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La rébellion de 1837 à Saint-Eustache/0

La bibliothèque libre.
Imprimerie A. Coté Et Cie, Québec, Québec (p. avpr-8).


AVANT-PROPOS


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Quelle est la cause qui a pu provoquer chez moi l’idée d’écrire les mémoires qui vont suivre ?

Je n’y aurais jamais songé, si je n’avais pas été attaqué et frappé dans mes affections !… Mais personne ne doit ignorer, au moins dans cette partie du pays, que, en 1875, j’ai été on ne peut plus maltraité par certains écrivains animés d’un zèle passionné et outré pour leur parti ; et pourquoi ? Parce que je commettais alors le crime de me laisser élire, contre mon gré, le député du comté des Deux-Montagnes pour la Chambre des Communes.

N’ayant rien à me reprocher personnellement, mes opposants crurent faire un acte de haute vaillance en m’attaquant dans la mémoire de mon père, et cela à propos de la part qu’il a prise aux événements de 1837.

Puisque, après quarante ans du fait accompli, le fanatisme politique a la délicatesse d’aller fouiller jusque dans la tombe, afin d’essayer à y trouver une pâture ou un sujet de critique, je veux une fois pour toutes y mettre le hola ! Je veux enlever aux journalistes trop partisans le plaisir de faire de l’histoire de fantaisie.

Après m’avoir attaqué injustement, on attaquerait sans doute plus tard mes enfants, qui, comme moi, sont solidaires et fiers des actes de mon père. Conséquemment, je ne puis plus permettre que l’on travestisse un passé que l’on n’a pas connu et que l’on s’écarte des principes sacrés de la vérité, pour me déconsidérer et déconsidérer ma famille dans l’opinion publique.