Le Don Quichotte montréalais sur sa rossinante/19

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Société des Écrivains Catholiques (p. 77-79).

XIX.


Mauvais compliments qu’adresse M. Dessaulles à Mgr Archevêque de Québec, et à quelques-uns de ses suffragants. — Mgr de Montréal reconnu pour le défenseur de l’ultramontanisme.


Vous profitez. M. Dessaulles, des discussions et des divergences d’opinions, dont je viens de parler, pour adresser un très-pauvre compliment à Mgr l’Archevêque de Québec, de même qu’aux évêques de Saint-Hyacinthe et de Rimouski. Vous les félicitez, en effet, de favoriser des opinions qui finiront, espérez-vous, par étouffer l’ultramontanisme en Canada. D’un autre côté, vous vous dépensez à établir que Mgr de Montréal est ici le vrai représentant de l’ultramontanisme, puis, en je ne sais combien de pages de votre odieux pamphlet, vous ramassez toutes les boues imaginables pour en asphyxier, s’il est possible, le vénérable prélat, et ruiner par ce moyen les idées qu’il représente.

Vous attaquez aussi Mgr des Trois-Rivières comme ultramontain.

Tout le monde sait parfaitement ce qu’on désigne sous le nom d’ultramontanisme. C’est ni plus ni moins que la pure doctrine de l’Église romaine, c’est-à-dire la pure doctrine de l’Église catholique. C’est donc toujours la vérité révélée, l’Église, Jésus-Christ lui-même que vous persécutez, lorsque vous faites de si risibles efforts pour écraser l’ultramontanisme, qu’on affectionne en notre pays. Il résulte de là, qu’en accablant Mgr de Montréal de mille injures, comme vous faites, parce qu’il est vraiment ultramontain, vous décernez à ce vénérable prélat, qui le mérite bien du reste, le plus magnifique éloge qu’il soit possible de concevoir. Vous reconnaissez qu’il tient à Rome par les entrailles, c’est-à-dire qu’il est prêt à s’immoler pour maintenir intacts tous les droits de la vérité, et c’est pour le punir de son attachement à la vérité et à la justice que vous vous acharnez contre lui, et lui prodiguez les plus misérables insultes :

Si bêtes que soient les impies, ils ont le flair excellent pour reconnaître la vérité là où elle se trouve. Soit, instinct brutal, soit inspiration satanique, ils se sentent pris d’une rage insensée à son seul aspect. Ils se livrent alors à mille contorsions et s’épuisent à salir ceux qui la représentent, à exalter ceux qu’ils croient être ses adversaires.

Je ne ferai pas à Mgr l’archevêque de Québec, non plus qu’à N.N. S.S. les évêques de Saint Hyacinthe et de Rimouski, l’injure de croire que vous les avez bien jugés. Non, certes ; ces vénérables prélats veulent être franchement ultramontains et ils l’ont déclaré en de solennelles circonstances. Vous n’avez donc pas raison de les prendre sous votre égide et de les réclamer comme vôtres, quoique puissent donner à croire certains de leurs actes qu’ont applaudis les coryphées de l’impiété et du rougisme en Canada. Mais je ne puis m’empêcher d’avouer qu’ils subissent aujourd’hui devant tout le pays la plus terrible de toutes les épreuves, en recevant vos approbations, vos applaudissements et vos hommages. Cette épreuve si profondément humiliante, Dieu la permet sans doute pour épurer leur vertu et leur faire aimer davantage ces doctrines qu’on désirerait leur voir répudier.