Le Chant de l’Internationale

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Chant de l’internationale

1

Fils du travail, obscur; farouche ;
Debout à la face du ciel,
Viens, que ton cœur et que ta bouche
Proclament ton droit immortel.
Plus de parias, plus d’ilotes,
Regarde l'avenir prochain,
Plus de tyrans, plus de despotes,
Devant le peuple souverain. !

Refrain

Le drapeau de l’Internationale
Sur l'univers est déployé.
C'est la révolution sociale,
C'est la révolution sociale
Par le travail et la fraternité
C'est la révolution sociale,
C'est la révolution sociale
Par le travail et la fraternité.

2

Que veut dire ce mot Patrie
Que veut dire ce mot soldat,
La guerre n'est qu'une infamie,
La gloire un grand assassinat,
Avec l'enclume et la charrue,
Il faut combattre désormais ;
Que l'univers entier se rue
Sous la bannière du progrès.


3

Le travail, c'est la loi commune
Le devoir aimer son prochain,
Que la misère ou la fortune
N'arment plus le bras d'un cain !
Le hasard fait le prolétaire
La richesse est un bien d'en haut
Il faut citoyen sur la terre,
L'égalité pour seul niveau.

4

Religion, divine flamme,
Des mondes sublime flambeau ;
Partout c'est l'ignorance infâme
Qui s'abrite sous ton drapeau,
Tes ministres qu'on doit maudire,
Peuvent dérober ta clareté,
Les peuples apprendront à lire
Au livre de la liberté.

5

Rois, vous élevez des frontières,
Séparant peuples et pays
Et de tous les peuples, des frères,
Vous avez fait des ennemis
Ce n'est plus la bête de somme
Des tyrans subissant les lois
Le peuple avec les droits de l’homme
Va briser le sceptre des rois.

6

Laboureur, paysan, la terre
C'est ton outillage, ton pain,
L'ouvrier des viles, ton frère,
Ne demande pas d'autre bien,
Le travail ne veut plus d'entrave ;
Plus de veau d'or, plus d’exploiteur,
Le Capital n'est qu'un esclave,
Le vrai roi, c'est le travailleur.