La Verdure dorée/Dénouons les rubans mauves que tu voulus

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La Verdure doréeÉditions Émile-Paul frères (p. 78).

LI


Dénouons les rubans mauves que tu voulus
Fixer à nos propos et ne soupire plus
D’une voix de douleur et de larmes trempée.
La bouche soit cousue et la langue coupée
Aux pleureurs ! Nous devons rire. Tu l’oubliais.
Et pour l’amour, par qui tes songes sont liés
Comme les blanches tubéreuses que tu aimes,
Sur tes ongles étroits j’écrirai des poèmes
Suaves comme la courbe de ta jambe ou
La clarté de ta gorge et creux comme un bambou.
Un tambour plein chanterait-il ? Et la tendresse
Chante, divinement vide, dans ta caresse.
Ne me regarde pas avec ces yeux. C’est vrai,
Pardon. Tu n’aimes pas qu’on raille. Je serai
Triste, si tu le veux, et grave, et pas plus tard que
Demain je te lirai les œuvres de Plutarque.