La sainte Bible selon la Vulgate (J.-B. Glaire)/Épitre de saint Paul aux Philippiens (Introduction)

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(introductions, notes complémentaires et appendices)
La sainte Bible selon la Vulgate
Traduction par Jean-Baptiste Glaire.
Texte établi par Roger et Chernoviz, Roger et Chernoviz (p. 2806).


ÉPÎTRE DE SAINT PAUL

AUX PHILIPPIENS

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INTRODUCTION


Philippes est la première ville d’Europe où S. Paul ait prêché la foi. C’était une place de moyenne importance, mais à laquelle le père d’Alexandre avait donné son nom et qu’Auguste éleva au rang de colonie romaine après la victoire qu’il avait remportée sous ses murs. L’Apôtre s’y rendit en venant de Troade, au début de sa seconde mission, l’an 57. Il s’y arrêta pour célébrer la Pâque, dans son dernier voyage à Jérusalem, en 58. A l’exemple de Lydie, qui se montra si généreux à son égard dès le moment de sa conversion, les fidèles de cette Eglise lui témoignèrent leur reconnaissance en lui envoyant des secours, d’abord à Thessalonique et à Corinthe, puis à Rome, dans sa première captivité. C’est de cette dernière ville, et par l’intermédiaire d’Epaphrodite, leur évêque, qui lui avait apporté leur offrande, que S. Paul leur adresse cette Lettre.

On n’y trouve ni exposition doctrinale proprement dite, ni discussion polémique, ni enchaînement d’idées bien marquées. C’est une simple Lettre, assez courte, une effusion de cœur, une communication spontanée et toute paternelle, pleine de détails intimes, d’encouragements, de bons conseils, d’exhortations et d’actions de grâces. En la lisant, on sent quelle est la tendresse de S. Paul pour ses enfants en Jésus-Christ, et combien leur foi, leurs vertus, leurs progrès dans la sainteté lui sont chers. Quand il parle de leur affection pour lui, son âme déborde de consolation et de tendresse. Il espère recouvrer bientôt sa liberté ; mais en attendant, il n’a pas lieu de se plaindre de son état : Dieu fait servir au progrès de l’Evangile sa captivité même. Quoiqu’il n’ait pas pris en commençant son titre d’Apôtre, il ne néglige pas de profiter de cette occasion pour affermir ses disciples dans la foi en Notre Seigneur et les animer à la ferveur, et l’on peut remarquer que ses exhortations ne sont mêlées d’aucun reproche. L’Eglise de Philippes est sa joie et sa couronne. Il ne paraît pas que la zizanie s’y mêlât au bon grain. L’Epître a bien quelques mots à l’adresse des judaïsants, mais rien ne prouve leur présence à Philippes. Aussi voyons-nous dans les Actes que les Juifs y étaient peu nombreux. Ils n’y avaient pas même de synagogues, et l’Evangile ne dut pas faire beaucoup de conquêtes dans leurs rangs.

On le n’a jamais contesté l’authenticité de cette Epître. Elle est nommée dans le Canon de Muratori et citée par les Pères les plus anciens, S. Irénée, Clément d’Alexandrie, Tertullien, etc. S. Polycarpe en fait une mention expresse dans sa Lettre à l’Eglise de Philippes. Elle offre au lecteur moins de difficultés que de sujets d’édification. On la divise en deux sections : 1o Félicitations et actions de grâces, i ; 2o Avis et exhortations ; ii-iv (L. Bacuez.)