vie monastique c’est l’ascétisme, qui procède de cette conviction — je laisse parler saint Antoine — que « la vigueur de l’âme se fortifie quand les satisfactions du corps diminuent ». Sans le vouloir, Jésus l’avait encouragée en ce qu’il avait placé au-dessus de toutes les préoccupations humaines le souci de gagner une place dans le Royaume de Dieu, et plusieurs des préceptes, par lesquels il avait recommandé à ses fidèles de ne pas s’attacher aveuglement aux biens de ce monde, semblaient, si on les prenait au pied de la lettre, en recommander le total abandon ; par exemple : « si un homme vient à moi et ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses sœurs et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple » (Lc. 1426). D’autre part, saint Paul, le grand ouvrier de la propagande première, se trouvait, par tempérament, un ascète ; sans prescrire absolument aucun renoncement aux satisfactions d’une vie normale et morale, il ne se fit point faute de marquer ses préférences et de produire son exemple ; quand ses Épîtres eurent acquis dans l’Église l’autorité d’un livre révélé, on juge de quel poids parurent des assertions comme celle-ci : « Si vous vivez selon la chair, vous mourrez, mais si vous mortifiez par l’esprit les œuvres du corps, vous vivrez » (Rom. 813). Tout naturellement nombre de chrétiens en vinrent à considérer le monde et la chair comme des ennemis et à s’en abstenir autant que possible : chacun travaillait à l’œuvre de son salut selon les dons qu’il recevait de Dieu, et les premiers siècles chrétiens comptèrent certainement beaucoup d’ascètes, qui, sans fuir le contact de leurs semblables, pouvaient répéter, avec Tertullien, « secessi de populo, je me suis retiré du peuple ». Nous en connaissons quelques-uns. Il n’est pas outré de dire que toute la vie chrétienne primitive est de tendance ascétique, et qu’il y a là une des causes de la haine du peuple des païens contre les fidèles. Divers hérétiques, bien avant saint Antoine, étaient tombés dans les pires excès du renoncement : « l’immense » Origène s’était châtré pour dompter les révoltes de sa chair.

Pourtant les chrétiens n’avaient pas inventé l’ascétisme et n’étaient pas seuls à le pratiquer ; il s’était épanoui dans l’Inde et l’Iran, dont l’influence avait profondément agi sur le monde syrien ; en Israël, des hommes comme Élie, Élisée, Jean-Baptiste et les « fils des prophètes », avaient donné l’exemple de toutes les austérités ; sans s’élever si haut, nombre de Juifs faisaient, pour un temps plus ou moins long, vœu de naziréat qui veut dire séparation et qui les mettait, en effet, hors de la vie commune par les rudes abstinences qu’il leur imposait. Les tenants de plusieurs religions païennes, florissantes dans l’Empire romain, celle de la Mère des dieux de Phrygie, par exemple, poussaient parfois l’ascétisme jusqu’à la mutilation sexuelle. Enfin diverses écoles philosophiques gréco-romaines faisaient une large place à l’ascèse dans leur discipline morale : celle des stoïciens, celle des néo-pythagoriciens, plus tard celle des néo-platoniciens ; Plotin, Porphyre et Jamblique réduisent à l’indispensable le soin de leur matière. Il y a plus, des Juifs, au moins, avaient déjà découvert que le meilleur moyen de se débarrasser des entraves du monde était d’aller vivre à l’écart des hommes : un siècle et demi avant le Christ, ceux d’entre eux qu’on nomme les Esséniens (de ’âsî, médecin) commençaient à se singulariser ; au temps de Jésus, ils sont plusieurs milliers ; ils forment des petits groupes dans les villes et ils ont constitué de véritables communautés monacales sur les bords de la mer Morte. À la même époque, Philon d’Alexandrie nous décrit la vie édifiante des Thérapeutes, qui sont aussi les médecins de leur âme, juifs dévots dont les groupements autour du lac Maria, près d’Alexandrie, rappellent l’organisation du monastère de Nitria : ils habitent des cellules séparées et se réunissent à jour fixe, dans une salle commune, pour s’édifier ensemble et se livrer à des exercices pieux. La vie de ces Thérapeutes, surtout contemplative, semble déjà si proche de celle des moines chrétiens qu’Eusèbe, l’historien-évêque du IVe siècle, les a confondus avec eux.

La naissance du monachisme chrétien, au IVe siècle, n’a donc pas été un phénomène tout à fait insolite et, si Antoine en ignorait les précédents, il semble probable que Pakhôme connaissait au moins ceux qui intéressaient l’Égypte. La persistance d’un courant d’ascétisme, sous diverses formes, et dans les milieux les plus différents, au cours des quatre premiers siècles de l’histoire de l’Empire, préparait le succès de l’institution nouvelle.

Il était pourtant une puissance qui semblait devoir considérer d’un très mauvais œil le succès de l’initiative d’un saint Antoine ou d’un saint Pakhôme ; j’ai nommé l’Église. Depuis la fin du Ie siècle, elle s’était appliquée à organiser le christianisme pour la vie ; elle avait patiemment écarté tous les scrupules exagérés et stériles, qui pouvaient empêcher la collaboration des fidèles à l’activité sociale, justifié les situations acquises, prouvé au riche qu’il pouvait être sauvé, proclamé qu’un excellent chrétien avait le droit de rester un homme, et superposé aux fantaisies individuelles, un idéal de solidarité dans la communion des saints, qui s’appuyait sur l’unité d’une foi invariable, sur la participation de tous à un culte bien réglé et sur la subordination du laïque au clerc. Rien ne la contrariait davantage que l’individualisme outrancier d’un saint Antoine ; sans doute, elle ne pouvait pas dire de mal de l’ascétisme, puisqu’il produisait pour sa justification des textes authentiques et vénérés, mais elle le voulait réduire à n’être que le mérite, régi par elle, de quelques fidèles d’exception, créés par Dieu pour encourager les autres. Tout justement, au début du IVe siècle, elle semblait toucher au but suprême de son effort : elle venait de conquérir l’Empereur et de s’unir à l’État, de réconcilier définitivement le christianisme et la société romaine, d’accepter la place et la fonction d’un organe de défense conservatrice, tant dans l’ordre social que dans l’ordre politique. Et voilà que des hommes qui sortent d’elle semblent condamner en bloc tout ce qu’elle approuve, et proclament qu’on ne peut espérer de salut certain qu’en fuyant la société qu’elle gouverne ! Pourquoi donc pareille insurrection, d’ailleurs presque inconsciente, contre l’œuvre de l’Église, s’est-elle produite justement au lendemain de son triomphe et d’abord en Égypte ?

Entendu comme il convient, le mouvement monachique nous apparaît comme une révolte de l’individualisme ascétique, de l’esprit de scrupule et de rigorisme que l’Église n’a pu extirper de son sein, contre le compromis, évidemment fort étranger à l’Évangile, qui a fondé l’union du christianisme ecclésiastique et de l’État romain. À Alexandrie se sont formées et ont mûri de tout temps les plus fécondes des idées qui ont nourri la foi, et aussi se sont posées les plus redoutables des conclusions qui ont troublé l’Église ; il n’est pas étonnant que celle-là en soit sortie après beaucoup d’autres, qui jugeait excessives les concessions consenties à l’esprit et aux mœurs du siècle.

Ce qui surprend, en revanche, c’est que les autorités ecclésiastiques n’aient pas vu tout d’abord le danger que le monachisme recélait pour leur discipline et l’outrage qu’il infligeait à l’Église enseignante. La raison de cet aveuglement est à chercher dans la correction dogmatique des moines ; les évêques orthodoxes, en un temps où leurs opinions subissaient de rudes assauts, considérèrent surtout que les solitaires pensaient comme eux et que leurs mérites illustraient la vérité à l’égal du martyre : c’est pourquoi Athanase produisit Antoine contre les Ariens. Quant aux simples laïques, ils admiraient béatement des exploits qu’ils se sentaient incapables d’imiter. Quand le péril, vers la fin du siècle, apparut clairement, que l’Église vit l’ascétisme chercher à envahir la vie des laïques et des clercs et irriter les simples, il était trop tard pour prendre une mesure radicale, et, selon sa coutume, elle trouva un accommodement ; il consistait à embrigader les moines dans le clergé. L’opération porta, quant à la suite de l’évolution dogmatique et politique du christianisme, des conséquences capitales ; mais ce n’est point ici le lieu d’en raisonner.

C’étaient donc, en principe, les mieux intentionnés et les plus zélés des chrétiens qu’attirait la vie monastique ; mais beaucoup se trompaient sur leur vocation et se trouvaient réduits à revenir dans le siècle après un séjour plus ou moins long au désert ; plusieurs affligeaient leurs frères par le spectacle d’une chute lamentable ; leur chair, mal domptée, prenait tout à coup sur leur esprit une revanche humiliante. Aux yeux de tous, les séductions du monde et le souvenir des biens périssables, qu’ils avaient quittés, reparaissaient en tableaux plus ou moins tentants ; ils accusaient le diable de les former dans le dessein de rompre leur résolution, qui l’exaspérait. Ces infortunés solitaires vivaient dans un état de lutte perpétuelle contre l’armée des mauvais esprits, dont il leur fallait, à tout instant, déjouer la redoutable subtilité. Antoine lui livra à maintes reprises de terribles batailles, notamment dans le tombeau et à Pispir. Le diable représentait à sa mémoire le souvenir de ses biens, celui de sa sœur et tous les agréments de la vie qu’il avait méprisée, et il cherchait à lui peindre sous les couleurs les plus affreuses les souffrances qui l’attendaient loin du monde ; puis il lui soufflait des pensées obscènes et tournait autour de lui sous la figure d’une femme lascive ; ou bien il lui offrait de fabuleuses richesses ; ou encore il essayait de l’épouvanter en faisant surgir devant lui les monstres les plus horrifiques et les plus menaçants, ou de troubler sa méditation par un vacarme assourdissant ; il ne reculait même pas devant les coups et, une nuit, il l’en accabla si longtemps et si durement qu’il le laissa pour mort. À certains jours, les gens n’approchaient du réduit d’Antoine qu’avec tremblement. Lui seul n’avait pas peur : l’esprit constamment tendu vers la réconfortante angoisse du jugement dernier, armé du signe de la croix et de la puissance souveraine du nom de Jésus-Christ, dont l’invocation brûle les démons, les yeux baissés ou clos, priant et chantant, il traversait victorieusement toutes les épreuves. Il ne manquait même pas de répéter à ses disciples que la puissance du démon n’était qu’illusion.

Flaubert n’a donc inventé ni son héros, ni le thème, devenu populaire, de sa tentation ; on voit assez qu’il a modifié l’un et largement développé l’autre au gré de son imagination. « Notre saint père Antoine » n’avait certainement jamais entendu parler de toutes les hérésies qu’Hilarion fait défiler devant lui et il était aussi incapable de scruter le secret des mondes que de rêver de devenir « la matière » ; il aurait plutôt souhaité le contraire. Il est peu probable qu’il ait vu la reine de Saba, et les pièges diaboliques qu’il sut éviter, d’après les vieux documents, ne comportaient ni les complications ni la parure de ceux que Flaubert a machinés. Le romancier avait rêvé de donner dans la Tentation « une exposition dramatique du monde alexandrin du IVe siècle » (Correspondance, IV, 29) ; ce n’est pas ce qu’il a fait : il a parlé de bien des choses qui n’intéressaient plus du tout les gens d’Alexandrie au temps de saint Antoine et il en a passé sous silence d’autres qui les passionnaient ; on s’étonne, par exemple, de la petite place que tient Origène dans la Tentation, lorsqu’on sait que son influence a gravement troublé l’Église au IVe siècle et que saint Pakhôme l’égalait à l’Ennemi lui-même.

En ce qui regarde l’exactitude historique des détails utilisés par Flaubert, il y a lieu de distinguer entre les diverses rédactions de la Tentation. Les deux premières s’inspirent de documents du moyen âge bien plus que de textes antiques et les anachronismes y abondent : Antoine ne possédait point d’image de la Vierge et n’allumait pas de lampe pour l’honorer ; il n’avait point de missel, dont il n’aurait d’ailleurs su que faire, puisqu’il ne savait pas lire ; aucune croix de bois ne se dressait devant sa cellule ; il n’était point tonsuré ; il ne récitait point de chapelet ; aucun crucifix ne battait sur sa poitrine ; tout cela ne viendra que plus tard dans la pratique chrétienne ; il ne souhaitait point manger du boudin, vu que les chrétiens de son pays avaient encore ce mets en horreur ; il n’avait certainement pas vu de dentelles fines aux mains des prêtres qu’il avait connus, non plus qu’autour de leur cou une étole brodée par des dames ; il n’avait pas entendu parler du pape, ni de sa tiare ; il était trop jeune ; enfin et surtout, aucun cochon ne lui tenait compagnie. Dans l’iconographie du moyen âge, il est vrai, à partir du XIVe siècle, saint Antoine paraît toujours escorté d’un cochon, mais cet animal, que l’imagination populaire s’est plu à associer à ses tribulations, leur demeure tout à fait étranger et son origine est fort modeste : un ordre hospitalier du XIe siècle, fondé sous le patronage de saint Antoine, et répandu dans plusieurs villes de France, avait obtenu la faveur de laisser ses porcs chercher leur pitance par les rues, pourvu qu’ils portassent une clochette au cou ; on prit l’habitude de représenter, à côté de saint Antoine, l’objet du privilège des Antonins et les simples en conclurent qu’il l’avait réellement accompagné au désert. La plupart des inexactitudes ont disparu de la version de 1874 ; il en reste pourtant quelques-unes. On comprend que Flaubert ait placé Colzim immédiatement au-dessus du Nil, dans l’intérêt de sa description et aussi qu’il ait maintenu « à dix pas de la cabane une longue croix plantée dans le sol », parce que l’ombre de ses bras figure fort à propos, quand elle s’allonge, les cornes du diable ; on voit moins pourquoi la mère d’Antoine a pleuré sur son départ, puisqu’en réalité elle était morte avant et pourquoi notre solitaire est donné comme l’élève de Didyme l’Aveugle, qui est né, au plus tôt, en 310. C’est aussi avec raison que Taine reproche à Flaubert d’avoir, en parlant des hérétiques, fait trop confiance à leurs pires ennemis.

Mais, si ce sont là remarques qu’un érudit est bien obligé de faire et dont il pourrait allonger la liste, il convient aussi qu’il reconnaisse l’effort admirable et souvent heureux que Flaubert a soutenu pour apprendre et comprendre. Il y a beaucoup de savoir dans la Tentation ; elle abonde en pages où s’exprime magnifiquement la plus exacte intelligence du passé antique et en formules excellentes, qu’un historien voudrait avoir trouvées pour exprimer la vérité sortie des documents authentiques.


N O T E S.


ORIGINE

de

LA TENTATION DE SAINT ANTOINE

C’est l’œuvre de toute ma vie, puisque la première idée m’en est venue en 1845, à Gênes, devant un tableau de Breughel, et depuis-ce temps-là je n’ai jamais cessé d’y songer et de faire des lectures afférentes.


La Tentation de saint Antoine fut le souci constant de Gustave Flaubert. Ce livre emplit vingt-cinq années de son existence et reste pour l’histoire de sa vie littéraire le plus important et le plus curieux, car il est la cause d’une manière nouvelle qu’il s’imposa, et à laquelle nous devons Madame Bovary.

En 1845, à l’occasion du mariage de Caroline Flaubert avec M. Hamard, la famille Flaubert décida d’accompagner les jeunes mariés en Italie. À Gênes, Flaubert, visitant le palais Balbi, écrit à Ernest Chevalier :

« J’ai vu un tableau de Breughel représentant la Tentation de saint Antoine, qui m’a fait penser à arranger pour le théâtre la Tentation de saint Antoine, mais cela demanderait un autre gaillard que moi. Je donnerais bien toute la collection du Moniteur, si je l’avais, et 100,000 francs avec pour acheter ce tableau là. » (Voir Correspondance, I, p. 162 et Notes de voyages, I, p. 36.)

Sur son carnet de voyage il décrit le tableau, et en août 1846 il achète la gravure de la Tentation de saint Antoine interprétée par Callot. Dès cette époque, la Tentation est une obsession, il en prépare la longue documentation, justifiée par la quantité d’extraits d’histoire des religions que nous avons trouvés réunis dans ses cartons. « Je lis et écris dix heures par jour », annonce-t-il à Ernest Chevalier. Il traduit aussi Shakespeare, lit Rabelais, écrit la Découverte de la vaccine (voir Œuvres de jeunesse, III). Mais en 1846, il perd sa sœur, Mme Hamard, et son père ; la même année, il rencontre Louise Colet chez Pradier, au mois d’août il lui écrit :

« Aujourd’hui je n’ai rien fait. Pas une ligne d’écrite — ou de lue. — J’ai déballé ma Tentation de saint Antoine et je l’ai accrochée à ma muraille, voilà tout ; j’aime beaucoup cette œuvre. Il y avait longtemps que je la désirais. Le grotesque triste a pour moi un charme inouï ; il correspond aux besoins intimes de ma nature bouffonnement amère. Il ne me fait pas rire, mais rêver longuement. Je le saisis partout où il se trouve, et comme je le porte en moi, ainsi que tout le monde, voilà pourquoi j’aime à analyser ; c’est une étude qui m’amuse. » (Voir Correspondance, I, p. 217.)

En 1847, en compagnie de Maxime Du Camp, il parcourt l’Anjou, la Bretagne et la Normandie, d’où il rapportera Par les champs et par les grèves, et ce n’est qu’en mai 1848 qu’il commence à écrire la Tentation de saint Antoine.

Le tableau de Breughel est-il vraiment l’origine de la Tentation de saint Antoine, ou n’a-t-il pas été pour Flaubert la révélation du plan plus largement conçu d’un dialogue philosophique, d’un pessimisme outré, qu’il avait écrit en 1839 sous le titre de Smahr (voir Œuvres de jeunesse inédites, I), et qu’il pensait un jour reprendre sous une forme que le tableau de Breughel détermina ? Toutefois il est permis de croire qu’en écrivant la Tentation, Flaubert n’a pas oublié Smahr, car en comparant le dialogue entre Smahr et Satan et le Diable et saint Antoine, on trouve le développement de la même pensée, des images pareilles et un membre de phrase identique.

VERSION DE 1849.

Flaubert, tout en vivant dans l’intimité de Maxime Du Camp, partageait davantage les goûts de Le Poittevin, dont il prit les idées pessimistes. Celui-ci mourut soudainement en 1848, et ce fut sur Bouilhet, qu’il connaissait depuis 1846, que Flaubert reporta sa grande affection. Il confiait de temps en temps à ses deux amis sa joie d’écrire la Tentation de saint Antoine, dont il avait arrêté le plan très vaste, mais jamais il ne leur en lut une ligne, pas plus que, au cours de leurs causeries, il ne s’expliqua sur la conception de son sujet. Quand, au début de 1849, Flaubert accepta d’accompagner Maxime Du Camp dans un voyage en Égypte, il y mit cette condition, qui fut acceptée, que le départ n’aurait lieu qu’après la dernière page écrite de la Tentation de saint Antoine. C’est ainsi qu’au mois de septembre de la même année, Flaubert convia à Croisset ses deux amis, Du Camp et Bouilhet, pour entendre la lecture de l’œuvre attendue. Maxime Du Camp raconte ainsi, dans ses Souvenirs littéraires (Hachette, édit.), les instants émouvants de cette lecture :

« Pendant quatre jours il lut, sans désemparer, de midi à quatre heures, de huit heures à minuit. Il avait été convenu que nous réserverions notre opinion et que nous ne l’exprimerions qu’après avoir entendu l’œuvre entière. Lorsque Flaubert, ayant disposé son manuscrit sur la table, fut sur le point de commencer, il agita les feuillets au-dessus de sa tête et s’écria : « Si vous ne poussez pas des hurlements d’enthousiasme, c’est que rien n’est capable de vous émouvoir ! »

« Les heures pendant lesquelles, silencieux, nous contentant d’échanger parfois un regard, Bouilhet et moi nous restâmes à écouter Flaubert sont demeurées très pénibles dans mon souvenir. Nous tendions l’oreille, espérant toujours que l’action allait s’engager, et toujours nous étions déçus, car l’unité de situation est immuable depuis le commencement jusqu’à la fin du livre… Flaubert s’échauffait en lisant, nous essayions de nous échauffer avec lui et nous restions glacés.

« Des phrases, des phrases, belles, habilement construites, harmonieuses, souvent redondantes, faites d’images grandioses et de métaphores inattendues, mais rien que des phrases que l’on pouvait transposer sans que l’ensemble du livre en fût modifié. Nulle progression dans ce long mystère, une seule scène jouée par des personnages divers et qui se reproduit incessamment. Le lyrisme, qui était le fond même de sa nature et de son talent, l’avait si bien emporté qu’il avait perdu terre. Nous ne disions rien, mais il lui était facile de deviner que notre impression n’était pas favorable ; alors il s’interrompait : « Vous allez voir ! vous allez voir ! » Nous écoutions ce que disaient le sphinx, la chimère, la reine de Saba, Simon le magicien, Apollonius de Tyane, Origène, Basilide, Montanus, Manès, Hermogène ; nous redoublions d’attention pour entendre les marcosiens, les carpocratiens, les paterniens, les nicolaïtes, les gymnosophistes, les arcontiques, et Pluton, et Diane, et Hercule, et même le dieu Crepitus. Peine inutile ! nous ne comprenions pas, nous ne devinions pas où il voulait arriver, et, en réalité, il n’arrivait nulle part. Trois années de labeur s’écroulaient sans résultat ; l’œuvre s’en allait en fumée. Bouilhet et moi nous étions consternés. Après chaque lecture partielle, Mme Flaubert nous interrogeait : « Eh bien ? » Nous n’osions répondre.

« Avant l’audition de la dernière partie, Bouilhet et moi nous eûmes une conférence et il fut résolu que nous aurions vis-à-vis de Flaubert une franchise sans réserve. Le péril était grave, nous ne devions pas le laisser se prolonger, car il s’agissait d’un avenir littéraire dans lequel nous avions une foi absolue. Sous prétexte de pousser le romantisme à outrance, Flaubert, sans qu’il s’en doutât, retournait en arrière, revenait à l’abbé Raynal, à Marmontel, à Bitaubé même, et tombait dans la diffusion. Il fallait l’arrêter sur cette voie où il perdrait ses qualités maîtresses. Il nous fut douloureux de prendre cette détermination, mais notre amitié et notre conscience nous l’imposaient. Le soir même, après la dernière lecture, vers minuit, Flaubert, frappant sur la table, nous dit : « À nous trois maintenant, dites franchement ce que vous pensez. » Bouilhet était timide, mais nul ne se montrait plus ferme que lui dans l’expression de sa pensée, lorsqu’il était décidé à la faire connaître ; il répondit : « Nous pensons qu’il faut jeter cela au feu et n’en jamais reparler. » Flaubert fit un bond et poussa un cri d’horreur.

« Alors commença entre nous trois une de ces causeries à la fois sévères et fortifiantes comme seuls peuvent en avoir ceux qui sont en pleine confiance et professent les uns pour les autres une affection désintéressée. Nous disions à Flaubert : « Ton sujet était vague, tu l’as rendu plus vague encore par la façon dont tu l’as traité ; tu as fait un angle dont les lignes divergentes s’écartent si bien qu’on les perd de vue ; or, en littérature, sous peine de s’égarer, il faut marcher entre des lignes parallèles. Tu procèdes par expansion ; un sujet t’entraîne à un autre, et tu finis par oublier ton point de départ. Une goutte d’eau mène au torrent, le torrent au fleuve, le fleuve au lac, le lac à l’océan, l’océan au déluge ; tu te noies, tu noies tes personnages, tu noies l’événement, tu noies le lecteur, et ton œuvre est noyée. »

« Flaubert regimbait ; il relisait certaines phrases et nous disait : « C’est cependant beau ! » Nous ripostions : « Oui, c’est beau, nous ne le nions pas, mais c’est d’une beauté intrinsèque qui ne sert en rien au livre lui-même. Un livre est un tout dont chaque partie concourt à l’ensemble, et non pas un assemblage de phrases qui, si bien faites qu’elles soient, n’ont de valeur que prises isolément. » Flaubert s’écriait : « Mais le style ? » Nous répondions : « Le style et la rhétorique sont deux choses différentes que tu as confondues ; rappelle-toi le précepte de La Bruyère : « Si vous voulez dire : Il pleut, dites : Il pleut. »

« Flaubert était ébranlé : « Vous avez peut-être raison, nous dit-il ; à force de m’absorber dans mon sujet, je m’en suis épris et je n’y ai plus vu clair. J’admets les défauts que vous me signalez, mais ils sont inhérents à ma nature ; comment y remédier ? » Ce que nous avions à lui répondre, nous le savions : « Il faut renoncer aux sujets diffus, qui sont tellement vagues par eux-mêmes que tu ne réussis pas à les concentrer ; du moment que tu as une invincible tendance au lyrisme, il faut choisir un sujet ou le lyrisme serait si ridicule que tu seras forcé de te surveiller et d’y renoncer. Prends un sujet terre à terre, un de ces incidents dont la vie bourgeoise est pleine, quelque chose comme la Cousine Bette, comme le Cousin Pons, de Balzac, et astreins-toi à le traiter sur un ton naturel, presque familier. » Flaubert, plutôt vaincu que convaincu, nous répondit : « Cela ne sera pas facile, mais j’essayerai. » Cette consultation eut sur lui une influence décisive ; il n’en pouvait méconnaître la bonne foi. Quoiqu’il se révoltât contre nos observations, il comprenait qu’elles étaient justes et, malgré qu’il en eût, elles avaient porté coup. Cela lui fut dur, mais salutaire ; bien souvent, au cours de notre existence, il m’a parlé de cette causerie et m’a dit : « J’étais envahi par le cancer du lyrisme, vous m’avez opéré ; il n’était que temps, mais j’en ai crié de douleur. »

« La conversation avait pris fin ; la maison frémissante de bruit nous apprenait que la nuit était passée ; nous regardâmes la pendule : il était 8 heures du matin.

« Pendant la journée qui suivit cette nuit sans sommeil, nous étions assis dans le jardin ; nous nous taisions, nous étions tristes en pensant à la déception de Flaubert et aux vérités que nous ne lui avions point ménagées. Tout à coup Bouilhet dit : « Pourquoi n’écrirais-tu pas l’histoire de Delamare ? » Flaubert redressa la tête et avec joie s’écria : « Quelle idée ! »

L’histoire de Delamare devint Madame Bovary (voir Madame Bovary, p. 484)

Sans le jugement sévère de Bouilhet et de Du Camp, peut-être n’aurions-nous jamais eu Madame Bovary, mais il appartient de dire aujourd’hui si la valeur de la Tentation de 1849 ne domine pas l’intransigeance de ce jugement. Dans tous les cas, Flaubert part pour Égypte n’oubliant pas la Tentation. Son échec a, pour lui, osé la question de son avenir littéraire, et qu’il soit au Caire, à Jérusalem, à Damas, en Grèce, il n’a qu’un objectif : reprendre la Tentation. À son retour à Croisset il discute de nouveau avec Bouilhet sur la valeur de son plan ; il désire connaître l’opinion de Théophile Gautier, qui lui répond par des boutades déconcertantes sur l’Art et la Beauté, et il se résigne à écrire Madame Bovary.

Le manuscrit de la première version de la Tentation comprend 541 feuillets, écrits d’un seul côté, sur papier grand format, enfermés dans un dossier en carton gris, sur lequel Flaubert a écrit :

LA TENTATION DE SAINT ANTOINE.

Messieurs les démons,
Laissez-moi donc.
Messieurs les démons,
Laissez-moi donc.

Mai 1848 – Septembre 1849.
Gustave Flaubert
Page du manuscrit de 1849.
Page du manuscrit de 1849.

À la suite de la dernière ligne de la page 541 on lit :

Cy finit
LA TENTATION DE SAINT ANTOINE.
Mercredi 12 septembre 1849,
3 h. 20' de l’après-midi,
temps de soleil et de vent.
Commencé le mercredi 24 mai 1848,
à 3 h. un quart.

Dans un dossier spécial, sur lequel Flaubert a écrit : Scénarios de la Tentation de saint Antoine, septembre 1849, nous trouvons le plan développé de la version de 1849 ; il comprend 18 feuillets ; puis sur 55 feuillets s’étendent les scénarios des différents chapitres du livre.

VERSION DE 1856.


De septembre 1851 à avril 1856, Flaubert écrit Madame Bovary. Ce furent cinq années de dures contraintes, pendant lesquelles l’auteur de Madame Bovary lutta avec obstination contre l’auteur de la Tentation. En 1852, il écrit à Louise Colet :

« Il y a en moi deux bonshommes distincts : un qui est épris de gueulades, de lyrisme, de grands vols d’aigle, de toutes les sonorités de la phrase et des sommets de l’idée ; un autre qui creuse et qui fouille le vrai tant qu’il peut, qui aime à accuser le petit fait aussi puissamment que le grand, qui voudrait faire sentir presque matériellement les choses qu’il reproduit. » (Voir Correspondance, II.).

À peine était-il sorti du « petit fait » auquel il donna une si puissante empreinte que son instinct l’emporta vers les « sonorités de la phrase et les sommets de l’idée ». Le 1er  juin 1856 il écrit à Bouilhet :

« Tu me demandes ce que je fais, voici : je prépare ma légende (Saint Julien l’Hospitalier) et je corrige Saint Antoine. J’ai, dans Saint Antoine, élagué tout ce qui me semble intempestif, travail qui n’était pas mince puisque la première partie, qui avait 160 pages, n’en a plus, maintenant (recopiée) que 74. Il y a plus à faire dans la deuxième partie où j’ai fini par découvrir un lien, piètre peut-être, mais enfin un lien. Le personnage de saint Antoine va être renflé de deux ou trois monologues qui amèneront fatalement les tentations. Quant à la troisième, le

Page de la version de 1856
Page de la version de 1856
milieu est à refaire tout entier. Je biffe les mouvements extra-lyriques. Enfin j’espère rendre cela lisible et pas trop embêtant. Nous en causerons très sérieusement en vacances, car c’est une chose qui me pèse sur la conscience, et je n’aurai un peu de tranquillité que quand je serai débarrassé de cette obsession. » (Voir Correspondance, III, p. 54.)

Il détruit tout ce qui révèle sa personnalité, tout ce que par instinct il a tracé d’une allure endiablée ; mais le fait de travailler sur son ancien manuscrit lui rend-il plus pénible l’abandon de certains fragments ? toujours est-il qu’il est perdu dans ce travail de simplification. « Prenant un sujet où j’étais entièrement libre comme lyrisme, mouvements, désordonnements, je me trouvais alors bien dans ma nature et je n’avais qu’à aller. Jamais je ne retrouverai des éperdument de style comme je m’en suis donné là pendant dix-huit grands mois. » (Lettre à Louise Colet, voir Correspondance, II, p. 85.) Sur une feuille il note : « la mort : à supprimer autant que possible les effets non directs, ce qui peut agir comme persuasion, par conséquent les tableaux (les danses). Avoir soin d’observer la logique des faits, qu’ils soient amenés. Ainsi les visions de la 2e partie doivent être dérivées 1o des réflexions d’Antoine, 2o des péchés, 3o des faiblesses et fautes d’Antoine. La Paresse doit réclamer contre l’action et pousser au mysticisme dangereux ». Vers le milieu du mois d’août il semble dominer les difficultés. « Je travaille comme un bœuf à Saint Antoine. Je passe mes après-midi avec les volets fermés, les rideaux tirés, et sans chemise, en costume de charpentier. Je gueule ! je sue ! c’est superbe. Il y a des moments où décidément c’est plus que du délire. » (Lettre à Louis Bouilhet, Correspondance, III, p. 61.) Mais huit jours après les inquiétudes renaissent : « Me revoilà n’y comprenant plus rien ». Enfin, vers la fin de septembre, il annonce qu’il a « tout récrit, à part deux ou trois pages » et à Jules Duplan, dès les premiers jours d’octobre, il dit : « J’ai, cet automne, beaucoup travaillé à ma vieille toquade de Saint Antoine ; c’est récrit à neuf d’un bout à l’autre, considérablement diminué, refondu. J’en ai peut-être encore pour un mois de travail ». Peu à peu l’œuvre lui apparaît avec plus d’unité et il écrit à Louis Bouilhet : « Une chose me console : la pensée de ton succès, et puis l’espoir que Saint Antoine a maintenant un plan ; cela me semble beaucoup plus sur ses pieds que la Bovary ». Et il préfère Saint Antoine à Madame Bovary parce qu’il s’y retrouve tout entier.

Quoique surpris et inquiété par les poursuites relatives à Madame Bovary, il n’abandonne pas Saint Antoine, dont la 2e version est terminée. Théophile Gautier, indigné du procès intenté à Flaubert, lui offre de publier des fragments de la Tentation dans l’Artiste, qu’il dirige : « Fais recopier, lui écrit-il, le fragment d’Apollonius de Tyane et envoie-le vivement à Ducessois afin qu’on ait le temps de le composer et d’avoir ton épreuve corrigée ; il est bon de faire écrouler d’énormes platras sur la tête des bourgeois stupides, et cela sans interruption. « Jamais trop de cul » disait Robespierre, la margoulette fracassée, jamais trop de métaphores ! voilà ma devise ». Ces fragments paraissent dans les numéros de l’Artiste des 21 et 28 décembre 1856, 11 janvier et 1er  février 1857. L’accueil est froid. Flaubert doute-t-il encore de la valeur de son œuvre ? les démêlés avec la justice l’ont-ils intimidé au point d’en redouter de nouveaux ? il garde la Tentation dans ses tiroirs, puis il écrit Salammbô et l’Éducation sentimentale.

Le manuscrit de la seconde version de la Tentation comprend 193 feuillets, écrits d’un seul côté. C’est une mise au net parfaitement écrite (les ébauches sont surtout représentées par le manuscrit corrigé de la version de 1849).

Flaubert a écrit sur le carton qui l’enferme :

LA TENTATION DE SAINT ANTOINE.

Messieurs les démons,
Laissez-moi donc !
Messieurs les démons,
Laissez-moi donc !

Gustave Flaubert.
Automne de 1856.

Quelques corrections au crayon ont été faites dans les marges ; elles semblent être de Louis Bouilhet.

VERSION DE 1872.

Nous sommes en 1869, l’Éducation sentimentale est achevée et Bouilhet, dangereusement malade depuis quelque temps, meurt le 18 juillet. Flaubert a repris ses lectures diverses, mais le souvenir de Saint Antoine l’obsède, il sort son manuscrit du tiroir : « J’ai relu mes notes, je refais un nouveau plan et je dévore les mémoires ecclésiastiques de Le Nain de Tillemont. Ce milieu extravagant me plaît et je m’y plonge, voilà. » (Lettre à George Sand, Correspondance, III, p. 554.) [Il a établi lui-même la liste des ouvrages consultés. Son étendue nous prive de la reproduire ici. Cette liste est certainement incomplète, mais M. Bertrand l’a publiée, telle qu’il l’a trouvée, à la fin de sa publication de la version de 1856 (Fasquelle, édit.).] Les deux versions précédentes

Page d’ébauche du manuscrit de 1872.
Page d’ébauche du manuscrit de 1872.
sont abandonnées et Flaubert va appliquer à cette 3e version, toute différente des autres, le dogme de l’impersonnalité dans l’art ; il emploie les procédés de travail longs et pénibles employés pour Madame Bovary et l’Éducation sentimentale, et comme le saint Antoine de 1849 avait été lui-même, il évite cette fois d’émettre ses goûts, ses rêves, et de se suppléer à ses personnages. Les notes prises au cours des lectures abondent ; les ébauches et les esquisses couvrent 1,238 feuillets, souvent écrits au recto et au verso. Au mois de juillet 1870, surmontant l’immense chagrin que lui cause la mort de Louis Bouilhet, il commence à écrire, et non sans verve, quand arrivent les premiers bruits de guerre. Puis vient la déroute, et au milieu des pires angoisses, Flaubert écrit à George Sand : « Je ne suis plus triste. J’ai repris hier mon Saint Antoine. Tant pis, il faut s’y faire ! » Cependant Croisset est envahi par les Prussiens, et Flaubert et sa famille se sont réfugiés à Rouen ou ils restent près de deux mois. Le 31 mars 1871, Flaubert rentre à Croisset et retrouve intacte la caisse qu’il avait cachée contenant les papiers de Saint Antoine : « Demain, enfin, je me résigne à rentrer dans Croisset. C’est dur, mais il le faut. Je vais tâcher de reprendre mon pauvre Saint Antoine et d’oublier la France. » Et en effet, il travaille pour s’éloigner des horreurs de la Commune, il l’annonce ainsi de nouveau à George Sand : « Pour ne plus songer aux misères publiques et aux miennes, je me suis replongé avec furie dans Saint Antoine et si rien ne me dérange et que je continue de ce train-là, je l’aurai fini l’hiver prochain. » (Correspondance, IV, p. 59.) Il vient passer à Paris les mois de juillet et d’août qu’il emploie à rassembler des documents sur l’histoire des religions de la Perse et sur toute la partie mythologique de son livre. L’écriture de ces pages lui a rappelé les instants d’autrefois, où il écrivait en pleine liberté d’inspiration : « Je me suis jeté en furieux dans Saint Antoine et je suis arrivé à jouir d’une exaltation effrayante. Voilà un mois que mes plus longues nuits ne dépassent pas cinq heures. Jamais je n’ai eu le bourrichon plus monté. » (Lettre à Mme  Roger des Genettes, voir Correspondance, IV, p. 83.)

Cependant il sacrifiera ces heures de joie suprême à l’hommage qu’il veut rendre à la mémoire de Louis Bouilhet, et le voici à Paris s’occupant de son tombeau, de son monument (voir lettre au Conseil municipal), de la préface des Dernières Chansons et de la représentation de Aïssé. Il n’écrit plus Saint Antoine, mais il en poursuit la documentation par des lectures de Kant et de Spinoza. Il écrit à George Sand qu’il « s’amuse à feuilleter des belluaires du moyen âge », à chercher dans les auteurs tout ce qu’il y a de plus baroque comme animaux. « Je suis au milieu des monstres fantastiques. Quand j’aurai à peu près épuisé la matière, j’irai au Muséum, rêvasser devant les monstres réels et puis mes recherches

recherches pour le bon st antoine.
recherches pour le bon st antoine.
pour le bon Saint Antoine seront finies. » Maurice Sand lui envoie aussitôt des croquis de monstres, qui le divertissent beaucoup (voir reproduction ci-contre).

En avril 1872, Flaubert perd sa mère, et Saint Antoine est pour lui un refuge. « Au milieu de mes chagrins, j’achève mon Saint Antoine », écrit-il le 5 juin à Mlle  Leroyer de Chantepie. Au mois d’août, une dernière correction lui apparaît indispensable : « remplacer les trois vertus théologales par la face du Christ qui apparaît dans le soleil ; renforcer le massacre à Alexandrie et clarifier le symbolisme des bêtes fantastiques ». Dès les premiers jours de septembre, la Tentation est décidément finie, il l’annonce ainsi à Mme  Roger des Genettes : « Pour le Saint Antoine, je n’y ferai plus rien du tout. J’en ai assez, et il est temps que je ne m’en mêle plus, car je gâterais l’ensemble. La perfection n’est pas de ce monde, résignons-nous. » (Voir Correspondance, IV, p. 127.)

Saint Antoine est fini et Flaubert prépare Bouvard et Pécuchet sans se séparer de la Tentation. Il ne recueille que des déceptions et il vit dans un état d’irritation continue : les milieux littéraires ne partagent pas son enthousiasme pour l’œuvre de Bouilhet, qu’il vient de glorifier dans la préface des Dernières Chansons ; aucun écho ne lui répond. Écœuré, il rêve de théâtre, écrit le Candidat et le Sexe faible, qui lui réservent les pires désillusions. Quant à Saint Antoine, « je ne m’en occupe nullement. Ce livre maintenant n’existe plus pour moi. Quand le publierai-je ? je l’ignore », écrit-il à Ernest Feydeau en septembre 1873. Mais le Candidat est achevé, les répétitions sont poussées activement, tout le monde envisage un gros succès, et l’éditeur Charpentier conseille de hâter la publication de la Tentation. Saint Antoine est à l’impression, et Flaubert l’annonce à George Sand : « J’ai, hier, signé le dernier bon à tirer de Saint Antoine. Mais le susdit bouquin ne paraîtra pas avant le 1er  avril, à cause des traductions. Saint Antoine est réduit pour moi à l’état de souvenir. Cependant je ne vous cache point que j’ai eu un quart d’heure de grande tristesse lorsque j’ai contemplé la dernière épreuve. Il en coûte de se séparer d’un vieux compagnon. » Après l’insuccès du Candidat et le refus de la traduction de Saint Antoine par la censure russe, le livre paraît enfin chez Charpentier, en avril 1874. Il obtient un succès d’estime, la curiosité fait acquérir le nouveau livre de l’auteur de Madame Bovary, mais la critique est agressive, désespérante. Le 1er mai il écrit à George Sand : « Ça va bien, chère maître, les injures s’accumulent ! C’est un concerto, une symphonie où tous s’acharnent dans leurs instruments. J’ai été éreinté depuis le Figaro jusqu’à la Revue des Deux Mondes, en passant par la Gazette de France et le Constitutionnel. Et ils n’ont pas fini ! Barbey d’Aurevilly m’a injurié

personnellement, et le bon Saint-René Taillandier, qui me déclare
Page première du manuscrit de 1872.
Page première du manuscrit de 1872.
Page du manuscrit de 1872 (voir p. 45).
Page du manuscrit de 1872 (voir p. 45).
illisible, m’attribue des mots ridicules… Je ne me sens pas blessé, mais cette avalanche de sottises m’attriste. »

La place nous manque pour reproduire ici, comme nous le faisons habituellement, les extraits des principaux articles écrits sur la Tentation. Nous ne pouvons citer que quelques lettres, notamment celle de Taine, dont chaque mot a ici sa valeur. François Coppée, dans une longue lettre, lui dit : « Quelle gigantesque et magnifique vision ! J’en suis positivement ébloui ; jamais, à mon humble avis, on n’a poussé à ce degré l’intensité de la couleur et la netteté du dessin, et en vous admirant, je pense à la fois à Rembrandt et à Albrecht Durer. »

Le manuscrit de la troisième version porte cette simple inscription :

LA TENTATION DE SAINT ANTOINE.
Juillet 1870-20 juin 1872.
Gustave Flaubert.

Il se compose de 134 feuillets, écrits d’un seul côté. C’est la copie mise au net des ébauches citées plus haut. Quelques corrections sont faites dans les marges.


LA TENTATION DE SAINT ANTOINE

et

LES AUTEURS CONTEMPORAINS

5 avril.

Un philosophe qui est un charmeur ; vous êtes cela. Votre livre est plein comme une forêt ; j’aime cette ombre et cette clarté. La haute pensée et la grande prose, ce sont les deux choses que j’aime ; je les trouve en vous. Je vous lis et je vous relirai. À bientôt, je viendrai vous voir.

Votre ami

Victor Hugo.

28, rue Barbet-de-Jouy, 1er  avril.
Mon cher Flaubert,

Je vous ai lu d’un trait et je vous relis ; au point de vue matériel, c’est intéressant, varié, éblouissant comme une féerie.

Au fond, c’est bien ce que j’avais pensé : le IVe siècle vu par un cerveau d’ascète. Comme l’ascète théologien est alors le personnage régnant, et que les songes et constructions théologiques sont la grosse affaire du temps, la lorgnette est bien choisie.

Très bonne préparation physiologique et psychologique ; on voit que vous connaissez très bien les prodromes et le mécanisme de l’hallucination, cela s’engrène.

Objections : 1° vous avez pris vos hérésiarques dans saint Épiphane ; or il est probable qu’il les calomnie, car il est assez borné, c’est un dévot de province ; mais on peut répondre que saint Antoine est encore au-dessous, et qu’il les voit à travers les cancans de leurs adversaires ; 2° vous donnez aux dieux grecs des noms romains, et vous les altérez ; on répondra qu’à cette époque ils l’étaient déjà et que l’Olympe hellénique avait pris une tournure latine classique. Mais saint Antoine n’a vécu qu’à Alexandrie et Constantinople, ce pur pays grec ; il ne parle que grec, il semble qu’il aurait dû laisser à l’Olympe une couleur plus hellénique ; 3° la finale semble une prévision trop accusée et trop exacte de la science moderne, de notre zoologie à la Lamarck. Je ne me représente pas assez bien la science alexandrine pour savoir si saint Antoine peut être conduit là.

La difficulté fondamentale de l’ouvrage est de concilier les deux points de vue suivants : 1° faire une vraie hallucination, l’hallucination d’un ascète de l’an 330, avec l’incohérence et les soubresauts des phénomènes, avec les traces d’abêtissement et de maladie mentale qui conviennent au personnage ; 2° faire le tableau de la grande orgie métaphysique et mystique, du pêle-mêle des systèmes. Vous y avez réussi le plus souvent et pour l’essentiel.

Un beau morceau, c’est le gymnosophiste ; un autre, affriandant et troublant, c’est la reine de Saba. Où diable avez-vous trouvé ce type moral et physique, et ce costume ? Car je suis persuadé que pour cela aussi vous avez des autorités, ou du moins des documents, des points de départ ?

Compliments et poignée de main ; je n’ai pas reçu le Candidat, que je voudrais bien lire ; rappelez-vous aussi que vous m’avez promis votre visite pour un mardi après-midi.

À vous

H. Taine

Étrétat, le 3 mai 1874.
 

Avant d’écrire, j’ai voulu faire intime connaissance avec des personnages qui occupaient ma pensée depuis longtemps déjà : j’ai lu, j’ai relu, puis j’ai encore relu ; j’ai suivi le vieux saint dans ces régions de rêve, où l’éblouissement succède à l’épouvante, où le charme de la couleur le dispute à la profondeur de la pensée. Te dire combien ces voyages prodigieux m’ont attachée, captivée, je ne le pourrais pas ; mais je te serre les deux mains bien fort, en reconnaissance des heures enchantées que tu m’as fait passer.

Puis, j’ai pu regagner la terre, et trouver encore un vrai plaisir à suivre l’analyse, hélas ! bien réelle, de scènes que nous avons tous contemplées, plus ou moins, depuis quelques années. Comme ils sont vivants, comme ils sont de chair et d’os, tes personnages du Candidat ! Qu’il y ait des gens qui n’aiment pas à voir cela, je le conçois sans peine ; leurs photographies leur paraissent trop ressemblantes.

Pendant ces quelques jours que Guy a passés à Étretat, nous avons bien parlé de toi, mon vieux Gustave, et je sais combien tu te montres toujours excellent pour mon fils ; aussi comme on t’aime, comme on croit en toi, comme le disciple appartient au maître !

J’espère bien que tu nous donneras quelques jours cet été, et que tu viendras voir notre chère petite vallée. Il faudra t’entendre avec Guy et profiter d’un des congés du pauvre garçon ; il ne saurait se consoler de n’être point ici pour te faire les honneurs de nos rochers, et son chagrin me gâterait la joie que je me promets de ta bonne visite. Adieu, mon vieux, mon cher camarade, je t’embrasse bien cordialement. Hervé te prie de ne pas oublier tout à fait l’écolier qui est en train de devenir un homme. En attendant, c’est toujours un bon et gentil garçon et j’espère que tu l’aimeras aussi.

Encore une bonne poignée de main de ton amie d’enfance.

Laure Le P. de Maupassant.

I N D E X.

Cet Index contient tous les noms propres qui se rencontrent dans les trois versions de la Tentation de saint Antoine, et aussi quelques termes rares. Les références des diilérentes versions sont séparées par un point et virgule. Les noms entre crochets sont des corrections à l’orthographe adoptée par Flaubert. Les noms très connus ne sont suivis d’aucune explication. Un certain nombre de noms ou de mots n’ont pas pu être identifiés, ainsi : Nisnas, Phalmant, etc. Faute de place, on n’a pas indiqué les sources.

A
Aaron, 246, 269, 364. Frère de Moïse et ancêtre de la caste sacerdotale juive.
Abdnago, 383. Nom donné par les Chaldéens à Azarias, l’un des compagnons de Daniel.
Abîme, 56. L’un des trente éons, dans la doctrine de Valentin.
Abiron, 26. L’un des trois Hébreux qui se révoltèrent contre Moïse et furent, en punition, ensevelis vivants.
Abraham, 245, 269, 364, 483 ; 512, 529.
Abraxas, 57 ; ΑΒΡΑΞΑΣ, 261 ; 523. Formule gnostique, représentant le nombre 365 et désignant l’Être Suprême.
Abyla, 465 ; 630. Voir Colonnes d’Hercule.
Acca Maurentia [Acca Larentia], 474 ; 636. Divinité romaine ; la mère des dieux Lares.
Acharamoth [Achamoth], 57, 68. Mot hébreu, signifiant « la Sagesse » ; sorte de divinité, dans la doctrine gnostique.
Achéloüs, 152 ; 465 ; 630. Dieu d’un fleuve grec. Il avait l’apparence d’un homme portant au front deux cornes de taureau. Hercule lui en arracha une.
Achille, 90 ; 265, 470 ; 526, 634.
Acropole, 152. Colline d’Athènes, sur laquelle s’élevait le Parthénon.
Adam, 69, 92 ; 225, 257, 258, 267 ; 521, 527.
Adamites, 60 ; 257, 316. Sectaires du IIe siècle, qui rejetaient l’usage des vêtements.
Admète, 4.65. Époux d’Alceste.
Adonaï, 74.. L’un des noms du Dieu d’Israël.
Adonis, 219 ; 4,68, 502. Le dieu du printemps, en Syrie.
Adramites, 104 ; 295 ; 544. Habitants de l’Arabie méridionale, aujourd’hui le Hadramaout.
Advenue (Traité de l’Âme), 71. Écrit d’Isidore, fils et disciple de Basilide.
Æcius, 60, 61. L’un des principaux partisans d’Arius.
Æsar, 159. « Dieu », en étrusque.
Agamemnon, 150. Le chef des Grecs dans la guerre de Troie.
Agar, 245 ; 512. Esclave d’Abraham et mère d’Ismaêl.
Ahriman, 133, 134. ; 4,52, 4.54.. Le dieu du mal chez les Perses.
Ahuti, 198.
Aïus Locutius, 473. Divinité romaine.
Ajax, 265. L’un des principaux chefs des Grecs dans la guerre de Troie.
Ajax, 294. ; 543. Nom de l’éléphant de Porus.
Akaramoth [Achamoth], 255. Voir Acharamoth.
Aksar, 197 ; 408 ; 599.
Alceste, 465. Femme grecque qui voulut mourir pour sauver son mari, mais fut ramenée à la vie par Hercule.
Alep 181. Ville de la Syrie septentrionale.
Alexandre, 20,22, 88, 102 ; 290, 470, 477 ; 543, 634. Romain de Macédoine (336-323 av. J.-C.)
Alexandre, 12, 26. Évêque d’Alexandrie ; membre du concile de Nicée ; mort en 328.
Alexandre de Comane, 233. Évêque de Comane, dans le Pont. Il adopta le métier de charbonnier par esprit d’humilité.
Alexandre de Phrygie, 279 ; 533. L’un des chefs des Montanistes.
Alexandrie, 3, 4, 7, 11, 21, 25 ; 233, 284, ; 506. Ville d’Égypte, fondée par Alexandre.
Alphalim, 198.
Amasis, 309 ; 554. Roi d’Égypte (569-525 av. J.-C.). Suivant une légende, son âme était passée dans le corps d’un lion ; ce lion vint lécher les pieds d’Apollonius.
Amazones, 134. Compagnes de la Diane d’Éphèse ; 152 ; 465 ; 630. Femmes guerrières du Pont vaincues par Hercule.
Amenthi 141. Dans les croyances des Égyptiens, le lieu où les âmes se rendaient après la mort pour être jugées par Osiris.
Ammon, 141. Dieu égyptien, adoré principalement à Thèbes.
Ammon, 6, 179. Moine d’Égypte, contemporain d’Antoine ; fondateur du monastère de Nitrie.
Ammonaria, 3, 5, 28, 179, 181.
Amphitrite 153. Reine de la mer et épouse de Poséidon.
Amphytrion [Amphytrioniade], 152. Surnom d’HercuIe ; « Fils d’Amphitryon ».
Amschapands, 134. Les sept « saints immortels », fils et serviteurs d’Ormuzd.
Anaxagore, 178. Philosophe grec né à Clazomène en 500 avant J.-C.
Anchiale, 278 ; Anquiale, 533. Ville de Thrace.
Ancyre, 69. Ville d’Asie-Mineure. Aujourd’hui : Angora.
Androdamas, 113 ; 306 ; 552. Sorte d’hématite, noire et très dure ; d’où son nom (« qui dompte l’homme »). On lui attribuait la propriété d’attirer l’argent, l’airain et le fer.
Angerona, 473 ; 636. Divinité romaine.
Anna Perenna, 474 ; 636. Divinité romaine, personnification de l’année nouvelle.
Antée, 465. Géant libyen, fils de Poséidon et de la Terre ; tué par Hercule.
Anthropos, 255 ; 518. En grec « Homme » ; l’un des éons de la doctrine gnostique.
Antichtone [ Antichthone ], 169. Planète imaginaire, qui, dans le système de Pythagore et de Platon, tournait autour du soleil en opposition avec la nôtre, et, par conséquent, était invisible.
Antidicomanistes, 254 ; Antidicomaristes, 517 [ Antidicomarites ou Antidicomarianites ] Hérétiques qui ne croyaient pas à la virginité perpétuelle de Marie.
Antioche, 25, 181. ville de Syrie. — Concile d’Antioche, 68. Tenu en 341.
Antoine (Saint), solitaire de la Thébaïde (251-356), le premier qui se sépara entièrement du monde habité.
Anubis, 21, 141, 144 ; 455, 456. Dieu égyptien à tête de chien ou de chacal. Il aida lsis à ensevelir Osiris
Apelles, 67. Disciple de Marcion. Il ne croyait pas à la résurrection des morts, défendait le mariage et rejetait l’Ancien Testament.
Apellites, 254. Disciples d’Apelles.
Aphia [Aphea], 158. Surnom de Diane, à Égine.
Aphrodite, 308 ; 553.
Apis, 144 ; 454, 456 ; 553. Bœuf sacré auquel les Égyptiens de Memphis rendaient un culte.
Apollinaristes, 69 ; 254 ; 517. Hérétiques qui croyaient à l’existence de deux fils de Dieu, l’un né de Dieu, l’autre né de la Vierge.
Apollon, 79, 93, 111, Il, 148, 155 ; 267, 305, 308, 378, 459, 470, 474, 480, 528, 550, 553, 576, 626, 634, 637·
Apollonius (de Tyane), 96 à 116 ; 282, 285 à 316 ; 537 à 559. Philosophe pythagoricien. On lui attribuait de nombreux miracles et les païens cherchaient à l’opposer à Jésus. Il mourut vers l’an 97.
Aquariens, 256 ; 520. Hérétiques qui se servaient exclusivement d’eau dans la célébration des mystères.
Arabes, 198 ; 307, 444 ; 552, 616.
Arabie, 470.
Archiconte, 137 ; 469 ; 633, 634. Grand-prêtre de Cybèle.
Archonte, 377 ; 575. Magistrats qui, au nombre de neuf, gouvernaient Athènes.
Archonte (Femme de l’), 155. Femme de l’archonte-roi ; chaque année, dans une cérémonie mystique, elle épousait Bacchus.
Arcontiques [Archontiques], 65. Secte gnostique du IVe siècle. Selon eux, le monde forme une symphonie composée de sept cieux dont chacun a été créé et est gouverné par un archonte.
Argent(Région d’), 295.
Argos, 461, 76 ; 627. Ville du Péloponèse ; centre principal du culte de Junon.
Arhamoth [Achamoth], 518. Voir Acharamoth.
Aricia, 160. Ville du Latium ; sanctuaire de Diane.
Ariens, 5, 12, 22, 25. Disciples d’Arius.
Arihmane, 622. Voir Ahriman.
Aristée, 149. Divinité grecque ; le protecteur des champs.
Aristophane, 164 ; 483 ; 642.
Aristote, 169.
Arius, 4, 68 ; 254 ; 518. Prêtre d’Alexandrie, qui niait la divinité du Christ et rejetait le dogme de la Trinité. Sa doctrine fut condamnée par le concile de Nicée, en 325.
Arnoun [Arnoun], 267 ; 527. Rivière qui se jette dans la Mer Morte.
Aromates (Région des), 104. Aujourd’hui, la côte septentrionale du pays des Somali.
Arsène, 4.1. D’abord précepteur d’Arcadius, fils de Théodose ; puis il se retira en Égypte, dans le monastère de Scété, où il mena une vie ascétique.
Artimpasa, 158. Nom de Vénus Uranie, chez les Scythes.
Aryandique, 20. Monnaie frappée par Aryandés, gouverneur de l’Égypte sous les règnes de Cambyse et de Darius.
Asbadée [Asbamée], 98 ; 288 ; 539. Fontaine miraculeuse de Tyane.
Ascites, 67 ; 256 ; 51. Sectaires du IIe siècle. Ils dansaient autour d’une outre (ἀσκὸς), considérant que les évangélisés étaient des outres remplies d’un vin nouveau.
Asie, 109, 154 ; 259 ; 521, 548.
Assa Fœtida, 258. Gomme résine fétide fournie par la férule persique.
Assur, 32 ; 389 ; 585. Ville d’Assyrie.
Assyrie, 32 ;389 ; 585.
Astarté, 308 ; 553. Déesse de l’amour, en Phénicie.
Astérion, 461 ; 628. Nom d’une plante, sorte d’aster.
Astomi, 191 ; 399, 408 ; 593, 599. « Les Muets » ; peuple fabuleux de l’Inde.
Astophaios [Astaphaios], 74. L’un des noms donnés au dieu d’Israël par les gnostiques.
Astotyrites [Artotyrites], 257 ; 520. Secte chrétienne, issue du montanisme. Ils se servaient de pain et de fromage pour l’eucharistie.
Athanase (Saint), 5, 11, 12, 40 ; 212, 284. Né à Alexandrie en 296. Disciple de saint Antoine, puis conseiller d’Alexandre, évêque, d’Alexandrie, il combat Arius au concile de Nicée (325). Evêque d’Alexandrie en 328 ; il fut, à plusieurs reprises, déposé et exilé ; il mourut en 373.
Athènes, 114, 151 ; 308, 377 ; 553, 577.
Athéniens, 163 ; 463 ; 629.
Atlantide, 189. Nom d’une île fabuleuse de l’Atlantique.
Atlas, 65, 470 ; 634. Géant qui portait le ciel sur ses épaules. Hercule le remplaça pendant un jour, tandis qu’Atlas allait cueillir pour lui les pommes d’or des Hespérides.
Atrium, 162, 182 ; 321, 363 ; 503, 612. Le salon de réception, dans les maisons romaines.
Atys, 138 ; 634 ; Attis, 471. Le dieu du printemps, en Asie-Mineure.
Audiens, 67 ; 252. Disciples d’Audius.
Audius, 16. Hérétique du IVe siècle. Il prêtait à Dieu des formes humaines et prétendait que les ténèbres, le feu et l’eau n’ont pas eu de commencement.
Augias (Étables d’), 465 ; 630. Nettoyées par Hercule.
Auguste, 88. Empereur romain (24 av. J.-C.-14 ap. J.-C.).
Axieros, Axiokeros,Axiokersa, 157. Noms de trois des sept Cabires de Samothrace.
B
Baal, 240. Dieu suprême des Cananéens.
Baaras, 199. Plante du Liban à laquelle on prêtait des propriétés miraculeuses
Baasa, 32 ; 389 ; 585.
Babel (Tour de), 27 ; 649.
Babylone, 32, 55, 100 à 102, 129, 132, 187, 179 ; 241, 289, 290, 292, 293, 389, 471, 484, 490, 508, 540, à 543, 585, 634, 643, 645.
Bacchantes, 147, 155 ; 475, 476 ; 638, 639. Femmes qui prenaient part aux fêtes de Bacchus.
Bacchants, 155 ; 638. Hommes qui prenaient part aux Fêtes de Bacchus
Bacchus, 147, 149, 155; 378, 462, 475 ; 476, ; 576, 628, 638, 639. Le dieu du vin.
Batriane, 32 ; 389, 444 ; 585, 615. Contrée à l’ouest du Pamir, dans la région du haut Oxus.
Bahuba, 259.
Baïa, 106 ; 298 ; 545. Ville d’eaux célèbre, dans la baie de Naples.
Balaam, 45. Sorcier que le roi de Moab envoya maudire le peuple juif et dont un ange tourna les paroles en bénédictions.
Balacius, 11 ; Balacius [ Balacius ], 212. Duc d’Égypte. Il méprisa les lettres que saint Antoine lui écrivit au sujet de l’expulsion d’Athanase. Suivant la légende, il mourut cinq jours après.
Balis, 113 ; 306 ; 551. Herbe à laquelle on attribuait la vertu de rappeler les morts à la vie.
Baliste, 362. Machine de guerre destinée à lancer des pierres.
Balthasar, 383. Nom donné à Daniel, transporté à Babylone
Baraomates, 99 ; 290 ; 540. Peuple de l’Inde.
Barbatus, 162.
Barbelo, 91 ; 260, 266 ; 522, 27. Éon du système gnostique ; la mère de Ialdabaoth et de Sabaoth.
Barcouf (prophétie de), 71. Écrit de Basilide, attribué à un nommé Barcouf.
Bardesanes 55 ou Bardesane, 67. Syrien, né à Édesse en 154 ; il combattit d’abord le fatalisme astrologique des Chaldéens, puis se rallia, semble-t-il, à leur doctrine.


Basilic, 196 ; 597, 599 ; Basilique [ Basilic ], 404, 405, 408. Sorte de serpent auquel les anciens attribuaient la faculté de tuer par son seul regard.
Basilide, 57, 71. Hérésiarque alexandrin du IIe siècle. Il croyait à l’existence, dans chaque homme, de deux éléments, l’un corporel, l’autre spirituel. Le chrétien doit s’efforcer, à l’exemple de Jésus, de faire triompher l’élément spirituel.
Basilidiens, 261 ; 523. Disciples de Basilide.
Bellérophon, 462. Héros corinthien ; monté sur Pégase, il vainquit la Chimère.
Bellérophontienne (Maladie), 70. Sorte de mélancolie dont fut affligé Bellérophon, vers la fin de sa carrière.
Bellone, 160 ; 463 ; 628. Épouse ou sœur de Mars.
Belluaire, 27, 81 ; 274, 383 ; 581. Esclave chargé de la surveillance et du soin des animaux féroces dans les amphithéâtres.
Bélus, 101, 129, 131, 187 ; 292 ; 542. Dieu suprême des Chaldéens.
Bendis, 158. Nom d’Hécate en Thrace.
Béthel (Le traître de), 246 ; 512. Allusion a un épisode du livre des Juges (I, 22-26).
Bethsabé, 365 ; 570. Femme d’Uri le Hittite, puis de David ; mère de Salomon.
Bhêma, 313 ; Bhéma, 557. Fête célébrée par les Manichéens, au mois de mars, en commémoration de la mort de Manès.
Bibasis, 377 ; 575. Sorte de danse spartiate.
Birème, 22. Navire à deux rangs de rames de chaque côté.
Bizor, 92 ; 267 ; 527. Rivière de la Palestine méridionale.
Blemmyes, 192 ; 399, 408 ; 593, 599. Peuple d’Éthiopie, sur la frontière d’Égypte. Les grecs et les Romains, par leurs récits fabuleux, ont mis les Blemmyes au rang des peuples imaginaires.
Bosphore, 284.
Bostra, 92 ; 267 ; 527. Ville du Hauran, en Syrie.
Boudha, 61, ou Budha, 124, à 127.
Brahmane, 120 ; 447 ; 618 ou Brakhmane, 85, 125, 127. Prêtre indou.
Brimo, 472. Surnom de Cérès ou Proserpine.
Britomartis, 158. Déesse crétoise, analogue à Diane.
Bubal [ Bubale ], 85. Sorte d’antilope.
Bubastis, 455. Ville d’Égypte, dans le delta du Nil.
Bucéphale 100 ; 290 ; 540. Nom du cheval d’Alexandre.
Busiris, 465 ; 630. Tyran d’Égypte, tué par Hercule.
Byblos, 141. Port de Phénicie, voisin de Béryte (Beyrouth).
Byblos, 455 ; 623. Nom grec du papyrus ; on Fabriquait des chaussures avec les fibres de cette plante.
Byssus, 17 ; 456. Matière textile dont se servaient les anciens pour fabriquer les plus riches étoffes.
Bythos, 260, 261, 313 ; 522, 558. Nom grec de l’Abîme ; l’un des trente éons, dans la doctrine de Valentin
C
Cabires, 38, 111, 147, 154 ; 305 ; 550. Divinités du feu, adorées principalement dans les îles de Samothrace, de Lemnos et d’Imbros.
Cacus, 465 ; 630. Brigand du Latium, tué par Hercule.
Caducée 103, 147 ; 295 ; 543. Bâton entrelacé de deux serpents, attribut de Mercure.
Caff, 198. Nom arabe du Caucase.
Caïn, 66 ; 269 ; 529.
Caïnites, 66, 71 ; 268, 269 ; 529. Gnostiques qui louaient Caïn et Judas d’avoir désobéi à Jehovah, considéré comme la cause de tout mal.
Caïus, 92 ; 460 ; 627. Prénom de Caligula.
Calendes, 110 ; 302. Le premier jour du mois, à Rome.
Caligula, 92. Empereur romain (37-4,1
Calixte, 69. Élu pape en 219, il subit le martyre en 223.
Calpé, 465 ; 630. Voir Colonnes d’Hercule.
Calydon(Sanglier de), 462. Monstre d’Étolie, tué par Méléagre.
Cambyse, 455 ; 623. Fils de Cyrus, roi des Perses. Il conquit l’Égypte en 525 avant J.-C.
Camæna, 162. Nom latin de la Muse grecque.
Campaniens (Golfes), 111, 305 ; 550. De Campanie, province d’Italie dont la capitale était Capoue.
Cana (Noces de), 256.
Cananéenne (Fille de la), 362. Épisode de l’Évangile (Mathieu XV 21-28, Marc VII 24-30).
Canathus (Fontaine), 461 ; 627. Près de Nauplie, en Argolide.
Cancer, 420. Signe du zodiaque ; celui que le soleil semble parcourir au commencement de l’été.
Canope, 7, 16. Ville de la Basse-Égypte. Aujourd’hui : Aboukir.
Caosyac [ Saoshyant ], 134. Personnage qui jouait chez les Perses, le même rôle que le Messie chez les juifs et les chrétiens.
Capitole, 160. À Rome, enceinte renfermant les temples de Jupiter, Junon et Minerve, protecteurs de la cité.
Capitolin, 462. Le temple du Capitole.
Cappadoce (Fausse prophétesse de), 67 ; 271, 314 ; 529, 558. Voir Fausse prophétesse.
Capricorne, 420. Signe du zodiaque ; celui que le soleil semble parcourir au commencement de l’hiver.
Carchésienne (Coupe), 378 ; 576. Vase a boire, en usage chez les Grecs ; il avait deux anses en forme d’oreille.
Carna, 162 ; ou Carnienne (Déesse), 482. Divinité romaine.
Carnœnum, 258. Vin doux d’Asie.
Carprocas, 61, 67. Hérésiarque alexandrin du IIe siècle. Il enseignait que le monde a été créé par des anges et niait la divinité du Christ.
Carpocratiens, 58, 72 ; 270, 315 ; 529, 557. Disciples de Carpocras.
Carrabas, 281. Nom donné au « roi des Saturnales », à Alexandrie.
Carthage, 187 ; 389.
Cassaniens (Monts), 104 ; 295 ; 544. Dans l’Arabie occidentale.
Cassiteros, 32 ; 389 ; 585. L’étain, en grec.
Catacombes, 6. À Rome, souterrains qui servirent de refuge et de cimetière aux premiers chrétiens.
Catapulte, 612. Machine de guerre qui projetait des dards et des traits de grand poids.
Catéchumène, 233 ; 506. Chez les premiers chrétiens, personne a qui l’on enseignait le catéchisme pour la préparer à recevoir le baptême.
Cathares, 472 ; 635. Divinités de Pallantium, en Arcadie.
Catoblepas, 195 ; 405, 408 ; 597, 599. Sorte de grande antilope d’Afrique a grosse tête penchée.
Caucase, 293.
Celèphe, 53.
Centaure, 11, 152, 158 ; 465 ; 630. Être imaginaire, moitié homme, moitié cheval.
Centaure, 171. Nom d’une constellation.
Céphise, 463 ; 629. Rivière de l’Attique.
Cépus, 197 ; 408 ; 599. Sorte de singe d’Éthiopie.
Cerbère, 152 ; 465 ; 630. Chien à trois têtes qui gardait la porte des Enfers.
Cercopes, 152 ; 465 ; 630. Monstres d’Éphèse, moitié hommes, moitié singes ; ils furent enchaînés par Hercule.
Cerdon, 54. Syrien qui apporta à Rome, vers 140, les doctrines gnostiques. Il rejetait l’incarnation du Christ et la résurrection.
Cérès, 78, 154. ; 458, 459, 463 ; 626, 629. Déesse des moissons.
Cérinthe, 69. Hérésiarque de la fin du Ier siècle. Il croyait que l’esprit de Dieu n’était entré en Jésus qu’au moment du baptême. Alors, Jésus avait été le Christ. Mais le Christ, impassible par nature, s’était séparé de Jésus avant la Passion.
Cérinthiens, 70 ; 254 ; 518. Disciples de Cérinthe.
César, 20. — Titre des empereurs romains, 110, 164, ; 302, 483 ; 549, 642.
Césarée, 72. Ville de Palestine.
Cesarum [ Caesarum ], 22. Temple de César, à Alexandrie.
Chaldée, 99, 198 ; 289, 304, 4.02 ; 513, 540, 595.
Chaldéens, 12.
Chalibon [ Chalibôn ], 32 ; 389 ; 585. Vin réputé de Chalybôn, ville de Syrie.
Champs-Élysées, 569. Séjour réservé aux âmes des hommes bons et justes, dans la mythologie gréco-romaine.
Chaos, 129 ; 457 ; 624.
Charis, 261, 266 ; 527. Nom grec de la « Grâce ». L’un des éons des gnostiques.
Charité, 56. L’un des trente éons, dans la doctrine de Valentin.
Charmidès, 460 ; 627. Le père de Phidias.
Chimère, 187 à 191 ; 393 à 397, 408, 462 ; 589 à 592, 599. Monstre fabuleux.
Chiton, 151. Tunique de femme, longue et avec manches.
Chlamyde, 221 ; 637. Sorte de casaque militaire sans manches.
Christ, 54, 56, 58, 59, 77, 92, 93, 95, 124 ; 215, 219, 241, 242, 244, 253, 254, 256, 259, 267, 268, 275, 278, 279, 281, 319, 334, 359, 365 ; 503, 509, 511, 517, 518, 519, 528, 533, 535, 563.
Cilicie, 98 ; 289 ; 539. Contrée de l’Asie-Mineure, au sud du Taurus.
Cimmériens, 4, 158. Peuples barbares de la Crimée.
Circé, 4.62 ; 628. Magicienne redoutable de la côte latine.
Circoncellions, 66, 67 ; 280, 312, 316 ; 534, 557, 559. Sectaires donatistes qui couraient la province d’Afrique, délivrant les esclaves, abolissant les dettes et cherchant le martyre.
Cissie, 291. Province perse, dont la capitale était Suse.
Cistre [ Sistre ], 91 ; 265, 456 ; 526, 623. Instrument de musique employé par les prêtres d’Isis.
Cithéron, 476. Montagne de la Grèce centrale, dans les gorges de laquelle se déroulaient, tous les trois ans, les orgies de Bacchus.
Claudius Drusus, 164 ; 483 ; 642. C’est-à-dire Néron. (Nero Claudius Drusus Germanicus Caesar).
Clazomène, 409 ; 600. Ville d’Asie-Mineure, voisine de Smyrne.
Cleiné, 376 ; 574. Nom de Femme grecque.
Clément(Saint), 45, 55, 92. Père de l’Église (150-215).
Cléopâtre, 64,8. Reine d’Égypte (52-30 av. J.-C.).
Clio, 478 ; 640. La muse de l’Histoire.
Cnide, 105 ; 296 ; 545. Ville de Carie en Asie-Mineure.
Cnyza [ Conyza ], 98 ; 288 ; 539. Nom d’une plante.
Colisée, 6. Amphithéâtre construit, à Rome, par Vespasien.
Collina [ Collatina ], 161. Divinité romaine.
Collyridiens, 67. Secte du IVe siècle. Ils prenaient la Vierge pour une déesse païenne et lui offraient des gâteaux, appelés « collyrides ».
Colonnes d’Hercule, 304. Les deux promontoires de Calpé et d’Abyla qui s’élèvent des deux côtés du détroit de gibraltar.
Colorbasiens [ Colarbasiens ], 261 ; 523. Secte gnostique, apparentée à celle des Marcosiens.
Colzim, 4 ; 207. Auiourd’hui : Suez.
Comane, 233, 278 ; 533. Nom de deux villes d’Asie-Mineure, l’une dans le Pont, l’autre en Cappadoce.
Comaria (promontoire), 104 ; 295 ; 544. Au sud de l’Inde ; aujourd’hui : cap Comorin.
Constantin, 11, 24 à 26, 148. Empereur romain (306-337).
Consus, 162. Divinité romaine.
Coré, 269. L’un des trois Hébreux qui se révoltèrent contre Moïse et furent, en punition, ensevelis vivants.
Corinthe, 106, 114, ; 297, 308 ; 546, 553.
Cos, 465 ; 630. Ville de Carie, en Asie-Mineure.
Cosmocrator, 255 ; 518. En grec « Maitre du Monde » ; l’un des éons de la doctrine gnostique.
Coucoupha, 142. Sorte de tête de chacal ou de chien, qui surmontait le sceptre des rois et des dieux de l’Égypte.
Cratère, 147 ; 476. Vase d’une grande capacité dans lequel on mêlait l’eau et le vin destinés au repas.
Crathis, 473 ; 635. Montagne d’Arcadie.
Craulaubach, 271.
Crépitus, 163, 164 ; 482, 483 ; 642.
Crète (Taureau de), 465 ; 630. Monstre tué par Hercule.
Crispus, 26. Fils de l’empereur Constantin ; empoisonné par son père.
Crotales, 136, 182 ; 377, 469 ; 575. Sorte de castagnettes.
Ctésiphon, 61, 100 ; 259, 290 ; 521, 541. Ancienne capitale des Parthes, sur le Tigre, au sud de Bagdad.
Cubricus, 61. Nom primitif de Manès, d’après les théologiens grecs.
Cumes, 45. Ancienne ville de l’Italie méridionale. Elle possédait un bois sacré sur une colline, au pied de laquelle vivait, dans une grotte, la sibylle Deiphobée qui y rendait ses oracles.
Cupidon, 479, 480 ; 641. Fils de Vénus et amant de Psyché.
Cybèle, 111, 136, 138 ; 301, 305, 469 ; 550, 565, 633. Déesse d’Asie-Mineure. Son culte fut introduit à Rome en 204 av. J.-C. ; elle était représentée par une grosse pierre noire qu’on lavait chaque année, en grande cérémonie, à l’embouchure du Tibre.
Cycle [ Sicle ], 20. Monnaie babylonienne et juive.
Cyclopes, 149 ; 458 ; 645. Géants monstrueux qui n’avaient qu’un œil au milieu du front.
Cynocéphales, 104, 141, 144, 193 ; 295, 401, 408 ; 544, 594, 599. Gros singes à tête de chien. Les Égyptiens croyaient que ces animaux adoraient le soleil à son lever et à son coucher.
Cynosure, 414. Nom grec de la Petite Ourse : « la Queue du Chien ».
Cyprien, 44, 79. Évêque de Carthage, il se tint caché pendant la persécution de Dèce (250), combattit les Novatiens, et fut décapité en 258.


D


Dactyles, 459. Prêtres de Cybèle.
Daïra, 155. Autre nom de Perséphone.
Dalila, 91 ; 527 ou Dalilah, 266.
Dalmatique, 50, 76 ; 471 ; 634. Tunique longue et ample, munie de manches très larges.
Damas, 92 ; 267 ; 527. Ville de Syrie.
Damis, 95 à 116 ; 282 à 316 ; 535 à 556. Disciple d’Apollonius de Tyane.
Dan, 389, 490. L’une des douze tribus d’Israël.
Daniel, 9. L’un des quatre « grands prophètes » d’Israël.
Darique, 10, 20 ; 363. Monnaie d’or des Perses.
Darius, 291. Roi des Perses (521-485 av. J.-C.),
Dathan, 269. L’un des trois Hébreux qui se révoltèrent contre Moïse et furent, en punition, ensevelis vivants.
David, 231, 246, 360, 361 ; 512. Roi des Juifs (Xe siècle av. J.-C.)
Decima, 162. Divinité romaine.
Dedaïm [ Doudaïm ], 199. Nom hébreu de la mandragore (au pluriel).
Délos 155 ; 376 ; 574. Île de la mer Egée, dans l’archipel des Cyclades ; lieu de naissance d’Apollon.
Delphes, 156 ; 462. Sanctuaire d’Apollon, au pied du mont Parnasse, en Phiocide ; siège de la Pythie.
Démétrius, 20. Roi de Macédoine, au IIIe siècle av. J.-C.
Démétrius, 301, 303 ; 549. Disciple d’Apollonius de Tyane.
Démiurge, 57 ; 255, 456 ; 518, 623. Le génie qui a créé le monde ; l’un des éons des gnostiques.
Démonassa, 377, 378 ; 575 a 577. Nom de femme grecque.
Denys, 44, 45 ; Denis, 23. Évêque d’Alexandrie. Il se cacha pendant la persécution de Dèce (250) et fut exilé par Valérien.
Dercéto, 471 ; 634. Déesse syrienne et phénicienne (non babylonienne) ; moitié femme, moitié poisson.
Dgian-Ben-Dgian, 33. Héros de la légende orientale. On lui attribuait la fondation des Pyramides.
Diable, 10, 16, 28, 48, 55, 57, 59, 60, 62, 67,110, 126, 045, 166, 167,, 169 à 178,187 ; 240, 246, 247, 250, 251, 258, 260, 275, 278,303, 318, 340, 342, 343, 346, 347, 352 à 354, 357, 358, 362, 365, 366, 369, 370, 371, 373, 409 à 423, 451, 453, 456, 457, 467, 468, 471 à 474, 478 à 483, 485 à 496 ; 512, 513, 515, 531, 549, 562 à 565, 567, 570, 600 à 607, 621 à 624, 632, 634 à 637, 642, 644 à 647, 648 à 651.
Diaconesse, 107. Nom donné aux veuves ou filles qui, dans la primitive Église, exerçaient la charité parmi les femmes.
Diane, 98, 134 147, 153 ; 268, 382, 473 ; 528, 539, 635. Déesse des forêts et de la chasse.
Didyme, 3, 178. Aveugle dès l’âge de 4 ans ; il dirigea pendant près de soixante ans l’école catéchétique d’Alexandrie. Mort en 395·
Dioclétien, 12, 117. Empereur romain (284-305).
Diomède, 465. Roi de Thrace, tué par Hercule.
Diomède, 463 ; 628. Fils de Tydée ; l’un des héros de la guerre de Troie.
Dist, 408.
Dithyrambe, 476 ; 639. Poème chanté en l’honneur de Bacchus « né deux fois ».
Dodone, 461. Sanctuaire de Zeus, dans la Grèce du Nord.
Doespœné [ Despoené ], 158. Déesse des Arcadiens.
Domiduca, 162. Divinité romaine.
Domitianus (Titus Flavius) ou Domitien, 109, 110 ; 302, 303 ; 549. Empereur romain (81-96) ; assassiné par l’intendant de sa femme.
Domitilla, 83. Chrétienne appartenant à une riche famille romaine ; elle fut exilée et, suivant la légende, martyrisée, vers l’an 95.
Dommine d’Alep, 181. Martyre élu IVe siècle.
Donatistes, 280 ; 534 Sectaires d’Afrique, disciples de Donat. Ils n’admettaient pas que l’Église pardonnât à ceux qui avaient reculé devant le martyre.
Dorade, 171. Constellation de l’hémisphère austral.
Dosithéus, 93, Juif de Samarie ; le maître de Simon le Magicien.
Drachme, 19 ; 363. Monnaie grecque valant un peu moins d’un franc.
E
Ebionites, 71. Hérétiques qui observaient la loi de Moïse et considéraient Jésus comme le Messie, tout en rejetant sa divinité.
Ecbolada, 376 ; 574 Sorte de raisin d’Égypte qui fait avorter.
Echo, 461 ; 627.
Éden, 273 ; 530.
Educa [ Edusa ], 162. Divinité romaine.
Égide, 461 ; 628. Le bouclier de Minerve.
Égine, 158. Île grecque, voisine d’Athènes.
Église, 56, 57 ; 260, 268 ; 522. L’un des trente éons, dans la doctrine de Valentin.
Égypte, 16, 72, 143, 144, 163 ; 221, 245, 297, 362, 389, 442, 455 ; 574.
Élée 472 ; 635. Ville de l’Italie méridionale, nommée, par erreur, à la place d’Elis.
Éléen (Sosipolis), 157. Dieu, protecteur, qui, sous la forme d’un reptile, sauva la ville d’Elis.
Éléphantine, 117. Ile du Nil, dans la Haute-Égypte.
Éleusis, 305, 378 ; 576. Ville voisine d’Athènes, ou se déroulaient les célèbres mystères de Cérès et de Proserpine.
Élie, 414, 491 ; 646. Prophète juif, contemporain d’Achab. Il ressuscita le fils d’une veuve. Enlevé au ciel sur un char de feu, il reparaîtra au jour du jugement dernier, aux côtés d’Enoch.
Élis, 463 ; 629. Capitale de l’Elide, dans le Péloponèse. Voir Élée.
Élisa, 32 ; 389 ; 585. Probablement Carthage.
Elkhesaïtes, 58. Hérétiques, disciples d’Elkasaï (fin du Ier siècle). Ils admettaient deux Christs, l’un céleste, l’autre terrestre.
Eloï, 74. L’un des noms du Dieu d’Israël.
Elvire,44. Ville d’Espagne (aujourd’hui : Grenade) ou se tint le concile de 300 qui condamnait la recherche du martyre.
Elxaïtes, 268, 269, 313 ; 521, 528. Voir Elkhesaïtes.
Émath, 32 ; 389 ; 585. Ville de Syrie, sur l’Oronte moyen.
Emmaüs, 47. Bourg de Palestine, proche de Jérusalem, où, suivant la tradition, Jésus ressuscité se manifesta à deux de ses disciples.
Empuse, 102, 158 ; 293, 309 ; 542. Sorte de démon envoyé par Hécate.
Empyrée, 569. La plus élevée des quatre sphères célestes, celle qui contient les astres.
Encratites, 71. Sectaires chrétiens qui rejetaient le mariage comme immoral et s’abstenaient de l’usage de la viande.
Ennoïa, 89, 91, 92, 94 ; 261, 263, 266 à 268, 314, 316 ; 525 à 528, 558, 559. La « Pensée » ; surnom mystique d’Hélène, la compagne de Simon le Magicien.
Énoch, 491 ; 646. Le septième patriarche antédiluvien. Suivant la légende, il fut transporté, vivant, dans le ciel, d’où il doit redescendre, à la fin des temps, pour s’opposer a l’Antéchrist.
Éole, 44. Dieu du vent, chez les Grecs et les Romains.
Éons, 56 ; 255, 260 ; 518, 522. Nom donné par les gnostiques aux forces éternelles émanées de Dieu, telles que la Vérité, l’Esprit, etc.
Épaphus, 456 ; 624 Nom du bœuf Apis, chez les Grecs.
Éphèse, 25, 104, 109, 134 ; 296, 302 ; 544, 549. Ville d’Asie-Mineure ; sanctuaire de Diane.
Éphraïm, 92 ; 267 ; 527. L’une des douze tribus d’Israël.
Épidaure, 76. Ville d’Argolide, dans le Péloponèse ; sanctuaire d’Esculape, adoré sous la forme d’un serpent.
Épigonion, 378 ; 576. Harpe égyptienne à quarante cordes, inventée par Épigonos.
Épiphane, 569. Fils de Carpocras. Il écrivit un livre « Sur la Justice », et mourut à 17 ans.
Épona, 474; 636. Déesse romaine, protectrice des chevaux et des cavaliers.
Érèbe, 150 ; 459 ; 625. L’Enfer, chez les Grecs.
Ergastule, 27. Prison ou l’on enfermait les esclaves insoumis.
Érichtonius [ Érysichtonius ], 158. Fils de Triopas, dieu de Cnide.
Érithriens, 291. Habitants d’Érétrie, dans l’île d’Eubée. Vaincus par les Perses et transportés en Susiane (ou Cissie), en 490 av. J.-C.
Érostrate, 181. Éphésien qui, pour s’illustrer, mit le feu au temple de Diane.
Erymanthe (Sanglier d’), 465. Monstre tué par Hercule.
Esaü, 70. Le fils aîné d’lsaac.
Eschyle, 45.
Esculape, 62, 157 ; 275, 473 ; 531, 636. Dieu de la médecine.
Esdrac [ Sodrach ], 383. Nom donné par les Chaldécns à Ananias, l’un des compagnons de Daniel.
Espérance, 56. L’un des trente éons, dans la doctrine de Valentin.
Esprit, 209, 24, 251, 261, 277 ; 508 a 510, 517, 518, 532. — Esprit-Saint, 254.
Esquiléenne (Porte), 83. À Rome ; point de départ de la route de Tibur.
Esquilies, 301. À Rome ; primitivement, lieu destiné au supplice et à l’inhumation des esclaves. Mécéne et Auguste en firent l’une des plus belles promenades de la ville.
Éthiopie, 104 ; 296 ; 544. Aujourd’hui : l’Abyssinie.
Étienne (Saint), 241 ; 508. Le premier martyr chrétien, lapidé à Jérusalem en l’an 37.
Étrurie, 159 ; 301. Nom ancien de la Toscane.
Eunoste, 21, 22. L’un des deux ports d’Alexandrie.
Euripide, 465 ; 630. Roi de Cos en Carie, tué par Hercule.
Euryle [ Euryte ], 465 ; 630. Roi d’Œchalie, tué par Hercule.
Eurynome, 158 ; 473 ; 635. Déesse grecque ; fille de l’Océan, elle personnifiait l’Aurore.
Eusèbe, 11, 72 ; 234. Évêque de Césarée en Palestine (265-340).
Eustates [ Eustathes ], 41.
Eustolie, 64. Femme aimée du prêtre Léonce, qui devint par la suite évêque d’Antioche.
Ève, 225, 245, 255 à 258, 273, 319, 375 ; 519, 521
Ève (Évangile d’), 71. L’un des Évangiles apocryphes.
Évohé, 476 ; 638, 639. Cri poussé par les Bacchantes, dans la célébration des mystères de leur dieu.
Ézéchias, Roi de Juda (VIIIe siècle av. J.-C.). 9, il reçoit les ambassadeurs de Mérodach-Baladan, roi de Babylone (II, Rois, XX 13), 77, il détruit le serpent d’airain auquel son peuple rendait un culte.
Ézéchiel, 420.
F
Fabulinus, 162. Divinité romaine.
Falerne, 228. Plaine d’Italie, au nord de Naples, célèbre par ses vins.
Fanésiens, 305. Peuple fabuleux de l’Europe septentrionale. Ils ne portaient pas de vêtement, mais se couvraient de leurs oreilles comme d’un manteau.
Faunes, 474 ; 636. Divinités champêtres, chez les Romains.
Fausse prophétesse, 316 ; 559. Femme qui, vers 235, souleva les campagnes de Cappadoce, en annonçant la fin du monde.
Feralia, 163. Fêtes qui se célébraient, à Rome, en l’honneur des morts.
Ferouer, 134 ; Ferver, 451, 453 ; 621, 622. Ange gardien, chez les Perses.
Flavius, 107 ; 299 ; 546.
Foi, 56 ; 261. L’un des trente éons, dans la doctrine de Valentin.
Forum, 24. Place publique dans une ville.
Furies, 152. Divinités des Enfers, armées de torches et la tête hérissée de serpents.
G
Gabriel (Archange), 247.
Gadès, 466. Ville d’Espagne. Aujourd’hui : Cadix.
Galgalat [ Pangalat ], 361. L’un des trois rois mages.
Galilée, 72. Région de la Palestine comprise entre le lac de Génésareth et la mer.
Galiléens, 269.
Gangarides, 104, 131 ; 295, 444 ; 544, 616. Populations du delta du Gange.
Gange, 32, 99, 102, 128, 198 ; 402, 444, 446 ; 540, 542, 585, 595, 616, 617. Grand fleuve de l’Inde.
Gardefan (Cap), 32 ; 389 ; 585.
Gaules, 50, 152 ; 466 ; 630.
Géants, 149. Êtres monstrueux. Ils voulurent détrôner Jupiter, mais le dieu les précipita dans les enfers.
Géhenne, 318 ; 560. L’Enfer.
Gellude, 158. Sorte de vampire, dans l’île de Lesbos.
Génésareth, 32 ; 389 ; 585. Lac de Palestine, traversé par le Jourdain.
Germains, 50. Anciens habitants de l’Allemagne.
Géryon, 45 ; 630. Tué par Hercule.
Gian-ben-Gian, 389 ; 585. Voir Dgian-ben-Dgian.
Gittoï [ Gitton ], 93. Bourg de Judée, où naquit Simon le Magicien.
Glaucus, 76. Fils de Minos roi de Crète.
Gnose, 4 ; 313 ; 558. Doctrine formée d’un mélange confus d’idées, puisées dans les religions de la Chaldée, de l’Égypte et de l’Inde, ou bien empruntées aux Juifs et aux chrétiens.
Gnostiques, 255, 259, 260, 261, 313, 316 ; 518, 521, 522, 558, 559. Hérétiques d’Égypte et de Syrie qui prétendaient avoir une connaissance (« gnose ») supérieure de la divinité.
Gomorrhe, 483. Ancienne ville de Palestine.
Gorgone, 146. La tête de l’une des trois Gorgones, Méduse, que portait le bouclier de Minerve.
Gouith, 198.
Grèce, 376, 475 ; 638.
Grecs, 93 ; 301, 482 ; 511.
Grégoire, 44. Évêque de Néocésarée dans le Pont, surnommé le Thaumaturge ; il échappa à la persécution de Dèce (250) et mourut vers 270.
Griffon, 134 196 ; 290, 402, 408 ; 595, 599. Animal fabuleux, moitié aigle, moitié lion.
Gymnosophiste, 4, 85, 88 ; 289 ; 540. Nom grec du fakir.
H
Haensoph, 262 ; 523. Terme cabalistique désignant et signifiant « l’Infini ».
Harpocrate, 143, 144 ; 455. Dieu égyptien, Horus enfant, fils d’lsis et d’Osiris.
Hébé, 150. Déesse de la Jeunesse, chez les Grecs.
Hébreux (Évangile des), 70. L’un des Évangiles apocryphes.
Hécate, 472. Déesse de la Lune, sous ses trois formes, et protectrice des sorcières.
Hécatombéon, 151. Le premier mois du calendrier athénien. Il correspond à notre mois de juillet.
Hécatonchyres [ Hécatonchires ], 149. Géants aux cent bras, nés d’Uranus et de la Terre.
Hector, 83. Fils de Priam, roi des Troyens. Il fut tué par Achille.
Hécube, 40. Femme de Priam, roi des Troyens.
Hégésias, 181. Philosophe pessimiste (vers 300 avant J.-C.).
Hélène, 91 ; 266, 470 ; 634 Femme de Ménélas. Ravie par Pâris, fils de Priam, elle fut la cause de la guerre de Troie.
Hélène, 89 à 91 ; 263 à 265 ; 524 à 526. La compagne de Simon le Magicien.
Heliopolis, 118 ; 217, 456 ; 502. Ville de la Basse-Égypte.
Hellènes, 459 ; 626. Les Grecs.
Hellenie, 156. Autre nom de la Grèce
Helvidiens, 59. Disciples d’Helvidius qui pensait que Marie avait eu des enfants de saint Joseph.
Hephestus [ Hephæstus ], 476. Le dieu du feu, chez les Grecs.
Héraclite, 178. Philosophe grec, né à Éphèse vers 540 avant J.-C.
Hercule, 14, 148, 152 ; 464, 465, 477, 480 ; 630.
Hermas, 4. Converti par Rhodè. Allusion au « Pasteur d’Hermas », ouvrage du IIe siècle.
Hermès, 21. Pilastre surmonté de la tête d’Hermès, dieu grec, assimilé à Mercure par les Romains.
Hermione, 377 ; 575. Ville de la côte d’Argolide.
Hermogène, 70. Il entreprit de concilier la philosophie grecque avec le dogme chrétien ; Tertullien le combattit Fortement.
Herniens [ Hermiens ], 55. Disciples d’Hermias (IIe siècle) soutenait que l’homme a reçu toutes ses connaissances des anges déchus.
Hespérides, 306, 465 ; 551.
Heures, 147 ; 459 ; 626. Divinités grecques qui président aux changements de temps.
Hiérodule, 98 ; 539. Esclave attachée au service des temples, dans l’antiquité.
Hilarion, 5, 38 à 49, 51, 53 à 55, 58, 73, 87, 118 à 125, 128 à 132, 134, 137, 142, 145, 146, 148, 157 à 161, 166, 167. Ermite du IVe siècle. D’abord disciple de saint Antoine, il se retira ensuite en Palestine, son pays natal.
Himalaya, 124.
Hippocentaure, 113. Être fabuleux, le même que le Centaure.
Hippopodes, 112 ; 305 ; 551. Populations scythes auxquelles les Grecs prêtaient des pieds de cheval.
Hiras, 579. Personnage mentionné dans l’histoire de Juda et de Thamar (Genèse, XXXVIII).
Holopherne, 245 ; 512. Général assyrien (?) tué par Judith.
Homa, 133. Breuvage du sacrifice, chez les Perses.
Homaï, 198.
Homère, 73 ; 254 ; 477.
Homérites, 104 ; 295 ; 544. Nom des anciens habitants du Yémen ; appelés aussi Himyarites.
Homme, 56 ; 260 ; 522. L’un des trente éons, dans la doctrine de Valentin.
Hostilinus [ Hostilinus ], 161. Divinité romaine.
Houleh, 92. Lac de Palestine, traversé par le Jourdain.
Huns, 26.
Hursida, 472.
Hydre, 465 ; 630. Monstre tué par Hercule.
Hyménée, 477. Divinité qui présidait aux mariages.
Hymnie, 158 ; ou Hymnia, 473 ; 635. Surnom de Diane, à Orchomène.
Hyrcanie (Mer d’), 99 ; 290 ; 540. Nom ancien de la mer Caspienne.
I
Iaarab [ Yârob ], 31 ; 388 ; 584. Ancien roi de Salsa, suivant la tradition arabe.
Iabdalaoth [ Ialdabaoth ], 75. Voir Ialdabaoth.
Iakhschab [ Yachdjob], 31 ; 388 ; 584. Ancien roi de Saba, suivant la tradition arabe.
Ialdabaoth, 522. Nom donné par les gnostiques à Jéhovah, créateur du monde.
Iaô, 74. L’un des noms du dieu d’IsraëI.
Iarchas, 103 ; 295 ; 543. Sage indou, de qui Apollonius disait tenir sa science et ses pouvoirs.
Ida, 461 ; 627. Montagne d’Asie Mineure, voisine de Troie.
Idéenne, 136 ; 469 ; 633. Surnom de Cybèle, déesse du mont Ida, en Asie- Mineure.
Ides, 301. Le treizième ou le quinzième jour du mois, à Rome.
Ilythia, 470 ; 472 ; 634. Déesse de l’accouchement, en Grèce.
Inacchus, 290. Dieu-fleuve d’Argos, père d’Io, que Jupiter aima et que Junon métamorphosa en genisse.
Inde, 289, 465 ; 630.
Indes, 50 ; 293, 294, 388, 466, 476 ; 513, 584, 639.
Indus, 103 ; 294, 295 ; 543.
Intelligence, 56 ; 260 ; 522. L’un des trente éons, dans la doctrine de VaIentin.
Iran, 134. Aujourd’hui : la Perse.
Isaac, 245 ; 512. Fils d’Abraham.
Isis, 141 à 144, 148 ; 289, 455. Déesse égyptienne, femme d’Osiris, mère d’Horus.
Israël, 74, 91, 165 ; 241 ; 508, 643.
Israélite, 281. Nom donné par les Circoncellions au bâton dont ils étaient armés.
Issachar, 92 ; Issakar, 267 ; 527. L’une des douze tribus d’Israël.
Issedonie, 32 ; 389 ; 585. Région occupée par les Scythes au bord de la mer Caspienne.
Italie, 301.
Iukneth, 198. Oiseau fabuIeux, mentionné dans le TaImud.
Ixion, 152. Il insulta Junon et fut, en punition, attaché à une roue cnfIammée avec laquelle il tournait dans l’air.
Izeds, 134. « Les dieux », en persan.
Jacob, 164; 212, 245 ; 500, 512, 643. Le second fils d’Isaac.
Jacques de Jérusalem (Saint), 213. On l’appelait le « Frère du Seigneur » ou « Rempart du peupke » du peuple ». Il fut lapidé par les Sadducéens en 62.
Jahel, 245 ; 512. Femme de la tribu des Kénites qui tua Sisara.
Janus, 160. Dieu du soleil chez les Romains. Il ouvrait et fermait le ciel et l’année ; on le représentait avec un double visage.
Jean, 12, 26. Évêque de Perse, membre du concile de Nicée.
Jeanne, 64. L’une des femmes qui accompagnaient et servaient Jésus.
Jéhovah, 92 ; 321. Nom du dieu d’Israël.
Jéricho, 71. Ville de Palestine.
Jérusalem, 149 ; 268, 311, 362, 391, 484, 490 ; 555.
Jérusalem Céleste, 65. Jérusalem des cieux, 268. Jérusalem lumineuse, 569. Jérusalem des montanistes, 278. Expressions désignant la « Cité de Dieu », que les chrétiens des premiers siècles espéraient voir descendre du ciel, selon la promesse de Jésus.
Jésus, Jésus-Christ, 10, 41, 42, 47, 51, 56, 58, 61, 61, 67, 68, 73, 77, 94, 115, 140, 149 ; 201, 225, 231, 241, 243, 244, 250, 254 268, 269, 272, 275, 281, 303, 309, 311, 333, 334, 336, 359, 369, 442, 187, 488, 490, 492, 495, 496 ; 508 à 511, 528, 531, 533, 549, 555, 568,646, 649, 651.
Job, 236.
Joseph, 47 ; 254, 360, 361. Le père de Jésus.
Jourdain, 484 ; 644. Fleuve de Palestine.
Judas [ Juda ], 579. L’un des douze fils de Jacob.
Judas, 66 ; 269, 364 ; 529, 570. — Judas (Évangile de), 71. Ouvrage apocryphe des Caïnites
Judée, 168, 484 ; 644.
Judith, 24 ; 512. Femme juive qui tua Holopherme.
Juifs, 9 (Cf. Esther, chap. IX), 169 ; 213, 260, 266, 490 ; 527, 645·
Junon, 146, 151 ; 457, 458, 460, 465 ; 624, 627.
Junonia (Île), 112 ; 306 ; 551. L’une des îles Fortunées (aujourd’hui : les Canaries).
Jupiter, 93, 114 146, 149, 150 ; 267, 293, 294, 308, 457 à 463, 465, 480 ; 528, 543, 553, 624 à 628.
K
Kabalistes, 262 ; 523. Les gnostiques juifs.
Kaiomortz, 133 ; ou Kaiomors, 42 ; 621. Le premier homme, dans les croyances des Perses.
Kalanos, 88. Gymnosophiste qui se brûla, en présence d’Alexandre et de son armée.
Kastan [ Kahtân ], 31 ; 388 ; 584. Ancien roi de Saba, suivant la tradition arabe.
Kastur, 159. Nom étrusque de Castor.
Kaulakau, 57, 58. Nom sous lequel Basilide désigne le Christ, par allusion à Isaïe, XXVIII, 10.
Kedusha, 362. La « Sainte » ; surnom de Jérusalem.
Kères, 152. Filles de la nuit, génies de la mort, chez les Grecs.
Knouphis, 73, 74 Divinité égyptienne a forme de serpent.
L
Laban, 245 ; 512. Beau-père de Jacob.
Labyrinthe, 143, 188 ; 394 ; 591. Célèbre édifice d’Égypte, les bords du lac Mœris.
Lacynus, 45 ; 630. Tué par Hercule.
Ladanon, 32 ; 389 ; 585. Gomme aromatique de l’Orient.
Lamia, 376 ; 574. Nom de femme grecque.
Lampito, 375 à 379 ; 573 à 577. Nom de femme grecque.
Laphria 158 ; 473 ; 635. Divinité de Patras, analogue à Diane.
Lares (Les dieux), 481 ; 641 ; ou Lares domestiques, 162. Dieux protecteurs de la famille, à Rome.
Laria(Presqu’île de), 295.
Larves, 161. Nom des fantômes ou spectres, à Rome.
Laticlave, 164 ; 483 ; 642. À Rome, tunique ornée par devant d’une large bande de pourpre, insigne de l’ordre sénatorial.
Lazare, 362 ; 570. Ressuscité par Jésus.
Lémures, 161. Sorte de revenants, à Rome.
Léonce, 64 Voir Eustolie.
Liban, 484 ; 644. Montagne de Syrie.
Libitina, 161. Ancienne divinité italienne, confondue plus tard avec Proserpine.
Licorne, 32, 49, 113, 198 ; 402, 408 ; 585. Être imaginaire, à corps de cheval, à tête de cerf, avec une corne sur le front.
Licteur 78, 115. À Rome, officier public attaché à la personne de certains magistrats ; il marchait devant le magistrat en portant les faisceaux (haches dont le manche était entouré de verges) sur l’épaule gauche.
Limyrica, 389. Nom ancien de la côte de Malabar.
Luc (Évangile de), 47 ; 360.
Lucius, 83. Nom de plusieurs martyrs.
Lucrèce, 91 ; 266 ; 527. Outragée par Sextus, fils de Tarquin le Superbe, elle se tua.
Lune (Le dieu), 92, 122, 142, 158 ; 527.
Lybie [ Libye ], 212, 45 ; 623. Région à l’ouest de l’Égypte.
Lybique [ Libyque ] (Chaîne), 2. Haut plateau à l’ouest du Nil.
Lycopodium 447. Plante cryptogame.
Lycopolis, 284. Ville de la Haute-Égypte.
Lycus, 465 ; 630. Roi de Thèbes en Béotie, tué par Hercule.
Lydie, 476 ; 639. Contrée de l’Asie-Mineure occidentale.
Lynx, 161. Nom d’une constellation.
Lysimachia, 376 ; 574. Nom de diverses plantes.
M
Macaire, 11. Moine de la Haute-Égypte, contemporain d’Antoine.
Madeleine. Voir Marie-Madeleine.
Mageddo (Vallée de), 92 ; 267 ; 527. En Palestine, entre le Thabor et le Carmel.
Malgalat [ Magalat ], 361. L’un des trois rois mages.
Malobathre [ Malabathre ], 389. Nom d’une plante d’Asie, peut-être le bétel.
Mandragore, 199. Plante dont la racine figure grossièrement un corps humain et à laquelle on attribuait jadis des propriétés aphrodisiaques.
Manès, 4, 51 a 54, 61, 71 ; 259 ; 521, 557, 569. Hérésiarque persan du IIIe siècle ; il croyait, comme les anciens Perses, a l’existence de deux principes ou dieux, l’un du bien, l’autre du mal. Il fut écorché vif vers 274.
Manichéens, 257, 313 ; 520, 557. Les disciples de Manès.
Manipule, 78. Ce n’est pas un vêtement, mais un ornement sacerdotal, qui se place sur la manche gauche.
Marc (Évangile de), 47.
Marc-Antoine, 22, 161. Le rival d’Octave. Vaincu à Actium (31 avant J.-C.), il se réfugia à Alexandrie et se tua.
Marcel d’Ancyre, 69. Évêque du IVe siècle ; il professait une doctrine antitrinitaire analogue à celle des Sabelliens.
Marcelliens, 254. Disciples de Marcel d’Ancyre.
Marcellina, 72. Femme, qui vint à Rome vers 165 et adorait les images de Jésus, de Pythagore, de Platon d’Aristote, etc.
Marcion, 55, 60. Hérésiarque du IIe siècle. Né à Sinope, il vint à Rome, ou il connut Cerdon. Il enseignait qu’il y a deux dieux, celui des ]uifs et celui des chrétiens. Il blâmait le mariage et prêchait le martyre.
Marcionites, 67, 71. Disciples de Marcion.
Marcosiens, 59, 67, 71 ; 259 ; 521. Disciples de Marcos, qui enseignait l’existence d’une Quaternité, au lieu d’une Trinité et admettait, dit-on, les femmes au sacerdoce.
Mareotis, 21. Lagune dans le delta du Nil, au sud d’Alexandrie.
Marie, 47 ; 208, 244, 245, 254, 278, 358 ; 498,501, 510, 517. Mère de Jésus.
Marie-Madeleine, 359, ou Madeleine, 64 ; 219 ; 503. L’une des saintes femmes de l’Évangile.
Mars, 147, 154 ; 462 ; 628. Dieu de la guerre.
Mars (Champ de), 150. À Rome, emplacement situé hors des murs et consacré au dieu Mars ; il était destiné aux exercices militaires.
Marthe, 64. Sœur de Marie de Béthanie.
Martiallus [ Martialis ], 217 ; 502.
Martichoras, 194, 195 ; 405, 408 ; 597, 599. Quadrupède de l’Inde ; peut-être le porc-épic.
Martypia, 377 ; Martypsa, 575.
Mathieu ou Matthieu (Évangile de), 47 ; 360.
Maximilia, 63, 64, 67 ; 274, 276 à 278, 313, 316 ; 530 à 533, 557, 559. L’une des prophétesses du montanisme.
Médée, 462 ; 628. Magicienne grâce à qui Jason s’empara de la toison d’or.
Melchisédech, 63 ; 511 ; Melchissédech, 244. Roi de Jérusalem, au temps Abraham.
Melece, 28. Évêque de Lycopolis en Haute-Égypte (début du IVe siècle) ; hostile à Pierre d’Alexandrie, il Fut déposé par le concile de Nicée.
Méléciens, 25. Partisans de Mélèce.
Mélisse, 178. Philosophe grec de l’École d’Élée.
Melpomène, 477 ; 639. Muse de la poésie lyrique et tragique.
Melthé, 476.
Memphis, 456. Ville d’Égypte.
Mena, 164 ; 482 ; 642. Divinité romaine.
Ménades, 147, 155 ; 461, 475 ; 627, 638. Femmes qui célébraient les fêtes de Bacchus.
Ménandriens, 254 ; Ménandrins, 518. Partisans de Ménandre de Cépharétée, disciple de Simon le Magicien. Ils étaient nombreux surtout à Antioche.
Mendès, 378 ; 576. Vin de Mendès, dans le delta du Nil.
Ménélas, 264 ; 526. Frère d’Agamemnon ; mari d’Hélène.
Ménippe, 106 à 108 ; 298 à 300 ; 546, 547. Jeune Corinthien, aimé d’une empuse qui avait pris la forme d’une Femme. Apollonius démasqua le monstre.
Mercure, 25, 147, 157 ; 267, 470, 472 ; 528, 634, 635. Le dieu du commerce.
Mérinthiens, 69. Disciples de Mérinthe, le même que Cérinthe.
Meschia et Meschiané, 133 ; 452 ; 621. Le premier couple humain dans les croyances des perses.
Mésopotamie, 198 ; 402 ; 595. La plaine qui s’étend entre le Tigre et l’Euphrate moyens.
Messaliens, 60. Secte gnostique du IIIe siècle.
Messie, 77 ; 219, 359, 490 ; 502, 646.
Métangismonistes [ Métangismonites ], 254. Hérétiques qui soutenaient que, dans la Trinité, le fils était contenu dans le Père comme un vase dans un autre vase.
Métaponte, 475. Ville de l’Italie méridionale.
Méthodius, 69. Évêque d’Olympus en Asie-Mineure ; adversaire d’Origène ; martyrisé vers 311.
Milet (Vierges de), 181. Lasses de vivre, elles voulaient se tuer. On ne les en empêcha qu’en menaçant d’exposer nues aux yeux du public celles qui se tueraient.
Mimâllon, 476 ; 639 ; Mimallonéïde, 147,155. Nom donné, en Macédoine, aux Bacchantes.
Minerve, 79, 93, 146, 151 ; 267, 461, 480 ; 528, 553, 627. La déesse de la sagesse.
Minos, 76. Roi et législateur des Crétois.
Mirag, 197 ; 408 ; 599.
Misach, 383. Nom donné par les Chaldéens à Misaël, l’un des compagnons de Daniel.
Mithra, 111, 133, 134 148 ; 305, 453. Dieu du soleil, chez les Perses.
Moïse, 54 76, 77, 197 ; 212, 245, 256, 267, 269, 408 ; 500, 512, 518, 527, 569, 599
Moloch, 43 ; 472 ; 634. Dieu des Phéniciens et des Carthaginois ; on lui offrait des enfants, en sacrifice.
Montanistes, 43, 81 ; 272, 278, 279 ; 530, 533, 557. Disciples de Montanus.
Montanus, 62 à 65, 81 ; 277, 278 ; 532. Sectaire phrygien, qui, au IIe siècle, annonça la fin prochaine du monde et le jugement dernier.
Muse des festins, 478 ; 640. C’est-à-dire Thalie.
Muses, 147 ; 378, 462, 476, 477 ; 576, 628. Déesses des arts et des sciences.
Muséum, 22. Palais d’Alexandrie consacré aux Muses.
Myrmecoleo, 197 ; 408 ; 599. Nom grec du fourmi-lion.
Myrrhodion, 112 ; 306 ; 551.
N
Nabuchodonosor, 9 (Daniel, II, 46), 26, 27, 117 ; 384; 581. Roi de Babylone (604-561 av. J.-C.).
Nænia [ Nenia ], 162. Divinité romaine.
Naples, 228.
Nasr, 444 ; 615. ldole des contemporains de Noé, suivant la légende arabe
Nazareth, 484; 644. Ville natale de Jésus.
Nébride, 475 ; 638. En grec « peau de faons » ; l’un des attributs de Bacchus.
Neith, 141. Déesse égyptienne, adorée particulièrement à Saïs, dans le Delta.
Nélée, 465 ; 630. Roi de Pylos (non de Pise), vaincu par Hercule.
Némée (Lion de), 464 465 ; 630. Monstre tué par Hercule.
Neptune, 146, 153 ; 458, 463, 464 ; 629. Dieu de la mer.
Néréides, 153 ; 464. Divinités de la mer, filles de Nérée.
Néron, 51, 93, 108 ; 267, 301 ; 528, 548. Empereur romain (54-68)
Nicée, 12, 25, 26, 41. Ville de Bithynie, en Asie-Mineure, siège du concile de 325, qui condamna l’hérésie d’Arius.
Nicolaïtes, 59 ; 269, 270, 315 ; Nicolaïstes, 259, 521. À l’origine, nom des artisans de saint Paul (surnommé Nicolas) et, ensuite, nom d’une prétendue secte.
Nicolas, 61. Sobriquet donné a saint Paul par ses adversaires, et, plus tard, nom du chef supposé des Nicolaïtes.
Nil, 77, 85, 103, 129, 141, 187 ; 217, 304, 492 ; 502, 543.
Ninive, 100 ; 290 ; 540. Ville d’Assyrie.
Nisibis, 389. Ville de la Mésopotamie septentrionale.
Nisnas, 192 ; 398 ; 593.
Nitrie, 6. Contrée de la Basse-Égypte, refuge des premiers solitaires chrétiens.
Nixii [ Nixi ], 162. Divinités romaines.
Noé, 69 ; 254, 259 ; 500, 518, 521.
Nomes, 141. Divisions administratives de l’Égypte ancienne.
Nona, 162. Divinité romaine.
Noria, 259 ; 521. Nom prêté par les gnostiques à la femme de Noé.
Nortia, 159. Divinité de Vulsinies, en Étrurie ; chaque année, On enfonçait un clou dans le mur de son temple.
Nous, 261, 266 ; 527. En grec « intelligence » ; l’un des éons de la doctrine gnostique.
Novatiens, 25. Secte rigoriste du IIIe siècle. Entre autres, ils condamnaient les secondes noces. ·
Numera [ Numeria ], 162. Divinité romaine.
Numidie, 309 ; 554. Nom ancien de la province de Constantine.
Nymphæa, 16. Nom grec du nénuphar.
Nymphes, 158 ; 382. Divinités des Bois, des eaux, des montagnes.
O
Oannès, 128 ; 472 ; 624. Dieu des Chaldéens. Moitié homme, moitié poisson, il sortit de la mer pour enseigner aux hommes les principes de tous les arts.
Odollam, 579. Localité juive, mentionnée dans l’histoire de Juda et de Thamar (Genèse XXXVIII).
Œchalie,465 ; 630. Nom porté par plusieurs villes de la Grèce.
Olisbus, 473 ; 636. Phallus en cuir.
Olives ou Oliviers (Jardin des), 77 ; 362 ; 490.
Olympe, 99, 147, 149, 152 ; 290, 458, 460, 461, 463, 476, 479, 480 ; 540, 625 à 628, 637, 640, 641. Massif montagneux de la Macédoine. Les Grecs plaçaient sur son sommet le séjour des dieux.
Olympien (Jupiter), 459 ; 626.
Omophore, 52 ; 557. l’un des cinq êtres supérieurs dans la doctrine de Manès.
Omorôca, 129. Chez les Chaldéens, divinité qui personnifiait le chaos. Bélus, le créateur, fendit son corps en deux ; d’une moitié, il fit la terre, de l’autre, le ciel.
Omphale, 152 ; 466. Reine de Lydie, aux pieds de laquelle Hercule fila la laine.
Ophites, 77 ; 255, 256 ; 518, 519. Hérétiques du IIe siècle, qui rendaient un culte au serpent.
Oraïos, 74 L’un des noms donnés au dieu d’Israël par les gnostiques.
Orchomène, 158 ; 473 ; 635. Ville d’Arcadie.
Orichalque, 189. Métal fabuleux.
Origène, 46, 53, 66 ; 234, 258 ; 568. Docteur de l’Église (185-254). Il interprétait la Bible dans le sens allégorique. Torturé lors de la persécution de Dèce, il mourut à Tyr.
Orion, 89. Nom d’un géant, dans la mythologie grecque. — 171. Nom d’une constellation.
Ormuz, 132, 134 ; ou Ormuzd, 451, 454. Le dieu du bien, chez les Perses.
Orphée, 292. Célèbre chanteur thrace ; il charmait les bêtes sauvages en jouant de la lyre.
Orsiloché, 158. Nom de Diane, dans le Taurus.
Orthia, 158 ; 472. Déesse de Sparte. Chaque année, les jeunes gens étaient fouettés jusqu’au sang devant son autel, avec défense de se plaindre, sous peine de déshonneur.
Osée, 245 ; Ozée, 512. L’un des douze « petits prophètes d’Israël. Allusion à Osée, I, 2 et suiv.
Osiris, 22,141, 143 ; 456 ; 623. Le dieu de la lumière et du bien, en Égypte.
Ossipago, 162. Divinité romaine.
Ostie, 297. Port d’Italie, à l’embouchure du Tibre.
P
Pabène [ Tabène ], 6. Village d’Égypte (diocèse de Dendérah) où saint Pacôme établit le premier couvent des cénobites.
Pacôme, 11. Fondateur de la vie cénobitique en Thébaïde (IVe siècle).
Palestine, 38.
Pallantium, 472 ; 635. Ville d’Arcadie.
Pallas, 461. Nom de Minerve à Athènes.
Pallium, 252 ; 516. Manteau grec.
Palmyre, 32 ; 389 ; 585.
Palæsimonde (Île), 32 ; 389 ; 585. Nom ancien de l’île de Ceylan.
Pan, 147, 155 ; 474 ; 636. Dieu d’Arcadie, protecteur des pâturages.
Pandala [ Pandaie ], 466. Fille d’Hercule, d’après une tradition de l’Inde.
Pandio [ Pandion ], 32 ; 389 ; 585. L’Indoustan méridional.
Paneades, 72. Ville de Syrie, sur la route de Tyr à Damas.
Paneum, 3, 21. Colline artificielle, au centre d’Alexandrie.
Panoenus, 460 ; 627. Peintre grec ; le frère de Phidias.
Panthérus, 70 ; 215. Soldat que les adversaires du christianisme prétendaient être le père de Jésus.
Paphnuce, 12 ; 26. Évêque de Haute-Égypte ; mutilé et banni sous Dioclétien ; honoré comme un confesseur au concile de Nicée.
Paphos, 114 ; 308 ; 553. Ville de Chypre, sanctuaire de Vénus.
Paraclet, 56, 65, 93 ; 267, 277 ; 528, 532 ; Paraclétos, 260 ; 522. Le « Consolateur », nom donné à l’Esprit Saint ; l’un des éons de la doctrine gnostique.
Parasange, 408. Mesure itinéraire persane de 6 kilomètres environ.
Parfait, 56. L’un des trente éons, dans la doctrine de Valentin.
Pâris, 470 ; 634. Fils de Priam, roi des Troyens ; il ravit Hélène, femme de Ménélas.
Paros, 379 ; 577. Île de la mer Égée, dans l’archipel des Cyclades.
Parque (La troisième), 475. Elle personnifiait l’inflexibilité du destin.
Parthénon, 152. Temple de Pallas, à Athènes.
Pastinaca, 197 ; 407 ; 599. Sorte de quadrupède ovipare (pastenague).
Patara, 376 ; 574. Ville de Lycie, dans l’Asie-Mineure méridionale.
Patère, 144 ; 228. Petit plat circulaire et peu profond, qui servait surtout pour les libations.
Paterniens, 60 ; 251 ; 515. Sectaires chrétiens du IVe siècle ; ils prétendaient que la chair est l’œuvre du démon.
Patréens, 158 ; 473 ; 635. Habitants de Patras, ville du Péloponèse.
Patrices, 25. Titre honorifique, créé par Constantin.
Patricianistes [ Priscillianistes (?) ], 250 ; 514 515. Voir Priscillianiens.
Paul (Saint), 46, 55, 73, 93 ; 241, 254 269, 286, 389 ; 508, 529, 569.
Paul (Ermite), 39 ; 213 ; 578. Pour échapper à la persécution de Dèce (250), il se réfugia dans la Théhaïde et y vécut jusqu’à 98 ans.
Paul de Samosate, 69. Évêque d’Antioche ; il niait la divinité de Jésus et l’existence de la Trinité. Il fut déposé en 268.
Pélagie (Sainte), 181. Vierge et martyre d’Antioche (IVe siècle).
Pélasgiens [ Pélagiens ], 198. Terme s’appliquant aux oiseaux qui fréquentent la haute mer.
Péloponèse, 574. Aujourd’hui : la presqu’île de Morée.
Pensée, 56 ; 522. L’un des trente éons, dans la doctrine de Valentin.
Peplos, 146, 182 ; 628 ; Peplus, 461. Ample tunique d’étoffe légère et richement brodée que les femmes mettaient par-dessus leurs autres vêtements.
Pepuza, 68 ; Pepusa, 278. Petite ville de Phrygie, qui devint vers 168 la ville sainte des Montanistes.
Perfica, 473 ; 636. Divinité romaine, qui préside à l’accouplement.
Pergame, 376 ; 574. Ville de l’Asie-Mineure occidentale, capitale d’un royaume indépendant (241-133 av. J.-C).
Perse, 12 ; 513 ; 621.
Persée, 462. Héros de la légende grecque ; il tua Méduse et délivra Andromède.
Perséphone, 140. Déesse des Enfers, chez les Grecs.
Persépolis, 402 ; 595. Ville de Perse et capitale des rois Achéménides, ruinée par Alexandre (330 av. J.-C.).
Perses, 132 ; 213.
Pétase, 147 ; 472. Sorte de chapeau à larges Bords, qui protégeait du soleil et de la pluie.
Petrus d’Alexandrie, 79. Voir Pierre d’Alexandrie.
Phalarique 405. Javelot de chasse ou de guerre, de grandes dimensions.
Phalmant, 197 ; 407 ; 599.
Phare, 3, 21, 23, Île du delta du Nil, derrière laquelle s’abrite le port d’Alexandrie.
Pharisiens, 241 ; 508. Secte de Juifs qui affectaient de se distinguer par une vie simple et sévère.
Pharsalia, 475. Danseuse thessalienne qui fut mise en pièces sur le Forum de Métaponte.
Phénix, 403, 408 ; 596, 599. Oiseau fabuIeux.
Phidias, 460 ; 626.
Philæ, 144. Île du Nil, dans la Haute-Égypte.
Philippe, 363. Monnaie macédonienne.
Philippe (Évangile de), 259. L’un des évangiles apocryphes.
Philolaüs, 169. Philosophe grec de l’École de Pythagore.
Phinees, 268 ; ou Phinéas, 528.
Phraortes [ Phraotes ], 102 ; 294 ; 342, 543. Roi philosophe de l’Inde, avec qui Apollonius eut de longs entretiens.
Phratrie, 150. Subdivision de la tribu, à Athènes.
Phrigie, 471 ; 634. Vaste région au centre de l’Asie-Mineure.
Phryné, 376.
Pierre (Saint), 8, 93 ; 212, 231, 241, 268, 340, 364 369 ; 500, 508, 528, 565.
Pierre d’Alexandrie, 44. Évêque d’Alexandrie. Il conseillait aux chrétiens persécutés de racheter leur vie a prix d’argent. Martyrisé en 312.
Pilate, 76.
Pionius, 80. Prêtre de Smyrne, martyrisé en 250.
Pipalas, 445 ; 616.
Pise, 465 ; 630. Vile d’Elide, dans le Péloponèse, nommée, par erreur, au lieu de Pylos, ville de Messénie.
Pisperi [ Pispir ], 6. Nom d’un monastère de saint Antoine, au sud de Memphis.
Pistis, 260 ; 522. La Foi ; l’un des trente éons, dans la doctrine de Valentin.
Platon, 169.
Plérôme, 56, 57 ; 58 ou Plérome, 260, 261, 313 ; 522. Dans la doctrine gnostique de Valentin, ensemble des trente éons qui constituent la divinité.
Pluton, 146, 152 ; 458, 463 ; 629 ou Plutus, 462, 481 ; 641. Dieu des Enfers, dans la mythologie gréco-romaine.
Poephaga [ Poephagos ], 408. Nom d’un animal de l’Inde.
Polenta, 228. Bouillie de farine d’orge.
Polycarpe, 80. Évêque de Smyrne, martyrisé en l’an 167, à l’âge de 95 ans.
Pont, 290 ; 540. Contrée de l’Asie-Mineure septentrionale.
Pont-Euxin, 465. Aujourd’hui : la Mer Noire.
Poppée, 51. Femme d’Othon, enlevée par Néron, qui, pour l’épouser, répudia Octavie.
Porphyrus [ Porphyrio ], 408 ; 599. Poule d’eau à bec et à jambes rouges.
Porsenna, 189 ; 396 ; 591. Roi d’Étrurie. Sur son tombeau s’élevaient cinq pyramides portant suspendues au sommet un grand nombre de clochettes.
Porus, 102 ; 294 ; 543. Roi de l’Inde, vaincu par Alexandre, en 327 av. J.-C.
Poséidon, 459 ; 626. Le Dieu de la mer, chez les Grecs.
Posidium, 22. Temple de Poséidon, à Alexandrie.
Potina, 162. Divinité romaine.
Porniades (Les déesses), 472 ; 635. C’est-à-dire « les déesses souveraines », épithéte s’appliquant aux Euménides.
Pouzzoles, 110 ; 303 ; 549. Ville d’Italie, voisine de Naples.
Praema [ Prema ], 162. Divinité romaine.
Presteros, 197 ; 408 ; 599. Sorte de serpent venimeux.
Priape, 474 ; 636. Dieu de la génération et de l’amour.
Priscilla, 61, 62, 64, 67 ; 274 275, 277, 278, 313, 316 ; 530 a 533, 557, 559. L’une des prophétesses du montanisme.
Priscillianiens [ Priscillianistes ], 55. Hérétiques d’Espagne au IVe siècle. Ils pensaient ne l’âme, venue du ciel, tombait, sur la terre, aux mains du démon, qui l’adjoignait au corps.
Procula, 51. Nom donné à la femme de Pilate, dans la littérature chrétienne apocryphe.
Profondeur, 56. L’un des trente éons, dans la doctrine de Valentin.
Prométhée, 465 ; 630. Attachée à un rocher pour avoir dérobé le feu du ciel, il fut délivré par Hercule.
Propylées, 152. vestibule du Parthénon.
Proserpine, 83, 149 ; 463 ; 629. Déesse des Enfers, chez les Romains.
Prounikos, 59, 91 ; Prounicos, 270 ; 529. La « lascive », nom donné par les gnostiques a l’hémorroïsse de l’Évangile, considérée comme une sorte de divinité.
Psyché, 481. Nom grec de l’Âme ; personnifiée dans le mythe de l’Amour (ou Cupidon) et Psyché.
Ptha, 141 ; 456. Dieu égyptien, adoré principalement à Menphis.
Ptolémée, 76. Lieutenant d’Alexandre le Grand ; le fondateur de la dynastie des Lagides.
Ptolémées (les), 20, 22. Rois d’Égypte de la dynastie des Lagides.
Publicain, 7, 42 ; 505, 578. À Rome, adjudicataire d’un service public.
Pultis, 84. Bouillie de farine, nourriture des anciens Romains.
Pulutuk, 159. Nom étrusque de Pollux.
Pygmées, 104 ; 296, 400, 408 ; 544, 594, 599. Race fabuleuse de nains. Ils habitaient dans la région du Haut-Nil, du côté de l’Éthiopie.
Pylôme, 21. L’entrée des temples égyptiens.
Pyramides, 33, 143, 144, 185 ; 217, 321, 389, 395 ; 585. Tombeaux des rois d’Égypte.
Pyronienne, 473 ; 635. Surnom de Diane « protectrice du blé ».
Pyrrhique (Danse), 426. Sorte de danse qui se faisait les armes a la main.
Pythagore, 73, 130, 170 ; 254, 305.
Pythagoriciens, 99 ; 289 ; 540. Disciples de Pythagore.
Pythie, 114, 156 ; 475 ; 638. Prêtresse d’Apollon à Delphes ; elle rendait les oracles au nom du dieu.
Pythiques (Les jeux), 301. Jeux célébrés à Delphes, tous les quatre ans, en l’honneur d’Apollon.
R
Racotis, 182. Nom d’un quartier d’Alexandrie.
Rahab, 246, 365 ; 512, 570. Femme de Jéricho qui recueillit les espions envoyés par Josué.
Razias, 181 ; 312. Juif qui se donna la mort pour ne pas tomber aux mains des soldats de Nicanor (vers 162 av. J.-C.).
Rhapsode, 223. En Grèce, chanteur qui allait, de ville en ville, déclamant des morceaux de poésie.
Rhéa, 457, 458 ; 624, 625. Déesse de la terre, femme de Saturne.
Rhodinum, 376 ; 574. Sorte d’onguent, très renommé dans l’antiquité.
Riema [ Réema ], 391. Province de l’Arabie heureuse, voisine de Saba.
Romains, 4 93, 98, 118, 151, 163 ; 289, 482 ; 539, 642.
Rome, 6, 72, 108, 109, 181 ; 301, 302 ; 548, 549.
Rouge (Mer), 3, 104 ; 262, 296, 483 ; 523, 544.
Rubigo, 473 ; 636. Divinité romaine, qui protège le blé de la rouille.
Rumina, 164 ; 482 ; 642. Divinité romaine.
S
Saba (Reine de), 10 (I Rois, X, 1), 29 à 38, 117 ; 387 à 392 ; 583 a 588.
Sabaoth, 59, 74. Nom donné par les gnostiques au dieu d’Israël, considéré comme l’auteur du mal.
Sabasius, 111 ; 305 ; 550. Dieu des Phrygiens et des Thraces, analogue à Bacchus et identifié avec lui.
Sabéens, 262 ; 557. Secte chrétienne, appelés aussi « Chrétiens de saint Jean » ; mais ce nom s’applique également et par erreur aux adorateurs du feu et des astres.
Sabellins [ Sabelliens ], 68 ; 251, 252 ; 515. Partisans de Sabellius, prêtre du IIIe siècle qui considérait le Fils et le Saint-Esprit comme de simples émanations du Père.
Sabine, 161. Province d’Italie, au nord de Rome.
Saboura, 483. Nom donné par les Musulmans à l’une des cinq villes brûlèes par le feu du ciel, du temps de Loth.
Sacerdote, 99, 160. C’est-à-dire : prêtre.
Sachalites, 104 ; 295 ; 544. Populations de l’Arabie méridionale.
Saclas, 258 ; 521. Le chef des démons, dans la doctrine manichéenne.
Sadducéens, 241 ; 508. Primitivement, membres de la caste sacerdotale chez les Juifs, puis synonyme de « matérialistes » et d’« épicuriens ».
Sadhuzag, 194 ; 401, 402, 408 ; 594, 599.
Sagesse, 56. L’un des trente éons, dans la doctrine de Valentin.
Saharil [ Saba ], 31 ; 388 ; 584. Ancien roi de Saba, suivant la tradition arabe.
Saint-Esprit, 48, 56, 58, 93, 121, 149 ; 245, 251, 266, 277, 311; 358; 488, à 491 ; 515, 527, 555, 555, 649·
Salaria (Voie), 160. Route de Rome à Ancône sur l’Adriatique.
Saldabaoth [ Ialdabaoth ], 260. Voir Ialdabaoth.
Saliens, 463 ; 628. À Rome, les douze prêtres qui gardaient le bouclier de Mars, qu’on disait tombé du ciel.
Salluste (Jardins de), 301. À Rome.
Salomon, 10, 32, 33, 182 ; 212, 269, 286, 388, 390, 391, 490 ; 500, 585, 586. Fils de David, roi des Juifs.
Samanéens, 99. Philosophes indous, qui vivaient dans la solitude et menaient une vie austère.
Samarie, 93 ; 241, 267 ; 508, 527. Ville de Palestine. Capitale du royaume d’Israël.
Samaritains, 266 ; 527. Secte juive.
Samos, 157.
Samosate, 69. Capitale de la Commagène, sur l’Euphrate.
Samothrace, 111, 148, 157 ; 305 ; 550. Île de la mer Égée, voisine des côtes de Trhrace.
Sampséens, 67. Sectaires des bords de la mer Morte, au Ier siècle ; semblables aux Thérapeutes.
Samson, 91 ; 266 ; 527.
Sarabaïtes, 239. Moines d’Égypte qui vivaient par petits groupes, sans aucune règle.
Saraïm [ Saracen ], 361. L’un des trois rois mages.
Sarrator [Sarritor ], 161. Divinité romaine.
Sartor [ Sator ], 161. Divinité romaine.
Satan, 247, 251, 256, 268, 280, 322, 325 ; 515, 520, 533.
Satrape, 100 ; 290, 291 ; 541. Titre des gouverneurs des provinces perses.
Saturne. 78, 149 ; 457, 459, 461 ; 624, 625, 627. Fils d’Uranus et père de Jupiter.
Saturne, 171 ; 262. Planète.
Saturniens, 259, 261 ; 521, 523. Disciples de Saturnin.
Saturnin, 54. Chef d’une secte gnostique, à Antioche, au IIe siècle. Ses idées se rapprochent de celles de Basilide.
Satyres, 155 ; 297, 475 ; 638. Dieux des bois et des montagnes, compagnons de Bacchus.
Saül, 181. Roi des Juifs, au XIe siècle av. J.-C. Il fut vaincu par les Philistins, à Gelboé, et se tua.
Sawa, 444 ; 615. Idole des contemporains de Noé, suivant la lègende arabe.
Schebar [ Schebat ], 40. Le onzième mois de l’année chaldéenne et juive.
Sciapodes, 193 ; 398, 408 ; 593, 599. Habitants fabuleux de la Libye ; ils s’abritaient du soleil en tenant levée leur jambe, qu’ils avaient énorme.
Scipion, 258. Le vainqueur d’Annibal.
Scorpion, 307. L’un des douze signes du zodiaque.
Scythie, 12, 50, 99 ; 290, 466, 490 ; 540, 645. Vaste contrée de l’Asie, au nord de la Perse
Scythus, 258. Philosophe arabe, dont Manès paraît s’être inspiré.
Sédécias, 246 ; 512. Le dernier roi de Juda ; vaincu par Nabuchodonosor en 577 av. J.-C.
Seigneur (Évangile du), 71. L’un des Évangiles apocryphes.
Sem, 69 ;244, 254 ; 511, 518. Le fils aîné de Noé. Nommé par erreur, au lieu de Seth, fils d’Adam.
Sémélé, 476. La mère d’Hercule.
Senad, 197 ; 408 ; 599.
Senagion, 408.
Septimus, 253 ; 517. Prénom de Tertullien.
Sérandib, 444 ; 615. Nom persan de l’île de Ceylan.
Sérapis, 4, 16 ; 456 ; 623. Apis mort, considéré comme Osiris.
Serpent d’airain, 512. Idole adorée chez les Juifs jusqu’au temps d’Ezéchias.
Séostris, 103 ; 295 ; 543. Conquérant égyptien ; le même que Ramsès II. (XIVe siècle av. J.-C.)
Séthianiens [ Séthiens ], 69 ; 254; 518. Secte du IIe siècle. Ils honoraient en Seth, fils d’Adam, le fils de la divine sagesse, représentant l’esprit, en opposition à Abel, qui figure l’âme, et à Caïn, la chair.
Sévériens, 256 ; 520. Autre nom des Encratites.
Sicyone, 376 ; 574. Ville du Péloponèse, voisine de Corinthe.
Sigeh, 91 ; Σιγή, 266 ; 527. Le Silence, l’un des trente éons, dans la doctrine de Valentin.
Silène, 147, 155 ; 476. Le père nourricier de Bacchus.
Silènes, 475 ; 638. Génies des sources et des fleuves ; compagnons de Bacchus.
Silphium, 32 ; 389 ; 585. Plante de Cyrénaïque dont le suc était employé comme remède et comme assaisonnement.
Simon [ Siméon ], 124. Allusion à Luc, II, 25 et suiv.
Simon (le Magicien), 89, 94 ; 263 à 268, 314 ; 524 à 528, 558. Juif qui voulut acheter des apôtres le pouvoir de faire des miracles. Puis il se donna pour le Messie et vint à Rome, où on lui éleva, dit-on, une statue dans l’île du Tibre. Il était accompagné d’une femme nommée Hélène.
Simoniaques, 60. Ceux qui, à l’exemple de Simon le Magicien, trafiquent des choses saintes.
Simorg ou Simorg-Anka, 35 ; 391, 392 ; 587. Oiseau fabuleux, dans la légende persane.
Sinope, 60. Port du Pont-Euxin.
Sirènes, 310 ; 554, 639. Divinités de la mer de Sicile, qui, par la douceur de leur chant, attiraient les navigateurs sur les écueils.
Sirius, 388, 458 ; 584, 625.
Sisara, 245 ; 512. Général cananéen, vaincu par les Juifs et tué par Jahel
Skirapies [ Skiraphies ] de Minerve, 309 ; 553. Sorte de jeu de dés, chez les Grecs.
Sodome, 66, 164 ; 269, 483 ; 529, 643. Ancienne ville de Palestine.
Soleil (Le dieu), 140, 142 ; 294, 473 ; 523, 543, 636.
Soma [ Sêma ], 22. Mausolée d’Alexandre et des Ptolémées, à Alexandrie.
Sophia, 56, 57, 75 ; 260, 261 ; 522. La Sagesse, l’un des trente éons, dans la doctrine de Valentin.
Sosipolis, 157 ; 472 ; 635. Nom donné, en Grèce, aux divinités qui protègent les villes.
Sotas, 64 ; 278 ; 33. Évêque d’Anchiale en Thrace ; il tenta d’exorciser Priscilla.
Soumenat, 444 ; 615. Ancienne ville du Dekan, dans l’Indoustan.
Sparte, 472.
Sphinx, 17, 141, 144, 187 a 191 ; 393 à 397, 408, 455, 461 ; 589 a 592, 599, 623, 628.
Spiridion [ Spyridon ], 12. Évêque de Trimithonte, dans l’îIe de Chypre ; l’un des membres les plus connus du concile de Nicée.
Splenditenens, 52 ; 558. L’un des cinq êtres supérieurs, dans la doctrine de Manès.
Sporus, 109 ; 301 ; 548. Favori de Néron.
Stater, 20 ; 363. Monnaie grecque, valant environ 4 francs.
Stésichore, 91 ; 266 ; 527. Poète lyrique, d’Himère en Sicile (632-553 av. J.-C.),
Stimula, 162. Déesse latine.
Strompharabarnax (Grottes de), 307 ; 552.
Stryge [ Strige ], 158. Génie malfaisant et nocturne.
Strymon, 219. Fleuve de Thrace ; aujourd’hui : Strouma.
Stymphale (Les oiseaux du lac), 465. En Arcadie ; ils furent tués par Hercule.
Stymphalia, 158 ; 473 ; 635. Divinité d’Arcadie, analogue a Diane.
Styx, 147. L’un des fleuves des Enfers, dans la mythologie grecque.
Subigo [ Subigus ], 162. Divinité romaine.
Sublicus, 160. Nom d’un pont du Tihre, dans l’ancienne Rome.
Suburre, 160 ; Subur, 301. Nom d’un quartier de l’ancienne Rome.
Summanus, 160. Dieu de la nuit et du tonnerre nocturne, chez les Romains.
Suzanne, 64. L’une des femmes qui accompagnaient et servaient Jésus.
Sybaris, 376 ; 574. Ville de l’Italie méridionale.
Syracuse, 181 ; 305, 377 ; 550, 574. La plus grande ville de la Sicile, dans l’antiquité.
Syrènes, 153 ; 464, 477. Voir Sirènes.
Syrie, 54, 136 ; 469 ; 566, 633.
Syrinx, 147. Flûte à sept tuyaux.
Syzygies, 260, 261, 313 ; 522, 558. Dans la doctrine gnostique de Valentin, association de deux éons, l’un mâle l’autre femelle.
T
Tachas, 32 ; 389 ; 585.
Tagès, 159. Nain qui révéla aux Étrusques les préceptes de la sagesse et la science des présages.
Tantale, 152. Roi de Lydie. Condamné, dans les Enfers, à une faim et une soif éternelles.
Taprobane, 104 ; 295, 490 ; 544, 645, Nom ancien de l’île de Ceylan.
Tarente, 105 ; 545. Ville de l’Italie méridionale.
Tarse, 63 ; 276 ; 531. Ville de Cilicie, en Asie-Mineure.
Tartare, 153, 155 ; 460 ; 627. La partie la plus profonde de l’Enfer grec.
Tartare (Désert), 198 ; 402 ; 595, ou Tartarie, 444 ; 615. Vaste contrée de l’Àsie centrale.
Tartessus, 32 ; 389 ; 585. L’Andalousie méridionale.
Tatianiens, 66 ; Tatiens, 273 ; 530. Disciples de Tatien (IIe siècle) ; sectaires chrétiens qui se distinguaient par un très grand rigorisme.
Taxilla [ Taxila ], 102 ; 294 ; 542. Ancienne ville de l’Inde, dans la vallée de l’Indus, près de la ville moderne d’Attok.
Tchataka, 86. Nom sanscrit d’une espèce de coucou.
Tégée, 462. Ville d’Arcadie.
Télesphore, 157. Génie qui préside à la convalescence ; l’un des compagnons d’Esculape.
Télétos [ Thélétos ], 260, 261 ; 522. La Volonté, l’un des trente éons, dans la doctrine de Valentin.
Térébenthus, 258. Disciple et continuateur de Scythus.
Terme, 161 ; ou Terminus, 474 ; 636. À Rome, le dieu qui garde les limites des propriétés.
Terpsichore, 477 ; 639. La muse de la danse.
Terre (Déesse), 457, 459 ; 624.
Tertullanistes, [ Tertullianistes ], 252 ; 516. Disciples de Tertullien, chef d’une secte montaniste.
Tertullien 61, 65, 72 ; 252. Le plus ancien des Pères latins de l’Église ; né vers 160 à Carthage. Vers 202, il adopta l’hérésie montaniste.
Thabor, 241 ; 508. Montagne de Palestine, où, suivant la tradition, eut lieu la Transfiguration de Jésus.
Thalamège (Barque), 22. Bateau de plaisance, pourvu de nombreuses cabines.
Thalie, 477 ; 639. L’une des neuf muses ; celle qui préside aux banquets.
Thamar, 365 ; 570, 579. Belle-fille de Juda, fils de Jacob.
Thamnas, 579. Localité juive mentionnée dans le livre de la Genèse, chap. XXXVIII, 12-14. Aujourd’hui : Tibné.
Thébaïde,1, 22 ; 213. C’est-à-dire la Haute-Égypte.
Thèbes, 376, 465 ; 630. Ville principale de la Béotie, dans la Grèce moyenne.
Thémison, 279 ; 533. L’un des chefs des Montanistes.
Théodas, 55. Disciple de saint Paul. Valentin prétendait tenir de lui sa doctrine.
Théodomus [ Théodomas ], 465 ; 630. Tué par Hercule.
Théodore [ Théodote ], 279 ; Théodote, 533. Le chef des Montanistes, après Montanus (fin du IIe siècle).
Théodotus, 244, 254 ; 511, 518. Hérésiarque du IIe siècle, qui identifiait Melchisédec avec le Fils de Dieu et soutenait que le Christ n’était devenu dieu que par adoption.
Théodotiens, 69 ; ou Théodotistes, 254 ; 518. Disciples de Théodotus.
Théophile, 12, 26.
Thérapeutes, 262 ; 523. Solitaires juifs d’Égypte, voués à la vie contemplative.
Théro, 463 ; 628. La nourrice de Mars.
Thesmophores, 378 ; 576. Fêtes que les femmes d’Athènes célébraient en l’honneur de Cérès législatrice ou Thesmophore.
Thespie (Les cinquante filles de), 466.
Thessalie, 219 ; 503. Vaste plaine, entourée de montagnes, dans la Grèce septentrionale.
Thomas, 254. ; 511. Disciple de Jésus. Célèbre par son incrédulité.
Thomas (Évangile de), 71. L’un des Évangiles apocryphes.
Thot, 141. Dieu de l’intelligence et des arts, en Égypte.
Thrace, 50, 158 ; 219, 476 ; 639. Contrée au sud des Balkans, dans le Bassin de la Maritza. 9
Thulé, 158. Île lointaine, au nord de l’Écosse.
Thyane [ Tyane ], 111 ; 285. Ville d’Asie-Mineure ; patrie d’Apollonius.
Thyrse, 475 ; 638. Bâton entouré de lierre et de pampre, avec une pomme de pin au sommet, que portaient les bacchants et les bacchantes quand ils célébraient la fête de leur dieu.
Tibériade, 215. Ville de Palestine, au bord du lac de Génésareth.
Tibre, 301.
Tibre (Île du), 267 ; 528. À Rome.
Tibur, 83. Ville d’Italie, voisine de Rome, célèbre par ses beaux sites et ses villas.
Timonium, 22. Villa d’Antoine, à l’extrémité de la jetée du Posidium, à Alexandrie.
Tirésias, 307 ; 552. Célèbre devin de Thèbes en Béotie.
Titans, 149. Géants qui voulurent escalader le ciel et détrôner Jupiter. Ils furent précipités dans le Tartare.
Tityos, 152. Géant qui fit violence à Latone. En punition, il fut jeté dans le Tartare, ou deux vautours lui rongeaient continuellement le foie.
Topazos, 104 ; 296 ; 544. Île de la mer Rouge ; appelée aussi Ophiodès.
Tragelaphus, 197 ; 407 ; 599. Animal fabuleux, moitié bouc (et non pas bœuf), moitié cerf
Triade, 141. Groupe de trois divinités.
Trinité, 148 ; 251, 277, 311, 489 ; 515, 555.
Triopas, 158. Dieu solaire de Cnide, en Asie-Mineure.
Trirème, 22, 151 ; 264. Navire à trois rangs de rames de chaque côté.
Tritons, 153 ; 464. Divinités de la mer, enfants de Neptune et d’Amphitrite.
Trophonius (Antre de), 111 ; 305 ; 550. Grotte de Lébadée en Béotie, ou Apollon rendait ses oracles.
Troyens, 91.
Tympanon, 137, 155, 164 ; 483. Tambour de basque muni de sonnettes et de grelots.
Typhon, 141, 144 ; 455. Divinité du mal, chez les Égyptiens. Il tua son frère Osiris.
Tyr, 91 ; 265, 266, 468 ; 526, 527, 632. Célèbre port de Syrie.
Tyrrhénienne (Mer), 476. Partie de la Méditerranée comprise entre l’Italie, la Sicile et la Sardaigne.
Tyrse [ Thyrse ], 155.
à  Z
Ulysse, 90 ; 265, 462 ; 526.
Uranus, 149 ; 457, 458, 478, 479 ; 624, 625. Dieu du ciel. Il fut mutilé et détrôné par son fils Saturne.
Valentin, 4, 55, 69. Hérésiarque alexandrin, du IIe siècle. Il enseignait que Dieu se manifeste par des émanations successives (les éons, groupés en syzygies), dont ce monde est la dernière et la moins parfaite. Il n’admettait ni l’incarnation du Verbe, ni la divinité de Jésus-Christ.
Valentiniens, 68 ; 259, 261 ; 521, 522. Disciples de Valentin.
Valériens [ Valésiens ], 66, 67 ; 279, 312 ; 533, 557. Fanatiques disciples de Valésius, qui croyaient pécher en perpétuant l’espèce.
Vallona [ Vallonia ], 161. Divinité romaine.
Vénus, 105, 114, 147, 156 ; 296, 308, 462, 478, 479 ; 545, 553, 628. Déesse l’amour. — Vénus anadyomène, 147 « Celle qui sort du sein des flots ». — Vénus apostrophienne, 309 ; 553. « Celle qui détourne du vice ». — Vénus barbue, 308 ; 553. Divinité hermaphrodite de l’île de Chypre. — Vénus indienne, 295 ; 544.. — Vénus uranienne, 308 ; 553. C’est-à-dire « fille du Ciel ».
Verbe, 41, 48, 56, 68, 74, 77, 116 ;215, 250, 254, 256, 260, 261, 268, 334, 335, 413, 451, 453 ; 515, 517, 522, 528, 556, 563, 621.
Vérité, 56 ; 260 ; 522. L’un des trente éons, dans la doctrine de Valentin.
Vertumme, 161. Dieu des vergers, à Rome.
Vervactor, 161. Divinité romaine.
Vespasien, 105 ; 244, 297 ; 511, 545. Empereur romain (69-79).
Vesta, 160 ; 458. Déesse romaine du foyer.
Vestales, 78. Jeunes filles vouées au culte de Vesta.
Vie, 56 ; 260 ; 522. L’un des trente éons, dans la doctrine de Valentin.
Vie des apôtres [ Actes des apôtres ], 8. Extrait du chap. XI, 5-7.
Vierge, 149 ; 205, 208, 213, 214, 216, 278, 279, 310, 314, 369, 467, 468 ; 497, 501, 533, 555, 649. La mère de Jésus.
Virbius, 160. Dieu solaire adoré à Aricia, dans le Latium, à côté de Diane.
Virgo, 162.
Volupia, 162. Divinité romaine.
Vulcain, 147, 154 ; 459, 465, 472 ; 626, 630, 635. Dieu du feu et des forgerons.
Waad, 444 ; 615. Idole des contemporains de Noé, suivant la légende arabe.
Xéneston, 307 ; 552.
Xénophane, 178. Philosophe grec (VIe siècle av. J·-C.).
Xerxès, 158. Roi des Perses (485-465 av. J.-C.).
Yaghüth, 444 ; 615. Idole des contemporains de Noé, suivant la légende arabe.
Yaho, 362. L’un des noms du dieu d’Israël. Voir Iaô.
Yauk, 444 ; 615. Idole des contemporains de Noé, suivant la légende arabe.
Yémen, 403 ; 596. L’Arabie du Sud-Ouest.
Yeschut [ Yeschoua ], 362. Forme primitive du nom de Jésus.
Zalmoxis, 158. Dieu des Gètes, peuple de Thrace.
Zéhon [ Géhon ], 255. L’un des quatre fleuves de l’Éden.
Zeus, 462 ; 628. Le roi des dieux, dans la mythologie grecque.
Zoara, 267 ; 527. Ville de Palestine, au sud de la mer Morte.
Zoroastre, 130 ; 451 à 454 ; 622. Le prophète et le législateur des Perses.
Zotime [ Zotique ] de Comane, 278 ; 53. Évêque qui combattit le montanisme et tenta d’exorciser Priscilla.