La fin d’un traître/14

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Éditions Édouard Garand (65p. 43-44).

CONCLUSION.


Le Comte de Frontenac avait continué de diriger de sa main de fer les affaires de la Nouvelle-France. Seulement, sur les conseils du roi, il avait dû ménager les susceptibilités de l’évêque. Mais celui-ci ne démordait point. Il s’était juré de faire rappeler le Comte en France. De même que Richelieu avait démoli des trônes et abaissé les hautes têtes du royaume de France, Monsieur de Laval avait fait tomber les deux gouverneurs, Messieurs d’Avaugour et de Mézy, qui avait précédé Frontenac au gouvernement du pays, et l’évêque tenait à remporter une troisième victoire.

Mais la gagnerait-il cette troisième victoire ?

Toutes ces luttes de partis, ces dissensions intestines, ces rivalités entre les têtes dirigeantes finissaient par impatienter et mécontenter le roi de France. Celui-ci avait finalement avisé Frontenac de relâcher le sieur Perrot et de le renvoyer en France où l’on voulait juger sa conduite à l’égard du gouverneur-général. Perrot se sentait fort rassuré sur son sort, sachant qu’il avait en France un solide appui dans la personne de l’ancien intendant, le sieur Jean Talon. Tout de même, Perrot fut enfermé à la bastille sur l’ordre du roi. Mais il en fut bientôt tiré, puis renvoyé dans son gouvernement de Ville-Marie, à condition qu’il fit des excuses au Comte de Frontenac dès son retour au Canada.

Quant au Comte, ce n’est qu’en 1682 que le roi allait le rappeler, au plus grand regret de la population du pays, mais aussi au plus grand plaisir de Monsieur de Laval qui, cette fois encore, triomphait et remportait la palme de la victoire.

Il avait battu Frontenac…


FIN