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Ladvocat - Dictionnaire historique/2e éd., 1821/Zoroastre

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Texte établi par Librairie historique, 1822 (5p. 311-312).
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ZOROASTRE, célèbre philosophe de l'antiquité, fut, dît-on, roî des Bactriens, et s'acquit une grande réputation parmi les Perses, auxquels il donna des lois sur la religion. Queloues Auteurs le font plut ancien qu'Abraham, et d’autres le reculent jusqu'à Darius, qui fut le successeur de Cambyse ; enfin, d’autres distinguent plusieurs Zoroastres. Quoi qu'il en soit de ces différentes opinions, on ne peut guère douter qu’il n'y ait eu dans la Perse, long-temps avant Platon, un fameux philosophe nommé Zoroaatre, qui introduisit chez les Perses l’étude de la religion et des sciences, et qui fut le chef des mages, c'est-à-dire des juges dont il est si souvent parlé dans l'histoire. Il distinguait deux souverains principes, l’un du bien, et l’autre du mal. Le premier s'appelait Oromaze, et, le second Arimane. Zoroastre enseignait que c'était à Oromaze, principe de tout bien, qu'il fallait rendre des adorations et un culte religieux. On dit que ce philosophe vécut dans la solitude, sur une montagne, et qu'il apprit aux Perses à honorer la Divinité sous le symbole du feu. C'est pour cette raison qu’il voulut que l’on conservât, dans la Perse, un feu perpétuel en l'honneur de la Divinité. Platon dit que Zoroastre était fils d'Oromaze, c'est-à- dire qu'il en était l'adorateur ; car tous les anciens attestent qu'Oromaze était le dieu et l'objet du culte de Zoroastre. Ce philosophe est encore en grande vénération parmi les Perses qui ne suivent pas la religion mahométane, mais l'ancienne religion du pays. Ils allument encore, un feu perpétuel, et observent les rits et les coutumes qu'ils prétendent avoir reçus de cet ancien philosophe. En présence du feu, et se tournant vers le soleil, il protestait n’adorer ni l’un ni l'autre, mais un seul Dieu dont ces objets sont le symbole. Ils montrent même un livre qu'ils soutiennent renfermer sa doctrine, et racontent de lui mille fables et mille prodiges imaginaires. On nomme Guèbres ces sectateurs de Zoroastre, qui subsistent encore dans la Perse. 11 y a même un faubourg d'Ispahan qui n'est habité que par ces gens. Ils sont simples, ignorans, méprisés des musulmans, d’ailleurs francs et d'une morale rigide. Ils ont un goût particulier pour les mariages incestueux. Le livre qu’on lui attribue a été apporté en France et déposé en 1762 à la Bibliothèque du roi par M. Anquetil, qui en a donné une traduction française dans Zend-Avesta, 1770, 2 vol. in-4o.