Le Cid/Édition Marty-Laveaux/Romance segundo
prendió el Rey palabra y mano,
de juntarlos para en uno
en presencia de Layn Calvo.
Las enemistades viejas
con amor se conformaron,
que donde preside el amor
se olvidan muchos agravios…
Llegaron juntos los novios,
y al dar la mano, y abraço,
el Cid mirando á la novia,
le dixo todo turbado :
Maté á tu padre, Ximena,
pero no á desaguisado,
matéle de hombre á hombre,
para vengar cierto agravio.
Maté hombre, y hombre doy :
aqui estoy á tu mandado,
y en lugar del muerto padre
cobraste un marido honrado.
A todos pareció bien ;
su discrecion alabaron,
y asi se hizieron las bodas
de Rodrigo el Castellano[1].
- ↑ « De Rodrigue et de Chimène le Roi prit la parole et la main, afin de les unir ensemble en présence de Layn Calvo.
Les inimitiés anciennes furent réconciliées par l’amour ; car où préside l’amour, bien des torts s’oublient........
Les fiancés arrivèrent ensemble et, au moment de donner la main et le baiser, le Cid, regardant la mariée, lui dit tout troublé :
« J’ai tué ton père, Chimène, mais non en trahison : je l’ai tué d’homme à homme, pour venger une réelle injure.
J’ai tué un homme, et je te donne un homme : me voici pour faire droit à ton grief, et au lieu du père mort tu reçois un époux honoré. »
Cela parut bien à tous ; ils louèrent son prudent propos et ainsi se firent les noces de Rodrigue le Castillan. »