Le Correcteur typographe (Brossard)/volume 2/33/03
III
REMARQUE À PROPOS DES MACHINES À LIGNES-BLOCS
métal
Pour obtenir de bons résultats, c’est-à-dire pour que la machine à composer produise des lignes-blocs bien pleines et des lettres dont l’œil sera très net, il est indispensable d’employer un métal dont la composition réponde aux données que l’expérience indique être les meilleures et dont l’homogénéité soit en tous points parfaite.
L’alliage utilisé est à base de plomb ; une certaine quantité d’antimoine lui donne la dureté nécessaire et la résistance suffisante ; l’étain est utilisé pour assurer l’alliage parfait des deux métaux précédents et donner à l’ensemble la fluidité et la finesse du grain indispensables.
Avec les machines à lignes-blocs, un alliage convenable est le suivant :
Pour 100 | Point de fusion | |
Plomb |
86 | 335° |
Antimoine |
12 | 432° |
Étain |
2 | 228° |
Le métal utilisé pour la machine « Monotype » a une composition assez différente :
Pour 100 | |
Plomb |
72 |
Antimoine |
19 |
Étain |
9 |
Toutefois, ces proportions varient légèrement : c’est ainsi que de bons résultats sont obtenus avec un métal ayant les teneurs ci-après, peu différentes de celles qui précèdent :
Pour 100 | |
Plomb |
74 |
Antimoine |
18 |
Étain |
8 |
Pour que l’amalgamation se fasse parfaitement, la température du mélange doit être poussée à un degré assez élevé, 450" au moins.
Le mélange doit être agité, afin d’obtenir une homogénéité complète ; on reconnaît que la température est suffisante lorsque le métal liquide offre pendant quelques secondes l’aspect d’un miroir brillant, avant de revenir à sa teinte terne primitive.
À la cassure, s’il est bon, le métal est gris clair, parsemé de points brillants.
Un métal trop riche en antimoine présente le grave inconvénient, sur les machines à composer les lignes-blocs, d’obstruer les trous de la bouche ; un mauvais métal donne des lignes creuses, dont l’œil paraît écrasé ou égratigné.