Le Don du corps, lorsque l’âme est donnée

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Mercure de France (p. 61-62).

XXVII


Le don du corps, lorsque l’âme est donnée,

N’est rien que l’aboutissement
De deux tendresses entraînées
L’une vers l’autre, éperdûment.

Tu n’es heureuse de ta chair,
Si belle en sa fraîcheur natale,
Que pour, avec ferveur, m’en faire
L’offre complète et l’aumône totale.

Et je me donne à toi, ne sachant rien
Sinon que je m’exalte à te connaître,
Toujours meilleure, et plus pure, peut-être,
Depuis que ton doux corps offrit sa fête au mien.


L’amour, oh ! qu’il nous soit la clairvoyance

Unique, et l’unique raison du cœur,
À nous, dont le plus fol bonheur
Est d’être fous de confiance.