La vie et le sport sur la Côte Nord du Bas Saint-Laurent et du Golfe/46

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La vie et le sport sur la Côte Nord du Bas Saint-Laurent et du Golfe (Life and sport on the north shore of the lower St. Lawrence and gulf, 1909)
Traduction par Nazaire LeVasseur (1848-1927).
Garneau (p. 347-370).

Liste des Oiseaux



COMME j’ai souvent mentionné, dans cet ouvrage, diverses espèces d’oiseaux, il peut n’être pas sans intérêt pour certains de mes lecteurs d’avoir une liste complète de tous ceux que j’ai pu observer ici.

Certaines exceptions faites, j’ai tué des oiseaux de toutes les espèces que je cite, et lorsqu’il m’est arrivé de n’être pas sûr de l’espèce, je les ai fait identifier par le Dr  C. H. Merriam.

À la liste originale publiée en 1882 par le Dr  Merriam, j’ai ajouté depuis quelques espèces ; je me suis aussi trouvé en mesure de mieux observer les habitudes et migrations d’autres espèces ; dans ces cas-là, j’ai mis mes initiales.


Du bulletin Nutt. Orn. Club, Vol. 7, No 4, octobre 1882.


Liste d’oiseaux vérifiés comme se rencontrant dans un rayon de dix milles à la Pointe-des-Monts, dans la province de Québec, et basée principalement sur les notes de Nap. A. Comeau, par C. H. Merriam, M. D.


La Pointe-des-Monts est la limite sud-ouest d’un promotoire rocailleux qui sépare le fleuve Saint-Laurent du golfe du même nom sur la côte nord du fleuve, au 49° 19 de latitude nord. La région est bien boisée ; la forêt se compose surtout d’épinette noire, d’épinette blanche et de sapin. Ça et là se trouvent quelques bouleaux, peupliers, cèdres et épinettes rouges, et sur les plateaux sablonneux, près de la rivière Godbout, on rencontre en quantité le pin des rochers ou cyprès (Pinus Banksiana) qui, ici, atteint 30 pieds et jusqu’à 40 pieds de hauteur. Cette région est si loin au nord qu’il n’y a ni chênes, ni noyers ; même le hêtre et l’érable n’y croissent pas (j’ai trouvé depuis quelques hêtres. N. A. C. )

J’ai visité cette partie de la côte en juillet 1881 et de nouveau en juillet 1882, et, dans les observations que j’ai pu faire alors, j’ai inséré les notes que Monsieur Napoléon A. Comeau, gardien de la rivière Godbout, a eu la bonté de mettre à ma disposition.

La nomenclature qui suit est celle de la deuxième édition de la « Liste vérifiée des Oiseaux de l’Amérique du Nord (Check List of North American Birds) du Dr  Coues.

1. Turbus migratorius, Robin. — Grive erratique, rouge-gorge. — Résidant commun d’été qui arrive vers le 1er mai et demeure jusque tard en novembre. Vu le 22 décembre 1879. (Hiverne parfois, les années où les baies de cormier (masquabina) abondent. Se nourrit aussi sur le bord de la mer. N. A. C.)

2. Turdus unalascœ nævius, Hermit Thrush. — Grive solitaire. — Passablement commune. Couve. (6 mai 1889. N. A. C.)

3. Turdus ustulatus swainsoni, Olive-backed Thrush. — Grive de swainson, Grive au dos olive — Pas rare. Couve. (Nid trouvé avec des petits le 14 juin 1889, N. A. C.)

4. Sialia Sialis, Blue bird. — Oiseau bleu, rouge gorge bleu. — Extrêmement rare. Depuis bien des années de résidence à Godbout, Monsieur Comeau n’a vu qu’un couple de ces oiseaux. Ils étaient nichés dans une souche près de sa maison en juillet 1880 (Revu une autre fois le 3 juin 1887, N.A.C.)

5. Regulus calendula, Ruby Croumed Kinglet. — Roitelet à couronne rubis. — Un mâle tué le 4 juin 1882 (3 juin 1885).

6. Parus atricapillus, Black-capped Chickadee. — Mésange à tête noire.— Résidant commun.

7. Parus hudsonicus, Hudsonian Chickadee. — Mésange de la Baie d’Hudson — Comme la dernière, résidant commun.

8. Silta canadensis, Red-bellied Nuthatch.Sitelle du Canada. — Assez commune en hiver, mais pas vue en été. (Couve, N.A.C. 7 juin 1884. 11 mai 1885.)

9. Eremophila alpestris, Horned Lark. — Alouette ordinaire. — Vue pour la première fois le 21 avril 1882, après quoi très commune pendant trois semaines, puis elles disparurent ; j’en trouvai une jeune, morte, à Godbout en juillet 1881. (Couve et reste tard jusqu’à l’automne, en octobre et novembre, N.A.C.)

10. Anthus ludovicianus, Titlark. — Alouette pipi, Pipit — Assez commune ; réside l’été et, nul doute, couve. J’en ai vu des bandes en juillet ; elles étaient à manger sur la batture à marée basse. Vue en premier lieu le 7 mai 1882. (Couve N.A.C.)

11. Helmintophila peregrina, Tennessee Warbler. — Fauvette du Tennessee. Résidant assez commun d’été. — La première abattue, le 6 juin 1882.

12. Dendrœca œstiva, Summer Warbler. — Fauvette jaune — Pas très commune. La première vue le 6 juin 1882.

13. Dendrœca virens, Black-throated Green Warbler. — La Fauvette à poitrine noire. — Assez commune. Passe l’été.

14. Dendrœca coronata, Yellow rumped Warbler. — La Fauvette à croupion jaune. — Hôte assez commun de la saison d’été. La première vue le 29 mai 1882.

15. Dendrœca blackburnœ, Blackburn’s Warbler. — La Fauvette de Blackburn. — Assez rare. Une tuée le 9 juin 1882.

16. Dendrœca striata, Black-Poll Warbler. — La Fauvette rayée. — Rare. M. Comeau en tua un mâle le 7 juin 1882. (Observée fréquemment depuis. Migration tardive, N.A.C.)

17. Dendrœca maculosa, Black and Yelloiv Warbler. — Fauvette à tête cendrée. — La plus commune des fauvettes Grosse ponte. Vue le plus à bonne heure, le 29 mai 1882.

18. Siurus nœvius, Water Thrush. — Grive des ruisseaux. — Un peu rare. Tué une le 6 juin 1882. Vu d’autres. (Couve, N.A.C.).

19. Geothlypis trichas, Maryland Yellow-throat. — Fauvette Trichas. — Pas commune. Vu deux dans un abatis aux environs du camp de Monsieur Allan Gilmour sur la Godbout. (Couve, N.A.C.).

20. Myiodioctes pusillus, Black-capped Yellow Warbler. — Fauvette jaune à tête noire. — Un peu rare. Tué une le 9 juin 1882. Vu d’autres.

21. Myiodioctes canadensis, Canadian Flijcatching Warbler. — Fauvette moucherolle du Canada. — Passe l’été. Passablement commune.

22. Setophaga ruticilla, Redstart. — Fauvette moucherolle dorée. — Passablement commune. Vu la première le 19 juin 1882.

23. Hirundo erythrogastra horreorum, Barn Swallow.Hirondelle rousse des granges. — Rare. On ne sait pas si elle couve. Monsieur Comeau en tua une le 29 mai 1882. (Nomade très irrégulière. Couve. Le 30 octobre 1890, N.A.C.).

24. Iridoprocne bicolor, White-bellied Swallow.Hirondelle bicolore à ventre blanc. — Commune. Ponte abondante. Vu la première le 12 mai 1882.

25. Petrochelidon lunifrons, Cliff Swallow. — Hirondelle des rochers à front blanc. — Une petite colonie se nicha dans un poste de traite abandonné de la Compagnie de la Baie d’Hudson, à Godbout, cette année (1882).

26. Ampelis cedrorurn, Cedar bird. — Récollet, jaseur du cèdre. — Oiseau assez commun. Passe l’été. (Très irrégulier. En certaines années on n’en voit pas un. N.A.C.)

27. Lanius borealis, Great Northern Shrike. — Pie-grièche boréale. — Se montre, mais on ignore si elle couve. (Pas commune. Vu, une fois, trois se régalant d’une carcasse de loup-marin en hiver. N.A.C.).

28. Pinicola enucleator, Pine Grossbeak. — Bouvreuil du Canada. — Résidant assez commun. En automne il se nourrit largement de baies de cormier. J’ai déjà publié un article sur la reproduction de cette espèce d’oiseau à Godbout.[1] (Observé de nouveau sa couvaison depuis ; très abondantes couvées en certaines années. N.A.C.).

29. Carpodacus purpureus, Purple Finch. — Pinson pourpré. — Pas très commun. Vu le premier, le 26 avril 1882. (9 juin 1887. N.A.C.).

30. Loxia leucoptera, White-wing Cross-bill. — Bec-croisé a ailes blanches. — Assez commun, mais un peu irrégulier dans ses apparitions. J’ai trouvé cette espèce en grande abondance ici en juillet 1881, tandis qu’en juillet 1882, je n’en ai vu aucun. (Très irrégulier. N.A.C. 14 février 1896)

31. Ægiothus linaria, Red-poll. — Sizerin (petits pissous) Très abondants en hiver. Tous les jours on en voit de grandes bandes. Ils semblent tous suivre la même direction, l’ouest par les grèves. Observé quelques-uns en mai. N.A.C.

32 Chrysomitris pinus, Pine Linnet. — Linotte des pins — Communes, règle générale, mais irrégulières. (2 sept. 1888. N.A.C.).

33. Astragalinus tristis, American Goldfinch. — Chardonneret. — Un peu rare. J’en ai vu une petite bande en 1882. (Un tué le 7 juin 1884. Rares. N.A.C.).

34. Plectrophanes nivalis, Snow Bunling. — Plectrophane des neiges. — Oiseau blanc. Très commun en bandes en hiver. Vus jusqu’au milieu de mai. (Parfois absent depuis janvier jusqu’à fin de février. Plumage prenant couleur de rouille en mai. N.A.C.).

35. Centrophanes lapponicus, Lapland Longspur.Plectrophane ou oiseau blanc de Laponie. — Il en vient sur cette partie de la côte, fin d’avril, de grandes bandes qui y séjourne jusque vers la mi-mai. Ils sont alors très abondants, se montrant, soit isolément, soit ensemble avec les bandes de plectrophanes des neiges.

36. Passerculus sandvicensis savana, Savanna Sparrow.Pinson de Savanna. Pinson des prés. — Passablement commun. Couve sur les grèves de sable maigrement gazonnées de l’embouchure de la Godbout. Monsieur Comeau en tua un aussi à bonne heure que le 21 avril 1882. (25 août 1885, N.A.C.).

37. Melospiza fascita, Song Sparrow.Le rossignol. — Résidant assez ordinaire, s’il y trouve un gîte convenable. Arrive à bonne heure en mai. Surtout en grand nombre dans les abatis aux alentours du camp de Monsieur Allen Gilmour sur la Godbout.

38. Junco hiemalis, Black Snowbird.Pinson niverolle. — Très commun. Vu le premier le 16 mai 1882. (26 avril 1889. Part bien tard, 19 novembre 1904. Beaucoup périssent dans les grosses tempêtes de neige de l’automne. N.A.C.).

39. Zonotrichia albicollis, White-throated Sparrow.Pinson à gorge blanche. — Le plus commun des pinsons, couvant partout. Vu le premier le 14 mai, 1882. Cet oiseau est le rossignol des Canadiens.

40. Zonotrichia leucophrys, White-crowned Sparrow.Le pinson à couronne blanche. — Couve, mais n’est pas commun. (Commun mais irrégulier : j’en ai vu une fois huit ou dix qui becquetaient du savon figé en bordure d’une bouilloire de savon refroidie. N.A.C.).

41. Agelœus phanicœus, Red-shouldered Blackbird.Étourneau, carouge. — Très rare. Le seul de l’espèce que l’on ait vu ici était une femelle, qui fut tuée par Monsieur Comeau le 22 mai 1882.

42. Xanthocephalus ictercephalus, Yellow-headed Blackbird.Étourneau à tête jaune. — Un rôdeur accidentel de l’ouest. Monsieur Comeau tua un mâle de cette espèce sur le devant de sa porte à Godbout, à bonne heure en septembre 1878[2].

43. Quiscalus purpureus, Crow Blackbird. — Mainate couleur rouge ou rouille. — Rare. Parfois vu en bandes au printemps (et, en automne, migrations irrégulières. N.A.C.).

44. Corvus corax, Raven.Corbeau du nord. — Un résidant d’habitude. Le 12 mai 1882, Monsieur Comeau en trouvait un nid sur le devant d’un rocher, à environ mi-chemin entre Godbout et la Pointe-des-Monts. Il y avait dans le nid quatre petits en plein plumage qui pouvaient être âgés d’au moins trois ou quatre semaines. (Couve en mars. Trouvé, le 2 avril 1880, un nid de quatre jeunes, gros comme des pigeons. Vu fin de mai nombre de jeunes de l’espèce, qui voltigeaient dans les environs. C’est un oiseau fort détesté des trappeurs, parce qu’il a l’habitude de leur voler les appâts de leurs pièges à renard. Ce volatile a aussi à souffrir toutes sortes de cruautés, de gens ignorants, sous l’empire d’une superstition ; ils croient que si l’on crève ou arrache les yeux aux jeunes, les vieux de l’espèce apporteront au nid une certaine pierre qui leur restaurera la vue et qu’ils laisseront dans le nid. Cette pierre, paraît-il, a plusieurs propriétés mystérieuses, dont les principales sont de rendre invisible celui qui la porte et de lui permettre de voir dans l’obscurité. N.A.C.).

45. Corvus frugivorus, Crow. — Corbeau. — Résidant ordinaire d’été. Hivernant quelquefois. J’ai observé que les corbeaux ici trouvent beaucoup de leur pâture sur les grèves à marée basse. (Ce qu’ils recherchent principalement comme pâture, ce sont les poissons de toutes sortes, morts et probablement le petit poisson vivant, les coquillages et autres bivalves, et particulièrement les oursins et les astéries ou étoiles de mer. N.A.C.).

46. Cyanocitta cristata, Blue-Jay. — Geai bleu ou huppé. — C’est un résidant, mais pas très commun. (N’est pas résidant et très irrégulier. Au 14 juin 1887, en grand nombre. N.A.C.).

47. Perisoreus Canadensis, Canada Jay. — Geai du Canada. Pie ou geai gris. — Oiseau de résidence assez commun. (En énorme quantité en 1903 et 1908. Couve très à bonne heure. Ai vu des jeunes au vol au commencement de juin. N.A.C.).

48. Tyrannus carolinensis, King-bird. — Moucherolle, tyran de la Caroline ou Tritri. — Pas rare. Le plus hâtif, juin 1882. (Le 27 mai 1884 et le 4 juin 1885. N.A.C.).

49. Empidonax flaviventris, Yellow-bellied Fly-catcher. — Moucherolle à ventre jaune. — J’ai vu un spécimen que Monsieur Comeau fit tomber le 15 juin 1882. (6 juin 1884, 9 juin 1885. Couve, N.A.C.).

50. Chordeile popetue, Night-hawk. — Buse nocturne. — Commun, passe l’été. Vu premièrement le 5 juin 1882. J’ai vu de ces buses nocturnes presque tous les jours voltiger au-dessus de ma tête lorsque j’étais à Godbout, en juillet 1881 et en juillet 1882. (Observé une le 27 mai 1889. N.A.C.)

51. Chœtura pelasgica, Chimney Swift. — Hirondelle des cheminées ou Ramoneur. — Généralement assez commun, mais pas vu cette année (1882).

52. Ceryle alcyon, Belted Kingfisher. — Martin-pêcheur. — Un habitué assez commun de la saison d’été, arrivant vers le 1er mai. Vers le 13 juin 1882, Monsieur Comeau trouva trois nids de Martin-pêcheurs dans une butte ; chaque nid contenait sept œufs tout frais. (Grand destructeur de petit saumon et de frai de truite dans une rivière. N.A.C.).

53. Hylolomus pilealus, Pileated Wood-pecker. — Pic du nord à huppe écarlate ou poule des bois. — Très rare. Monsieur Comeau n’en a tiré qu’un de cette espèce ici. (J’en ai vu quelques-uns depuis et j’en ai tué un le 22 avril 1902. N.A.C.).

54. Picus villosus, Hairy Woodpecker. — Pic chevelu du nord. — Habitué assez commun. Affectionne particulièrement les terrains brûlés et dépouillés de pin près de Godbout.

55. Picus pubescens, Downy Woodpecker. — Pic minule du nord. — Habitué assez commun du pays, comme le précédent.

56. Picoides arcticus, Black Three-toed Woodpecker. — Pic arctique. — Résidant. Pas rare.

57. Colaptes auratus, Golden-winged Woodpecker. — Pic doré ou pivart. — Passablement commun. Passe l’été. Vu le premier le 14 mai 1882. (Tué un le 2 mai 1889. N.A.C.)

58. Bubo Virginianus, Great Horned Owl. — Le duc de Virginie, hibou à aigrettes. — Oiseau du pays. (Très audacieux ; j’ai eu plusieurs fois connaissance qu’il s’attaque à l’homme. N.A.C.)

59. Asio Wilsonianus, Long-eared Owl. — Le hibou à longues oreilles. — Rare. M. Comeau en tua trois en mai 1877 et 1878.

60. Asio accipitrinus, Short-eared Owl. — Hibou à oreilles courtes. — Passe l’été assez rarement. Aperçu, le plus à bonne heure, le 9 mai 1882. (Couve. N.A.C.).

61. Strix nebulosa, Barred Owl. — Chouette du Canada ou hibou barré. — Résidant assez commun.

62. Nyctea scandiaca, Snowy Owl. — Le hardfang ou hibou blanc. — Apparaît bien irrégulièrement. Parfois abonde en hiver, et parfois reste invisible pendant plusieurs années. Monsieur Comeau en abattit un le 17 mai 1882 et Monsieur Grégoire Labrie en tua un autre le 31 mai 1880. Telles sont les dernières dates auxquelles on les a vus dans la région. (C’est encore le rapport le plus récent. N.A.C.).

63. Surnia funerea, Hawk Owl. — Chouette épervière d’Amérique. — Commune en hiver. Fait généralement son apparition en novembre et ne séjourne pas plus tard que février. (Une tuée le 18 mars 1904. N.A.C.).

64. Nyctala tengmalmi Richardsoni, Richardson’s Owl. — Nyctale de Richardson. — Résidant ordinaire de la saison d’hiver. S’apprivoise très facilement. Ce hibou articule une note basse, au timbre liquide qui ressemble au bruit produit par de l’eau tombant lentement d’une hauteur. Voilà pourquoi les Montagnais le désignent par les mots de pillip-pile tshish, ce qui signifie l’oiseau qui dégoutte de l’eau. Ces sauvages ont une légende disant qu’il y eut un temps où ce fut le plus gros hibou sur terre, et qu’il avait une très puissante voix. Un jour, il alla se percher près d’une grande chute et essaya non seulement d’imiter le bruit de la chute, mais même d’assourdir de sa propre voix, les mugissements du torrent. Le Grand-Esprit s’en offensa, le transforma en un pygmée et fit que sa voix ressemblât à de l’eau tombant goutte à goutte au lieu d’avoir le majestueux grondement de la cataracte.

65. Nyctala acadica, Saw-whet Owl. — Nyctale d’Acadie ou chouette passerine. — Pas très commune. Monsieur Comeau vit une de ces petites chouettes s’envoler de l’intérieur de la carcasse d’un grand lièvre du Nord, qui avait été pris au collet. La chouette lui avait mangé l’abdomen et s’était mise à lui farfouiller la cage thoracique, lorsqu’elle fut effarouchée. (Tuée le 14 mars 1902).

66. Circus cyaneus hudsonius, Marsh Harrier. — Buse des marais ou Cossade. — Résidant assez fréquent en été. Vu trois représentants de cette espèce aussi à bonne heure que le 5 mai 1882. (19 octobre 1887. Couve. N.A.C.).

67. Astur atricapillus, Goshawk.Autour à tête noire. — (Pas rare. Couve. 24 nov. 1883. N.A.C.).

68. Falco sacer obsoletus, Labrador Gyrfalcon.Faucon noir ou gerfaut. — Monsieur Comeau a tué plusieurs de ces rares faucons dans le voisinage de Godbout. (10 janvier 1885, 8 novembre 1892. N.A.C.).

69. Falco columbarius, Pigeon Hawk.Épervier brun ou buse brune. — Pas rare, et couve, nul doute. (2 mai 1884. 21 mai 1889. N.A.C.).

70. Falco sparvevius, Sparrow Hawk.Faucon épervier ou émerillon. — Rare. Un tué le 5 mai 1882. (Passablement commun, couve. N.A.C.).

71. Archibuteo lagopus sancti-johannis, Rough-legged Buzzard.Buse pattue. — Couve et est assez commune. Ses migrations vers le sud commencent fin de septembre et se continuent jusqu’en novembre. Durant cette période, de grandes bandes de ces buses, passent constamment au-dessus de cette partie de la côte, en route pour leurs quartiers d’hiver. (7 octobre 1885, 22 octobre 1889 et plusieurs autres bandes à d’autres dates. N.A.C.).

72. Pandion haliœtus, Fish Hawk.Le Balbusard de Californie, orfraie ou aigle pêcheur. — Quelques couples de cette orfraie se nichent et couvent tous les ans dans ce voisinage. On les vit pour la première fois, le 2 mai 1882. Ces oiseaux repartent en novembre (9 novembre 1889. Immigrants des plus réguliers ; réapparaissent pas plus d’une journée en retard. En ai trouvé de nombreuses couvées au Labrador en 1897. N.A.C.).

73. Aquila chrysætus, Golden Eagle.Aigle du Canada ou aigle doré. — Couve et n’est pas particulièrement rare. M. Comeau en a tué trois et sait qu’il en a été pris une demi-douzaine d’autres dans des pièges métalliques. (Voir : Trois aigles dorés, page 290 de ce livre (7 mai 1895. N.A.C.).

74. Haliætus leucocephalus, White-headed Eagle.Aigle chauve, à tête blanche. — Assez commun. Couve. Arrivent en mars et demeurent jusqu’en décembre ou janvier. À bonne heure en juin. Monsieur Comeau en trouva une aire avec trois petits de la grosseur de corbeaux. (Trouvé, le 16 mai 1889, un nid avec trois œufs près d’éclore. Hiverne fréquemment. N.A.C.).

75. Ectopistes rnigratorius, Wild Pigeon.Pigeon voyageur ou tourterelle. — Visiteur plutôt rare et très irrégulier. (5 tués le 27 juin 1889. On en voit encore parfois. 1908. N.A.C.)

76. Zenaidura Corolinensis, Carolina Dove. — Tourterelle de la Caroline. — Deux oiseaux de cette espèce du sud tués par M. Comeau à Godbout, le premier, un mâle, le 10 octobre, 1881, et le deuxième, une femelle, le 6 juin 1882. (Plusieurs autres vus ou abattus depuis. N.A.C.).

77. Canace canadensis, Spruce Grouse. — Perdrix de savane ou gélinotte. — Espèce sédentaire, mais un peu rare.

78. Bonassa umbella, Ruffled Grouse. — Gélinotte à fraise ou perdrix de bois francs. — Sédentaire comme la précédente, mais pas commune. Cette zone paraît être la limite septentrionale de la perdrix sur la côte est. Il m’a été impossible de trouver une seule trace de son existence plus loin en bas, le long de la côte nord du golfe (abondante, certaines années. Couve du côté du bas du golfe aussi loin que Mingan. N.A.C.).

79. Lagopus albus, Willow Ptarmigan. — Lagopède des Saules ou perdrix blanche. — Très abondante au commencement de certains hivers, mais en certaines années il ne s’en montre pas une. Il en arrive généralement vers le premier décembre et quelques-unes restent jusqu’au premier mai. Elles sont toujours plus abondante en décembre, et M. Comeau en abattit une fois six cents avant Noël. Il en a tué même jusqu’à quatre-vingt-deux un seul matin. (Voir dans ce livre le chapitre intitulé « La perdrix et autres oiseaux terrestres », page 226.

80. Squatarola helvetica, Black-bellied Plover. — Le squatarole à ventre noir, ou vanneau ou pluvier. — Un peu rare et irrégulier dans ses apparitions. M. Comeau en a tué en mai et en septembre. (Abattu cinq le 9 juin 1904. N.A.C.)

81. Charadrius dominions, Golden Plover. — Pluvier doré. — Assez commun en septembre. Vu quelquefois au printemps. (Se fait plus rare ces années dernières. N.A.C.).

82. Ægialites vociferus, Kildeer Plover. — Le pluvier Kildir. — M. Comeau dit que cette espèce couve et n’est pas rare.

83. Ægialites semipalmatus, Ring-neck Plover. — Le pluvier semi-palmé. — Apparaît au printemps. (Assez fortes couvées alors et aussi en septembre. N.A.C.).

84. Strepsilas interpres, Turnstone. — Le tourne-pierre à poitrine noire. — Assez commun en septembre.

85. Stegonopus Wilsoni, Wilson’s Phalarope. — Le phalarope de Wilson. — M. Comeau me dit que ce phalarope se montre aux migrations d’automne, mais n’est pas commun.

86. Phalaropus fulicarius, Red Phalarope. — Le ph alarope roux. — Pas rare en septembre. (Bandes vues le 4 juin 1887. N.A.C.).

87. Gallinago Wilsoni, Snipe. — La bécassine de Wilson. — Immigrant tardif. Le plus à bonne heure tué fut le 9 mai 1882. (Assez nombreux beaucoup plus au nord dans les endroits favorables. Couve. Natashquouan. 6 août 1897. N.A.C.).

88. Macrorhampus griseus, Red-breasted Snipe. — La bécassine rousse ou bécassine de mer. — Se montre aux migrations d’automne. (12 août 1886, 26 sept. 1895. Rare immigrant. N.A.C.).

89. Ereuncles pusillus, Semi-palmated Sandpiper. — La maubèche semi-palmée. — Passablement commune. Les premières vues vers fin de mai. Communes en août et septembre.

90. Actodromas minutila, Least Sandpiper. — La maubèche de Wilson ou petite alouette. — Fort commune le printemps et l’automne.

91. Actodromas maculata, Pectoral Sandpiper. — La maubèche tachetée, à poitrine cendrée, chevalier, maubèche des prés. — Apparaît à l’automne, mais n’est pas commune.

92. Actodromas Bonapartii, White-rumped Sandpiper. — La maubèche à croupion blanc. — M. Comeau en tua une le 31 mai 1882. (Commune aux migrations d’automne. N.A.C.).

93. Calidris arenaria, Sanderling. — Le sanderling, pluvier roux. — Fait son apparition aux migrations d’automne.

94. Totanus melanoleucus, Greater Tailler. — Le chevalier semi-palmé. — Commun au printemps et à l’automne. Le plus à bonne heure que l’on en ait tué un, fut le 9 mai 1882. Émigre au sud en septembre. (21 août 1886. 17 juillet 1887. Couve. N.A.C.).

95. Totanus flavipes, Yellow Shanks. — Le petit chevalier à pieds jaunes. — Commun durant les migrations. Fait son apparition avec le précédent. (Couve. N.A.C.).

96. Rhyacophilus solilarius, Solitary Tattler. — Le chevalier solitaire ou l’alouette solitaire. — Assez commune. Couve près des lacs ou cours d’eau douce. (12 mai 1885, 20 mai 1887, N.A.C.).

97. Tringoides macularius, Spotted Sandpiper. — La maubèche tachetée ou l’alouette branle-queue. — Sédentaire d’été assez commune.

98. Numenius borealis, Eskimo Curlew. — Le courlis du nord ou corbigeau. — Commun en août et septembre.

99. Numenius hudsonius, Hudsonian Curlew. — Le courlis de la baie d’Hudson. — Plutôt rare. M. Comeau en a tué au mois d’août. (Le plus à bonne heure que l’un d’eux ait été abattu, ce fut le 4 août 1885. N.A.C.).

100. Ardea herodias, Greatt Blue Heron. — Le grand héron bleu ou la grue. — Assez rare. Vu généralement en septembre. (19 mai 1885, 7 mai 1903. N.A.C.).

101. Ardea egretta, Great White Egret. — Le grand héron blanc. — Nomade accidentel du sud. Vu un le 9 juin 1882 sur une île dans la rivière Godbout. (Ne fut pas tiré. Pas un seul revu depuis. N.A.C.).

102. Botaurus mugitans, American Bittern. — Le butor d’Amérique. — Rare. M. Comeau me dit qu’il en a tué plusieurs ici et qu’ils sont communs à Manicouagan à trente milles à l’ouest de Godbout. (7 août 1889, 12 mai 1895, deux spécimens. Couve. N.A.C.).

103. Cygnus sp. — Espèce non déterminée. Un cygne fut tué par un Indien en 1870 à la Pointe-des-Monts. (Cygnus buccinator, Trumpeter swan. — Le cygne criard. N.A.C.).

104. Chen hyperboreus, Snow Goose. — L’oie du nord ou oie sauvage. — Rare. M. Comeau en a tué en octobre 1882. (En ai tué très souvent depuis 1882. N.A.C.).

105. Bernicla brenta. Brant Goose. — La bernache commune. — Couve et est loin d’être rare. Arrive en avril, reste jusqu’à novembre et parfois jusqu’à décembre. (27 mars 1887. Ses plus grosses migrations en bandes considérables, du 1er au 10 de juin. N.A.C.).

106. Bernicla Canadensis, Canada Goose. — La bernache du Canada ou l’outarde. — Une immigrante commune. Arrive vers fin de mars et repart en novembre. Elle couve à Natashquan. Labrador-ouest. (Couve à Anticosti. Nomade. N.A.C.).

107. Anas obscura, Black Duck. — Le canard noir. — Sédentaire assez commun durant l’été. Couve près des lacs. (Arrive le plus à bonne heure fin de mars et repart en novembre ; date tardive le 27 novembre 1896. N.A.C.).

108. Dafila acuta, Pintail. — Le canard pilet ou le paille-en-queue. — Le seul que Monsieur Comeau ait jamais vu, il le fit tomber le 7 juin 1882. (Tué fréquemment depuis. Immigrant irrégulier. Ne se montre jamais en grand nombre. 14 mai 1907. Probable qu’occasionnellement, il couve. N.A.C.)

109. Querquedula carolinensis, Green Winged Teal. — La sarcelle à ailes vertes. — Rare ici, mais couve à Manicouagan.

110. Querquedula discors, Blue-winged Teal. — La sarcelle aux ailes bleues. — Rare ici, mais rencontrée plus souvent que la précédente. On en a tué à bonne heure en mai. (4 mai 1904. N.A.C.)

111. Fuligula affinis, Seaup Duck. — Le petit canard morillon à tête noire. — Passablement commun en octobre. (Aussi en septembre. N.A.C.).

112. Fuligula collaris, Ring-neck Duck. — Le canard morillon à collier. — M. Comeau en a tué deux au printemps (rare ici ; 23 septembre 1895. N.A.C.).

113. Clangula glaucium, Golden-eye. — Le bucéphale d’Amérique ou canard caille ou pisque. — Espèce sédentaire et assez commune. Ne couve qu’à l’eau douce. Passe tout l’hiver.

114. Clangula islandica, Barrow’s Golden-eye. — Le bucéphale d’Islande. — Résidant commun. Couve comme le précédent à l’eau douce et reste tout l’hiver dans le golfe. (C’est le plus abondant des trois espèces. N.A.C.).

115. Clangula albeola, Butter-ball. — Le petit bucéphale ou petit canard a grosse tête. — Rare. On en a tué en octobre. (9 mai 1885, 7 mai 1889. Irrégulier. Vu pendant quelques années en septembre. N.A.C.).

116. Harelda glacialis, Long-tailed Duck, Old squaw. — {{|Le canard a longue queue, canard de Terre-Neuve ou kakawi}}. — Très abondant en hiver. Les plus fortes bandes vues en décembre, janvier et février. M. Comeau en a tué un dans son plus beau plumage d’été aussi à bonne heure que le 23 avril 1882. Assez commun en été, et supposé couver. (C’est l’un des plus abondants de nos canards. Couve. N.A.C.).

117. Histrionicus minutus, Harlequin Duck. — Le canard histrion, canard à collier, canard arlequin ou canne de roche. — Rare et vu seulement vers fin d’avril et commencement de mai. Cette année. M. Comeau en a vu deux le 16 avril et en a tué un le 8 mai dans un groupe de quatre. (5 avril 1889. En ai vu parfois depuis. Cet oiseau semble disparaître rapidement. En mai, l’an dernier (1908, j’en ai vu un couple. Un soir, le 10 mai 1889, je revenais tard à la maison d’une excursion de chasse, quand j’entendis des battements d’ailes, comme en font fréquemment de grosses bandes d’oiseaux, et, regardant presque droit au-dessus de moi, je vis toute une grande bande de canards qui passait. Il faisait trop noir pour voir ce qu’ils étaient et ils s’envolaient à haute portée. Je tirai un coup de fusil dans le lot et un oiseau tomba. À ma grande surprise, c’était un canard arlequin mâle. Étaient-ils tous des arlequins ? je n’en puis rien dire, mais je présume qu’ils l’étaient. Si c’était le cas, ils comptaient probablement deux ou trois cents dans la bande. Ils se dirigeaient vers le nord. N.A.C.).

118. Somateria mollisima borealis, Greenland Eider. — L’eider du nord

119. Somateria spectabilis, King Eider. — L’eider remarquable. — Rare. On sait qu’il a déjà couvé.

120. Œdemia americana, Black Scootter. — Le canard macreuse d’Amérique. — Commun dès à bonne heure en avril jusqu’à quelque temps en novembre. Ils ne passent pas l’hiver.

121. Œdemia fusca, Velvet Scootter. — Le canard macreuse velouté. — Résidant commun. Les plus grosses troupes se voient en avril et novembre et l’espèce en est commune toute l’année. (Erreur typographique probablement. L’espèce ne passe pas tout l’hiver, mais y séjourne tard. 29 décembre 1889. N.A.C.).

122. Œdemia perspicillata, Surf Duck. — Le canard macreuse à large bec. — Très commun depuis avril jusqu’à novembre, mais n’hiverne pas. Dans cette espèce les mâles sont infiniment plus nombreux que les femelles, et M. Comeau me dit que la proportion est toujours d’environ sept mâles pour une femelle.

123. Mergus merganser, Sheldrake.Le harle d’Amérique ou bec-scie. — Assez commun. Couve près des eaux douces. (Couve à bonne heure ; nid trouvé le 12 mai 1884 avec cinq œufs. N.A.C.).

124. Mergus serrator, Red-breasted Merganser. — Le iiarle a poitrine rousse. — Très commun ; fréquente l’eau douce et l’eau salée. (Hiverne parfois ; sinon, émigrant hâtif. N.A.C.).

125. Sala bassana, Gannet.Le Fou de Bassan, le Fou. — Paraît par occasion. J’en ai trouvé en grand nombre qui nichaient à la pointe Ouest d’Anticosti, mais je ne crois pas qu’ils nichent plus haut dans le golfe. (Couvent en abondance aux îles aux Perroquets. En certaines années, ils abondent ici à la poursuite du hareng et du maquereau. N.A.C.).

126. Phalacrocorax carbo, Common Cormorant. — Le cormoran ordinaire. — Rare, mais M. Comeau en a tué plusieurs ici.

127. Phalacrocorax dilophus, Double-crested Cormorant. — Le cormoran à aigrettes. — M. Comeau en tira une femelle le 19 mai 1882. (Rare, ne niche pas ici. N.A.C.).

128. Stercorarius pomatorhinus, Pomarine Jaeger. — Le stercoraire ou labbe pomarin. — Rare. (Vu occasionnellement en août et septembre. N.A.C.).

129. Stercorarius parasiticus, Parasitic Jaeger. — Le labbe parasite ou stercoraire arctique. — Un peu rare. M. Comeau en abattit six dans une journée, vers le milieu de mai 1874. (Vu fréquemment fin de mai, puis en août et septembre. Vit en parasite sur les mouettes à trois doigts et les sternes. N.A.C.).

130. Larus glaucus, Glaucous Gull, Ice Gull. — Le goéland à dos bleuâtre. — Assez rare. Vu d’ordinaire en février, mars et avril. J’en ai un très beau mâle que M. Comeau tua le 29 avril 1882.

131. Larus leucopterus, White-winged Gull. — Le goéland aux ailes blanches. — Pas commun. Apparait et disparait ordinairement avec le précédent. M. Comeau en a tué aussi tard que le 1er de mai. (On dit qu’il niche aux Sept-Iles. N.A.C.).

132. Larus marinus, Great Black-backed Gull. — Le goéland à manteau noir. — Niche et est assez commun. Il ne s’absente qu’en janvier et février. Le 17 juillet 1882, j’en ai trouvé un nid à la Grande-Boule, l’une des Sept-Iles. Il consistait en herbes aquatiques, déposées dans une légère dépression de rocher, et était doublé d’une sorte de petit coussin d’environ quatre pouces de diamètre, fait du plus soyeux duvet, et sur lequel reposait un seul œuf. Cet œuf avait été couvé mais n’était pas éclos. (Pond généralement trois ou quatre œufs. N.A.C.).

133. Larus argentatus Smithsonianus, Herring Gull. — Le goéland argenté. — Très abondant. Niche et couve en abondance sur des rochers favorables. Arrive vers le milieu de la dernière quinzaine d’avril et séjourne jusqu’en novembre.

134. Rissa tridactyla, Kittywake.La mouette à trois doigts. — Ponte abondante. Arrive tard en avril ou à bonne heure en mai et reste jusqu’en décembre. Cette espèce et la précédente sont les mouettes les plus communes qu’il y ait sur cette partie de la côte. On les voit constamment soit isolément, soit en bandes immenses. Elles suivent le jusant et s’abattent sur les bancs de sable laissés à nu par la marée baissante, s’y nourrissent de mollusques et autres animaux aquatiques qui, en pareilles circonstances, pullulent. J’y en ai vu plus d’un millier à la fois.

135. Pagophila eburnea, Ivory Gull.La mouette blanche. — Très rare. M. Comeau en tua un mâle en avril 1877 à la Pointe-des-Monts ; il le présenta au Musée de la Mission de Bersimis où on le conserve toujours. (9 décembre 1895, 7 mars 1906, 5 janvier 1908. N.A.C.).

136. Chroecocephalus philadelphia, Bonaparte’s Gull.La mouette de Bonaparte. — Résidant assez commun de la saison d’été ; il apparaît tard en mai.

137. Sterna macroura, Arctic Tern.La sterne arctique. — Très abondante dans certains endroits où elle niche et couve. Monsieur Comeau en tua une fois d’un seul coup seize au vol. Elle se montre à bonne heure en juin. (Immigrante des plus régulières, il y a à peine une journée ou deux de différence dans la date de son retour. N.A.C.).

138. Cymochorea leucorrhoa, Leach’s Petrel.Le pétrel de Leach. — Commun en été. (Erreur probable. Pas commun, 21 mai 1889, 25 sept 1895, 3 juin 1904. N.A.C.).

139. Colymbus torquatus, Loon.Le plongeon à collier ou le huard. — Commun. Niche près des lacs de l’intérieur. J’en ai vu beaucoup et j’ai entendu parler d’autres dans le golfe près de la Pointe-des-Monts en juillet. Vu le plus à bonne heure, le 12 avril 1882.

140. Colymbus septentrionalis, Red-throated Diver.Le plongeon ou huard à gorge rouge. — Commun. Niche avec le précédent, mais ne se montre pas aussi à bonne heure ; arrive ordinairement en mai. (Sa plus forte migration a lieu vers la première semaine de juin. N.A.C.).

141. Podicipes griseigena holbœlli, Red-necked Grebe.Le grèbe à cou rouge. — Rare. Un tué en septembre. (19 octobre 1904. N.A.C.).

142. Podilymbus podicipes, Dab Chuck, Hell Diver.Le grèbe à bec bigarré. — Pas rare. On en tue au printemps et à l’automne.

143. Fratercula arctica, Puffin Sea Parrot.Le macareux arctique ou perroquet de mer. — Pas commun en montant jusqu’à la Pointe-des-Monts, mais abonde aux îles Mingan où il niche par milliers. (Nomade irrégulier vers le haut du Saint-Laurent. Tué un à Tadoussac en septembre 1906. N.A.C.).

144. Alle nigricans, Dovekie.Le mergule nain ou pigeon, petit guillemot. — En troupes très nombreuses durant certains hivers. Arrivent à bonne heure en décembre jusqu’en février. En d’autres hivers, où ils sont rares, ou il n’en vient pas du tout. (Le 20 octobre 1883 et le 28 octobre 1895 ont été jusqu’ici les dates les plus hâtives que l’on ait enregistrées de leurs venues. En novembre 1904, immigration excessive qui dura environ deux semaines. Ces oiseaux s’envolaient du côté de l’ouest. Pendant deux ou trois heures chaque matin, ils passaient en grandes bandes aussi vite qu’on pouvait les compter. Il en passa comme cela des millions durant ces deux semaines. N.A.C.).

145. Uria grylle, Black Guillemot, Sea Pigeon.Guillemot ou pigeon de mer. — Sédentaire commun. Niche non seulement ici, mais aussi sur les îles à l’embouchure de Saguenay, à cent-cinquante milles plus haut sur le fleuve Saint-Laurent. (Nid trouvé avec quatre œufs, le 10 juin 1889 à Godbout. N.A.C.).

146. Lomvia troile, Foolish Guillemot, Murre. — Le guillemot à ventre blanc ou marmette. — Comme le mergule pigeon, ce guillemot abonde ici parfois en hiver, pendant qu’en d’autres hivers, il ne s’en montre pas un. Gauche, insouciant, il n’a pas même l’instinct de se tenir à l’écart des chiens sur la grève. On l’appelle avec justesse, le fou de guillemot ; ses habitudes et son allure lui méritent bien cette désignation. Le fait est qu’il a l’air d’un parfait idiot, il part à la nage tout sur un côté, comme s’il avait une patte cassée ; regardera fixement un agresseur, d’un air distrait, sans même qu’il lui vienne à l’idée d’essayer de s’échapper. Bref, dans son ensemble, il est stupide et maladroit.

Durant l’hiver de 1875, ces oiseaux apparurent en si grand nombre que M. Comeau en tua environ un mille pour leurs plumes, et son chien en prit plus d’une cinquantaine. Ils étaient bien pauvres comme chair, d’aucuns n’étaient que des squelettes vivants ; beaucoup moururent, et la mer les jeta sur les grèves. (En ces quelques dernières années, il s’est fait des migrations extraordinaires de ces oiseaux, longeant le Saint-Laurent jusqu’au lac Ontario et possiblement plus loin. C’est par milliers qu’il en creva, apparemment de faim, ou d’épuisement, pour être restés au vol jusqu’à ce qu’ils n’en pouvaient plus. Que ce fut dans les bois, sur nos lacs et nos rivières, on était toujours sûr d’en trouver morts. Ils avaient par derrière eux à chaque, migration, de grandes bandes de hiboux blancs ou harfangs qui se repaissaient largement de leurs dépouilles. En novembre dernier (1908), j’ai vu un grand nombre de ces marmettes, près de Québec. N.A.C.).

147. Utamania torda, Razor-billed Auk. — Le pingouin commun ou godd. — Pas commun ici, mais niche aux Îles Mingan. (Assez abondant en quelques années. Émigre au sud en novembre. Beaucoup plus farouche que la marmette et fort plongeur. En ai vu des troupes considérables le 20 août 1890. N.A.C.).

Du Bulletin Nutt. Ornith Club, Vol. 8, No 4, Oct. 1883, p.244


SUPPLÉMENT à la liste d’oiseaux vérifiés comme se rencontrant dans un rayon de dix milles de la Pointe-des-Monts, dans la province de Québec, Canada, basé principalement sur les notes de Napoléon A. Comeau. Monsieur Comeau m’a dernièrement envoyé les peaux des espèces suivantes qui n’étaient pas mentionnées dans la liste originale. Ces oiseaux ont tous été tués à Godbout en mai et juin 1883.

148. Dendræca cœndescens, (Black-throated Blue Warbler.La fauvette bleuâtre du Canada. — Pas commune. 7 juin 1883. N.A.C.).

149. Vireo flaviviridis, Yellow Green Vireo. — Le viréo jaune verdâtre, au front jaune. — Pour plus amples remarques sur cette espèce, qui n’a pas été mentionnée précédemment comme venant du nord de l’Amérique Septentrionale, voir page 213. (Oiseau du sud se rencontrant par accident ici. 13 mai 1883. N.A.C.).

150. Dolichonyx oryzivorous, Bob-o-link, — Le goglu. — Rare. Pas connu comme nichant ici. (2 juin 1884. N.A.C. 6 juin 1883.).

151. Scolecophagus ferrifeneus, (Rusty Grackle. — La mainate couleur de rouille. — Assez commune au printemps et à l’automne. 2 mai 1883, 3 mai 1885 et 9 novembre 1900. N.A.C.).

152. Empidonax minimus, (Least Fly-catcher. — Le petit moucherolle. — Commun, et, d’après les dates enregistrées, niche tout probablement. 6 juin 1883. N.A.C.).

153. Empidonax trailli, (Trail’s Fly-catcher. — Le gobe-mouche ou moucherolle de Trail. — Assez commun. 6 août 1883. N.A.C.).

154. Contopus borealis, (Olive-sided Fly-catcher. — La moucherolle aux côtés olive. — Oiseau assez rare. 6 juin 1883, 3 juin 1888. N.A.C.).

155. Triyngles rufescens, (Red-breasted Sandpiper. — La maubèche à poitrine rousse. — Rare. 7 août 1883. 28 août 1883. N.A.C.).

156. Tringa alpina americana, (Dunlin Ox-bird. — La maubèche à dos roux. — Rare. 28 août 1883. 7 septembre 1888. N.A.C.).


(Du The Auk, Vol. I, No 3, juillet 1884)


DEUXIÈME SUPPLÉMENT à la liste des oiseaux par C. H. Merriam. M. Comeau m’a envoyé les peaux des espèces sous-mentionnées, abattues par lui à Godbout, et non enregistrées jusqu’ici pour cette localité.


157. Saxicola œnanthe, (Wheat-Ear Stone Chat. — Le traquet motteux. — Nomade venant d’Europe par le Groenland. J’ai péremptoirement établi que cet oiseau niche ici, comme le démontrent les dates suivantes auxquelles il a été capturé : 17 et 18 mai 1884, deux femelles. — 24 mai et 19 septembre 1885 30 septembre 1889. — 17 et 19 octobre 1889, deux jeunes. 9 novembre 1886. — 14 septembre 1891. — 9 septembre 1894. Dix oiseaux abattus pour être absolument sûr de son identité, et j’en ai vu probablement autant sur lesquels je n’ai pas tiré. N.A.C.).

158. Passerella iliaca, (Fox Sparrow.Le pinson fauve. — Pas commun. 11 octobre 1883, 21 mai 1888. N.A.C.).

159. Spizella monticola, (Tree Sparroio. — Le pinson de montagnes, pinson des arbres. — Assez commun. 7 août 1883. 1er juin 1885. N.A.C.).

160. Passer domesticus, (English Sparrow. — Le moineau domestique. — N’émigre pas, il semble, très rapidement de ce côté-ci, car je n’en ai vu qu’un autre en dehors de celui que j’ai tué à la date ci-mentionnée. 27 mai 1884. N.A.C.).

161. Empidonac flaviventris, (Yellow-bellied Fly-catcher. — Le moucherolle à ventre jaune. — Un peu rare. 9 août 1883, 6 et 15 juin 1884, 9 juin 1885. N.A.C.).

162. Tringa canutus, (Robin Snipe, Knot. — La maubèche à poitrine rousse, bécassine rousse, bécassine de mer. Rare. Deux spécimens tués le 7 août 1883. Pas revu d’autres depuis. N.A.C.).

163. Accipiter fuscus, (Pigeon Hawk. — L’épervier brun, buse brune. — Assez commun. Nichées le 2 mai 1884, le 25 août 1889. N.A.C.).

164. Melospiza lincolni, (Lincoln’s Finch. — Le pinson de Lincoln. — Rare. 2 juin 1884. 25 août 1885. Me paraît émigrer plus loin au nord. En ai vu un spécimen à Kegaska, au Labrador, au mois d’août 1897. N.A.C.).

165. Melospiza palustris, (Swamp Sparrow. — Le pinson des marais. — Assez commun. 2 juin 1884. N.A.C.).

166. Falco peregrinus nœvius, (Duck Hawk. — Le faucon pèlerin. — J’ai tué plusieurs de ces faucons, mais on ne peut pas les regarder comme communs. 2 juin 1884, 20 novembre 1884, 8 septembre 1906. N.A.C.).

167. Passerina cyanea, (Indigo Bunting. — Le pinson Indigo, l’oiseau bleu, le ministre. — Rare. Nomade. 8 juin 1884. N.A.C.).

168. Siurus auricapillus, (Oven-bird. — La grive couronnée. — Pas très commun. Niche. On entend souvent son cri le soir. 9 juin 1884. N.A.C.).

169. Sphyrapicus varius, (Sapsucker. — Le pic maculé. — Pas rare. 13 juin 1884. N.A.C.).

170. Picoides tridactylus americanus, (Banded back Woodpecker. — Le pic velu. — Sédentaire. Espèce pas très commune en été. 10 novembre 1883. 2 juin 1895. 12 avril 1899. N.A.C.). C. Hart Merriam, M. D., Locust Grove, New-York.

Depuis que la liste originale et les deux suppléments ont été publiés, j’ai ajouté les espèces suivantes, toutes capturées dans les limites du rayon tel que décrit en premier lieu par le Dr  Merriam. Leur nomenclature et leur ordre sont conformes à la méthode de Coue dans « Key to North America Birds, 1872 » .

171. Turdus palassii, Hermit Thrush. — La grive solitaire. — Pas commune. 10 novembre 1886.

172. Anorthura troglodytes, Winter Wren. — Le troglodyte d’hiver. — Assez commun. Niche. 7 juillet 1884.

173. Dendrœca castanea, Bay-breasted Warbler. — La fauvette à poitrine baie. — Rare apparemment. 25 mai 1885.

174. Dendrœca palmarum, Palm Warbler. — La fauvette à tête rousse. — Pas commune. 25 mai 1885.

175. Cotyle riparia, Sand Martin. — L’hirondelle des rivages. — Commune. Couve. 26 mai 1885.

176. Progne purpurea, Purple Martin. — L’hirondelle pourpre V. l’hirondelle bleue.— Pas commune. 20 mai 1896.

177. Poœcetes gramineus, Grass Finch. — Le pinson des guérets. V. le rossignol des champs.— Immigrant irrégulier. 24 avril 1885.

178. Spizella socialis, Chipping Sparrow. — Le petit pinson à couronne rousse, ou V. oiseau gris. — Assez rare ici. 1er juin 1905.

179. Molothrus recoris, Cowbird. — L’étourneau ordinaire. — Rare. Deux sujets abattus. 7 juillet 1884.

180. Sturnella magna, Field-lark. — L’étourneau des prés. Vulg. grande alouette des prés. — Un peu rare. Niche. 19 avril 1900, 4 mai 1902.

181. Milvulus forficatus. — Scissor-tail. — Rare. Un seul spécimen vu et tué. 14 août 1894.

182. Sayornis sayus, Says Fly-catcher. — Le moucherolle brun, Vulg. pi-ouit. — Apparemment rare. 19 octobre 1895. Un sujet seulement.

183. Trochilus colubris, Ruby-throated Humming Bird. — Le colibri à gorge rubis, l’oiseau-mouche. — Rare. 10 août 1885. 16 juillet 1895. Quelques autres vus.

184. Coccyzus erythrophthalmus, Black-billed Cuckoo. — Le coucou à bec noir. — Rare. 11 août 1885. Un seul oiseau de cette espèce vu depuis.

185. Scops asio, Screech Owl. — Le scops (hibou) maculé. — Assez commun. Oiseau très bruyant et aisément attiré par le feu. Peut aboyer, siffler, crier, enfin émettre les sons les plus singuliers. Bon nombre de gens non prévenus ont été épouvantés de ses hurlements au milieu de la nuit. En ai tué souvent. N’ai qu’une date, 9 novembre 1889.

186. Syrnium cinereum, Greatgrey Owl. — La chouette cendrée, ou le grand hibou cendré. — Pas rare. 6 février 1889. 10 mars 1902.

187. Accipiter cooperii, Chicken Hawk. — L’épervier de Cooper. — Assez commun. 12 mai 1884. 8 mai 1885.

188. Falco colombarius, Pigeon Falcon.Le faucon, l’épervier des pigeons. — Pas commun. 21 mai 1889. 2 mai 1894.

189. Buteo pennsylvanicus, Broad-winged Buzzard.La buse de Pennsylvanie. — Passablement commune. Parait aller se nicher plus loin au nord. Commune et émigre au sud vers fin de septembre. 8 et 9 octobre 1884.

190. Cathartes aura, Turkey Buzzard.Le vautour aura. — Très rare. Je n’en connais qu’un seul spécimen que j’identifiai. Il fut pris par un chasseur d’ici dans un piège d’acier à ours, le 27 août 1894.

191. Lagopus leucurus, White-tailed Ptarmigan.La perdrix à queue blanche. — Oiseau en apparence très rare ici. J’en tuai une le 7 décembre 1894. Cet oiseau était un peu plus petit que le lagopède des saules ou perdrix blanche ; il est possible que c’était un albino de la même espèce.

192. Philohela ininor, Woodcock.La bécassine d’Amérique. — Très rare. Je tuai la seule que j’aie jamais vue ici, le 17 août 1886, à la suite de fortes bourrasques de vent de sud-ouest. Une année ou deux années plus tard, j’en tirai une autre à Manicouagan, à trente milles à l’ouest d’ici, durant le mois de septembre.

193. Limosa hudsonica, Hudsonian Godwit.La barge de la baie d’Hudson. — Rare. 17 septembre 1895.

194. Totanus semipalmata, Willet.Le chevalier semi-palmé. — Quelques-uns isolés. 21 août 1886, 19 septembre 1895.

195. Actiturus bartramius, Field Plower.Le pluvier des champs. — Pas commun. 12 mai, 20 août 1883, 15 mai 1887, 2 septembre 1906.

196. Parzana carolina, Carolina RailCaroline, râle des genêts, râle commun. — Pas commun. Couve. 10 et 15 août 1885, 24 août 1906, 17 août 1907.

197. Anas boschas, Mallard.Le canard ordinaire, français, cosmétique. — Pas commun. 18 septembre 1889, 9 octobre 1907, 21 octobre 1908.

198. Anas obscura rubripes, Red-legged Black Duck.Le canard noir. — Commun. Depuis la publication de Distribution and Migration of North American Ducks, Geese and Swans, U. S. Dept. of Agriculture, 1906, je me suis occupé de cette variété de « canard noir ». J’ai trouvé que la moitié des canards que nous tuons ici ont les pattes rouges ; ce qui me paraît être la seule différence qu’il y ait entre les deux espèces. Le 19 novembre 1907, j’ai remarqué plusieurs grandes bandes de canards noirs, qui émigraient vers le sud. J’ai vu aussi des trainards encore plus tard.

199. Aix sponsa, Wood Duck.Le canard huppé, canard branchu, canard d’été. — Très rare. En ai vu un, isolé, de temps à autre. 17 mai, 1895.

200. Fuligula marila, Blue-bill.Le canard morillon à tête noire. — Assez commun en septembre et octobre. Vu souvent en compagnie du canard caille ou pisque, le Bucéphale d’Amérique. 23 septembre 1895.

201. Somateria stellerii, Stellers Eider.L’eider de Steller. — Rare. J’ai envoyé une peau de cet oiseau au Dr  Merriam pour le faire identifier, en lui donnant la date en mars 1895 ?… date que j’ai malheureusement perdue ou égarée.

202. Erismatura rubida, Ruddy Duck.Le canard roux. — Rare. 8 mai 1896.

203. Mergus cucullatus, Hooded Merganser.Le petit harle. — Rare. 4 septembre 1885. 10 septembre 1889.

204. Tachypetes aquilus, Man-of-war Bird.La frégate. — On en a vu qu’un spécimen ici, le 13 août 1884. L’oiseau parut fort farouche, et resta hors de ma portée. Le lendemain, 14 août, le capitaine Leblanc l’observa du bord d’un bateau-phare.

205. Sterna hirundo, Common Tern.La sterne de Wilson ou l’hirondelle de mer. — Commune au temps des immigrations. Couve plus loin au nord. Le 20 mai 1884. C’est une date hâtive pour la venue de cet oiseau.

206. Thalassogeron culminatus, Yellow-nosed Albatross.L’albatros à nez jaune. — Accidentel. Un de ces oiseaux fut abattu à Moisie, à 70 milles à l’est de Godbout, le 20 août 1885. Il fut tué par un M. Couillard-Després, pêcheur et une de mes connaissances. Je vis l’oiseau trois ou quatre jours après qu’il l’eut abattu. Je l’avisai d’en envoyer la peau au Musée de l’Université Laval à Québec où on le conserve encore. J’entre cet oiseau dans ma liste comme sujet d’intérêt, malgré qu’il ne soit pas originaire du territoire dont les bornes ont été fixées. M. Montague Chamberlain a publié quelque chose au sujet de ce spécimen qu’il avait vu dans le Musée de l’Université. Voir le Auk de janvier 1888, page 107 et de juillet 1888, page 318.

207. Procellaria pelagica, Stormy Petrel.Le pétrel pélagien, le pétrel des tempêtes. — Pas commun. 18 mai 1885, 6 octobre 1889.

208. Pufinis major, Greater Shearwater.Le grand puffin. — Rare. 11 août 1896. On n’en a vu qu’un seul. Voir note[3].

J’ai aussi abattu les albinos suivants.

Huard a gorge rouge 
Un spécimen
Perdrix de bois franc, gélinotte à fraise 
! spéci
Canard à longue queue, « Cacaoui » 
! spéci
Mergule pigeon, petit guillemot 
! spéci
Pinson des guérets, rossignol des champs 
! spéci
Macreuse à large becŒdemia perspicillata 
! spéci

Les cinq premiers ont été envoyés au Dr  C. H. Merriam, et sont tous, je crois, dans la collection de la Smithsonian Institution. Le dernier a été vendu à Monsieur Wm. Couper, taxidermiste de Montréal. À part cela, j’ai vu ici un eider albino, et une autre macreuse de l’espèce dite Œdemia Americana, macreuse moire américaine.



  1. Voir ce Bulletin, Vol. VII, p. 120, 121.
  2. Voir ce bulletin. Vol. VI, page 246.
  3. Note — Les dates mentionnées dans la liste ci-haut sont les dates auxquelles les oiseaux ont été tués pour leur identification ; il n’y a que celles-là d’inscrites. Dans le cas où plusieurs spécimens ont été tués, ou dans le cas des oiseaux les plus ordinaires, ce sont les dates les plus hâtives ou les plus tardives qui ont été de préférence insérées.