La région du lac Saint-Jean, grenier de la province de Québec/I

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La Région du Lac Saint-Jean.



La région qui porte le nom ci-dessus, et dont le lecteur va trouver, dans les lignes qui suivent, une esquisse rapide, mais complète, en est une célèbre entre toutes celles dont l’ensemble constitue la province de Québec. Elle est célèbre par la tradition, par la légende, par sa formation géologique, encore un problème, par sa fertilité incomparable, enfin par le pittoresque et par la grandeur de sa nature. Cette région s’étend sur un espace d’environ quatorze millions d’acres carrés, en chiffres ronds, entre le 48e et le 50e degré de latitude nord, et entre le 70e et le 74e de longitude ouest.

Sa population, à laquelle le recensement de 1881 assignait le chiffre de 24,293 âmes, atteint aujourd’hui, en toute probabilité, celui de 40,000.

La colonisation du bassin du lac Saint-Jean n’a commencé que vers les années 1851-52. À cette époque, Chicoutimi et la Grande Baie, qui forment aujourd’hui des centres si importants du « pays de Saguenay, » étaient encore eux-mêmes dans l’enfance ; et, dans l’intérieur, au delà de ces deux embryons de paroisses, en remontant le cours du Saguenay jusqu’au lac Saint-Jean, il n’y avait absolument que la forêt vierge, et pas même l’ébauche d’un canton.

À l’heure actuelle, le nombre des cantons délimités et plus ou moins ouverts à la colonisation, dans le bassin du « Lac » proprement dit, s’élève à pas moins de trente, dont les plus fertiles, à l’est et à l’ouest du lac, peuvent à bon droit être appelés le « grenier de la province ».