La femme aux chiens/Chapitre 2

La bibliothèque libre.


◄   Chapitre I Chapitre III   ►

Chapitre II

Les conséquences du viol souvenirs et désirs. — Le bout rouge de Fox provoque le rut. — La dépravation morale amène la perversion des instincts génésiques. — Régine possédée par ses chiens. — Collée à ses mâles ! Jouissance effrénée. — Fausse alerte du satyre. — La femme de chambre amoureuse de sa maîtresse. — Après Gomorrhe, Lesbos.


Régine fut plusieurs jours avant de se retrouver dans son état normal. Elle éprouvait des fatigues, des accablements, des vertiges ; elle pensait et ne pensait pas ; elle subissait une crise morale et physique.

Était-ce bien à elle qu’arriva cette terrible aventure ? Non, non, elle dût être l’objet de quelque cauchemar ! Un cauchemar avec toutes les traces qui subsistaient ? Quel triste rôle consentit-elle à jouer ? Rien de son caractère ne s’y accusa ; et elle s’irritait de sa lâcheté à se soumettre, du manque de présence d’esprit dont elle fit preuve, du sacrifice irraisonné de tous ses sentiments, de toutes ses pudeurs aux pieds du monstre qui la domptait.

Il fallait bien qu’elle eût été hypnotisée pour avoir supporté une telle infamie !

Hélas ! cette nuit maudite figurait bien dans la réalité de son existence. Sa robe et son chapeau abîmés, perdus ; son corps ankylosé, sa peau marquée de bleus et d’écorchures, rappelaient les moindres détails de sa prostitution ; car elle s’était prostituée pour sauver sa vie. En valait-elle bien la peine ? Quel avenir de honte demeurait suspendu sur sa tête ! Elle appartenait à ce vaurien à qui, subjuguée, elle avait livré son nom, à qui elle avait appris sa situation sociale.

Il pouvait surgir à chaque instant et la réclamer comme la proie légitime de ses instincts dépravés. Ne lui en avait-elle pas donné le droit en lui abandonnant son mouchoir de dentelles ? Et quel usage n’en ferait-il pas ? Chose étrange, le mouchoir lui revenait à l’idée ; une espèce d’excitation renaissait dans ses sens où elle se complaisait aux images de la luxure subie… Elle évoquait la structure grossière et rude de son ravisseur, elle cherchait le parfum de son odeur de bouc, et elle se sentait devenir folle sous les désirs qui s’éveillaient.

Quoi ? elle avait refusé de se remarier dans de très avantageuses conditions, et elle en venait à se considérer comme le jouet fatalement voué aux satisfactions charnelles de ce satyre ! Les inquiétudes la reprenaient sur les conséquences possibles de ce contact, et elle tremblait qu’il ne l’eût engrossée.

Ce que son esprit travaillait durant ses moments de lucidité ne servait qu’à l’anéantir ensuite de longues heures.

Étendue sur un sopha, un livre à la main, elle ne lisait pas, elle rêvait tout le temps, ne s’interrompant que pour caresser ses deux chiens, deux gros molosses à poils ras et jaunes, ressemblant à des lionceaux, qui n’auraient fait qu’une bouchée du malandrin dont souffrait leur maîtresse. Malheureusement elle ne les avait pas dressés à venir l’attendre à l’arrivée du train.

Les quelques amies qui lui rendirent visite, s’étonnèrent des distractions et des stupeurs qui la saisissaient brusquement. Elle ne sortait pas de chez elle de crainte de rencontrer le satyre, et, se promenant à travers les allées de son parc, elle marchait escortée de ses deux bêtes, Fox et Médor, avec la rage dans le cœur, avec l’intention, si elle voyait surgir l’homme, de le leur donner en pâture. Ce ne serait ni difficile, ni long ; un simulacre d’attaque, et elles le mettraient en pièces.

Cependant, le dimanche, elle alla à la messe, comme les autres semaines, avec sa femme de chambre, Coralie. Elle puisa dans les offices divins une certaine quiétude et regarda son aventure comme une épreuve. En somme, des jours s’étaient écoulés et le satyre ne se montrait pas.

Il devait opérer ailleurs et sur d’autres femmes. Ce genre d’hommes ne pratiquait certainement pas les relations ordinaires d’amour et courait sans cesse après le rapt et la violence pour agrémenter la possession. Elle pouvait s’estimer heureuse d’en avoir été quitte à si bon compte.

En sortant de l’église elle souriait et saluait gracieusement les quelques familles avec lesquelles elle entretenait commerce d’amitié lorsque soudain elle changea d’attitude. Elle venait d’apercevoir debout, à trois pas devant elle, un homme en costume de bicycliste qui causait avec un marchand de vins de la localité et la fixait avec des yeux de feu. Impossible de s’y méprendre, c’était son satyre.

Elle hâta le pas avec sa femme de chambre, passa à côté toute troublée, les regards baissés, et rentra précipitamment à la villa où elle recommanda à un jeune ménage qui habitait un pavillon près de la grille et qui remplissait les fonctions de concierge-gardien de la propriété, de ne permettre à aucun étranger de venir la déranger.

Toute sa colère, augmentée d’une grosse peur, lui revenait. Le misérable osait reparaître dans le pays au grand jour, et il liait conversation avec des commerçants. Il ne l’avait pas suivie et il ne se présenta pas pour la voir.

Alors elle se dépita. Quel malotru ! Il aurait bien pu trouver un prétexte pour lui adresser des excuses, et au besoin le mouchoir de dentelles entre ses mains constituait un droit de réception.

Dans la soirée, peu après le dîner, qu’elle prenait toute seule, ne s’ennuyant pas de cette absence de convives, et écoutant sa femme de chambre qui lui racontait les potins du lieu et d’ailleurs ; les chiens qui couchaient dans l’intérieur de la maison, afin de ne pas être exposés à avaler quelque mauvaise drogue que leur jetterait un malandrin quelconque, témoignèrent de l’agitation, grognèrent en errant d’une pièce à l’autre. Elle n’y attacha pas d’importance, le cas se présentant parfois lorsque des rôdeurs ou des chemineaux circulaient sur les chemins rapprochés.

Les servantes couchées, installée sur un sopha dans son salon, pour lire et rêver avant de monter au premier étage se mettre au lit, elle laissa ses bêtes s’étendre sur le tapis, se sentant plus en sûreté en les ayant sous la main. Fox, le plus fort des deux, s’était allongé devant le sopha et dormait étendu tout de son long, en chien bien appris. La tête appuyée sur un coude, elle pensait au satyre. Pourquoi ne lui avait-il pas donné signe de vie ? Ses yeux se posaient un peu partout dans le salon, sur les meubles, sur les bibelots, sur les chiens. Ils finirent par s’attarder curieusement vers le bas du ventre de Fox, sur lequel se dessinait, en commencement d’érection, la queue avec un bout tout rouge qui tendait à sortir.

Ce sale chien ne s’embêtait probablement pas dans son sommeil. Oh ! non, il ne s’embêtait pas : le bout rouge s’exhibait de plus en plus et titillait drôlatiquement. Régine avait envie de rire et, d’un autre côté, elle s’intéressait à ce fait qui lui semblait anormal. Par moment la bête poussait un petit gémissement très léger, et elle voyait, à ce gémissement, Médor couché en rond un peu plus loin, qui soulevait la tête, cherchant à s’expliquer ce qui survenait à son compagnon.

Une folie lui traversa l’esprit. Le bout rouge se montrait du côté où elle avait les pieds ; elle se souleva à demi et en posa un dessus. Instantanément Fox s’éveilla, crut à une caresse de sa maîtresse, se tourna sur le dos, les pattes en l’air, le bout rouge tout dehors, d’une notable longueur. Interdite d’abord elle retira son pied puis, toute rieuse, elle le reporta et esquissa un branlage qui parut fort convenir à l’animal. Elle subissait une fascination inattendue. Cette queue de chien qu’elle secouait de sa mule et ensuite de son pied nu, ravivait sa luxure. Elle ne savait plus ce qu’elle faisait. Tout à coup elle se trouva à cheval par-dessus le corps de la bête et sentit dans ses cuisses le bout rouge qui s’énervait.

Fox commençait à trahir de la fébrilité ; il se démenait avec précaution entre les jambes féminines qui l’enserraient, léchait la main avec laquelle elle lui caressait la tête et le cou ; se soumettait avec peine à sa volonté de le maintenir dans sa pose ; et voilà qu’au contact, au picotement de la pine du chien contre son clitoris en chaleur, du clitoris qu’elle approchait très habilement, elle se débarrassa de son peignoir et de sa chemise, et, toute nue, s’abattit entre les pattes de l’animal comme s’il eût été un homme.

Comprenait-il le phénomène qui s’accomplissait chez sa maîtresse ? Fox la léchait sur le visage et les épaules, se laissait presser dans ses bras, mais, de son train de derrière, il tentait de se dégager, de délivrer sa pine de cette chair qui l’attaquait, et dont il ne devinait pas le point vulnérable de volupté.

À cet instant elle tourna la tête et vit Médor debout qui lui reniflait les fesses. Lui aussi exhibait un long bout rouge plus en mouvement que celui de Fox, et possédait-il plus de roublardise ? De ses pattes de devant il donnait des coups à ses hanches, frappait du cul, essayait de l’attirer en recul et sous lui.

Fox paraissait débander et s’abandonnait. Régine restait contre son corps, hésitant sur le parti à prendre.

Décidément Médor s’annonçait comme un maître galant ; il avait saisi les deux jambes de sa maîtresse qui se dégageaient en dehors du corps de Fox, et il luttait ferme pour s’en emparer. Déjà, à plusieurs reprises ; le bout rouge avait heurté les fesses et les cuisses de Régine. Elle lâcha Fox et se souleva sur les genoux pour continuer l’amusement de la lutte avec Médor ; mais celui-ci, pesant brusquement et lourdement les pattes sur ses épaules et l’abattit sur les bras : elle était en posture.

Le chien ne reculait pas ; il l’enserrait à la taille de ses pattes de devant et pointait dare dare la pine entre ses cuisses ; il exécutait à merveille la manœuvre pour la couvrir, la traitant en chienne, et précipitant l’assaut. La pine glissait dans les cuisses montait vers le chat, mais ne s’enfonçait pas. Régine avait sa raison qui s’égarait : une sensualité effrénée la dominait, elle envoya la main et plaça le bout rouge à l’entrée de son con ; il s’engouffra dans le vagin ; elle crut expirer de volupté sous la frénésie de l’attaque. Médor la montait, Médor poussait jusqu’au bout ; il roulait des yeux fous, ne lâchant pas sa proie, et Fox stupéfait, se dérobant sous le buste de sa maîtresse qui s’appuyait contre son ventre, se dressait, contemplant ce spectacle, comprenant sans doute ce qu’il venait de perdre. Ses regards semblaient s’irriter, il menaçait de sauter sur son camarade.

Dans sa luxure Régine eut une lueur d’intelligence qui la poussa à commander :

— Paix Fox, couché de suite.

Le chien obéit avec une plainte. Médor continuait à grimper sa maîtresse avec des trépidations et des coups de reins formidables ; il jouissait, il avait joui.

Régine se sentait bel et bien prise, la détente se produisait ; les pattes de devant de l’animal mollissaient et ne se cramponnaient plus. Il lâcha le corps sur lequel il s’était hissé, se retourna comme sur une femelle de sa race : sa pine énormément grossie demeurait encore retenue dans le vagin féminin.

La bête et la femme se trouvaient cul à cul ; et la femme jouissait, épandait sa cyprine près de la tête de Fox qui, avec la langue, la séchait et l’absorbait avec gourmandise. Médor déconna enfin et, les oreilles basses, penaud comme un amant ordinaire, il s’en fût là où il était tantôt couché, se laissa tomber comme une masse ; se lécha la pine pour la nettoyer, à la mode de ses congénères.

La cyprine de Régine, jointe à l’odeur de Médor, avait agi sur Fox. Il rampait contre sa maîtresse, anéantie sous la félicité procurée par sa langue, succédant à l’enconnage. Elle étalait en l’air toute sa croupe, ouverte, appelant un nouvel assaut. Fox, cette fois, ne recula pas… Qui niera l’intelligence des bêtes !

L’exemple de son compagnon avait porté. Ses deux pattes de devant saisirent le cul de Régine qui se développa et se prêta encore mieux qu’avec Médor.

Elle s’agita sous les tressaillements du chien visant le con, le troublant plutôt que le facilitant dans sa poursuite, à l’enfiler. Fox était plus grand et plus fort, son bout rouge s’allongeait, franchissait l’entre-cuisse et battait contre le nombril. Régine restait clouée entre les puissantes pattes de l’animal, s’échinant à l’enfourner et l’écorchant au ventre sous ses efforts vigoureux, elle exécuta un habile mouvement de dos qui recula brusquement la pine des hauteurs où elle s’égarait et elle put, comme pour Médor, la placer au bon endroit.

Fox marcha tout aussi bien et franchit d’une poussée les lèvres secrètes. Se transformait-elle en chienne, la belle Régine ? Elle devait le croire ; elle éprouvait une âcre volupté et se livrait sans réticence à la fougue de son second chien.

Elle faillit cependant s’en repentir ; agissant trop dans son individualité féminine, elle l’entravait, et l’animal, oubliant un instant qui il grimpait, envoya un coup de croc à son épaule, avec un fort grognement.

Elle se confina dans son rôle passif, et Fox s’en donna comme Médor. Il fourragea le vagin féminin avec énergie, y sema son jus, amenant la cyprine de la femelle ; sa pine très gonflée fut plus longue à sortir du con. Régine se sentait mourir sous cet excès de luxure, sous l’ivresse de ses sens.

Ah ! maintenant elle s’abandonnerait à n’importe qui, tant elle appréciait la possession du mâle ! Si le satyre avait sonné à sa porte elle lui eut ouvert. Dans un dernier effort la queue de Fox s’évadait, elle avait bien rempli son œuvre.

Le chien s’apprêtait à la recoucher sur le tapis pour digérer sa félicité. L’esprit prompt, Régine, debout sur le champ, comprenant qu’il s’agissait de maintenir sa domination sur les bêtes, courut vers un meuble, y prit une mince et fine badine et, en menaçant ses deux amants en Gomorrhe, les chassa du salon, commandant :

— Allez, oust à la couche, oust, oust ! allez !

Les deux chiens poussèrent un cri plaintif, la badine venait de les cingler ; la queue entre les jambes, ils se précipitèrent vers la cuisine où, dans un grand cabinet servant le débarras y attenant, ils possédaient un coin de paille.

Quoique encore émue, les jambes tremblantes, avec crânerie Régine chaussa ses mules, jeta sur un bras son peignoir et sa chemise et, la lampe à la main, sans souci de sa nudité, monta l’escalier pour se rendre dans sa chambre et dans son cabinet de toilette.

Elle terminait à peine ses ablutions, arrangeant ses cheveux devant son armoire à glace, que les aboiements forcenés des chiens l’obligeaient à s’arrêter pour écouter. Cette fois-ci ils jappaient avec fureur. Elle tressaillit. Le satyre devait s’être aventuré. Mais les ablutions avaient calmé son sang. La colère l’emporta sur la sensualité ; elle se demanda si elle ne lancerait pas ses bêtes et si elle ne le ferait pas dévorer. Il n’y avait pas à douter, il s’était introduit dans la propriété. Il devait rôder autour de la maison. À ce moment Coralie frappa à sa porte :

— Madame, demanda-t-elle, êtes-vous couchée ?

— Non, entrez.

La femme de chambre parut en chemise et resta saisie devant sa maîtresse toute nue.

Madame, dit-elle pourtant, il y a quelqu’un qui cherche à crocheter la serrure d’en bas. Par votre cabinet de toilette on pourrait voir. Puis-je y aller ? Je tirerai dessus avec ce revolver s’il montre le bout de son nez.

— Oui, allez, mais ne tirez pas. Il a dû s’enfuir avec l’aboiement des chiens.

La fenêtre du cabinet de toilette entrouverte, une demi-croisée difficile à franchir pour un homme, Coralie se pencha et cria :

— Qui est là ?

Régine l’avait suivie et se courbait par derrière pour tâcher de voir ; elles distinguèrent un individu qui, en courant, se dirigeait vers un massif. Sur le conseil de sa maîtresse, murmuré à son oreille, Coralie tira un coup de revolver en l’air. L’homme dévala, fuyant vers le mur d’enceinte. En cet instant un coup de fusil retentit et elles entendirent le gardien qui accourait en criant :

— Ne craignez rien, Madame, j’ai entendu les chiens et je vais régler le compte du chenapan qui se permet de venir chez les autres.

Régine repoussa Coralie et répondit :

— Il s’est sauvé, Gernaque, la leçon aura suffi ; laissez-le tranquille et rentrez.

— Ah ! vous êtes trop bonne, Madame, intervint Coralie appuyée sur le dos de sa maîtresse.

— Bah ! bah ! l’audace d’un farceur ne mérite pas la mort.

— C’est une fausse pitié que de faire grâce aux vauriens. Vous mériteriez d’être fouettée, et vous êtes toute prête pour cela.

— Eh bien, ne vous gênez pas, répliqua en riant Régine qui refermait la fenêtre.

Elle ne croyait pas être si vite obéie.

À peine avait-elle donné l’autorisation de fouetter que sa femme de chambre lui appliquait quelques claques, plutôt bénignes, et elles revinrent dans la chambre, Régine en courant pour esquiver la fessée, Coralie la poursuivant pour la continuer.

Soudain, comme elle allait s’élancer sur son lit pour se cacher dans ses draps, Coralie l’attrapa par les jambes, la retint, tomba à ses genoux et fourra sa tête entre ses cuisses, lécha son con si vaillamment travaillé par les deux molosses. Quelle était cette nouvelle aventure ?

La langue de Coralie dardait sur le clitoris, ses mains pelotaient les fesses ; Régine se sentait envahir de nouveau par toute sa fougue ; elle se laissait tomber sur le bord du lit et lançait les jambes autour du cou de sa femme de chambre.

Celle-ci, se voyant autorisée, multipliait ses caresses, ses minettes, soulevait en l’air les cuisses de sa maîtresse pour la dévorer d’ardents suçons depuis le chat jusqu’au trou du cul qu’elle savait amener à portée de sa langue. Elles ne parlaient pas. Régine jetait littéralement toutes ses parties sexuelles en pâture à Coralie. Certes la langue féminine fonçait moins que la langue canine mais elle n’en était pas moins très excitante par le plus de science qu’elle révélait.

— Ah ! murmura Coralie, que vous êtes en chaleur, maîtresse aimée ! Tout votre joli petit con baille comme s’il avait été enfilé par un régiment de grenadiers !

— Je jouis ! je jouis ! marchez, Coralie… Je n’en puis plus, je suis pareille à une chienne en chasse inventez quelque chose d’extraordinaire. Je veux jouir ! jouir ! encore !…

Elle tenait les deux pieds sur les épaules de sa femme de chambre et lui donnait des coups de talon sur le dos ou chatouillait avec ses doigts sa gorge.

Coralie, toute la figure prostrée entre ses cuisses, s’emparait tantôt d’un pied, tantôt de l’autre, et les couvrait de baisers fous. Régine travaillait de tous ses membres et, dans un brusque mouvement, elle se remontait sur les reins pour lui tendre tout son cul dans lequel Coralie enfonçait son médium. Elle ne cessait de décharger, elle fondait sous la sensation ; elle commença à geindre, à se désoler même de ce qu’elle n’eût pas à faire à un homme.

Coralie s’arrêta stupéfaite au milieu de ses minettes et de ses feuilles de rose. Pensant la mieux satisfaire, elle se débarrassa de sa chemise, monta sur le lit à côté d’elle, la serra dans ses bras, pressa le ventre contre le sien, essayant d’imiter un amant, et cela amusa Régine qui, à demi calmée, l’étudia tout en lui rendant quelques baisers.

Coralie était brune aussi, mais assez maigre, elle possédait peu de poitrine et affichait des membres à arêtes sèches ; elle n’en remplissait que mieux son rôle de gougnotte.

Régine se laissait caresser et lécher, commençant son instruction lesbienne comme elle venait d’ébaucher celle en Gomorrhe.

Par moment elle souriait malignement lorsque la langue de Coralie la fourrageait dans le vagin, en pensant qu’elle passait peut-être sur les restes des chiens, et cela l’émoustillait dans ses sens. L’idée, l’illusion, sont pour beaucoup en érotisme, et ce qui répugne à l’un délecte l’autre. Les lois outrecuidantes prétendent réfréner les abus de la chair ; ceux qui les appliquent se classent en général parmi les plus sales pornographes. Leur robe de juge ne recouvre que leur hypocrisie.

S’excitant, Régine ne refusait pas de branler sa femme de chambre et lui pelotait très finement le cul et ses petits nénés qu’elle comparait à des œufs à la neige. Après la grosse secousse des chiens, ce duo saphique la remettait en équilibre, la cyprine se tarissait, la fatigue survenait. Elle fit entendre raison à Coralie qui consentit à se retirer pour la laisser dormir. Elle lui commanda d’oublier cette folie à laquelle elle ne voulait pas voir de suites. Coralie le jura, mais elle ne doutait pas qu’elle obtiendrait de nouveau les faveurs amoureuses de sa maîtresse. Rien ne vaut une interdiction pour développer les désirs.