La femme aux chiens/Chapitre 7

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Chapitre VII

Appréhension de Régine. — Elle ne veut plus de l’homme. — Elle racole les chiens du voisinage. — Quatorze à la fois ! — Les quatorze chiens la grimpent. — Jouissance excessive : Régine s’évanouit. — Un terre-neuve la soigne et la ramène à elle.


Régine, fatiguée, ne se leva pas le lendemain, prétextant une forte courbature. Elle était troublée et un peu effrayée, comme quelqu’un qui vient d’échapper à un danger. Elle avait failli être surprise, et c’eût été un vrai malheur pour elle.

Aussi résolut-elle de ne plus accepter de rendez-vous dans ces conditions. Ne pourrait-elle pas s’arranger autrement ? Ne pourrait-elle pas recevoir son amant au gymnase en l’introduisant par la petite porte des chiens ? Et puis, non ! Elle ne voulait plus de l’homme. Elle en avait assez de son contact, de ses suites, et des risques qu’elle encourait.

Elle voulait oublier cet homme et s’étourdir, s’enivrer de volupté avec les chiens. C’était meilleur et c’était plus sûr.

Des désirs plus impérieux que jamais commençaient à la travailler. Dans sa surexcitation elle s’arrangea pour être bien seule un après-midi à sa villa, afin de s’ébattre dans des délices déjà vécues avec les bêtes du dehors.

Elle quitta le kiosque, n’ayant que la robe de toile grise pour unique vêtement, et se dirigea vers la poterne dans l’intention de racoler les chiens qu’elle apercevrait.

Il s’était passé déjà quelque temps depuis le fameux jour où elle s’en paya une fournée de cinq. Un vent léger adoucissait la température et transformait sa robe en un véritable éventail qui lui chatouillait les jambes et les hanches. Il en résultait quelque inconvénient ou le vent la soulevait trop par moment, découvrant ses chairs jusqu’à la ceinture, ou il la plaquait sur la peau, et toutes ses formes se dessinaient, même la fente de son cul.

Bast ! elle était chez elle, personne d’autre que les chiens ne jouirait de ce spectacle.

Elle ouvrit la petite porte avec émotion, et ne dissimula pas une moue de dépit. Deux toutous seulement rôdaillaient par là, le basset, qui ne la quitta pas d’une semelle lorsqu’elle amena la bande de cinq par le sentier isolé de son parc, et un chien de demi-taille et d’espèce mal définie.

Elle ne se contenterait pas d’une aussi maigre aubaine. Elle aurait bien ajouté Fox et Médor, mais ils étaient éreintés pour l’instant, et ne demandaient qu’à dormir dans leur niche. À trop user d’eux, elle avait réfléchi qu’elle s’exposait à ne plus avoir de chiens de garde.

Pas âme qui vive ne se montrait sur le chemin et dans les bois qui s’étendaient le long du mur d’enceinte de sa propriété. De plus, elle apercevait un peu plus loin un autre caniche. Elle résolut de suivre le sentier qui bordait en dehors le mur, et de voir si elle ne trouverait pas d’autres animaux à joindre à son sérail.

La fièvre qui la dominait anéantissait dans son esprit et son cour tout ce qui ne se rapportait pas à son genre d’odieuse luxure. Cent cinquante, deux cents, trois cents mètres, elle s’éloigne de sa porte. Deux autres chiens la suivaient.

Elle fit encore cent mètres et dût suspendre sa marche pour ne pas s’aventurer trop en vue d’une autre propriété, justement celle qui appartenait au maître de Zig, et elle fut assez heureuse pour apercevoir celui-ci tout près, à un détour de sentier, qui gambadait avec son frère, un second lévrier un peu plus petit en hauteur, et un magnifique terre-neuve qu’elle connaissait et qu’on appelait Gosse.

Très adroitement, elle pinça le basset qui jappa, et de suite elle fut éventée par Zig qui accourut avec ses deux compagnons.

Derrière eux, il en arriva plusieurs. Elle battit précipitamment en retraite, se dérobant à toute vue indiscrète, en s’avançant sous la feuillée, bien à l’ombre. Mais c’était une vraie trombe canine qui galopait dans son sillage, et, malheureusement, le vent étant contre, à chaque pas elle rattrapait sa robe qui voltigeait très en l’air, et livrait sa chair au reniflement des chiens.

Bientôt elle ne put plus avancer, le terre-neuve la houspillait de près, le museau dans ses cuisses, lui allongeant des coups de tête dans les fesses, essayant de la saisir par les épaules pour la jeter à terre. Par deux fois il la colla contre un arbre, toute tremblante qu’on ne la surprit ; elle tourbillonnait dans ses puissantes pattes, elle mourait d’envie de porter la main à son bout rouge qui papillonnait sous ses regards.

Il l’aurait grimpée si le basset, profitant de la lutte, ne s’était glissé par dessous pour la lécher et mordre les pattes du grand et brutal chien.

Elle s’était trop éloignée, elle ne finirait jamais la route sans accident. Les tempes lui bourdonnaient, elle avait eu une sotte idée, par ce vent, de ne pas conserver sa chemise, de ne pas avoir ajouté un jupon, et même un pantalon. Elle rit à cette pensée : un pantalon pour protéger ses appas contre les chiens !

Regardant autour d’elle, dans une courte accalmie, elle aperçut dans la bande les deux chiens de chasse et un troisième noir et roux. Elle savait à présent leurs noms les deux qui l’avaient déjà grimpée s’appelaient Ajax et Castor, le troisième Mercure.

Oh ! ce terre-neuve, ce Gosse ! il ne se lassait pas de l’attaquer ; elle reprenait la marche, il l’emboîtait, le museau à son cul, sa langue lui courant dans la fente ou entre les cuisses, il se faufilait, la soulevait de son cou, et elle se retenait difficilement pour ne pas tomber.

Elle collait sa robe entre ses jambes, il ne s’en embarrassait pas, il l’enlaçait, elle donnait des coups à ses pattes, il la lâchait et elle courait quelques pas en avant. Elle arriva enfin à sa porte et l’ouvrit rapidement. La trombe canine pénétra sur ses pas, et quand elle eut refermé, elle se vit le centre d’un vrai troupeau de chiens.

Elle en compta quatorze !

Quatorze ! dont six de forte taille, quatre d’une bonne moyenne, et les quatre derniers s’échelonnant jusqu’au plus petit, le basset. De la fois précédente, seul le ratier manquait. Les bêtes appréciaient donc le plaisir qu’elle leur servait !

Enfin, elle était chez elle, et ils pouvaient tout oser, elle jugerait bien si elle suffirait à tous. Un nombre plus grand ne l’aurait pas effrayée.

Elle réfléchissait, étudiait ; ils s’étaient tous assis autour d’elle.

— Ah ! vous voilà sages, dit-elle, allons, c’est bien, et maintenant à vous… tous.

Elle se débarrassa crânement de sa robe, la plaça au pied d’un arbre, avec une grosse pierre dessus pour que le vent ne l’emportât pas, et, avec des chaussettes, des bottines serrant le coude-pied, pour tout vêtement, elle s’élança dans le sentier conduisant à la pelouse où elle fut couverte par trois.

La bande s’ébranla à la suite, la chasse au rut débutait. Elle marchait vite, vite, escortée surtout par les plus petits, à cause de l’étroitesse du chemin entre les arbrisseaux et des haies d’aubépines. Un dôme de feuillage, encadrant un nid de verdure, lui sembla très propice pour un premier assaut. Il ne fallait pas perdre de temps avec tant de lippeurs à ses trousses.

Lequel commencerait ?

Le corps plié en deux, elle courut sur la droite à un gros tronc, pareil à un socle de statue, elle y appuya les mains, le corps en boule, à la portée des gros toutous.

Déjà saisie à la taille par un des trois chiens de chasse, le premier qui l’avait grimpée, Ajax, elle en fut presque aussitôt lâchée, ses pattes s’étant mal cramponnées. Elle se sauva pour tourner autour du tronc. Le terre-neuve la serrait de près, il l’agrippa au second tour.

Il était plus puissant qu’elle ne le supposait sa pine entrait avec difficulté dans le con, et il poussait avec rage sans désemparer. Les petits assistaient en gémissant à l’action, les gros se dispersaient dans les fourrés, s’éparpillaient en courses furibondes, se désintéressant momentanément de la femelle que couvrait leur fort congénère.

Ils agissaient comme les maîtres du lieu, Gosse, accroupi sur Régine, la maintenant rudement sous ses pattes, poussait, poussait sa pine, au risque de blesser la patiente ; l’engin se développait, à force de pousser, il enfila le con et se casa dans le vagin.

Régine était bien couverte, supportant gaillardement le poids du corps de l’animal. Il la manœuvrait ferme, et l’organe féminin s’imbibait de son plaisir, s’excitait à cette vigoureuse chevauchée.

Il jouit avec une telle force que, de ses pattes de derrière, il chercha à écheller sur son cul. Elle s’abattit sur l’herbe, clouée sous le ventre du chien qui ne semblait pas disposé à abandonner son con.

Il la quitta après un bon moment de cette étrange possession en se reculant avec lenteur, et elle sentit le basset, qui ne s’était pas éloigné, prendre sa place. Elle se rappela qu’il l’avait enculée, et, craignant de n’éprouver aucune sensation par le con, après le montage du terre-neuve, elle abaissa le cul à sa portée, pour qu’il recommençât dans le trou.

Le basset l’attaqua sur-le-champ, il se conduisait très bien et grattouillait de très délicieuse façon, sa pine se logea prestement dans les fesses, Régine en eût de l’agrément plus qu’elle ne se le serait imaginée après le travail de la grosse pine de Gosse dans son con.

Le basset la grimpait avec de très vives trépidations qui agissaient on ne peut mieux sur ses centres nerveux. Il terminait à peine qu’un troisième larron lui visait encore le trou du cul. Elle tourna la tête et vit que c’était le camarade du basset, celui qui attendait à la poterne en sa compagnie, quand elle sortait de sa villa.

Elle avait de la fièvre à sentir cette nouvelle pine dans son cul, elle ne se refusa pas ; les picotements et les chatouilles la berçaient voluptueusement, elle se reprenait peu à peu dans cet abandon de ses chairs et, au milieu de son plaisir, décidait qu’elle emploierait ce côté de son corps pour les bêtes les moins fortes.

Ce nouveau chien l’encula très bien, et dès qu’il eut joui, elle se releva, s’évada de ce point pour revenir sur le sentier, rappeler les chiens un peu trop éloignés. Ils accoururent à son appel, et cette fois ce fut Zig qui mena la chasse à la femelle, la pressant, lui léchant le con et le cul à tout instant, qu’elle tendait du reste à sa moindre attaque.

Malgré la satisfaction reçue, le basset conservait le rang près de ses jambes, lui flairant les mollets, et s’affichant en chien de garde d’une si complaisante maîtresse, veillait à ce que l’ordre ne fût pas troublé par de trop brusques écarts.

Regardant de temps en temps en arrière, il vint tout à coup à l’idée de Régine que les chiens pourraient bien aller à sa robe, la dégager de la pierre qui la retenait pour s’en amuser et s’en repaître, soit à cause de l’arôme de son corps, soit à cause des agacements de leurs dents.

Elle voulut faire volte-face, Zig se dressa tout debout, et mettant les pattes sur ses épaules, lui barra la route. Il approchait son bout rouge de son ventre, comme s’il allait la baiser à la manière des hommes. Il la poussait avec tant de force qu’elle plia sur les genoux, et qu’elle n’hésita pas à ouvrir la bouche pour une caresse à la pine. Zig se laissa tomber par-dessus son dos, se retourna avec vivacité et, comme il se trouvait en posture, il la grimpa sans plus attendre.

Le bout rouge disparut dans le vagin, et les coups de reins recommencèrent de plus belle, le basset tournant et retournant autour du couple, aboyant après ceux qui s’avançaient pour renifler. Malgré les quelques touffes d’herbes sur lesquelles elle essayait de se poser, le terrain était mal choisi et elle s’écorchait les genoux. Mais elle ne ressentait aucune douleur : Zig la couvrait, et elle jouissait, alors qu’elle ne l’avait encore fait ni avec le terre-neuve, ni avec les deux autres bêtes.

La surexcitation s’accentuait. Les chairs, à force d’être frottées et de s’imbiber de foutre, devenaient d’une sensibilité extrême qui, par les frictions réitérées les agitant, les dilataient et amenaient le plaisir indéfini. Régine eut cependant la raison, lorsque Zig la lâcha, de courir vers la poterne pour ramasser sa robe et voir si parmi ses amoureux il n’y en avait pas qui désirassent partir. Mais plus ils la couvraient, plus ils témoignaient de l’ardeur, la quittant de moins en moins.

Elle eût la chance de retrouver sa robe en bon état ; elle la prit sur un bras, elle lui servirait pour ses genoux si on la montait à un endroit peu commode. Elle revint dans le sentier, harcelée par les trois chiens de chasse, le basset continuait à se maintenir à sa droite, et elle s’attachait à ce petit animal qui ne cessait de la caresser et émettait la prétention de la défendre, si on cherchait à la bousculer.

Il lui tardait d’arriver à la pelouse pour s’y rouler dans la plus dépravée des débauches, et y défier tous ces mâles qui la suivaient, la gorge sèche.

Elle s’engagea subitement dans le chemin conduisant à la cahute à la paille, se jeta sur la gauche ; elle sentait tous les chiens, les quatorze, échelonnés à sa piste, malgré les quatre déjà satisfaits. Elle avait jugé qu’elle n’aurait pas le temps de parvenir à la pelouse avant un nouveau montage, et elle se rappelait un petit monticule où elle serait comme sur un lit.

Ajax cherchait à gagner sa revanche, il l’entravait dans sa marche, l’arrêtait à chaque pas, pour la harponner par les jambes, par la taille, et lui pousser sa pine dans les cuisses.

Elle avait une peine infinie à le tenir en respect, il décuplait ses forces, il devenait hargneux, bondissait sur ses épaules pour l’entraîner à terre ; elle hâta sa course, funeste inspiration, elle roula sous la meute, il y eut des fureurs entre les animaux, l’affaire se gâtait, elle eut la présence d’esprit de se relever et d’aboyer avec énergie.

Cet aboiement inattendu apporta la paix, tous la regardèrent en remuant leur panache, et elle repartit dans la direction du monticule, les mains en avant, le cul en relief, continuant de japper. Enfin elle y était, elle s’écroula, et la folie du grimpage se déroula. Ce fut horrible et fou.

Elle se tordait sous le délire de la passion, plus hardie que le plus fougueux de ces animaux, la croupe en l’air, jamais libre d’un attaqueur, car, pas plus tôt qu’un la quittait un autre le remplaçait.

Il soufflait un vent de vertige sur cette femme et sur ces bêtes. Combien la grimpèrent là, cinq, six… elle ne comptait pas. Elle appelait, elle provoquait, elle s’offrait, et on la prenait ; un feu extraordinaire unissait cette femelle à ses amants à quatre pattes, feu qui les secouait dans leur torpeur momentanée pour les remettre en haleine. Elle perdait tout jugement, elle vibrait au moindre frôlement, elle partit comme une folle, traversant les haies, les broussailles, et vint s’abattre sur cette pelouse, son premier but.

Là, elle n’eut plus conscience de ses actes, elle grimpait elle-même les chiens pour les entraîner au rut, elle leur donnait de si rudes coups de ventre, leur triturait de ses doigts la pine avec une telle volonté, qu’ils se renversaient sur le dos, l’attrapaient dans leurs pattes, la reniflaient, et se retrouvaient en posture sur ses reins.

Elle ne leur laissait aucun répit, les émoustillait, les échauffait, jouait à courir avec eux, leur fourrait à tout propos leur museau entre ses cuisses, les grisait de son arôme féminin, en obtenait tout ce qu’elle voulait. Elle ne voyait plus rien, ne sentait plus rien, sa personnalité s’effaçait dans cette effrénée poursuite sensuelle.

Était-elle seulement encore de ce monde ? Il lui semblait se débattre sous un poids énorme qui l’écrasait. Le vertige avait agi, la nuit l’entourait, une nuit imaginaire, et elle roulait, roulait dans des abîmes effroyables. Avait-elle succombé, allait-elle succomber ?

Elle ne savait plus rien de ce qui s’accomplissait, plus un son ne sortait de ses lèvres, elle haletait, voulait aboyer, elle ne pouvait plus. Combien de temps cela se prolongea-t-il ? Des minutes et des heures, des heures ou des siècles ? La machine détraquée ne correspondait plus avec le cerveau. Une chaleur excessive se répandait dans son corps, elle sentait toujours le même poids qui persistait à l’écraser, elle ouvrit les yeux, elle cherchait à se souvenir.

Quelque chose d’humide lui caressait la nuque ; elle regarda et s’expliqua le poids. Le terre-neuve la tenait toute entière sous lui, léchait sa nuque, la réchauffait de son corps, dans un instinct subtil de bête la croyant trépassée.

Elle était enveloppée par le puissant animal, elle se reposait avec délices dans ses pattes, sous son emprise, et ses yeux ayant rencontré les siens, la bête eut un sursaut de joie en la reconnaissant vivante. Elle ne pouvait bouger, remuer, il continuait à la garder sous lui.

Elle regarda tout autour, quelques chiens restaient à guetter ce qui se passait, le basset et Zig entr’autres. Où était toute la meute ? Divisée sans doute, circulant n’importe où dans le parc. Une terreur l’envahissait. Qu’adviendrait-il si ses servantes, étant de retour, les voyaient ?

Elle donna un faible coup de dos pour obliger Gosse à la laisser. Il la serra encore davantage entre ses pattes pour se redresser. Il se fâcha et lui allongea un coup violent de patte sur la tête pour qu’elle demeurât paisible. La peur la ressaisit. Comment s’échapper à cette pression ? Il ne la couvrait pas, elle sentait sa grosse pine au repos sur le gras de ses cuisses.

Il fallait cependant aviser à se délivrer de cette étreinte. Il la léchait de nouveau sur la nuque, sur le cou. Elle agita les jambes contre la pine, mais elle se sentit comme anéantie, brisée. Le chien se décida à lui donner de l’aise, il se redressa sur ses pattes de devant, laissant son arrière-train appuyé sur ses jambes, allait-il la grimper ? Non, il la découvrait lentement et lui rendait sa liberté.

Alors elle voulut se lever, elle ne put se tenir debout, ses jambes flageolaient, une cuisson insupportable lui torturait le vagin. Épouvantée, elle se mit à pleurer. Elle était perdue. Étendue, la tête sur les bras, elle ne contenait pas ses larmes. De petits jappements plaintifs la firent se retourner.

Le basset lui léchait les épaules et les bras. Un bien-être relatif se répandait dans son corps. Gosse, installé sur ses pattes de derrière, à côté, la contemplait avec des yeux bienveillants, semblant approuver le basset.

Elle se secoua, en appela à toute son énergie, elle se souleva et, clopin-clopant, se dirigea vers le kiosque. Elle allait se laver, se rafraîchir, se donner une injection, se rhabiller et se reprendre.

Sept à huit chiens l’entouraient, ils devaient être rassasiés, ils trottinaient très tranquilles à sa suite, le terre-neuve l’escortait comme pour lui offrir son appui. Petit à petit tous la rejoignirent.

Quoi ! l’auraient-ils tous grimpée qu’ils se montraient aussi calmes ! Elle retrouvait des forces, mais souffrait toujours du con et du cul. Au kiosque, elle sauça avec volupté ses parties sexuelles dans l’eau, s’injecta, chassa les matières grasses qui sans doute irritaient le vagin. Elle reconquérait de la quiétude, elle distribua du sucre à tous ces braves animaux qui ne s’éloignaient pas de son ombre, et ne la dérangeaient pas dans l’ouvre réparatrice des souillures de son corps.

Elle remit sa chemise, ses jupons, sa robe, et pensa alors à ramener les chiens à la poterne pour les renvoyer.

Le vent avait cessé, il n’était pas encore trop tard, elle aurait le temps de se reposer une petite heure sur un des hamacs de la rotonde, et d’oublier ainsi la cuisson qu’elle conservait dans ses sexualités. Une ombrelle-canne à la main, elle prit par une des allées principales pour se rendre à la porte donnant sur les bois.

Si les chiens s’ébattaient autour d’elle, il n’était pas nécessaire de se cacher, puisqu’elle ne circulait plus nue, et qu’elle ne les provoquait pas à la monter. Comprenaient-ils qu’elle se disposait à les chasser ? Ils marchaient avec moins d’entrain et la tête basse.

Elle ne se pressait pas, cueillait des fleurs, caressait de la main celui-ci ou celui-là, et s’arrêtait même parfois sous un arbre pour reprendre haleine. Les chiens l’imitaient, et se couchaient de droite et de gauche : elle repartait, tous se remettaient en route. Elle dût laisser la petite porte ouverte un long moment.

Ils sortaient bien, mais il y en avait qui rentraient, et même elle en apercevait de nouveaux qui, ayant reniflé les partants, se hasardaient dans le parc, s’approchaient pour la sentir et glisser le museau sous ses jupes, lui chatouiller le clitoris de leur souffle, et qu’elle ne parvenait à chasser qu’en les menaçant de son ombrelle. Elle ne serait pas arrivée à les mettre à la porte si profitant de ce que le terre-neuve et le basset, se constituant ses gardiens assidus, elle n’eut eu recours à leur aide.

— Gosse ! Gosse dit-elle, et toi petit, allez, hop ! dehors, tous.

En trois bonds le terre-neuve chassa toute la bande, et sortit lui-même. Elle ferma la porte et se rendit à la rotonde où, sur un hamac, les jambes allongées, elle essaya de se reposer.

Ah ! elle souffrait de terribles cuissons dans le con et dans les fesses !