La Troisième Jeunesse de Madame Prune/00

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AVANT-PROPOS



À mes chers compagnons du Redoutable, en souvenir de leur bonne camaraderie pendant nos vingt-deux mois de campagne, je dédie ce livre, où j’ai voulu seulement noter quelques-unes des choses qui nous ont amusés, sans insister jamais sur nos fatigues et nos peines.

Ce n’est qu’un long badinage, écrit au jour le jour, il y a trois ans bientôt, alors que les Japonais n’avaient pas commencé d’arroser de leur sang les plaines de la Mandchourie. Aujourd’hui, malgré la brutalité de leur agression première, leur bravoure incontestablement mérite que l’on s’incline, et je veux saluer ici, d’un salut profond et grave, les héroïques petits soldats jaunes tombés devant Port-Arthur ou vers Moukden. Mais il ne me semble pas que le respect dû à tant de morts m’oblige d’altérer l’image qui m’est restée de leur pays.

P. LOTI.


Janvier 1905.