La Verdure dorée/Amour, mon amour le plus cher

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La Verdure doréeÉditions Émile-Paul frères (p. 261).

CLIII


Amour, mon amour le plus cher,
J’ai connu ces aubes cruelles,
Veillant encor à l’heure où je voyais blanchir
L’aube couleur de plâtre sur les tuiles.

J’en pleurais, mais, têtu, jusqu’au
Sommeil je méditais sur le mystère
Et quelquefois, vague ivresse un écho
Faible me répondait du fond de la nature.

Puis comme un astre éclaterait
T’incendiant, nuit coutumière,
Muses, j’ai tressailli dans la chair et l’esprit
Et j’ai marché dans l’immense lumière.

Car le monde est harmonieux
Comme un beau chœur que soutiennent les lyres.
Ouvre les yeux, Amour, ouvre les yeux
Et danse de plaisir dans l’air que tu respires.