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Le Chevalier de Saint-Georges/Avant-propos

La bibliothèque libre.
H.-L. Delloye (1p. ix-11).
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À M. DELLOYE,
éditeur de la bibliothèque choisie.


Monsieur,

Vous m’avez proposé la réimpression du Chevalier de Saint-Georges en joignant votre prospectus à votre lettre. Je suis heureux de voir que je ne suis pas le seul entre les littérateurs qui donne mon adhésion à vos projets.

La question importante de la contrefaçon m’a toujours paru de nature à préoccuper un gouvernement qui se dit le protecteur né des lettres ; malheureusement cette question ne pouvant être résolue que par des traités internationaux, le pouvoir actuel semble peu empressé d’enlever à l’étranger sa plus belle branche d’industrie nationale, la piraterie des livres sortis des presses françaises.

C’est là pourtant, vous le savez mieux que personne, monsieur, une horrible plaie, et les placets formés contre elle remontent plus haut que notre époque[1].

Qu’a fait jusqu’à ce jour le gouvernement ? Il s’est borné à la nomination de commissions impuissantes, il a donné de vive voix des promesses et n’en a tenu aucune. La Société des Gens de lettres, alarmée de cet état de choses, vient tout récemment d’élaborer en son comité un rapport au ministre, rapport dans lequel elle ne manifeste que trop les alarmes des écrivains et la pénurie des éditeurs.

Vis-à-vis de cette apathie d’un pouvoir qui compte pour ministres des hommes qui ne doivent leur élévation qu’à la presse, vous avez compris excellemment, à mon sens et à celui de plusieurs de mes confrères, le danger du prix trop élevé des livres, et vous avez eu recours aux auteurs pour combattre la contrefaçon belge par ses propres armes. Au prix de la plus mince location d’un ouvrage nouveau dans un cabinet de lecture, vous donnez un charmant volume libéré des fautes innombrables qui portent une atteinte réelle à l’écrivain dans les éditions étrangères ; vous l’enrichissez en outre de vignettes et de portraits qui donnent à l’œuvre un véritable relief. Le roman surtout, cette fantaisie qui se complaît plus que toute autre dans un format commode et léger, recevra ainsi, je n’en doute pas, une popularité plus réelle, plus étendue.

S’il fallait des preuves à l’appui du format in-18, nous citerions presque tous les romans du dix-huitième siècle. La bibliothèque d’un château ne se composait guère alors que de l’abbé Prévot, de Mme Cottin et d’Anne Radcliff ; vous y introduisez Saint-Simon, Mme de Sévigné, Tallemant, et ce piquant arsenal d’érudition et d’esprit, les Mémoires de la marquise de Créquy, œuvre de bénédictin et de douairière tout à la fois. À cela vous ajoutez, monsieur, quelques publications plus récentes dont le succès vous a paru suffisamment indiqué par l’écoulement rapide d’une première édition. Je n’ai pas besoin de vous dire que tout ce qu’il y a de littéraire en France sympathise avec vos efforts, et que si un tel projet ne devait pas réussir, ce serait à désespérer du salut de la librairie. Les sacrifices que nous nous imposons en faveur de votre publication prouvent mieux que tout autre raisonnement l’adoption de vos idées par l’écrivain ; je souhaite, pour mon compte, que votre entreprise fixe l’attention de ceux qui doivent avant tout se préoccuper dans un État du progrès et de la tutelle des lettres.

Je vous donne mon adhésion entière pour la seconde édition du Chevalier de Saint-Georges.

Agréez, etc.

Roger de BEAUVOIR.

De la Folie-Bellanger, 2 août 1840.

À M. LE DUC

DE FITZ-JAMES.


Mon cher Duc.

Il y a de ces livres que l’on compose en songeant à ses amis ; celui que vous allez lire est du nombre.

En écrivant l’histoire du Chevalier de Saint-Georges, j’évoquais souvent en idée votre noble père, qui traversa lui-même brillamment ce dix-huitième siècle, dont les mille teintes se reflètent sur mon héros.

Mieux que moi, — sans aucun doute, — à l’aide de sa parole inspirée et chaleureuse, il eût entretenu dans l’âme du lecteur quelque amour et quelque pitié pour ce siècle, dont on est convenu d’insulter aujourd’hui toutes les gloires et que l’on affuble à plaisir d’un manteau de vices, sans songer que chez la plupart de ces hommes ces vices, que leur imposait leur époque, furent rachetés du moins par l’élégance et l’esprit.

Le dix-huitième siècle, cet enfant candide que les philosophes perdirent, sera toujours un siècle incompris tant que l’on séparera l’Encyclopédie de sa corruption et l’Angleterre de ses fautes. On ne doit pas accepter seulement ce siècle comme un fait, mais bien comme une question.

Question profonde en effet, mon cher Duc, que celle de savoir par quelle suite bizarre d’événemens et de ligues un pareil siècle, en tombant, a tout entraîné autour de lui dans sa chute : tout, depuis le respect de la royauté jusqu’au respect de la possession, car la même massue qui a frappé le trône a réduit en poudre le système colonial. Voyez ce terrain où tous les principes sociaux se débattent pour succomber, où l’histoire des idées devient aussi curieuse que celle des hommes ! Là, chaque guerrier du tournoi entre en lice avec ses couleurs et son armure ; on les reconnaît, on les désigne : Voltaire, Franklin, Mirabeau sillonnent ces temps comme de rapides météores. Autour d’eux se groupent les paradoxes et les vérités, l’ignorance et le savoir ; les camps se forment, on s’agite, on parle, on discute, c’est à qui se fera roi ! Jamais on ne vit pareil mouvement et pareil tumulte ; l’armée des rhéteurs entre partout, les plus indifférens reçoivent le mot d’ordre, et l’on obéit à Diderot en attendant que l’on obéisse à Marat. Comme les pamphlets sont plus que jamais à l’ordre du jour, il est difficile de se former une idée précise des hommes ; on les élève aux nues, ou on les traîne à l’égout. Encore une fois, et lorsque la lave sera refroidie, quel texte pour l’écrivain, quelle impérieuse curiosité de parcourir cet immense champ de bataille et de reconnaître chacun de ces morts au visage ! S’il faut vous l’avouer, mon cher Duc, je n’ai accepté qu’en tremblant une aussi périlleuse mission. À chaque linceul que j’ai soulevé pour examiner les hommes qu’a coudoyés autrefois le héros de ce livre, mon cœur battait, j’avais peur. Quand je me suis trouvé en face de Philippe-Égalité, là seulement j’ai repris haleine et courage..... celui-là n’est que trop jugé, n’est-il pas vrai ?

D’après ces quelques mots, vous pouvez déjà vous apercevoir, mon cher Duc, que ce livre sera à la fois l’histoire d’un homme et d’une idée ; cette idée est celle-ci :

Avant 1492, il y avait une opinion qui n’existait pas, ou qui du moins n’avait aucun retentissement dans l’ordre social ; — depuis cette époque, elle s’est répandue dans les deux mondes, et aujourd’hui elle s’est réfugiée dans un seul.

Cette opinion mérite d’être étudiée.

En 1492, Christophe Colomb conquiert le Nouveau Monde.

Avant 1592, la population primitive d’une grande partie du Nouveau-Monde est exterminée par les blancs.

Avant 1692, les blancs imaginent de transporter les noirs dans ces mêmes contrées dont ils ont exterminé la population. Louis XIV publie le Code des Noirs. Cette race est assimilée aux bêtes de somme, le juif lui-même est moins opprimé.

Dès lors il est posé en principe que l’homme noir ou de couleur est déshérité du don de l’intelligence.

Le dix-huitième siècle, ce grand abatteur de préjugés, attaque cette opinion.

En 1798[2], les noirs massacrent les blancs à Saint-Domingue. Trois nègres, Toussaint-l’Ouverture, Dessalines et Rigaud, s’y jouent quelque temps, non-seulement de la politique, mais encore des armes de la France, de l’Espagne et de l’Angleterre.

Depuis, — en plus d’une contrée, — et surtout en France, les hommes de couleur ont prouvé qu’ils ne voulaient rester étrangers ni aux luttes de la politique, ni à celles de l’intelligence. Cependant le préjugé est encore tout-puissant en Amérique !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Je n’énonce ici cette idée que comme un fait ; seulement l’histoire graduée de ce fait se lie intimement à celle de l’homme dont l’étrange figure apparaît perpétuellement dans ces pages.

Cet homme, c’est le chevalier de Saint-Georges, le brillant mulâtre, l’homme des assauts, des bonnes, fortunes et des soupers ; homme unique, en effet, dont un hasard propice m’a fait découvrir le squelette, auquel pend encore une épée à la Tonkin, ornée d’un beau nœud d’argent.

Si frivole que paraisse, au premier abord, la vie d’un tel homme, j’ose assurer, cher Duc, qu’elle renferme des péripéties d’un drame assez intime pour aiguillonner votre attention. Saint-Georges a posé le pied tour à tour sur deux cratères, celui de Saint-Domingue et celui de Paris ; dans tous les deux la révolution bouillonnait. Dénaturée par des calomnies intéressées, la vie de ce Don Juan noir, comme l’appelèrent quelques-uns de ses contemporains, a dû se ressentir du péril de certaines intimités auxquelles sa loyauté et sa noblesse d’âme répugnaient. En première ligne figure celle d’un prince qui ne se déclara son bienfaiteur que pour l’exploiter à son profit. La seconde partie de ce livre renvoie à ce prince la honte de cet infâme calcul. Je dois ajouter que ce n’est qu’à force de soins et de perquisitions studieuses que je suis parvenu, cher Duc, à découvrir sur cet homme des particularités et des traits qui aident autant à l’histoire du dix-huitième siècle qu’à la sienne. La tradition orale, c’est-à-dire la causerie familière avec plusieurs débris vivans de son temps, conteurs bienveillans qui ont fouillé pour moi dans les archives de leur mémoire, m’a plus défrayé dans cet aride chemin que les biographies et les notices, toutes ineptes, contradictoires ou tronquées[3].

Contester les succès immenses du chevalier de Saint-Georges, sa grâce, son éclat, ce serait nier la popularité de son nom.

Ce n’est qu’en parcourant la seconde partie de ce livre, — partie qui comprend sa vie parisienne et dénoue le drame dont les premières cordes ont vibré à Saint-Domingue, — que vous pourrez, cher Duc, vous expliquer l’introduction plus que singulière de ce mulâtre au sein de la société française.

En ce temps, plus que dans le nôtre, vous le savez, l’adresse et les exercices du corps suffisaient pour faire arriver un homme et le conduire par la main à la fortune.

Il y a une chose entièrement perdue de nos jours, c’est l’Académie.

Elle existe tout au plus, à l’heure qu’il est, dans un volume de l’Encyclopédie et des traités in-quarto avec figures qui ornent les quais.

L’Académie du temps de nos pères était cependant une belle chose !

Non-seulement les gens curieux de l’art de plaire, les sectateurs de la mode, les élégans, les oisifs faisaient leurs académies, mais elles étaient encore exigées du jeune homme qui devait se marier ; c’était une garantie pour son avenir. L’art de la natation, de l’équitation, de la danse, du tir à l’épée, au pistolet, au bâton, entrait alors dans l’éducation des gentilshommes ; nous ne parlons pas des maîtres d’agrément, maîtres de cor, de clavecin, de flûte ; maîtres de patin, maîtres de bon ton ! Les exercices donnaient du relief au maintien ; par eux la vigueur devenait bientôt de la grâce ; on pouvait être dispensé d’être un poëte, un savant, mais on devait être un cavalier accompli.

Aussi que de réputations élégantes a comptées le dix-huitième siècle ! Que d’hommes à la mode, jolis, agréables, courus, admirés pour leur visage, pour leur tournure, pour l’esprit de leur toilette ! Tous leurs mouvemens, assouplis d’avance, n’offraient rien de raide et d’empesé ; l’influence britannique ne s’était pas encore fait sentir dans la coupe altérée de leur habit ; ils portaient les dentelles et la veste brodée le plus galamment du monde. À leur seule manière de prendre le tabac dans une boîte de chez Ravechel[4], vous reconnaissiez bien vite le brillant seigneur, le héros des dernières courses, l’homme des cercles, des soupers. En dépit des philosophes, qui auraient voulu la voir déjà contrefaite et rabougrie, la jeunesse, de ce siècle, née avec les plus charmans instincts, se montrait alerte et habile en toutes choses, depuis M. de Bouflers, qui dessinait le pastel et montait à cheval après avoir fait des vers, jusqu’à M. de Lettorière, qui dansait et tirait l’épée comme un ange. Les philosophes, qui n’ont jamais su danser ni marcher dans un salon sans écraser la patte du chien favori, les philosophes, qui n’ont jamais accepté les gens du monde qu’à la condition expresse qu’ils n’effaceraient en rien leur sublime gloire, étaient fort au-dessous, on peut le penser, de ces acteurs du grand monde, acteurs charmans, variés, exempts d’ailleurs de cette éternelle démangeaison de l’esprit qui fatigue ceux qui écoutent. La conversation de ces hommes était semée d’anecdotes, elle éblouissait, pétillait de mille feux comme les bagues qu’ils portaient au doigt. Ils ne s’asseyaient pas en fils de financier, c’est-à-dire en s’épatant dans un fauteuil ; avertis de leur mérite par les prévenances dont ils étaient l’objet, ils songeaient surtout à être aimables ; aux grâces de la figure ils joignaient les grâces de l’esprit. La manie des clubs n’avait pas encore perdu la société en France. Des mœurs souples, polies, une musique de langage presque notée lorsqu’on s’adressait aux femmes, un certain luxe de cérémonie dans l’accueil, des dissonances rares, un ton général d’aisance et de liberté, tels étaient les principaux élémens d’un cercle au dix-huitième siècle.

Mais alors aussi on perfectionnait son maintien comme son esprit ; ces hommes que vous aviez quittés le soir dans un salon, vous les retrouviez le lendemain au tir, au manège, à l’école de danse, au jeu de paume, habiles et consommés dans cette gymnastique assidue, comme d’Épernon, Caylus, Maugiron et Bussy d’Amboise le furent dans leur temps. Quelques-uns ne faisaient leurs académies que pour plaire à leurs familles : c’étaient les maladroits, les timides, les gens taillés pour être robins, contrôleurs, conseillers au parlement, ou recteurs de bibliothèques. À ceux-là, toutefois, l’académie rendait d’utiles services, témoin ce jeune avocat de Poitiers qui tua d’un coup de bâton sa partie adverse, qui avait voulu l’assassiner par vengeance. D’autres avaient une vocation décidée pour le rôle d’académiste ; ils s’y livraient de dessein formé et ne quittaient pas le manège ou la salle d’armes. De même que Trénis vous demandait après la danse : « Étiez-vous vraiment bien placé ? » les habiles en ce genre vous demandaient : « M’avez-vous vu courir la bague ? faire la voltige sur le cheval de bois, ou danser sur la corde avec Placide ? » Car ils faisaient toutes ces choses-là, nos pères ; et nous, infortunés, nous sommes très-fiers quand nous en savons une seule !

Une remarque qui prouve surtout l’organisation excellente de cette société du dix-huitième siècle, c’est qu’après avoir cessé de plaire, ces hommes à la mode conservaient encore longtemps le privilège de séduire. On ne pouvait avoir commencé ce rôle-là sans figure, mais on pouvait le soutenir sans jeunesse ; cela devenait un droit acquis. Il y avait, on le voit, sur cet article un contraste assez bizarre entre le sort des hommes et celui des femmes. Comme il n’y a pas de beauté proprement dite chez les hommes, comme il n’y a que de belles manières, ces belles manières constituaient la suprématie élégante dans un âge où l’on perd ordinairement ses droits à tout avantage extérieur. La vieillesse, au lieu d’être morose, n’avait que de spirituels propos et de piquans souvenirs. Un vieillard aimable est aujourd’hui chose rare ; à cette époque, c’était un personnage qu’on rencontrait dans chaque salon ; il était vert et robuste comme un jeune homme d’aujourd’hui, il ne se plaignait pas de son estomac et montait à cheval aussi dispos que la vieille duchesse de Salisbury, qui suivait une chasse au renard à soixante-cinq ans, en son château d’Hatfield. Cette merveilleuse santé chez un vieillard donnait lieu de croire aux fioles de Cagliostro ou du comte de Saint-Germain ; mais la pratique de l’académie la lui avait seule conservée ; son activité avait fait tout le miracle.

Cela dit, cher Duc, je vous livre le Chevalier de Saint-Georges. Encore un coup, vous allez traverser avec lui Saint-Domingue et Paris, ne l’oubliez pas. La première partie de ce livre ne fait que préparer les voies à la seconde ; là seulement vous retrouverez ce Paris dont nous parlons bien des fois !

La société créole aux Antilles sous Louis XV et sous Louis XVI, société luxueuse et indolente, n’avait pas fourni jusqu’ici le moindre rapprochement entre les causes de dissolution qui l’ont minée et celles qui ont détruit insensiblement notre société. Ces diverses études intéresseront peut-être votre attention.

Un seul mot encore, cher Duc. Vous n’arriverez pas aux dernières pages de ce livre sans y rencontrer un doux et noble fantôme. Regardez-le de près, ce fantôme vous sourira. Vous n’êtes pas de ceux qui ont peur des ombres, cher Duc, et vous pouvez les regarder fixement, la main sur le pommeau de votre épée. Cette femme n’a jamais failli à tout ce qui était grand, cette femme a tendu la main à tout ce qui était généreux ! Comme un dernier parfum de ces souvenirs, cher Jacques, je l’ai choisie entre toutes, ne fût-ce que pour l’opposer à la bassesse et à l’indignité du prince son parent ; — cette femme, c’est la Reine !

Avec le même brisement de cœur que je lui eusse présenté ce livre si elle eût vécu, je vous l’offre à vous qu’elle eût aimé !

Roger de Beauvoir.

De la Folie-Bellanger, 15 octobre 1839.

  1. Dans le tome XVI de la collection de la Revue de Paris (19 avril 1835), nous développions déjà quelques idées à ce sujet après un voyage en Belgique, fait en société avec M. Alphonse Royer. Envoyés en Belgique par la Revue de Paris, nous avions été à même plus que tout autre d’apprécier les progrès de la contrefaçon.
  2. An 7 de la république.
  3. Nous ne prétendons pas nous faire nous-même biographe exclusif ; loin de là ! et nous comptons user plus d’une fois du privilège accordé aux romanciers. Mais pour les biographes jurés c’est autre chose, et il convient de leur faire toucher du doigt leurs bévues.

    La Biographie universelle dit, à l’article Saint-Georges, qu’il entra dans les mousquetaires quelque temps après son arrivée à Paris. C’est là un fait erroné. Pour être simple officier dans l’armée, il fallait faire des preuves de noblesse, à plus forte raison pour un corps privilégié comme celui des mousquetaires.

    On trouve avec étonnement dans cette même Biographie universelle que Saint-Georges aurait été nommé capitaine des gardes de M. le duc de Chartres (autrement dit de Philippe-Égalité). Il faut en vérité n’avoir aucune idée de cette époque-là pour avancer une supposition pareille, attendu que pour être capitaine des gardes d’un prince du sang, on devait avoir fait des preuves de noblesse à dater de l’année 1399, suivant les statuts ; avoir été présenté à Versailles et avoir obtenu l’agrément du roi pour exercer cet emploi près d’un prince du sang royal. C’est capitaine des chasses que la Biographie devait dire. Saint-Georges dut en effet cette place à Mme de Montesson.

  4. Illustre parfumeur du temps de Louis XV et le rival de Jolliffret.