La Vampire/8

La bibliothèque libre.
La Vampire (1865 dans le recueil Les Drames de la mort)
E. Dentu (p. 67-75).

VIII

LE NARCOTIQUE

À dater de cet instant, tout fut confusion et ténèbres dans cervelle de René. La blessure de sa tête rendit un élancement si violent, que le cœur lui manqua. Il crut voir une main qui saisissait la chevelure laineuse du nègre et qui le rejetait en arrière.

En même temps un mouchoir se noua sur ses yeux et un bâillon comprima sa bouche.

C’était un luxe de précautions.

On le prit par les Jambes et par les épaules pour le placer sur une sorte de civière.

Il ne gardait qu’un sens de libre, l’ouïe, et encore la syncope qui le cherchait prêtait aux voix de mugissantes sonorités et le noyait en quelque sorte dans la confusion des langues qui l’entourait.

Une pensée presque lucide restait en lui, néanmoins, au milieu de cette prostration : elle !

Il l’avait entendue.

Elle l’avait sauvegardé.

Elle avait dit : C’est lui !

Lui ? qui ? S’était-elle trompée ? Avait-elle menti ?

Les quelques mots prononcés par la voix de femme, si douce dans son impérieuse sonorité, furent du reste les premiers et les derniers.

René eut beau écouter de toute son âme, ce fut en vain, elle ne parla plus.

La force l’abandonnait peu à peu ; le sommet de son crâne était une horrible brûlure. Au bout de quelques pas il perdit le sentiment.

La dernière parole qu’il entendit et comprit lui parut la moins croyable de toutes, ce fut le nom de Georges Cadoudal, son oncle.

C’était une riante matinée de la fin de l’hiver, le ciel était bleu comme au cœur de l’été et jouait dans les fouillées d’un bosquet en miniature, composé de plantes tropicales.

Le lit sur lequel René était couché regardait un vaste jardin, planté de grands arbres aux branches dépouillées. À droite, c’était la serre qui épandait de chauds et discrets parfums ; à gauche, une porte ouverte montrait en perspective les rayons d’une bibliothèque.

Le lit avait une forme antique et ses colonnettes torses supportaient un ciel carré, habillé de damas de soie, épais comme du velours.

Les murailles, revêtues de boiseries pleines, aux moulures sévères, avaient un aspect presque claustral qui contrastait singulièrement avec les décorations coquettes et toutes modernes de la serre.

René avait dormi d’un sommeil paisible et profond. Il s’éveilla reposé, sa tête était lourde, un peu vide, mais il ne ressentait aucune douleur.

Voici ce que vit son premier regard, et peut-être que sans cet aspect, explicatif comme les illustrations que notre vieil enfantillage ajoute à tout texte désormais, il eût été bien longtemps à repêcher les vérités éparses parmi la confusion de ses souvenirs.

Dans la serre, à travers les carreaux, il aperçut le nègre — le nègre géant — qui fumait une paille de maïs bourrée de tabac, couché tout de son long qu’il était sous un latanier en fleurs.

Ce nègre regardait en l’air avec béatitude le vol tortueux des fumées de son cigarite et semblait le plus heureux des moricauds.

Rien dans son affaissement paresseux n’annonçait la férocité.

Il n’avait plus ce couteau aigu et diaboliquement effilé qui avait été si près de faire connaissance avec les côtes de notre jeune Breton.

Dans la chambre même et non loin de la fenêtre qui donnait sur le jardin, ce jeune homme très maigre et très pâle, qui avait les cheveux tout blancs, lisait, plongé dans une bergère et les pieds sur un fauteuil. Il portait un costume bourgeois d’une rigoureuse élégance.

René ne vit pas autre chose au premier moment.

Mais un autre sens, sollicité plus vivement que la vue elle même, fit retomber ses paupières fatiguées et bien faibles encore.

Par la porte ouverte de la bibliothèque, un chant venait, accompagné par les accords d’une harpe.

La harpe était alors à la mode et toute jolie femme faisait faire son portrait dans le costume prétentieux de Corinne, les pieds sur une pédale, les mains étendues comme dix pattes d’araignée et grattant sur l’instrument théâtral par excellence des arpèges solennels comme une phrase de Mme de Staël.

La guitare vint ensuite, terrible décadence des dernières années de l’empire et transition langoureuse à la migraine que l’abus du piano épand sur le monde.

Des trois instruments le plus haïssable est assurément le piano, dont les Anglaises elles-mêmes ont fini par comprendre le clapotant clavier. Il n’y aura rien après le piano, qui est l’expression la plus accomplie de la tyrannie musicale.

La guitare faisait moins de bruit.

La harpe était belle.

La voix qui venait par la porte de la bibliothèque disait un chant hardi, sauvage, ponctué selon ces cadences inattendues et heurtées du rythme slave. La voix accentuait cette mélodie presque barbare avec une incroyable passion.

La voix était sonore, étendue, pleine de ces vibrations qui étreignent l’âme. Elle mordait, s’il est permis de faire un verbe avec le participe technique usité dans la langue du dilettantisme.

Si la voix n’avait pas chanté, remuant le cœur de René jusqu’en ses fibres les plus profondes, il eût ouvert la bouche déjà pour demander où il était ; mais il restait sous le charme et retenait son souffle.

Il ne savait pas où il était. Rien de ce qu’il voyait par les fenêtres ne lui rappelait le plat paysage qui entourait la maison du chemin de la Muette. C’étaient ici de grands arbres et, au delà, de hautes murailles, tapissées de lianes.

Au moment où la voix cessait de chanter, une porte latérale s’ouvrit, et la grande vieille femme au costume hongrois qui était sortie de la maison isolée avec un flambeau à la main, la nuit précédente, entra, portant une tasse de chocolat sur un plateau.

Le bruit de son pas fît tourner la tête au jeune homme maigre et pâle coiffé de cheveux blancs.

— Salut, domina Yanusza, dit-il avec une railleuse affection de respect.

La vieille fit une révérence roide et digne.

— Je ne suis pas une maîtresse, je suis une servante, docteur Andréa Ceracchi, répondit-elle en latin. Voulez-vous me parler une fois sans rire, vous qui devriez toujours pleurer, depuis l’heure où votre frère tomba sous la main du tyran ?

L’Italien eut un spasme qui contracta ses traits, et lèvres minces se froncèrent.

— Le rire est parfois plus amer que les larmes, bonne femme Paraxin, murmura-t-il, employant pour lui répondre le latin tudesque qui leur servait à s’entre-comprendre.

— Docteur, dit-elle avec une emphase étrange, moi, je ne ris ni ne pleure : je hais. On dit que le général Bonaparte va se faire acclamer empereur. Si vous laissez aller, il ne sera plus temps.

— Je veille ! prononça lentement celui qu’elle avait nommé Andréa Ceracchi.

René se souvint de ce nom, qui appartenait à l’un des deux Romains impliqués dans le complot dit des Horaces, le compagnon de Diana et d’Arena, à l’homme jeune et beau dont la fin stoïque avait tenu huit jours durant Paris et le monde en émoi : au sculpteur Joseph Ceracchi.

Yanusza secoua sa tête grise et grommela :

— Mieux vaudrait agir que veiller, seigneur docteur.

Puis elle reprit, de son pas dur et ferme, le chemin de la porte, sans même jeter un regard au lit où René gisait immobile.

Quand Yanusza fut partie, le docteur italien resta un instant immobile et pensif, puis il trempa une mouillette de pain dans la tasse de chocolat, qu’il repoussa aussitôt loin de lui.

— Tout a goût de sang ici ! prononça-t-il d’une voix sourde.

Depuis quelques minutes les paupières de René s’appesantissaient de nouveau et un sommeil irrésistible le cherchait.

Ces dernières paroles de l’Italien arrivèrent à son oreille, mais glissèrent sur son entendement.

Soudain un grand bruit se fit à l’intérieur de la maison. Ce n’était ni dans la serre ni du côté de la bibliothèque, René crut entendre un cri semblable à celui qui l’avait fait retourner en sursaut, la nuit précédente, quand il était caché dans les framboisiers devant la maison isolée.

Il essaya de combattre le sommeil, mais tout son être s’engourdissait de plus en plus, et il lui parut que le nègre qui s’était levé sur son séant dans la serre le regardait fixement.

C’était des yeux blancs du nègre que le sommeil venait.

Il arrivait comme un flux presque visible, cet étrange sommeil. René le sentait qui montait le long de ses veines et il éprouvait la sensation d’un homme qu’on eût lentement submergé dans un bain de vapeur d’opium.

Il gardait pourtant l’usage de ses yeux et de ses oreilles, mais pour voir, pour entendre des choses impossibles et celles que les rêveurs de l’opium en trouvent dans leur ivresse.

Deux hommes entrèrent dans la serre par une porte qui communiquait avec l’intérieur de la maison. Ils portaient un fardeau de forme longue qui donna à René l’idée d’un cadavre enveloppé dans un drap !

Le nègre se mit à sourire et montra la rangée de ses dents éblouissantes.

En même temps une vision, une délicieuse et rayonnante, vision, illumina la chambre, une femme au sourire adorable, que ses cheveux blonds, légers et brillantés de reflets célestes couronnaient comme une auréole, bondit par la porte de la bibliothèque.

— Le comte Wenzel vient de repartir pour l’Allemagne dit-elle.

René reconnut cette voix qui lui serrait si voluptueusement cœur. Le sommeil l’enchaînait de plus en plus. Les efforts impuissants qu’il faisait le fatiguaient jusqu’à l’angoisse et il pensait :

— Tout ceci est un cauchemar.

Ce nom du comte Wenzel le frappa. Il avait entendu parler de lui au père adoptif d’Angèle et savait que le comte Venzel était un jeune gentilhomme allemand sur le point de contracter mariage à Paris.

Cela ramena sa pensée vers son propre mariage à lui, ce mariage désiré si passionnément, naguère attendu avec tant d’impatience et qui maintenant lui faisait peur.

Ce mariage qui était pourtant désormais l’accomplissement d’un devoir sacré.

Et il s’étonnait de concevoir en un pareil moment des idées si nettes, de suivre des raisonnements si droits.

Il s’étonnait aussi du sens particulier que son intelligence attachait à ces paroles, en apparence les plus simples du monde : « Le comte Wenzel vient de repartir pour l’Allemagne. »

Il y avait là pour lui je ne sais quelle indéfinissable menace.

Derrière l’harmonie de cette voix quelque chose raillait ! froidement, impitoyablement.

Il songea :

— Je me souviendrai de tout ceci et je demanderai conseil au père d’Angèle.

Mais le nom de la pauvre enfant le blessa comme le couteau qu’on retournerait dans la plaie.

La blonde ravissante, au sourire étincelant comme la gaieté des enfants, s’était assise auprès de l’Italien et faisait bouffer les plis de sa robe légère. Il y avait en toute sa personne d’inexplicables clartés. Sa robe brillait quand elle en secouait les plis gracieux, de même que ses cheveux scintillaient à chaque mouvement de sa tête souriante.

Elle tournait le dos à la serre où René voyait toujours ce long paquet que les deux hommes avaient déposé aux pieds du nègre.

Le nègre achevait paisiblement son cigarite.

— Mon frère n’est pas encore vengé, prononça l’Italien tout bas, et je n’ai bientôt plus de courage.

— Dans quelques jours, murmura la blonde, tout sera fini, je vous le promets.

Ses yeux, en ce moment, se tournèrent du côté du lit René se dit :

— Celle-ci est le mal. Ce n’est pas elle !

— Dort-il ? demanda-t-elle à voix basse avec une sorte d’inquiétude.

— Il n’a jamais cessé de dormir, répliqua l’Italien. Le narcotique était à dose convenable… Que voulez-vous faire de lui ?

— Notre salut et ta vengeance, répondit la jeune femme.

Les yeux de l’Italien brillèrent d’un feu sombre.

— Comtesse, prononça-t-il lentement, j’avais vingt-deux ans quand mon frère est mort. Le lendemain de ce jour-là j’avais les cheveux blancs comme un vieillard… Je voulus me tuer, un homme me sauva et me raconta que lui aussi avait changé, en une nuit d’angoisse, une forêt de boucles noires contre une chevelure blanche… Cet homme-là m’avait conseillé de passer la mer et d’oublier. Vous avez murmuré le mot vengeance à mon oreille : j’attends.

La jeune femme sembla grandir, et sa beauté transfigurée exprima une indomptable énergie.

— D’autres attendent comme toi, répondit-elle. Andréa Ceracchi. Tout ce que j’ai promis, je le tiendrai. J’ai rassemblé autour de moi ceux dont cet homme a brisé le cœur ; et n’ai-je pas assez travaillé déjà pour notre cause commune ?

Elle fut interrompue par un bruit sourd qui se fit dans la serre et qui lui donna un tressaillement par tout le corps. Ceracchi ne pouvait pas devenir plus pâle, mais ses traits s’altérèrent et il ferma les yeux.

René, dont le regard se porta malgré lui vers la serre, vit le nègre debout auprès d’un trou carré qui s’ouvrait parmi les caisses de fleurs. Il souriait un sourire sinistre. Le paquet long avait disparu.

— Tu veux venger ton frère, reprit la jeune femme d’une voix altérée : Taïeh veut venger son maître (son doigt désignait par-dessus son épaule le nègre, occupé à refermer une large trappe sur laquelle il fit glisser une caisse de Yucca). Toussaint-Louverture est mort comme Ceracchi, mort plus durement, dans le supplice de la captivité. Taïeh ne demande pas compte du prix qui payera sa vengeance… Osman est venu du Caire avec un poignard empoisonné, caché dans son turban… Mais ce n’est pas un vulgaire poignard qui tuera cet homme… Il faut du sang et de l’or : des flots d’or et de sang ; Il faut cent bras obéissant à une seule volonté, il faut une volonté une mission, une destinée… le sang coule, haussant de jour en jour le niveau de l’or. Les Frères de la Vertu sont prêts, et me voici, moi que le destin a choisie… Andréa Ceracchi sera-t-il le premier à perdre confiance ? Me suis-je arrêtée ? ai-je reculé ?…

Elle s’interrompit, parce que l’Italien lui baisait les mains à genoux.

Elle était belle si merveilleusement que son front épandait des lueurs.

— J’ai foi en vous ! prononça l’Italien avec une dévotion mystique.

La main étendue de la jeune femme désigna René.

— Celui-ci nous fournira l’arme suprême, murmura-t-elle.

À la porte de la bibliothèque, une tête basanée et coiffée du turban égyptien se montra.

— Qu’est-ce ? demanda le docteur.

— M. le baron de Ramberg, répondit-on, demande à voir la comtesse Marcian Gregoryi.


Le soir de ce même jour, René de Kervoz était rentré dans sa chambre d’étudiant, faible, mais ne se ressentant presque plus de sa blessure.

Il gardait comme un vague et maladif souvenir de certain rêve qui avait occupé toute une nuit de fièvre terrible, puis une journée où le cauchemar avait pris les proportions de l’impossible.

Plus il faisait d’efforts pour éclaircir la confusion de sa mémoire plus le rêve emmêlait ses absurdes péripéties, lui montrant à fois le vivant cadavre d’un jeune homme coiffé de cheveux blancs, un nègre couché dans des fleurs, une femme belle à la folie et souriant dans l’or liquide d’une chevelure de fée, — une trappe ouverte, — un corps humain empaqueté dans un drap.

Puis la mégère qui parlait le latin, puis le Turc qui avait annoncé le baron de Ramberg, puis encore cette femme à la voix pénétrante qui avait dit : « Le comte Wenzel vient de repartir pour l’Allemagne ! »

Il y avait des souvenirs plus récents et plus précis, auxquels on pouvait croire, quoiqu’ils fussent bien romanesques encore.

Vers la tombée du jour, René avait vu tout à coup, au chevet de son lit, dans cette vaste chambre où tous les objets disparaissaient déjà, baignés dans l’obscurité, une femme semblait veiller sur son sommeil.

Une femme au visage calme et doux : front de madone que baignaient les ondes magnifiques d’une chevelure plus noire que le jais.

Cette femme ressemblait à la vision — à l’étrange éblouissement qui avait passé dans le rêve, à la voluptueuse péri dont la tête mutine secouait naguère sa blonde coiffure de rayons.

Mais ce n’était pas la même femme, oh ! certes René le sentait aux battements profonds de son cœur. Celle-ci était elle : l’inconnue de Saint-Germain l’Auxerrois.

Quand René s’éveilla, elle mit un doigt sur sa belle bouche et lui dit :

— On nous écoute, je ne suis pas la maîtresse ici…

— C’est donc l’autre qui est la maîtresse ? interrompit René.

Elle sourit, son sourire était un enchantement.

— Oui, murmura-t-elle, c’est l’autre. Ne parlez pas. Vous avez eu tort de me suivre. Il ne faut jamais essayer de pénétrer certains secrets. Je vous ai sauvé deux fois, vous êtes guéri, soyez prudent.

Et avant que René pût reprendre la parole, elle lui ferma la bouche d’un geste caressant.

— Vous allez vous lever, poursuivit-elle, et vous habiller. Il est temps de partir.

Elle glissa un regard vers la porte de la bibliothèque qui restait entr’ouverte et ajouta, d’un ton si bas que René eut peine à saisir le sens de ses paroles :

— Vous me reverrez. Ce sera bientôt, et dans un lieu où il me sera permis de vous entendre. En attendant, je vous le répète, soyez prudent. N’essayez pas de questionner celui qui va venir, et soumettez-vous à tout ce qui sera exigé de vous.

La main de René éprouva une furtive pression et il se retrouva seul.

L’instant d’après, un homme entra portant deux flambeaux : René reconnut ses habits sur un siège auprès de son lit.

Il s’habilla avec l’aide du nouveau venu, qui ne prononça pas un seul mot. Il ressentait une grande faiblesse, mais il ne souffrait point. Sa toilette achevée, le silencieux valet de chambre lui tendit un mouchoir de soie roulé en forme de cravate et lui fit comprendre d’un geste qu’il fallait placer ce bandeau sur ses yeux.

— Pourquoi cette précaution ? demanda René, désobéissant pour la première fois aux ordres de sa protectrice.

I cannot speak French sir, répondit l’homme au mouchoir de soie avec un accent guttural qui raviva tout à coup les souvenirs de René.

Ce brave, qui ne savait pas le français, s’était déjà occupé de lui. C’était bien la voix de gosier qui avait donné aux frères de la Vertu ce conseil anglais : « Assommons le maudit coquin ! »

René se laissa néanmoins mettre le bandeau.

L’instant d’après, il montait dans une voiture qui prit aussitôt le trot. Au bout de dix minutes, la voiture s’arrêta.

— Dois-je descendre ? demanda René.

Personne ne lui répondit. Il ôta son bandeau et vit avec étonnement qu’il était seul. Le cocher ouvrit la portière, disant :

— Bourgeois, je vous ai mené bon train de la rue du Dragon jusqu’au Châtelet. La course est payée. Y a-t-il un pourboire ?