Le Conscrit de 1810 (deuxième version)

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Le Conscrit de 1810
Albin Michel (p. 276).

Quand les conscrits partiront,
Toutes les filles pleureront,
Pleureront de leurs amants,
De leurs amants, de leurs amants ;
Pleureront de leurs amants
Qui s’en vont au régiment.

Filles, il ne faut pas pleurer,
Ce n’est pas ma faute à moué ;
Car c’est le sergent-major,
Sergent-major, sergent-major,
Car c’est le sergent-major
Qui m’a pris pour le plus fort.

Adieu donc, chères beautés
Dont le cœur fut enchanté ;
Ne pleurez pour mon départ,
Pour mon départ, pour mon départ ;
Ne pleurez pour mon départ :
Reviendrai bien tôt z’ou tard.

Monsieur l’maire et le curé !
Voilà deux jolis cadets
Qui m’ont fait tirer au sort,
Tirer au sort, tirer au sort :
Qui m’ont fait tirer au sort
Pour me conduire à la mort.