La méthode graphique/Supplément/Résumé

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RÉSUMÉ

Dans tous les cas où l’inscription directe d’un mouvement est impossible, on peut recourir à l’emploi de la photographie. Celle-ci présente deux modes d’application différents :

1oSilhouettes successives sur fond clair. — Si le corps à photographier se détache sur un fond clair, on en obtient une silhouette ou une série de silhouettes successives prises à des instants connus. Des appareils multiples disposés en série, des objectifs multiples démasqués tour à tour par un disque fenêtré, des instruments basés sur la rotation saccadée d’une plaque sensible, tels sont les différents moyens d’avoir une série d’images indépendantes à des intervalles de temps très courts parfois, puisqu’on en peut recueillir jusqu’à 12 ou 15 par seconde. Le temps de pose dans ces conditions peut être extrêmement court, si le champ au-devant duquel le corps en mouvement se détache en noir est assez vivement éclairé.

2oImages sur fond obscur. — Cette méthode présente sur la précédente de notables avantages. Simplification des appareils, puisqu’un simple disque fenêtré, tournant devant l’objectif d’une chambre photographique ordinaire, suffit pour donner une série d’images disposées sur une même plaque. Ces images, susceptibles d’un beau modelé, renseignent plus complètement sur les caractères du mouvement qu’on étudie, principalement quand il s’agit de la locomotion de l’homme ou d’un animal.

Les difficultés inhérentes à cette méthode tiennent d’abord à la nécessité d’opérer sur un animal ou sur un objet de couleur blanche, et à celle de se placer devant un champ noir sur lequel le corps en mouvement se détache. Ces conditions remplies, le succès ne dépend plus que de l’intensité de la lumière qui éclaire le corps en mouvement, car de l’intensité de cette lumière dépend la brièveté des temps de pose et la netteté des images. Dans nos climats, l’extrême rareté d’une atmosphère pure et d’un soleil éclatant rend ces expériences assez difficiles, tandis qu’en d’autres pays elles donnent, à peu près chaque jour, d’excellents résultats. Pour compenser l’insuffisance de l’éclairage, il faut prendre un objectif à court foyer, afin de concentrer dans la plus petite image possible la lumière qui émane de l’objet en mouvement. Les éclairages artificiels seront précieux pour les expériences de physique dans lesquelles on devra déterminer la trajectoire d’un point. En opérant la nuit, sur un point de lumière électrique, on aura certainement des trajectoires chronographiques d’une précision admirable.

Cette méthode est d’autant plus précieuse qu’elle s’adresse à des problèmes insolubles autrement ; mais il me semble excessif d’appliquer la photographie à l’inscription de phénomènes où l’on dispose d’une force mécanique suffisante pour actionner les appareils inscripteurs. Du reste, la chrono-photographie devra bien souvent être employée concurremment avec les procédés d’inscription directe des phénomènes. Ainsi, lorsqu’on étudie les conditions dynamiques de la locomotion, il faut recueillir à la fois les courbes du dynamomètre inscripteur et des trajectoires chrono-photographiques. Dans ces cas, on doit établir, entre ces deux ordres de courbes, des repères de synchronisme, afin de les rendre comparables entre elles.


FIN