Le Colibri (1855)

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Poëmes et PoésiesDentu, libraire-éditeur (p. 189-190).




LE COLIBRI.




Le vert colibri, le roi de collines,
Voyant la rosée et le soleil clair
Luire dans son nid tissé d’herbes fines,
Comme un frais rayon s’échappe dans l’air.



Il se hâte et vole aux sources voisines,
Où les bambous font le bruit de la mer ;
Où l’açoka rouge, aux odeurs divines,
S’ouvre, et porte au cœur un humide éclair.


Vers la fleur dorée il descend, se pose,
Et boit tant d’amour dans la coupe rose,
Qu’il meurt, ne sachant s’il l’a pu tarir.


Sur ta lèvre pure, ô ma bien-aimée,
Telle aussi mon âme eût voulu mourir
Du premier baiser qui l’a parfumée !