La ville sans femmes/16

La bibliothèque libre.
Société des éditions Pascal (p. 301-316).


ANNEXE














Et maintenant, prenez et jugez.

Le récit qu’on vient de lire est rigoureusement conforme à la vérité. Il montre comment les internés civils, sujets canadiens ou sujets des pays de l’Axe, ont été traités au Canada.

Il est impressionnant de comparer ce traitement avec celui qu’ont subi les prisonniers civils et militaires des Pays Alliés dans les camps d’internement de l’Allemagne, de l’Italie fasciste et du Japon.

Sans rien dire des témoignages de plus en plus nombreux et effrayants qu’on récolte depuis quelques mois sur les atrocités commises dans certains camps allemands et japonais, voici quelques exemples de ce que des sujets britanniques internés par l’ennemi ont eu à raconter après leur évasion ou leur libération.

I

LE NICOLAIN, de St-Justin, Qué., du 14 janvier 1944, publiait le récit d’un prêtre canadien-français qui, en 1942, avait réussi à s’évader d’un camp d’internement allemand. Il raconte :

« Pendant deux mois, nous avons été traités comme de simples criminels. Il en fut de même à Montreuil-Bellay où nous étions gardés par des troupes de la jeunesse hitlérienne. On nous expédia en Suisse, à la Grande Caserne de Saint-Denis, près de Paris, où les Allemands pouvaient nous surveiller plus facilement, et avec moins de gardes. Le confort était pratiquement inexistant. La prison contenait deux fois plus de prisonniers quelle pouvait en contenir. C’est dire que les locaux étaient très encombrés. En outre, nous étions forcés, dès la chute du jour, de fermer portes et fenêtres et de baisser les stores. Dans cet air rapidement vicié, nous pouvions à peine respirer. Nous manquions même du nécessaire, des articles les plus indispensables. Pas d’armoires, pas de tablettes, pas une boîte. Nous n’avions même pas de clous pour suspendre nos vêtements, que nous devions empiler sur le plancher poussiéreux. C’est là que pour la première fois nous avons connu les angoisses de la faim. Pendant trois mois, pas d’autre nourriture que les maigres rations fournies par les Allemands. Le midi, des légumes cuits et mal cuits. À 4 heures, nous mangions ce qui en restait. Dans l’après-midi, une ration de pain, un pain noir dont le principal ingrédient était… du bran de scie. C’étaient des pains ronds, de la grandeur d’une assiette, d’environ deux pouces et demi d’épaisseur. Chaque prisonnier recevait le quart d’un pain chaque jour. Un homme normal pouvait difficilement s’en contenter pour un seul repas. Et cependant, avec les légumes du midi, c’était à peu près tout, sauf la minime ration de margarine, de graisse où de végétaline que l’on nous servait le soir. »


II

LE DROIT d’Ottawa, du 28 janvier 1944. reproduisait une dépêche de la Presse Associée, datée de Washington et signée par William Fraye, dans laquelle on lit :

« Le Gouvernement américain a autorisé aujourd’hui la publication de l’histoire poignante des atrocités perpétrées par l’armée japonaise sur les personnes des prisonniers américains capturés à Bataan et à Corregidor.

Voici, fondé sur des déclarations assermentées d’officiers qui ont survécu à la famine et à la torture et se sont échappés, le code infâme du brutal guerrier japonais :

Soumettre délibérément 36,000 soldats à la famine, tirer de sang froid sur les assoiffés qui cherchent de l’eau, voir les malades dépérir et leur refuser les remèdes, frapper du fouet ceux qui aident leurs camarades tombés, battre les hommes avec des deux par quatre, mettre à mort ceux qui tentent de s’évader et ensevelir vivants des hommes mis à la torture. »

La dépêche ajoute que trois officiers, le commodore Helvyn McCoy, de la Marine américaine, d’Indianapolis, le lt.-colonel S. M. Mellnik, du corps d’artillerie côtière de Dunmore, Pensylvanie, et le lt-colonel William Dyess, du corps aérien d’Albany (Texas) ont affirmé que le nombre des prisonniers de guerre américains morts de faim, de travail forcé et de brutalités de toutes sortes, est plusieurs fois plus élevé que les rapports japonais l’ont indiqué.

Dans le camp O’Dollell, environ 2,200 prisonniers américains sont morts en avril et mai 1942.

Il y eut d’abord la MARCHE DE LA MORT durant laquelle des milliers de prisonniers parcoururent, la plupart sans manger et sans boire, une distance de 85 milles pour se rendre au camp O’Donnell. Quelques-uns firent le voyage en douze jours. Des soldats qui tentèrent d’atteindre un puits furent abattus.

Au camp, l’eau et la nourriture étaient difficiles à obtenir et rares. Dans d’autres camps, où les officiers furent transportés par la suite, la situation des vivres était un peu meilleure mais les brutalités continuaient.


III

LA PRESSE de Montréal, du 29 janvier 1944, a publié le texte de la déclaration faite par le premier ministre du Canada, le très honorable M. King à la Chambre des Communes, la veille après-midi, sur le traitement infligé aux prisonniers de guerre par les Japonais.

Voici quelques passages de ses déclarations :

« Les rapports sur les conditions dans lesquelles vivent les prisonniers de guerre aux mains des Japonais ont vivement inquiété le Gouvernement. Il a tenté tous les efforts possibles en vue d’obtenir des renseignements et épuisé tous les moyens d’améliorer ces conditions. De concert avec les autres gouvernements du Commonwealth, nous avons protesté officiellement et à plusieurs reprises par l’entremise de la puissance protectrice. Les Japonais n’ont tenu aucun compte de ces protestations ou ils ont communiqué des réponses hypocrites ou cyniques.

« D’après les derniers rapports, environ 1 000 prisonniers de guerre canadiens ont été transférés de Hong-Kong au Japon. Il en reste de 500 à 600 à Hong-Kong. Il semble que les prisonniers à Hong-Kong souffrent moins d’injures ou de mauvais traitements que d’incurie. Ils souffrent du fait que le gouvernement japonais ne leur fournit pas les vêtements, les aliments et les soins médicaux nécessaires. »

Après avoir constaté l’impossibilité de faire parvenir des approvisionnements aux prisonniers canadiens, à cause de la mauvaise volonté du gouvernement japonais, le premier ministre a ajouté :

« Les Japonais ont également fait peu pour aider et beaucoup pour entraver l’expédition du courrier à destination et en provenance des prisonniers de guerre. Le petit nombre de lettres livrées ont pris de longs mois à atteindre les prisonniers. Les Japonais ont récemment limité à vingt-cinq mots les échanges des messages des prisonniers de guerre.

« Les Japonais ont aussi manqué à leur obligation de transmettre des rapports par l’intermédiaire de la puissance protectrice et de la Croix-Rouge Internationale. Les décès des prisonniers de guerre n’ont été communiqués qu’avec un long retard. Les rapports de transferts des prisonniers de guerre canadiens de Hong-Kong au Japon sont encore incomplets.

« Tout cela fait un grand contraste avec le traitement dont les nationaux japonais ont été l’objet au Canada. »

Et M. King, après avoir protesté contre le fait qu’une seule visite au camp de Hong-Kong avait été permise au représentant de la puissance protectrice et de la Croix Rouge, a conclu en disant :

« Le Japon a failli aux engagements qu’il a pris de respecter les dispositions de la Convention relative au traitement des prisonniers de guerre, signée à Genève le 27 juillet 1929. Que le Gouvernement japonais de Tokio soit impuissant ou peu disposé à amener les autorités militaires à l’extérieur du japon à se conduire comme des êtres humains, il n’en reste pas moins que Tokio est responsable du traitement inhumain des prisonniers de guerre. Nous n’oublierons pas sa culpabilité. »


IV

Le jeune pianiste canadien Georges Savaria, dont le talent s’affirme chaque jour et qui vient de terminer une tournée de concerts aux États-Unis, a été arrêté par les Allemands à Paris et, avec 750 sujets britanniques, détenu pendant deux mois dans les prisons de Fresnes. Après, les internés britanniques furent envoyés dans le camp de Saint-Denis, tout près de Paris. Les internés logeaient dans une vieille caserne qui date de 1750. Ils furent rejoints bientôt par les britanniques internés dans d’autres camps, tels ceux de Romainville, Drancy, Caen, Montreuil-Belay, au nombre d’environ 2000.

M. Georges Savaria a déclaré :

« En vérité nous étions très mal nourris : qualité et quantité insuffisantes. Ce n’est point une exagération que de dire que les Allemands ne nourrissaient pas leurs prisonniers. Voici en quoi consistaient les repas : le matin, une sorte de café fait avec du malt ; le midi, de la soupe aux choux et, le soir, du fromage synthétique fabriqué avec du charbon, ou bien un petit carré de margarine ou bien encore une cuillerée de confiture. Jamais les trois ensemble. Comme pain, nous avions chaque jour une rondelle de pain militaire pour quatre hommes. »


V

M. Ross Harkness, correspondant du TORONTO STAR, a recueilli les déclarations de M. Paul de Martigny, un vétéran du journalisme canadien-français, qui, arrêté à Paris au mois de décembre 1940 avec son épouse, a passé le terrible hiver 1940-41 au camp de Besançon. Ces déclarations ont été publiées dans LA PRESSE de Montréal du jeudi 19 octobre 1944 : En voici les passages saillants :

« PARIS 14 oct. (retardée) M. Paul de Martigny est un vieux journaliste canadien, qui a fait son apprentissage parmi les correspondants d’Ottawa. Donc, lorsqu’il raconte les horreurs de l’incarcération au fameux camp de concentration de Besançon, il ne parle pas seulement de mémoire. Il se guide sur les observations quotidiennes d’un reporter expérimenté.

« D’ailleurs il n’a pas besoin de notes. Ses mains et ses jambes tordues et nouées par le rhumatisme, qui le retient presque toujours à la maison, lui rappellent les 116 religieuses canadiennes internées, cherchant dans la boue épaisse d’un pied quelques morceaux de charbon, des racines et des brindilles pour faire un petit feu contre l’hiver le plus froid et le plus humide des Vosges.

« Les crampes incessantes de son estomac, comme si la faim restait toujours présente, rappellent les 45 femmes mortes un jour d’avoir mangé des aliments empoisonnés, et les nombreux autres innocents morts de même façon l’année où il a été interné avec eux.

« Son corps émacié, sa vue faiblissante, lui rappellent sans cesse le brutal Prussien qui commandait le camp et finit par le jeter à la porte, sans foyer ni subsistance, parce que, lui dit-il, « vous allez mourir et mes hommes ont assez de tombes à creuser ». Il y a 3 ans de cela, et M. de Martigny n’est pas mort ; mais il avoue : « Je ne comprends pas pourquoi je suis encore en vie ».

Mais M. Ross Harkness cède la parole à M. Paul de Martigny  :

« La caserne de Besançon avait été construite par l’armée française pour loger 2,500 soldats. Après la capitulation on y a enfermé 30,000 prisonniers de guerre. À trois jours d’avis le commandant a reçu l’ordre de transporter ses 30,000 prisonniers dans un autre camp et de nettoyer la caserne pour y recevoir 3,000 civils internés.

« Il a nettoyé l’endroit en faisant décharger les ordures dans la cour à la pelle, par les fenêtres. Il n’a pas fait décrasser les planchers, ni désinfecter l’édifice, il n’a même pas fait balayer ; nous, les civils, avons été jetés dans une sentine.

« Les prisonniers de guerre torturés avaient été gardés enfermés à clef dans des locaux si encombrés qu’ils ne pouvaient s’y étendre tous à la fois. Pour respirer un peu, ils avaient brisé les vitres. De tout cet hiver si terriblement froid, on n’a réparé les fenêtres ; beaucoup de nous sont morts de pneumonie. » Non seulement la nourriture était insuffisante en quantité et goûtait mauvais, elle était absolument du poison, et le plus souvent mal cuite. Tout le camp a été ravagé par la dysenterie ; il y avait des morts presque tous les jours. Un jour, 45 femmes sont mortes. Nous avons protesté auprès du commandant, mais il a ri de nous. Il nous a répondu que la nourriture était suffisante pour des cochons britanniques. »

Le mépris de la propreté et de l’hygiène semble caractéristique chez les Allemands. La race des maîtres aime à manifester sa supériorité en forçant ses victimes à vivre dans l’ordure.

Parmi les internés, il y avait une Anglaise instruite et son fils de 18 ans, idiot. Les gardes s’amusaient à faire souffrir la mère en jouant des tours au fils. M. de Martigny se rappelle : « Elle était presque tout le temps en larmes. Plus elle pleurait, plus les nazis s’acharnaient après le fils. Rien ne prouvait mieux la bestialité nazie. Le prétexte donné à l’internement était que le fils, d’âge militaire, pouvait s’évader en Angleterre pour combattre ; mais il était si incapable de s’aider que les Allemands ont été obligés d’interner sa mère avec lui.

« Étaient aussi internés une femme et son fils infirme, arrêté parce que d’âge militaire. Le froid s’aggravait, les prisonniers ont recouru aux moyens extrêmes pour se chauffer. Ils employaient tout ce qui pouvait brûler, arrachaient même les cloisons ; mais les fenêtres brisées empêchaient de réchauffer la caserne.

Le commandant a plusieurs fois convoqué M. de Martigny et lui a demandé s’il était français ou canadien. « Il me disait que si je me déclarais Français mais non sujet britannique, je pourrais être libéré. Le commandant me parlait longuement des mauvais traitements infligés au Canada par les Britanniques, aux Canadiens français par les Canadiens anglais.

« J’ai fini par lui dire : Monsieur je porte un nom français et je parle anglais avec un accent français, mais ma famille est canadienne depuis 4 siècles et britannique depuis 2 presque. Le nom de Martigny est un des plus nobles et des plus célèbres du Canada français ; il n’y a jamais eu de traître chez nous. Mon cœur bat sans cesse pour la Grande-Bretagne. »

À tout événement M. de Martigny devait bientôt être libéré. Le froid, la mauvaise nourriture, les mauvais traitements et les privations. « Un jour le commandant m’a appelé et m’a annoncé qu’il nous libérait, ma femme et moi. Il m’a dit le plus brutalement possible que, comme j’étais malade et pouvais mourir d’un jour à l’autre, il croyait pouvoir me libérer sans danger. La ville de Paris pouvait m’enterrer et épargner ce soin à ses hommes.

« Le commandant me dit que le Führer regardait un journaliste comme plus nuisible qu’un bataillon, parce qu’un reporter est formé à l’observation et à l’habitude de tirer des plans pour publier ses informations. Il m’a prévenu de ne jamais parler l’anglais, de ne jamais écrire ni recevoir de lettres, de ne jamais discuter la guerre avec mes amis, de ne jamais être vu avec les gens de langue anglaise laissés en liberté, de me retirer chez moi à la nuit ; il m’a enfin prévenu que je serais fusillé si j’étais arrêté dans la rue pendant un raid aérien. »

Et M. Ross Harkness conclut :

« En dépit de ces avertissements, M. de Martigny a réussi à sortir son journal du camp, en cachette. Rentrés à Paris, sa femme et lui ont constaté qu’un colonel allemand habitait leur appartement, et que tous leurs biens étaient réquisitionnés, M. Henri Beau a appris leur détresse et leur a fait savoir où ils trouveraient la clef de son atelier, où ils ont vécu jusqu’à la libération de Paris. »


VI

Le très révérend Père franciscain Adélard Berthold, Canadien qui était professeur dans un collège de Corse, fut arrêté en même temps que dix-huit Corses en 1942 et, après un séjour forcé dans une résidence, il fut, avec ses camarades, conduit en 1943 au camp de Pontenuovo, en Corse, gardé par des Italiens. Le rév. Père y a été mal traité. Les internés logeaient dans une écurie, sans confort, sans hygiène, et recevaient une nourriture insuffisante. De là, les malheureux furent conduit à Bastia, dans un autre camp, où il était notoire que l’on faisait des brûlures à la plante des pieds de certains internés. D’autres étaient fouettés par sadisme. D’autres encore étaient dévêtus et on leur passait sur le corps des cigarettes allumées.

Un père de famille fut obligé d’avaler de l’huile lubrifiante de moteur : le malheureux en mourut !

Enfin, de Bastia, les internés furent conduit à Piombino et de là à Cosenza, en Calabre, où ils furent mis dans le camp de Ferramonti, véritable géhenne…

Dans ce camp il y avait environ 2,000 internés juifs, originaires de différents pays, dont 600 femmes. Les baraques n’étaient pas même en bois, mais construites d’algues marines assemblées avec du ciment. La chaleur y était torride. Souvent les internés étaient cravachés par les officiers.

L’eau était très rare et infecte, l’hygiène en tout défectueuse.

La ration réglementaire de nourriture pour chaque interné était la suivante : 120 grammes de pain, dont 20 grammes prélevés pour le sel, et 10 pour rémunérer le commissionnaire qui allait chercher le pain, de sorte que la ration réelle était de 90 grammes par jour, soit environ quatre onces ; 13 grammes d’huile de graisse, soit environ une demi-once ; 66 grammes de pâtes ou de riz, soit 2 onces et demie ; 8 grammes de café, soit un quart d’once ; 100 grammes de viande — os compris — deux fois par semaine, soit quatre onces et demie ; 15 grammes de sucre, soit environ une demi-once ; 15 grammes de conserves, soit environ une demi-once ; 40 grammes de fromage (soit un peu moins de 2 onces) les jours où il n’y avait pas de viande.

Le manque d’hygiène joint à la mauvaise nourriture provoqua des maladies. La malaria sévit. Ainsi que le raconte le journal TAM d’Alger, du 18 décembre 1943, un médecin juif yougoslave devint muet d’épouvante. Une femme tchèque, qui eut sa maison détruite et ses parents déportés en Pologne, vit son mari mourir à Ferramonti, tué par une bombe d’avion.

Les internés vécurent là cinq mois terribles… jusqu’au jour où, grâce à l’avance des troupes alliées, ils purent s’évader… D’ailleurs les chemises noires avaient fui et les carabiniers avaient relâché la surveillance.

À Sulmona ce fut encore pis. Trois hommes furent enfermés dans une cellule avec une seule gamelle qui devait servir aussi bien à manger qu’au reste. Le tout avec un litre d’eau par jour !


VII

Enfin, le révérend Père Eustache Gagnon, c.s.c., comme le raconte le journal LA PATRIE de Montréal le 22 septembre 1944, a dit :

« Ce furent quatre dures années. Nous étions plus ou moins bien traités dans ces camps. Plutôt mal que bien. Le tout néanmoins dépendait du commandant du camp. Quand c’était un homme civilisé, le traitement n’était pas trop rigoureux, mais quand on avait affaire à une brute comme à Saint-Denis, on peut se faire difficilement une idée du traitement qu’on nous imposait. Le commandant du camp de St-Denis était un ignoble individu qui s’est sauvé avec la caisse des prisonniers, emportant même les bijoux qui lui étaient confiés.

« Par contre, à Vittel, le commandant avait été prisonnier des Anglais lors de la dernière guerre et il se montra plus civilisé. Le malheur, c’est qu’il n’y a aucune convention internationale régissant le statut des internés civils. »