Le Carnaval (Evrard)

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Le Carnaval (Evrard)
Album du gai chanteurA. Huré, libraire-éditeurTome premier (p. 236-237).

LE CARNAVAL

CHANSON.

Paroles de JOSEPH EVRARD.
AIR : Ah ! cotillon ! cotillon !


Refrain

V'là l' carnaval, sans égal, sans rival,
Ivresse et bacchanale !
V'là l' carnaval, sans égal, sans rival,
Vive le carnaval !

Dès l'aube joyeux, — En curieux,
Paris s'installe
Sur ses boulevards —Inondés d'un flot d'étendards,
De masques noirs, verts, — Jaunes et pers[1] ;
Sardanapale
Gaspille en plaisir, — Tout l'or qu'il voudra ressaisir.
V'là l' carnaval, etc.

Leste et, Dieu merci. — Sans nul souci,
Voyez Céphale
Qui revient du clou.—Ma tante est humaine, après tout;
Le dieu des amours — Change en velours
Son dernier châle
Qui, ce soir, hélas ! — Peut l'aider à faire un faux pas.
V'là l' carnaval, etc;


Mimant Deburau, — Ce lourd pierrot.
Croit qu'il l'égale,
Puis, de Derruder, — Cet arlequin, veut singer l'air
Plus fine, Nini, — Charmant titi,
D'esprit régale
Le peuple ébahi — Qui vient sourire à ses lazzi.
V'là l' carnaval, etc.

Mais, voyez là-bas, — Le bœuf gras !
Marche triomphale
Du culte païen ; — Ce grand enfant du peuple y tient ;
Laissons se presser, — Se bousculer ;
La capitale,
Qui l'admire encor : — Son tombeau sera l'âge d'or.
V'là l' carnaval, etc.

Bravo ! Pilodo, — Fait du Prado
Bondir la salle !
Ses bruyants accords, — Du Styx éveilleraient les morts?
— Salut! Balancart! — Ton pas chicard,
Ronde infernale,
Effarouche au bal — La « candeur du municipal. »
V'là l' carnaval, etc.

Le jour vient, enfin, — Mettre à sa fin
La saturnale ;
Paris, n'entend plus — Que des baisers pris et rendus ;
Puis, dans ces conflits — D'amoureux nids,
L'amour s'exhale !
Dieu ! qu'il en cuira... — Mais, Esculape en sourira !
V'là l' carnaval, etc.

  1. Pers, couleur entre le vert et bleu.