La Vie nouvelle/Commentaires/Chapitre XX

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La Vita Nuova (La Vie nouvelle) (1292)
Traduction par Maxime Durand-Fardel.
Fasquelle (p. 171-172).


CHAPITRE XX


Amor e cor gentil sono una cosa

Ce sonnet se divise en deux parties : dans la première, je parle de l’amour en tant qu’il est en puissance. Dans la seconde, j’en parle en tant que de la puissance il s’est résolu en acte. Cette seconde commence à : puis la beauté apparaît…

La première partie se divise elle-même en deux. Dans la première, je dis de quel genre est cette puissance. Dans la seconde, je dis comment ce sujet et cette puissance sont produits ensemble, et comment l’un est à l’autre ce que la forme est à la matière. Cette seconde commence à : quand la nature…

Et quand je dis : puis la beauté apparaît… je dis comment cette puissance s’est résolue en acte, et d’abord comment elle se fait chez l’homme, ensuite comment elle se fait chez la femme, e simil fa la donna.


L’amour en puissance est celui dont on a les éléments sans avoir eu l’occasion de l’appliquer. L’amour en acte est celui qui s’adresse à un objet déterminé.